SIXIÈME OPÉRATION – 1/3
Fættenfjord, Norvège, 10 novembre 1944
L’équipe
est de nouveau au complet : Elisabeth, Ralph, la colonelle Thorp et
moi. La guerre avance à grands pas. Nos troupes avancent sans cesse.
L’opération Market Garden, à Arnhem, est terminée. Ce ne fut pas le
succès escompté ; beaucoup de morts et peu de victoires. L’état-major
n’a pas tenu compte de la dernière information que nous avons envoyée et
il y a eu un massacre.
Nous sommes arrivés il y a quelques
heures dans la ville de Trondheim. Notre mission est simple : saboter le
super cuirassé Tirpitz, fleuron de la flotte de guerre nazie.
La
Royal Air Force essaie depuis 1942 de le couler ; cette année, en
avril, un bombardement l’a sérieusement inquiété, mais il est toujours
là. Telle une forteresse, immuable depuis des mois, il semble
indestructible. Les Allemands l’on amené là, sur un haut-fond, pour que
même dans le cas où il serait gravement touché, il se pose simplement au
fond et reste une forteresse imprenable. Il ne sort pas du fjord ;
depuis le début de la guerre, les nazis redoutent que nos sous-marins ne
le coulent. Il est protégé par des filets anti sous-marins (on a aussi
essayé ça) et des écrans de fumée. La Flak est évidement présente
partout autour du fjord. Bref, mission compliquée, d’autant que ne sont
admis à bord que les personnels artilleurs et quelques techniciens. Nous
devrons donc soit nous introduire en douce à son bord, soit y être
admis ; et sur ce deuxième thème, notre colonelle a une idée diabolique.
C’est
donc en uniforme de colonelle SS que mademoiselle Thorp se rend à
l’état-major de l’Oberbefehlshaber (grand-amiral) Dönitz, commandant en
chef de la Kriegsmarine et proche d’Hitler. Comme il a en charge la
défense de la partie marine du nord de l’Europe, son QG se trouve
actuellement dans cette petite ville de Norvège.
Elle y arrive
accompagnée comme il se doit de son aide de camp, Ralph, renommé Hans
pour l’occasion. Elle se dit porteuse d’un ordre secret pour le grand
amiral. L’homme est connu pour son implication dans le parti nazi et son
élan démesuré pour les belles blondes. Notre colonelle blonde en
uniforme d’officier SS devrait évidement lui plaire. Elisabeth et moi
avons pour ordre de passer pour des civils norvégiens refugiés sous
l’aile rassurante du Reich.
Nous profitons donc de cette petite
ville de pêcheurs en ce mois de novembre ensoleillé ; nous essayons
surtout de répertorier les cibles pour nos pilotes qui devraient bientôt
retenter de couler ce super vaisseau. Elisabeth doit aussi trouver un
officier de bord, Roettre Kans et le séduire pour tenter une autre
approche. Quant à moi, je vais essayer de me faufiler dans la population
des prostituées du port pour y glaner des informations. Voici nos rôles
bien définis.
Fættenfjord, Norvège, 10 novembre 1944, 19 h
Colonelle Thorp
Arborant
un uniforme d’officier SS noir et argent, la blonde s’avance vers
l’Oberbefehlshaber en faisant balancer sa croupe comme elle sait si bien
le faire. L’homme, interpellé par cette apparition, ne la quitte pas
des yeux. Qui est-elle, et que vient-elle faire si loin de Berlin ? Et
surtout, pourquoi cette si divine créature se présente-t-elle devant lui
avec cet air étrange, mélange d’autorité et de salacité ? Cela, il n’en
sait absolument rien ; son officier d’intendance lui a simplement
annoncé qu’elle venait tout droit de Berlin avec un pli secret du Führer
à son attention. Même si les communications radio ou téléphoniques sont
peu sûres, pourquoi envoyer un lieutenant de la SS pour le porter ? Les
idées du grand-amiral sont embrouillées ; cela fait presqu’un mois
qu’il n’a pas dormi son saoul, trop occupé à maintenir les lignes
d’approvisionnement marine en mer du Nord, et cette femme est si… si… si
belle dans sa tenue noire !
