Échange de mauvais procédés (5)

Relisez le chapitre 4

Sur le chemin du retour, Michel remarqua un sex-shop. « Et dire que j’allais oublier le plus important... »

— Un dernier achat avant de rentrer, Camille.
— Ce n’est pas nécessaire, Monsieur ; j’ai déjà là plus qu’il ne me faut, répondit-elle en désignant les nombreux sacs de vêtements dont ils étaient chargés.
— Il ne s’agit pas de vêtements ; on dirait que tu as déjà oublié.
— Oublié quoi, Monsieur ? Je ne vois pas de quoi vous voulez parler…
— Le tampon. Le tampon pour éviter de souiller mes meubles par tes écoulements intempestifs, puisque tu ne peux pas te contrôler !

À l’évocation de ce qui s’était passé deux jours plus tôt, Camille rougit subitement ; elle ne pouvait pas déterminer avec précision si la rougeur qui venait d’envahir ses joues était due à la honte, ou bien à une excitation un peu perverse en entendant Michel lui remémorer cet épisode troublant. « Oui, c’est vrai… Les vieux, c’est pas mon genre ; pourtant, j’ai mouillé lorsqu’il m’a fait essuyer son doigt englué de sperme… Est-ce que c’est lui qui m’a excitée, ou est-ce la situation ? Il faut dire qu’il me cherche aussi ! » En évoquant cette scène, l’étudiante sentit une douce chaleur envahir son bas-ventre, et c’est à moitié complice qu’elle répondit :

— Je ferai comme vous voudrez, Monsieur.

Ils entrèrent dans le sex-shop ; le sexagénaire se dirigea vers l’employé qui attendait derrière le comptoir, tandis que Camille se tenait un peu en retrait. C’est d’une voix volontairement forte qu’il déclara en désignant l’étudiante :

— J’ai un problème avec ma fille : elle ne sait pas contrôler sa chatte, et elle tache tous mes sièges avec sa mouille qui suinte continuellement. J’ai besoin d’une sorte de bouchon pour éviter qu’elle fuie ; auriez-vous quelque chose dans ce genre ?

— En effet, j’ai quelques articles à vous présenter. Je vais vous montrer ça.

Les regards insistants de tous les clients se posèrent sur la mignonne rouquine qui était restée seule devant le comptoir. Ses joues s’empourprèrent encore plus ; elle sentit un trouble indéfinissable l’envahir. Une puissante chaleur irradiait tout son bassin : être le centre d'attention était affreusement gênant, et pourtant elle éprouvait un plaisir pervers en ressentant tant de désir au fond de ces regards. C'était comme une exhibition sans nudité. Gênée par cette manifestation intempestive, elle tenta d’y mettre fin en serrant convulsivement ses cuisses ; mais le résultat fut le contraire de celui qu’elle espérait : tandis qu’elle pressait ainsi ses lèvres sur son clitoris, un frisson de plaisir la secoua des pieds à la tête. Cela finit d'ériger ses tétons dont la forme se découpait maintenant clairement à travers le tissu de sa fine robe de lin blanc, pour le plus grand plaisir des spectateurs au regard torve.

Dans les travées de la boutique, Michel n’avait rien vu de la scène qui venait de se dérouler, tout occupé qu’il était à choisir entre les différents articles que lui présentait l’employé. La conversation se poursuivit sur un ton plus bas, empêchant Camille d'entendre ce qui se disait.

— Celui-ci ressemble à un plug anal, mais ses dimensions sont adaptées à celles d’un vagin. Vous pouvez remarquer que sa base est équipée d’un large anneau qui resserre les grandes lèvres, évitant ainsi tout écoulement des sécrétions à l’extérieur de la vulve.

— Effectivement, celui-ci n’est pas mal du tout ; il pourrait convenir. Mais n’avez-vous pas quelque chose de plus… euh… sophistiqué ?

— Ah, je vois que Monsieur est fin connaisseur ! Nous venons de recevoir un accessoire tout à fait révolutionnaire ; laissez-moi vous le présenter.

Il se dirigea vers une autre étagère, suivi du sexagénaire. Il ouvrit un coffret assez volumineux et en extrait un sextoy en silicone.

