jeudi 9 février 2017

Indécences - Itinéraire d'une dévergondée (22)

Relire le chapitre 21


Satyriasis



— On approche ; bande-lui les yeux ! commanda Gildas qui tenait le rôle du chauffeur.

L’ordre était formel, mais j’avais été prévenue : pour accentuer ma confusion d’être exposée, je devrai œuvrer avec un bandeau sur les yeux. Claude, assis près de moi à l’arrière de la confortable berline, s’activa pour me fixer l’épaisse bande de tissu noir qui devait me priver de toute vision.

Mon excitation s’éleva d’un cran ; cela faisait presque une heure que nous roulions sur une nationale et je commençais à me lasser de cette attente. Il me tardait vraiment de parvenir sur le lieu de la rencontre.

Je savais pertinemment quel genre de « surprise » je devais espérer de mes deux complices, d’autant que la tenue qu’ils avaient exigée était suffisamment explicite : sous le long manteau qui me recouvrait, je ne portais qu’un bustier et des bas. « Surtout pas de culotte ! On ne va pas au concert avec des sourdines. » avait gentiment plaisanté Gildas avant notre départ en échangeant un sourire complice avec son compère.

Je commençais à bouillonner intérieurement, une poussée de fièvre liée à l’attente d’un savoureux événement. La perception de ce qui m’arrivait et la projection de ce futur proche que je me plus à imaginer stimulaient mon désir de volupté.

Enfin le moteur changea de régime. Une courbe prononcée sur la droite, un arrêt, un départ en descente… il devenait évident que nous avions quitté la grand-route. Des bruits extérieurs me parvenaient dont je tentais de reconnaître la source ; jeu puéril qui avait au moins le mérite de chasser d’envahissantes pensées bien moins innocentes.

D’autres arrêts… d’autres départs… quelques changements de direction… puis, après un court cheminement, le silence se fit total. Nous étions au terme du voyage. Je perçus clairement Claude sortir de la voiture, l’évolution de ses pas lorsqu’il contourna le véhicule pour venir ouvrir ma portière. Une main – celle de Claude ? – se posa avec délicatesse sur le haut de mon crâne, accompagnant ma sortie pour m’éviter de heurter l’encadrement de la portière. Une autre main me tira par le bras et m’orienta sur ce que je devinai être une allée sablée.
Près de moi, la voix de Claude se fit prévenante :

— Attention à la marche !

Je me laissais guider comme une marionnette à fils. On leva mon bras et me fit marquer un arrêt pour me signaler la présence d’un obstacle. Anxieuse, je tâtonnai du bout du pied pour trouver ce qui pouvait gêner le passage. Je discernai le relief d’un seuil ; ma perception fut confirmée par le glissement d’une porte coulissante que l’on referma derrière moi. Mes yeux ouverts dans cette nuit artificielle restaient curieusement en perpétuelle vigilance, accompagnant par leur mouvement le moindre bruissement.

Une fois dans la pièce, mon manteau me fut galamment enlevé ; mon attention se porta sur des sons feutrés qui m’entouraient, me faisant ressentir la présence de plusieurs individus. Soumise, campée bien droite sur mes jambes chancelantes, les bras croisés dans le dos, j’attendis docilement ce que l’on désirait de moi.

Pourtant, rien de réellement tangible ne se passa : un toussotement mal réprimé, le léger grincement d’une chaise, comme si les personnes prenaient d’infimes précautions pour ne pas me signaler leur présence avérée.

Dans ce jeu de dupes, je m’impatientais. Vêtue d’un bustier trop grand qui ne m’appartenait pas et de bas en résille à jarretières qui remontaient jusqu’au haut des cuisses, ma vulve et mon fessier étaient directement exposés et devaient pourtant affoler quelque peu la gent masculine présente. Une personne postée dans mon dos me fit sursauter en portant ses mains sur mes épaules – je crus reconnaître la poigne de Claude – ; elle m’obligea à me retourner. On tenait donc à présenter mes deux faces aux mystérieux admirateurs de mon anatomie.

— Enlève tes souliers et penche-toi en avant !

L’ordre était clair, mais émanait d’une voix étrangère. Sagement, je m’exécutai.

— Cambre-toi bien et écarte les jambes ! ordonna la même voix.

Je me soumis à la nouvelle demande. Dans le mouvement, mon bandeau se desserra et bâilla légèrement ; suffisamment pour que mon œil enregistre quelques détails qui me firent comprendre que je n’étais pas victime d’une mascarade. Je n’eus qu’une fugace apparition de quelques souliers et de bas de pantalons, mais j’eus confirmation d’être exhibée devant plusieurs hommes.

Des mains calleuses me saisirent fermement par les fesses. Elles écartèrent le sillon afin d’en dégager l’orifice, puis procédèrent de même pour l’ouverture de mon sexe.

— Vous avez vu ça, les gars ? On nous gâte.

Il me sembla que c’était toujours la même personne qui s’intéressait de près à mes orifices jumeaux.

La même voix me demanda de me relever ; je fus à nouveau exposée sans aucune autre intervention de quiconque. De plus en plus tendue, je commençais vraiment à me demander ce qui se tramait. Je bloquai momentanément ma respiration et tendis l’oreille pour épier le moindre souffle.

— Elle n’est pas là uniquement pour le plaisir des yeux ; vous pouvez en user… et surtout en abuser !

Cette fois, c’était bien Gildas qui officiait.

Toujours extrêmement attentive à mon environnement, je perçus un changement d’ambiance. C’était l’ordre que tout le monde attendait avec impatience. Un brouhaha fit soudain place au silence pesant qui régnait depuis mon arrivée.