Elle le salue de la manière la plus
académique qui soit, tendant son bras bien droit et criant presque son «
Heil Hitler » avec enthousiasme. Elle lui tend alors un pli aux armes
du Reich. L’Oberbefehlshaber l’ouvre vite et en lit le contenu. La plume
est bien celle de leur guide à tous. Il y dit simplement que s’il
devait lui arriver malheur, il nomme le grand-amiral Dönitz comme
successeur (ndlr : véridique). Un large sourire éclaire alors le visage
de l’officier de marine : enfin le « patron » le reconnaît comme l’un
des piliers du parti et de l’empire. Il s’enhardit à interroger la belle
demoiselle blonde.
— Ne me dites pas que vous êtes venue de
Berlin simplement pour me donner ce pli ? Quelle autre mission le Führer
vous a-t-il confiée ?
Prenant une pose un peu plus détendue, elle lui annonce :
— Je dois vérifier l’état de nos défenses sur la côte et m’assurer de votre « bien-être » ; ordre du Führer lui-même.
L’homme de 55 ans semble surpris par la deuxième mission, mais il réagit rapidement :
—
Nous irons inspecter ce que vous souhaiterez dès demain. Et pour ce qui
est de mon… « bien-être », nous pouvons d’ores et déjà nous en occuper
maintenant, dans ce bureau.
La belle blonde n’attend pas plus
pour se « mettre au travail » ; elle déboutonne la veste de son
uniforme, dévoilant à son partenaire une poitrine nue et libre sous le
tissu noir, et fait rapidement glisser sa jupe à ses pieds. C’est en
petite tenue qu’elle se retrouve sous les yeux étonnés de Karl Dönitz,
qui n’est pas insensible au charme de sa visiteuse. Elle avance vers
lui, roulant des hanches et léchant sa lèvre avec un air de gourmandise.
— Vous venez de la Reichschule SS ?
— En effet ; j’étais dans cette école, puis j’ai occupé le poste de Lagerführerin (chef de camp) à Plaszów.
Impressionné, le grand-amiral ajoute :
— Vous êtes donc une fervente nazie, dévouée à la cause et au bien-être de vos camarades.
À
demi nue, elle continue d’avancer et empoigne le sexe de
l’Oberbefehlshaber à pleine main à travers le pantalon, constatant une
belle érection. L’homme ne dit plus rien, et c’est dans un silence
absolu qu’elle s’agenouille aux pieds de l’homme et entreprend d’ouvrir
sa braguette pour en sortir un sexe déjà dur. Toujours sans un bruit,
elle embouche l’engin et commence à le sucer goulûment. Mais l’homme est
resté éloigné des femmes depuis fort longtemps, et son poste ne le lui
laisse pas beaucoup de temps ; c’est pourquoi, après seulement quelques
secondes du traitement offert par la divine blonde, le grand-amiral
lâche sa semence dans la bouche de sa visiteuse SS. À peine a-t-il
terminé de jouir qu’il range ses outils et, reprenant l’air suffisant
d’un officier de son rang, il lance à sa partenaire encore à genoux :
—
Bien. Le Führer a bien choisi son messager, et vous avez fait votre
devoir de femme. Voici votre laissez-passer pour visiter nos défenses.
Ne perdez pas de temps ; le Tirpitz a subi sa dernière attaque en avril :
il résistera. Informez le haut commandement que je suis au meilleur de
ma forme que je tiendrai mon rang.
Heureuse, le faux lieutenant
de la SS quitte le bureau après avoir enfilé son uniforme, retrouvé un
semblant de dignité et salué le brave Oberbefehlshaber qui ne restera
pas dans son souvenir comme un amant, mais plutôt comme un éjaculateur
précoce. Heureuse parce qu’elle a obtenu ce qu’elle souhaitait : ce
laissez-passer en bonne et due forme, et ce grâce à un vrai courrier du
Führer intercepté il y a quelques jours. Heureuse aussi de ne pas avoir
dû faire plus que cette petite fellation à cet homme qu’elle hait plus
que tout et qu’elle aurait préféré abattre purement et simplement.
Cependant,
et en attendant de pouvoir monter à bord du Tirpitz, ce super navire,
elle a besoin d’un petit remontant ; et Ralph devrait faire l’affaire...
Fættenfjord, Norvège, 10 novembre 1944, 19 h
Uriel Blanke (Franck)
C’est
ainsi que je me nomme ; enfin, c’est mon identité pour cette mission.