— Alors, voici le top du top : il s’agit d’une sorte d’œuf vibrant, mais de forme nettement plus allongée. Comme vous pouvez le constater, sa base est équipée d’une collerette, tout comme le plug que je viens de vous montrer.

— Oui, je vois bien ; mais qu’a-t-il de plus que l’autre ?

— À première vue, rien ne les distingue, si ce n’est la forme plus allongée et la dimension de la collerette. Le précédent était inerte alors que celui-ci est vibrant et ses parois peuvent onduler. Mais regardez bien : le plus intéressant reste à venir.

Il prit une télécommande dont le clavier comportait de nombreuses touches. Il appuya sur l’une d’elles ; instantanément, la collerette se rétracta.

— Attendez ; ce n’est pas tout. Regardez ce qui se passe lorsque j’actionne ceci…

Des ouvertures apparurent sur les flancs du sextoy, et quatre petites chenilles se déployèrent ; elles étaient semblables à celles des chars d’assaut, mais étaient recouvertes de minuscules ergots ressemblant à du Velcro.

— Voyez : il est possible d’ajuster leur écartement à l’aide de ce variateur.

Il fit glisser un potentiomètre sur la télécommande ; les mini-chenilles s’écartèrent plus ou moins. Il actionna une autre commande, et les bandes recouvertes de Velcro se mirent en mouvement.

— Cette commande permet de choisir la vitesse de déplacement ainsi que le sens de la marche : avant ou arrière. Et cette touche provoque des allers-retours dont on peut également contrôler la vitesse. Quant à ce bouton, regardez ce qu’il se passe lorsque j’appuie dessus.

La partie avant du sextoy se désaccoupla du corps de l’appareil et se mit à effectuer de rapides va-et-vient.

— Bien entendu, la vitesse et l’amplitude sont ajustables. Attendez ; ce n’est pas tout : à faible distance, l’ensemble fonctionne en wi-fi ; mais il est aussi équipé d’une carte SIM – tout comme les téléphones portables – si bien que l’on peut commander le sextoy où que l’on soit, même si la distance entre l’émetteur et le récepteur est importante. Une application dédiée disponible sur l'AppStore ou le Playstore permet, grâce à un mot de passe, de le contrôler de partout. En jouant sur le volume et la position, vous pouvez même interdire son extraction : idéal pour les jeux de domination !

Michel envisagea rapidement toutes les possibilités que lui procurerait un tel appareil, mais il fit la grimace lorsque le vendeur lui annonça son prix : 499 € ! Deux mois de loyer ! Il avait, cependant, déjà une idée sur le moyen de rentrer dans ses fonds.

— C’est bon : je le prends.

Il passa à la caisse et sortit du sex-shop, suivi de la jeune étudiante.

— J’ai trouvé ce qu’il te faut.

De retour à l’appartement, Camille se rendit dans sa chambre pour y ranger les vêtements que Michel venait de lui offrir. « Ça a dû lui coûter un maximum… Pourquoi fait-il cela pour moi ? » D’un côté, elle se doutait bien que son propriétaire exigerait une contrepartie à sa générosité ; mais d’un autre côté, elle tirait un certain plaisir à exciter ce sexagénaire pervers. Peut-être était-elle aussi perverse – sinon plus – que lui… « Il essaie de me dominer, et il ne se rend même pas compte que c’est moi qui suis en train de le dominer ! » L’étudiante commençait à se rendre compte du pouvoir que les femmes peuvent exercer sur les hommes, et c’était grisant. Michel l’appela et lui présenta le sextoy.

— Tu mettras ça à chaque fois que tu seras à la maison. C’est clair ?

— Parfaitement clair, Monsieur.

— Tiens-toi-le pour dit !

Évidemment, Michel n'avait en aucun cas fait mention de la télécommande, qu'il garda bien cachée, en réserve pour le bon moment. Camille repartit vers sa chambre et se l’enfila ; la forme était pratique et c'était assez discret. Finalement, elle ne s'en tirait pas mal… En y repensant, elle savait fort bien ce qui venait de se passer dans la cabine d’essayage : elle avait fait jouir le retraité juste en frottant ses fesses dénudées contre cette verge qui bandait pour elle… Elle en éprouva un sentiment de puissance sur le genre masculin ; avec son cul, elle serait en mesure d’obtenir tout ce qu’elle voudrait ! Mais le plus dur consisterait à garder le retraité à sa place, de manière à ce que leurs petits jeux pervers n’aillent pas trop loin : elle ne voulait en aucun cas avoir de rapports sexuels complets avec lui.

