dimanche 9 octobre 2016

Indécences - Itinéraire d'une dévergondée (18)

Relire le chapitre 17


Observances



Par comparaison avec les réjouissances passées, ma première épreuve me paraissait ridiculement grotesque : je devais m’exhiber depuis l’intérieur de notre voiture lorsque nous doublerions des camions. L’idée me parut d’emblée ennuyeuse et peu propice à assouvir ma volcanique concupiscence. Seule la perspective d’un éventuel tête-à-tête avec un routier compréhensif m’avait fait accepter.

Avant le départ, il m’avait été précisé que l’accès à ma personne se devrait d’être rapide et se faire sans la moindre contrariété. Ce dernier point me confortait sur l’intention de mes accompagnateurs de ne pas se contenter de m’exposer à la vue de camionneurs. Pour l’heure, ma seule certitude résidait dans mon accoutrement. Une tenue dite « alléchante » m’avait été imposée pour l’étalage de mes charmes : mon sobre habillage consistait en des bas noirs avec porte-jarretelles encadrant une minuscule culotte de la même couleur sous une courte tunique.

En cette fin d’après-midi, nous étions sur les routes. Claude, étant l’instigateur de cette « initiation », se devait également d’en être l’animateur. Gildas – encore plus dubitatif que moi – se tenait sagement à l’arrière du véhicule, tandis que j’occupais la place du passager avant.
À peine étions-nous arrivés sur la nationale que Claude me donna ses directives :

— Dès que l’on voit un bahut, je vais m’arranger pour le doubler… si personne nous suit, évidemment. Arrange-toi pour qu’il puisse te mater lorsque l’on se portera à sa hauteur.

Par chance, en cette fin de semaine, les camions étaient assez nombreux à emprunter cet axe relativement fréquenté. Il ne nous fallut guère de temps pour en rattraper un. Claude réduisit sa vitesse pour laisser les voitures suivantes nous dépasser.

— Baisse ta culotte ! Il faut vraiment qu’il puisse reluquer ta minette !

Me conformant sans réel enthousiasme à son instruction, je me retroussai suffisamment et fis glisser ma fine lingerie pour découvrir mon entrejambe. Claude se mit à remonter doucement la longue remorque du véhicule. Arrivé à hauteur de la cabine, il calqua sa vitesse sur celle du camion, donnant ainsi la possibilité au chauffeur de profiter de mon exposition depuis sa position surélevée.

La respiration bloquée, je restais comme paralysée et incapable d’affronter l’éventuel regard du routier. Notre voiture finit par doubler le camion. Claude se rabattit lentement sur la voie de droite tout en surveillant une possible réaction du camionneur dans ses rétroviseurs.

— Ben… je crois que c’est loupé.

Le chauffeur, concentré sur sa conduite, ne semblait pas avoir eu le moindre soupçon de ce qui pouvait se tramer dans notre voiture. Pas de coups de klaxon ni d’appels de phares, signes manifestes d’une certaine connivence.

— On retente ! rajouta Claude, qui ne semblait pas résigné à admettre l’échec annoncé de cette farce.
— Ce sera kif-kif, reprit Gildas, qui ne partageait nullement l’engouement de son complice.
— Mais si, tu vas voir qu’il y en aura un qui finira par remarquer que Justine lui montre sa chatte.
— Moi, je te dis qu’ils ne peuvent strictement rien voir depuis leur cabine.

Claude pianota sur ma cuisse et me conseilla :

— Recule ton siège, couche-toi un peu et pose tes pieds sur le tableau de bord pour lui donner une vue plongeante sur ton minou.

Ce deuxième essai ne fut guère plus concluant. Le camionneur, bien qu’intrigué par notre ralentissement à sa hauteur, ne manifesta pas plus d’intérêt que le précédent.

— Bah, on aura au moins essayé, lâcha Claude dépité. On peut en tenter un autre ? Elle pourrait montrer ses nénés à la vitre ? Là, c’est certain, il ne pourra pas manquer le spectacle.
— Arrête avec ça ! Ton plan est complètement foireux, avoue-le. Tu voudrais que je passe ma queue par la fenêtre aussi, tant qu’on y est ?

Claude s’esclaffa et répondit :

— Méfie-toi ! On pourrait tomber sur un routier gay… et tu devras relever le challenge !
— Qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre ! répondit Gildas sur un ton mi-amusé, mi-offusqué.