Elisabeth est partie séduire le grand-amiral, et moi je dois passer pour
un marin norvégien sans bateau et en errance dans ce port à la
recherche de boulot et aussi d’une pute.
Pour les prostituées,
pas de grandes difficultés : elles s’exposent, comme dans toutes les
villes portuaires, sur les trottoirs de la grande rue, à la lumière des
lampadaires, leurs maquillages outranciers et leurs tenues provocantes
ne permettant pas de se tromper sur leur profession. L’idée, c’est d’en
trouver une bavarde, qui a du succès auprès des matelots du Tirpitz.
Donc soit une jeune et plus jolie que les autres, soit une plus
expérimentée. N’ayant que peu de temps pour me décider et aucun autre
moyen de faire un choix raisonné, j’erre dans la rue, cherchant du
regard quelle fille pourrait être appréciée.
Mon errance m’amène
vers l’un des bars de marins les plus fréquentés de la ville. À
l’extérieur une fille se fait siffler, courtiser, des mains baladeuses
viennent régulièrement lui caresser les flancs, mais elle renvoie les
hommes les uns après les autres. L’un des éconduits lui lance en passant
près de moi :
— Hé, bêcheuse, t’es qu’une pute : c’est grâce à nos bites que tu vis !
Et elle de lui répondre :
— La tienne est trop nauséabonde : je préfère attendre un beau gars que de bouffer grâce à la tienne.
L’homme
aviné ne semble pas apprécier la rebuffade de la dame et tourne les
talons pour retourner près d’elle. Il avance, le bras tendu vers
l’arrière, prêt à la frapper. Il doit peser cent bons kilos, et la gifle
qu’il lui assène la projette au sol. Il semble furieux et va pour
frapper une nouvelle fois la femme au sol. J’attrape son bras et lui
colle mon poing en pleine face. J’ai frappé fort, et j’entends craquer
les os sous mes doigts. L’homme s’effondre immédiatement. Je le tire par
le bras dans l’ombre de la ruelle avoisinante pour ne pas alerter les
autres marins ou la police. Une fois le corps dans le recoin sombre, je
m’avance vers la jeune femme. Son nez saigne, ses genoux meurtris sont
ensanglantés et sa tenue déchirée. Même si elle fait le trottoir, elle
est bien vêtue, et elle dénote un peu avec les autres putes de la rue.
Je l’aide à se relever ; elle me dit alors :
— Il ne faut pas rester là : c’est un marin du Tirpitz, on va se faire arrêter.
— Attendez-moi là un instant.
Je
me retourne vers la zone d’ombre et entreprends de retirer sa tenue au
matelot. L’uniforme sera un peu grand pour moi, mais je dois pouvoir en
faire quelque chose. Je la rejoins avec l’uniforme de l’homme sous le
bras, et devant sa mine interrogative je lui explique :
— Ils mettront sûrement plus longtemps à reconnaître un marin allemand s’ils le retrouvent. En attendant, nous serons loin.
Fættenfjord, Norvège, 10 novembre 1944, 19 h 30
Elisabeth et Roettre Kans
Elisa,
quant à elle, doit retrouver dans cette bourgade – devenue ville de
garnison – un officier de bord en charge de l’artillerie de Tirpitz. Pas
simple quand on sait qu’elle est fort connue des Allemands pour son
passé d’artiste et qu’il est possible qu’elle soit recherchée pour de
multiples tentatives de meurtre sur le général von Vrykolakas et pour
évasion. Mais elle n’en a cure : elle est obnubilée par sa mission et sa
soif de vengeance à l’encontre du Reich.
Un fichu noué sur le
crâne et un imper gris informe cachent aux yeux de tous quelle belle
femme elle est. Elle avance dans les rues d’un pas déterminé, comme si
elle savait exactement où elle se rendait. Ce n’est pas complètement le
cas, mais cette démarche décourage les marins en goguette de l’approcher
et évite ainsi qu’elle passe pour l’une de ces prostituées qui
arpentent les trottoirs.
Elle sait quand même à peu près où elle
va : les officiers se retrouvent dans une gargote du centre-ville, et à
cette heure elle pense l’y trouver. Elle ne sait pas encore comment elle
va provoquer la rencontre, mais son esprit tourne à plein régime et
elle va trouver une solution. Elle réfléchit en marchant, tournant le
problème dans tous les sens, quand elle voit l’entrée du club à quelques
mètres.