Toutefois, Camille se demandait avec une pointe d’inquiétude – mais aussi avec beaucoup de curiosité mêlée à une excitation certaine – ce que son pervers propriétaire avait bien pu acquérir au sex-shop.

—ooOoo—

La semaine suivante se déroula calmement, pour une fois : depuis l’arrivée de sa locataire, Michel s’était vidé déjà cinq fois en l’espace de quelques jours. Il ne songeait même plus aux prostituées qu’il avait rencontrées auparavant, tant il trouvait excitant d’avoir sous son toit une fille bien plus jeune qu’elles, qu’il allait pouvoir modeler selon son bon vouloir et qui serait continuellement à sa disposition. Rien que cela représentait déjà une économie substantielle.

Le vendredi, Camille reçut par la poste un petit paquet envoyé par sa mère. Il s'agissait juste d'un soutien-gorge fétiche qu'elle n’avait pas pensé à emporter, trop prise par l’agitation qui avait précédé son départ. Avec tout ce qui s'était passé récemment, elle l'avait complètement oublié. Cela ne réduit en rien la joie de le retrouver, et elle l'enfila immédiatement. Ou, plus exactement, elle essaya de le mettre : à sa grande surprise, il était devenu trop petit d’au moins un bonnet. La jeune fille avait remarqué que ses mamelons s'étaient assombris, mais elle avait mis ça sur le compte du stress et du changement de régime alimentaire.

Le fait de ne plus porter de soutien-gorge et la place importante que prenaient ses études l'avaient empêchée de voir qu'elle avait effectivement pris de la poitrine. Elle ignorait simplement que la prolactine – dont elle prenait des doses quotidiennes depuis presque deux semaines – avait commencé à produire des effets non négligeables. Elle n'avait pas remarqué non plus que ses masturbations nocturnes étaient devenues presque quotidiennes alors que, précédemment, elles étaient au mieux hebdomadaires.

Bien sûr, Michel en avait parfaitement conscience : il comptait d'ailleurs bien en tirer profit. Pour cela il contacta plusieurs amis au cours de la journée. Le principe était simple : pour 50 €, ils pourraient avoir un bon repas et admirer à volonté une jeune fille, à la seule condition de ne pas la toucher. Le retraité n'avait jamais déçu ses amis ; c’est pourquoi la tablée fut remplie dès la proposition faite.

Pendant le petit déjeuner, le retraité l’informa du programme du lendemain.

— Demain soir, j’ai invité quelques amis à dîner. Oh, rassure-toi, tu n’auras rien à préparer : j’ai fait appel à un traiteur. Par contre, tu devras nous servir en tenue de soubrette.

— Comme vous voudrez, Monsieur.

— Bien.

La journée se passa calmement, banalement même, et Camille revint à l'appartement. Selon un rituel qui était devenu quotidien et d'une parfaite normalité, elle rejoignit sa chambre pour se déshabiller et enfiler sa tenue de soubrette, puis glisser en elle le « tampon ». C'était devenu un automatisme qui ne supposait plus la moindre question. Bien au contraire, elle avait commencé à apprécier cette sensation de liberté et le contact du cuir du canapé comme du rotin des chaises sur ses fesses nues. C'était un peu comme dormir nue : au début c'est étrange, mais très vite on ne supporte plus de remettre un pyjama.

Elle avait même pris l'habitude de se pencher un peu plus que de nécessaire en faisant le ménage : elle devait bien avouer que la gêne première avait doucement laissé place à une sorte de petit jeu, et qu'elle y avait pris goût. Michel ne prenait pas la peine de cacher ses érections, et elle en tirait une certaine fierté. Elle en avait même peuplé un rêve coquin au cours de la semaine qui venait de s’écouler.

Camille sortit donc de sa chambre en tenue de soubrette. Le tissu, pourtant doux, gênait sa poitrine. Depuis la veille au soir elle la sentait tendue, et là cela en devenait gênant ; pas douloureux, mais presque. Elle alla retrouver Michel.