Un troisième camion fut bientôt rejoint. La technique d’approche de mon quémandeur resta la même, seulement cette fois il se montra un peu plus exigeant à mon égard :

— Écarte bien les cuisses, et ouvre ta chatte avec les doigts. Il faut vraiment qu’il ne puisse rien rater du joli rose de ton intérieur.

L’image était sympathique, mais insuffisante pour renforcer mon manque d’enthousiasme. Devenue insensible à l’image que je pouvais offrir, je me pliai sans contester à cette nouvelle tentative. À l’approche de la cabine surélevée, je m’affichai dans la position requise, les grandes lèvres de ma vulve étirées pour offrir une vision carnée de mon intimité.

Cette fois, le petit génie de la scoptophilie fut avec nous ! À peine avions nous dépassé le long véhicule qu’une sirène ― qui n’était pas sans me rappeler le son d’une corne de brume ― meugla à plusieurs reprises.
Bondissant de joie sur son siège, Claude exulta :

— Youpi ! Je vous l’avais bien dit que ça finirait par mordre. En voilà au moins un qui n’a pas ses yeux dans sa poche.

Il se retourna vers Gildas, resté stoïque à l’arrière :

— On s’arrête à la prochaine aire ?
— Pour quoi faire ?
— Pour quoi faire ? En v’là une question ! Le type va sûrement vouloir nous suivre, tu ne crois pas ?
— Peut-être, mais qu’est-ce que ça change ?
— Qu’est-ce que ça change ? Tu ferais comment, à sa place ? Tu ne crois pas qu’il a l’espoir de se faire ballonner la manche à air, le mec, après avoir vu une nana qui lui montre sa chatte ?

Paralysée par l’appréhension, je n’osai répliquer à cette interrogation qui avait le mérite d’être explicite. Comme aucune réponse ne venait, Claude me jeta un coup d’œil et, devant mon manque de réaction, me prit la cuisse et s’inquiéta :

— Allez, ce n’est plus le moment de jouer la timorée. Tu nous avais bien dit que tu étais démangée par la tentation de te faire un routier.

Gildas s’offusqua de l’expression désobligeante de son ami et tenta de me réconforter :

— Tu sembles prendre plaisir à jouer la mère maquerelle ; je te signale que Justine n’est pas ta pute !
— Holà, ne prends pas la mouche ; c’était bien convenu dans notre petit jeu. Pas vrai, Justine ?

Effectivement, je ne pouvais le nier, notre accord avait été clair dès le départ. Dans le but d’être « éduquée », je devais me soumettre aux jeux érotiques de mes deux compères dont les principes avaient été fixés par consentement mutuel. Ces règles, qui avaient le mérite d’être simples, stipulaient que j’avais l’obligation de me présenter et de me laisser découvrir par toute personne désignée par mes partenaires. Mon second engagement était de satisfaire certaines exigences sexuelles.
Je ne pouvais donc me montrer offensée par la volonté de Claude de m’offrir à un inconnu… d’autant que cette conception d’une rencontre avec un camionneur n’était plus pour me scandaliser.

— Justine ! Tu rêvasses ?

En entendant mon prénom, je repris quelque peu le contrôle de mon intellect, mais insuffisamment pour me rappeler ce qui m’avait été demandé.

— Pardon ?
— Je te demandais si tu étais d’accord pour voir si notre conducteur des grands chemins va répondre à l’appel du sexe ?

Voulant surtout rompre avec la monotonie de notre amusette peu réjouissante, je préférai me tourner vers une frivolité bien plus jubilatoire ; mon acquiescement se fit donc en toute franchise :

— Je veux bien… mais je voudrais que tu trouves un coin assez tranquille.
— Tu as la trouille ?
— C’est pas vraiment ça. Mais, pour une première fois, j’aimerais avoir un peu de sécurité.
— Il est un peu loin, mais il nous suit toujours. Je vais faire en sorte qu’il nous voie sortir, et tu l’accompagneras dans sa cabine… enfin, je suppose.

Claude ralentit sensiblement sa vitesse, laissant au camion la possibilité de nous garder facilement en point de mire. Un panneau nous annonça une aire à trois kilomètres ; il nous fallut peu de temps pour en parcourir la distance. Claude prit soin de mettre son clignotant largement en avance pour signaler sa sortie vers l’aire de repos mais, à notre stupéfaction – et à ma grande désillusion – le camion continua sa route, non sans nous avoir fait quelques appels de phares et fait retentir son avertisseur « corne de brume ».

Tous trois dépités par l’échec cuisant de notre plan, nous ne souhaitâmes pas nous attarder sur l’espace de stationnement. Notre sortie de la zone se fit donc aussi rapide que notre arrivée.