La solution, ça y est, elle l’a. C’est risqué, c’est
biscornu, mais elle est prête à tenter le coup : elle va encore jouer de
sa notoriété et de sa plastique, souhaitant que les avis de recherche
la concernant ne soient pas parvenus jusqu’ici.
Devant l’entrée,
elle retire son fichu, son imper, et pousse la porte. À l’accueil,
derrière un petit bureau et devant un rideau rouge sang, une jeune femme
maquillée à outrance tient la caisse. Un peu surprise de voir entrer
une femme dans l’établissement, elle lève un sourcil et se lève pour lui
expliquer où elle se trouve, mais Elisabeth la prend de court :
— Mademoiselle Lysa von Tites. Veuillez m’annoncer à l’officier le plus gradé de vos invités.
La
jeune femme, déstabilisée, ne dit rien, surprise par cette apparition.
Elle écarte le rideau, et s’adressant à un colosse caché derrière la
tenture, elle lui fait la commission.
À peine moins d’un minute
après, un lieutenant de marine contourne le rideau et s’avance vers elle
avec un immense sourire et, la casquette sous le bras, lui offre un
baisemain des plus distingués.
— Oberleutnant Kans, Kriegsmarine, Heil Hitler !
—
Heil Hitler ! Lysa von Tites, danseuse burlesque venue apporter un peu
de réconfort à nos glorieux officiers de la Kriegsmarine.
Son sourire s’est encore élargi. L’invitant à entrer dans le club, il ajoute :
— C’est un immense honneur que vous nous faites ; souhaitez vous aller en loge ?
— Oui, mais je voulais d’abord prendre contact avec un officier qui, je le découvre, est un gentilhomme.
L’officier
est bel homme. Une quarantaine d’années ; l’uniforme lui va à ravir, et
il semble bien bâti. Un beau brun ténébreux, qui malgré sa présentation
fort protocolaire, n’est pas – à ce que l’on sait – un fervent nazi. « Tant mieux, parce que non seulement il va baiser une Juive, mais en plus elle n’a pas envie de le tuer. » se dit Elisa.
Il
l’accompagne dans les couloirs peu éclairés en direction de la loge, et
malgré la pénombre elle sent son regard sur elle. Son sourire est un
peu carnassier, mais il plaît à la jeune femme ; elle lui offre donc son
plus beau sourire en attendant de lui offrir plus.
Elisabeth,
redevenue pour l’instant Lysa, entre dans la loge et passe quelques
minutes à reprendre ses esprits. Le pari est risqué : si un seul des
officiers présent est au courant de l’avis de recherche, elle risque
gros.
Après avoir fermé la porte, elle cherche dans la pièce
quelques accessoires qui pourraient lui servir pour faire son numéro
d’effeuillage, prétexte à sa rencontre. Elle n’a rien apporté, et la
penderie de ce petit cabaret, plus ou moins improvisée, ne lui fournit
que peu de choix. Bon, avec un peu d’imagination elle va leur concocter
un numéro simple, efficace, et pourquoi pas un plus osé que ce qui est
proposé d’habitude.
Elle choisit rapidement une petite robe
noire, très décolletée et courte sur le devant, laissant apparaître son
porte-jarretelles et un éventail de dentelle assorti. Elle va garder ses
escarpins et se fait une coiffure plus travaillée devant le miroir.
Elle ajoute beaucoup de maquillage : du blanc sur le visage, du rose sur
les joues, et un rouge très voyant sur les lèvres.
Elle sort de la loge ; son bel officier l’attend dans le couloir. Il l’accompagne derrière le rideau de la scène et lui dit :
— Pourrais-je caresser l’espoir de partager une coupe de champagne français avec vous après votre prestation ?
Avec un sourire, Lysa lui répond :
— Oui, si vous appréciez le numéro.
— Je vais de ce pas demander au pianiste un morceau plus enlevé !
Quelques
secondes après, Lysa voit les lumières baisser dans la salle, le
projecteur de poursuite se fixer sur la petite scène, le piano
s’affoler. Elle pousse le rideau, apparaît aux yeux de tous et commence
son numéro d’effeuillage burlesque.
Fættenfjord, Norvège, 10 novembre 1944, 20 h
Colonelle Thorp
Avec
son grade allemand de Lagerführerin, la colonelle Thorp – pour
l’occasion rebaptisée Lorentz – est un officier de la SS à part entière.