— Je suis prête. Que dois-je préparer ?

— Pas grand-chose : comme je te l’ai dit hier, j’ai tout commandé chez un traiteur. Alors, en attendant l’arrivée de mes amis, tu peux dresser la table : quatre couverts. Comme je te l’ai expliqué, tu dîneras à la cuisine. Et sors les plateaux d’amuse-gueule du réfrigérateur pour qu’ils ne soient pas trop froids lorsque tu nous les serviras.

Le sexagénaire, qui commençait à bien connaître sa locataire, avait eut le nez creux en commandant l'ensemble du repas auprès d'un traiteur. L'étudiante n'était en effet pas le plus fin des cordons bleus, et si cuire des pâtes relevait de son domaine de compétence, ce dernier ne connaissait pas d'autres horizons. Heureusement, le cercle des amis de Michel était vaste et varié. Ainsi le traiteur, l’un de ses contacts, avait accepté d'offrir le repas en échange du spectacle. Il lui avait été promis de se rincer joliment l’œil et l'artisan, englué dans un mariage morose, n'avait pas hésité à saisir l'occasion d'une sortie si récréative.

Camille fit donc au mieux, ce qui ne donna pas un trop mauvais résultat, et tout fut fin prêt vingt minutes avant la venue des convives, qui arrivèrent d'ailleurs ensemble. Tous s'étaient retrouvés en bas de l'immeuble et avaient discuté avant de monter, de sorte que le groupe qui fit son entrée était déjà joyeux et bavard. Le silence, pourtant, se fit à la vue de la domestique qui leur ouvrit la porte ; les hommes ne s'attendaient pas à une telle beauté. Camille n'était pas un top modèle, mais elle était mignonne, et le vêtement qu'elle portait avait été choisi à merveille pour la mettre en valeur.

Des regards s'échangèrent furtivement entre les convives ; quelques courtoisies furent adressées à celle qui avait pris leurs sacs et leurs vestes, et la discussion renaquit tel le phœnix de ses cendres à peine la jeune fille eut-elle disparu dans la cuisine. En effet, il fallait bien avouer que pour faire naître le feu, elle avait tout ce qu'il fallait : entre sa chevelure incendiaire et l'arrondi de ses hanches – sans éviter évidemment le passage par sa poitrine gonflée qui tenait maintenant difficilement dans le corset de fin tissu – tout était réuni pour leur faire descendre le sang jusqu’au bassin…

Camille n'était ni aveugle ni idiote. Elle avait bien compris que Michel avait invité des amis pour l'exhiber, et elle avait bien vu l'effet qu'elle faisait sur eux. Elle en ressentait une certaine fierté ; aussi décida-t-elle, en venant servir les petits cocktails de l'apéritif, de se pencher un peu plus que de nécessaire et d'offrir ainsi à chacun une belle vue sur sa poitrine. Les hommes étant assis autour d'une table basse, elle choisit également le meilleur angle pour montrer à Michel son sexe en se cambrant plus qu’il ne fallait… Elle ne sut si c'était lui ou son voisin qui vint de la main frôler ses fesses, mais elle se déroba sans pour autant fuir ni se retourner. Elle se sentait tout émoustillée, et elle aimait vraiment beaucoup être ainsi le centre d'attention. Tout cela était nouveau pour elle : chez elle, c'était la seconde d'une famille de quatre filles ; c’est pourquoi elle n'avait pas l'habitude que l'on fasse attention à elle. Ici, elle était le point de mire, et il est si facile de succomber à un plaisir nouveau…

De son côté, Michel se pavanait au milieu de ses invités, imbu d’une fierté malsaine ; ses amis le considéraient avec respect. Comment ce sexagénaire apparemment anodin pouvait-il exercer un ascendant aussi fort sur une toute jeune fille – très attirante de surcroît – jusqu’à la soumettre à des exigences qui dépassaient de loin les limites de la bienséance ? En effet, ils savaient tous de quelle manière impudique l’étudiante allait agrémenter leur repas : Charles, le traiteur, n’avait pu garder le silence sur les réjouissances à venir.

— Allez, mes amis : à table !

Les invités ne se firent pas prier pour prendre place, sachant ce qui les attendait.

Auteur : Lioubov

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