— Tant pis, pas si grave, déclara Claude d’un ton dépité qui ne faisait nullement illusion.

Sans la moindre discrétion, il se massa le bas-ventre au travers du pantalon et ajouta :

— Ça m’a quand même sacrément excité, cette histoire. Pas vous ? J’irais bien dérider popaul à l’orée d’un bois.

Un irrésistible agacement s’insinua dans l’ouverture exposée de mon ventre et me fit onduler du bassin pour tenter d’en réduire l’effet. Le mouvement n’échappa pas à la vigilance de mon chauffeur, qui poursuivit :

— Pas toi, Gildas ?
— Je te laisse profiter de l’aubaine. (Il soupira). Je verrais pour la suite… suivant mon inspiration.

Nous filâmes encore quelques kilomètres. Claude prit la première bretelle de sortie et roula au hasard, scrutant la moindre opportunité. Après quelques hésitations, il finit par jeter son dévolu sur un sentier ombragé qui semblait mener nulle part. La voiture s’y glissa au ralenti, tressautant sur la piste creusée par de larges ornières, ce qui m’obligea à reprendre une position plus appropriée.

— Sûrement une voie agricole. On ne devrait pas être trop dérangé par le trafic, remarqua Gildas qui semblait enfin trouver un regain d’intérêt à notre singulier périple.

Ayant stoppé la voiture sur une partie du chemin qui s’élargissait à la manière d’une clairière, Claude me signifia ses intentions en me désignant un endroit où la végétation était rase :

— Mets-toi à quatre-pattes sur l’herbe, et laisse faire l’artiste !
— Woaw ! Quel vantard… railla Gildas.

Passive, je me glissai hors du véhicule et fis les quelques pas qui me séparaient de la zone du sacrifice. Je m’agenouillai le plus confortablement possible sur la pelouse improvisée et attendis avec indifférence de recevoir l’estocade.

Claude vint me rejoindre, le pantalon déjà dégrafé. Je ne pus réprimer un sourire en découvrant le bout lisse et rose de sa raideur qui dépassait de son slip légèrement descendu. Nullement embarrassé par le ridicule de sa tenue, il se campa devant moi et, tout en laissant dégringoler ses frusques sur les chevilles, m’intima de me séparer de ma culotte pour lui présenter l’ope [1]. Il me contourna pour se positionner contre ma croupe que je lui présentais sans obstacle. Après avoir sommairement vérifié mon humidité, il me pénétra d’une seule et vigoureuse impulsion.

— Mais c’est que tu mouilles… Ça t’excite de te faire sauter en pleine nature, pas vrai ?

Il me besogna avec encore plus de vitalité que d’habitude, visiblement émoustillé de me prendre en extérieur. De mon côté, je n’y étais pas indifférente. Les filets d’air qui passaient sur mon entrejambe s’ajoutaient à l’excitation d’être surprise en pleine copulation.

Mon plaisir grandissait sous les mouvements de la verge gonflée qui forait mes entrailles avec une vitalité qui ne faiblissait pas. Je me retournai fugitivement vers la voiture et vis Gildas qui fixait intensément nos ébats derrière la portière à la vitre baissée. Claude dut s’en apercevoir également, car il me murmura à l’oreille :

— Tourne tes fesses vers lui, qu’il nous voie bien emboîtés l’un dans l’autre.

Claude veilla à rester profondément enfoncé et accompagna mes mouvements pour nous présenter dans le bon alignement. Il me fit rapidement jouir par l’intime délice que me procurait la furieuse activité de son membre turgescent. Il atteignit à son tour l’orgasme et se retira lentement pour se répandre sur les parois de mon vagin lors de sa rétrogression.

Je me relevai, pantelante, face aux deux hommes qui scrutaient mon entrecuisse avec une même impudence. Je ressentis le besoin de laisser s’écouler l’abondante émission dont Claude m’avait emplie. Je m’accroupis, les jambes écartées au maximum, leur offrant par la même occasion l’alliciant spectacle d’une vulve juste après le coït.

Claude s’était rajusté et avait regagné sa place de conducteur. Par ma portière restée ouverte, il me regarda satisfaire ce petit besoin naturel qui me prenait quasi invariablement après un accouplement. Il se retourna vers Gildas et lui demanda :

— Toujours pas tenté ?
— Han, han. C’était super excitant de vous regarder.
— C’est génial de baiser en plein champ.