C’est donc dans ce contexte que l’officier de liaison du grand-amiral
l’a invitée à boire un verre dans le petit cabaret réservé aux
officiers. Sa surprise est donc totale lorsqu’apparaît sur scène sa
camarade Elisabeth en tenue légère. Elle connaît bien la danseuse
d’origine allemande et sait combien elle est inventive pour parvenir à
ses objectifs ; mais là, elle l’a carrément bluffée.
Cachant sa
surprise elle continue sa conversation sans intérêt avec son cavalier
d’un soir, cherchant une faille, une ouverture lui permettant de monter à
bord du cuirassier sans éveiller de soupçons. Mais la chose n’est pas
simple ; Dönitz a donné des ordres : inspection, oui, visite du fleuron
de la flotte, non.
Depuis plusieurs minutes son attention se
porte sur un officier de marine, très brun et très beau, qui semble
subjugué par Lysa. Délaissant son chaperon, elle s’en approche, tente
d’engager la conversation, mais l’homme n’a d’yeux que pour le numéro
burlesque. Il faut dire pour sa défense que non seulement tous les
hommes de la pièce sont comme lui sous le charme, mais qu’en plus Lysa
en rajoute beaucoup puisqu’elle vient de se débarrasser de sa culotte en
la jetant au visage du beau marin. Ce n’est jamais le cas dans ce type
de numéro, mais cela ne semble choquer personne.
— Lagerführerin Lorentz, SS ! salue alors mademoiselle Thorp pour attirer enfin l’attention de ce beau mâle
— Oberleutnant Kans, Kriegsmarine. Excusez mon manque de savoir-vivre, Madame, mais cette Lysa me perturbe au plus haut point.
Enfin
tourné vers elle, il ne cache pas son plaisir car la blonde est jolie
et elle lui offre son plus joli sourire instantanément.
— Elle est divinement belle… C’est une amie ; si vous le souhaitez, nous pourrons, ensemble, mieux faire connaissance.
L’homme
reste sans voix, et alors qu’elle se détourne de lui pour rejoindre son
précédent cavalier, il détaille sans vergogne la ligne et les courbes
de cette pulpeuse blonde qui vient de lui proposer une rencontre des
plus… des plus… étonnantes en ces temps de guerre.
Fættenfjord, Norvège, 10 novembre 1944, 21 h
Uriel Blanke (Franck)
Je
suis, de loin, la prostituée à qui j’ai sauvé la mise ; elle a accéléré
le pas et reste à bonne distance de moi dans les rues pleines de monde.
J’ai à peine eu le temps de la regarder tant tout cela s’est passé
vite. D’un signe elle m’a fait comprendre de la suivre, ce que j’ai
fait, portant sous le bras l’uniforme subtilisé, roulé en boule à
l’envers.
Elle entre sous le porche sombre d’un bâtiment délabré,
laissant la porte entrouverte. Je m’engouffre à sa suite et monte
l’escalier derrière elle. Elle pousse la porte d’un appartement où
j’entre précipitamment en fermant le loquet après mon passage. La
prostituée se tourne enfin vers moi, souriante. Elle tire sur sa
tignasse, et à ma plus grande surprise retire la perruque brune qui
couvrait ses cheveux blonds frisés.
— Quel preux chevalier tu fais, Franck !
Je reste abasourdi en découvrant Simone sous ce déguisement.
— Toi ? Mais… je ne savais pas que tu étais sur ce coup toi aussi !
— Je suis arrivée là il y a déjà trois jours, mais les marins ne sont pas causants et pas bien fins.
Je
m’assois sur le lit, toujours aussi surpris. Un rapide coup d’œil dans
la pièce me permet d’évaluer un peu mieux la situation. Ce n’est qu’une
chambre de bonne, chichement meublé, avec un lit, une armoire et un
lavabo.
— Tu m’expliques ?
Elle prend le temps de finir de retirer son manteau puis, me regardant par-dessus son épaule, me dit :
—
J’essaie comme toi d’en savoir plus. J’ai réussi à voler un bateau, et
demain soir je vais poser des charges explosives avec Ralph près des
filets anti sous-marins ; l’attaque est pour le 12.
Je comprends mieux sa présence, et surtout sa mission.
— Donne-moi cet uniforme ; je vais le bricoler pour le mettre à ta taille et changer le nom sur la veste.