Je remis mon cache-sexe avant de vouloir rejoindre ma place, lorsque Gildas me fit signe au travers de sa fenêtre :

— Viens près de moi, Justine ! J’ai un petit problème : tu ne voudrais pas y remédier ?

Je contournai la voiture, sachant déjà à quoi m’en tenir, et ouvris la portière pour prendre place auprès de celui qui sollicitait mes services. Il m’attendait, stoïque, un sourire en coin ; une main empoignait fermement le renflement de son bas-ventre au travers du pantalon.

— Regarde dans quel état tu m’as mis !

Il dégrafa sa ceinture et souleva son bassin pour glisser son blue-jean à mi-cuisses, puis extirpa habilement son sexe par l’ouverture de son boxer. Appâtée par la promesse d’un sapide entremets que j’affectionne plus que tout, il ne fallut pas me supplier pour m’agenouiller sur la banquette et l’aspirer entre mes lèvres insatiables.

Pendant que je m’adonnais à la distraction de sentir le pénis gonfler et s’étirer sous mes savants léchages et mes habiles succions, Claude n’arrêta pas de nous soumettre ses idées et commentaires. Affairée sur le membre érectile, je l’entendis ressortir de la voiture. Il était derrière moi ; je sentis sa main rabaisser ma culotte et se plaquer sur ma motte gonflée. Puis il écarta les hémisphères de mes fesses et se mit à taquiner les lèvres à peine refermées de ma vulve encore imbibée. Il poursuivit son monologue :

— Miam, miam ! Tu sais que ce serait super de t’exhiber comme ça ? Agenouillée… la croupe bien visible… tu devrais attirer bien des convoitises !

Absorbée par ma noble activité, je ne me laissais nullement distraire et m’appliquais à me chatouiller le palais avec la tête du membre distendu pour provoquer l’éruption libératrice. Discernant les prémices de l’orgasme, je me mis à agacer le gland de la pointe de la langue pour goûter le plaisir de me faire éclabousser lèvres et menton de jets tièdes et replongeai le pénis dans ma bouche pour me repaître de ses derniers filets de sève.

Mon ventre était également en émoi : l’idée insufflée m’exaltait. Je me trémoussais, pensive. Je me léchai les doigts et m’abreuvai du philtre jaillissant tout en rêvant d’être partagée sous des corps entremêlés, retournée, pénétrée, gavée de sécrétions masculines…

Loin d’être rassasiée, je regardai Gildas remiser sa verge ramollie devenue trop inoffensive pour apaiser ma chair. Je m’extirpai du véhicule à reculons, obligeant mon peloteur à délaisser mes parties charnues. Je vis mon visage souillé dans le reflet de la vitre. Avec un doigt, je ramenai à ma bouche quelques grumeaux lactescents qui paraient ma face radieuse.

Songeuse, l’esprit encore absorbé par l’idée d’être exhibée suivant l’imagination de Claude, je sursautai en l’entendant parler près de moi :

— Que penses-tu de mon idée, Gildas ?
— Comment ça ?
— De l’obliger à montrer son beau postérieur à des inconnus. Il est super bandant, son popotin… surtout quand elle fait une fellation.

Il coula une main dans ma culotte mal remontée et inséra quelques phalanges dans l’encoche évasée qu’elle recouvrait insuffisamment pour arguer :

— Hum ! Ne me dis surtout pas le contraire ; je sens que tu voudrais prolonger notre excursion.

Il renonça à me sonder davantage et, après m’avoir donné ses doigts englués à nettoyer de la langue, il regagna son siège et m’ordonna :

— On y va ! Remet bien ta culotte, sinon tu vas me tacher le siège.

Tout juste installée, il manœuvra pour effectuer un demi-tour sur le lieu de notre libidineuse inconduite. Secoués par les cahots, nous rejoignîmes la route principale qui nous donna l’impression de rouler sur un tapis de velours.
Claude me dicta aussitôt ses nouvelles intentions :

— Il faut que l’on arrive à t’offrir quelques mâles bien vaillants. Alors… on va t’en trouver. Mais attention : tu devras entièrement te soumettre, c’est bien entendu ?

N’ayant nulle intention de m’opposer à ce genre d’aventure, j’acceptai sa proposition sans protester. Indolente sur mon siège, je me laissais une nouvelle fois gouverner par celui qui m’avait pris sous sa coupe et décidé de me donner l’éducation qui ferait de moi la plus accomplie des libertines.


Auteure : Inanna
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1 - Emplacement réservé dans une maçonnerie pour recevoir l’extrémité d’une poutre ou d’un madrier d’échafaudage, plus communément appelé « trou de boulin ».

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