Je lui tends les pièces de tissu volées à ce marin un peu entreprenant.
— Déshabille-toi pour l’essayer et que je l’ajuste.
Sans
un mot, je me débarrasse de mon costume de tissu vert d’eau et me
retrouve encore une fois devant la jolie blonde ne portant que mon
caleçon de flanelle. Avec un regard amusé et un sourire coquin, Simone
s’avance vers moi pour me redonner le pantalon. Au moment où je vais
pour m’en saisir, elle le place derrière son dos d’un mouvement vif et
se colle contre moi.
— T’es toujours aussi beau, toi, tu sais…
— Simone, on n’a pas le temps de jouer à ça !
— Si, bien sûr, dit-elle en posant ses lèvres sur les miennes.
Je lui rends son baiser, qui s’enflamme rapidement. Et me poussant sur le lit, elle s’allonge sur moi.
— Y’en a pas un qui a su me baiser comme toi à Arnhem !
Ma
tête me dit qu’il faut s’occuper de la mission, mais ma queue me dit
que c’est de la dame qu’il faut s’occuper. N’écoutant que ma queue (une
fois n’est pas coutume), j’entreprends de la débarrasser de son corsage
blanc largement échancré, faisant apparaître la naissance de ses petits
seins bien ronds. Le soutien-gorge et le chemisier volent à l’autre bout
de la pièce, et je suce avidement chacun de ses tétons, déjà bien
dressés. Elle lance sa tête en arrière et gémit doucement sous mes
caresses.
Mes deux mains dans son dos ne sont pas inactives :
j’ai fait descendre la jupe sur sa croupe et entreprends de glisser mes
mains sous la culotte de dentelle. J’empoigne ses jolies fesses à
pleines mains et pousse vers le haut, de manière à ce que son sexe
toujours caché par le tissu vienne frotter sur ma verge tendue,
également prisonnière de mon dernier vêtement. N’y tenant plus, elle se
redresse et quitte le lit pour enlever ses dernières pièces de tissu.
Apparaissant alors entièrement nue et toujours parfaitement épilée, elle
retire mon caleçon en vitesse et, avec un air gourmand, elle contemple
ma bite dressée et enfin libre.
— Putain, ce que j’en ai envie !
Joignant
le geste à la parole, elle remonte sur le lit et, m’enjambant, s’empale
directement sur ma queue. Dans un grand soupir elle enfonce l’engin au
plus profond d’elle et pose ses mains sur mon torse.
— Je vais te baiser, mon beau soldat...
Elle
commence alors à se balancer d’avant en arrière, me gardant fiché
jusqu'à la garde dans sa chatte brûlante. La sensation est divine… Ne
souhaitant pas la laisser en reste, je me redresse et reprends mes
caresses buccales sur ses mamelons. Dans le même temps, ma main droite
part caresser son postérieur ; glissant entre ses fesses, je cherche
l’entrée de son anus. Elle bascule alors son bassin vers l’arrière pour
me faciliter les recherches, et une fois l’un de mes doigts bien planté
dans son cul, elle reprend ses mouvements de bassin, profitant ainsi de
ces deux pénétrations simultanées.
Je déguste chaque centimètre
de sa poitrine, me régalant de la pointe de ses seins tendus. Ma queue
est à la fête elle aussi, et il me faut un effort surhumain pour ne pas
jouir instantanément de ce qu’elle m’offre. Elle semble sur le point de
jouir ; elle se met à monter et à descendre sur mon chibre de plus en
plus vite. Je l’accompagne par des coups de bassin afin d’aller encore
plus loin en elle. Sa jouissance éclate dans un long râle au moment même
où je me laisse aller et expulse une belle quantité de foutre au plus
profond de son vagin.
Elle se raidit et s’affale sur mon torse.
Nous restons enlacés quelques minutes tandis que je lui caresse les cheveux doucement.
—
J’adore baiser avec toi… me dit elle à l’oreille. Tu es doué, et à
l’écoute de mon corps : j’adore ! Ça ne se finira pas par un mariage,
mais quand tout sera terminé, j’espère que l’on pourra enfin en
profiter.
— Moi aussi j’aime bien, mais je ne suis vraiment pas fait pour la vie de couple. Et si nous reprenions notre mission ?
Auteur : Oshmonek
Lisez la suite bientôt
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