Une main rude se porta sur la peau tendre de ma poitrine et se risqua gauchement à extirper un sein hors du bustier que je ne remplissais pas. D’autres doigts tentèrent à leur tour d’en libérer le délicat contenu. Quelques grognements d’impatience accompagnèrent les gestes malhabiles avant que le capricieux habit ne tombe à mes pieds.

Des voix inconnues aussi se libéraient, auxquelles répondaient mes deux compères.

— On peut vraiment la peloter ?
— Elle est à vous ; faites-en ce que vous voulez.

Il n’en fallut pas plus pour que des mains s’agitent sur mon corps : mon ventre fut tendrement caressé ; mes fesses furent palpées avec plus de sévérité ; une tremblante exploration s’immisça entre mes cuisses. Une peau douce s’attarda sur le duveteux frisottis à l’élévation de ma motte ; un doigt retors coulissa entre les lèvres de ma vulve et s’enfonça dans l’accueillante moiteur pour en examiner l’onctueuse consistance.

— Hum, elle a le minou tout lisse et bien trempé… fut la conclusion de cette intime avancée. Mais… on peut vraiment se la taper ?
— C’est bien ce qui était convenu.
— Elle est vraiment mimi ; ce serait dommage de se priver de l’occasion.

J’étais en état de pâmoison sous ces vigoureux pelotages… et dans l’attente des virils assauts de mes invisibles conquérants. Alors que mon buste menu recevait de vibrants hommages, je discernai le bruit connu d’une masturbation masculine énergique. Je fus penchée en avant ; l’odeur familière d’un pénis baigné de liquide séminal vint agacer mes narines.

— Suce-moi la queue !

J’ouvris aveuglément la bouche et sentis un fin pénis coulisser dans ma gorge. Profitant que je tétais avec avidité ce pis savoureux, un autre organe saillant tenta de se frayer un passage entre mes reins ; j’ouvris légèrement le compas de mes jambes pour lui faciliter l’accès au temple du plaisir. À l’aide de quelques petits coups secs, l’outil d’alliance fut entièrement logé dans la place.

Continuellement pétrie, malaxée, je goûtais pleinement d’être consommée par les deux bouts. Ma fellation gloutonne eut vite raison du membre qui explosa de jouissance à l’instant où mon second assaillant réchauffait l’intérieur de mon vestibule en y laissant jaillir sa satisfaction. Le temps d’assécher leur ardeur, je fus reprise fermement par l’épaule.

— Viens par là, ma belle !

Je ne pus faire autrement que de me laisser emporter par mon mystérieux guide qui m’aida à m’allonger sur un canapé. J’entendis nettement le dégrafage d’une ceinture et le « zip » caractéristique d’une fermeture à glissière. L’homme se positionna sur moi et, malgré sa verge peu durcie, me pénétra sans trop de difficulté. En quelques mouvements du bassin, le phallus gonfla suffisamment pour remplir la cavité de mon ventre. Le bruit du mécanisme humide de son sexe sur mes parois déjà tapissées de semence nous emporta dans un même emballement.

Un pénis ardent me fut inséré dans une main, et je dus le branler pendant que je me faisais pilonner avec de plus en plus d’intensité. Le long membre buta plusieurs fois au fond de mon vagin avant de se figer ; ses contractions m’indiquèrent une copieuse éjaculation interne. Je reçus également la gerbe d’un liquide épais sur le bras et le visage.

Libérée de la présence de mes deux satyres, je restais allongée, jambes écartées. Comme je me savais scrutée par des yeux anonymes, ma langue récupéra le foutre encore chaud à sa portée ; l’épanchement tiède qui s’écoulait de ma vulve dans le sillon de mes fesses devait leur offrir un spectacle intenable.

— Aidez-moi à l’allonger sur le tapis.

Un déplacement de meubles, quelques mouvements empressés ; je fus portée par les épaules et les pieds pour être déposée avec d’infinies précautions à même le sol sur un moelleux tapis.

— On te l’a bien installée. À ton tour de te régaler la quéquette !

Dans un souffle rauque, un homme certainement plus âgé – à en croire ses gestes lents et malaisés – prit position entre mes jambes. Comme il devait probablement tenir son aiguillon d’une main et s’aider de l’autre pour garder l’équilibre, il eut quelques difficultés à se glisser en moi. J’écartai les cuisses en grand pour lui présenter la cible dans de bonnes conditions.

— Tu ne trouves pas le trou, papy ?

Quelques rires sarcastiques fusèrent.

— Fais un effort, c’est pas tous les jours que tu auras une jeunette en cadeau ! fit une voix.
— Baisse ton pantalon, ce sera plus facile. Sinon tu n’es pas près de tirer ton coup… et nous avec ! ricana une autre.

L’homme se releva avec brusquerie ; je l’entendis dégrafer son pantalon. Quelques bruissements et grognements plus tard, il était à nouveau étendu sur moi. Son organe manquait encore un peu de cette consistance nécessaire à son bon logement, mais l’accès ayant été bien huilé par les précédents passages ; la cheville s’inséra finalement dans un parfait assemblage.

L’homme, légèrement obèse, se mit à me besogner avec détermination. Ses testicules, libres de toute entrave, venaient battre la naissance de mes fesses à chacun de ses coups de reins au rythme du turbulent remue-ménage de son pénis dans mon fourreau. Il me mordilla les tétons avec de tout aussi sonores succions, visiblement heureux de profiter de cette chair offerte à sa convoitise.

Moi-même, j’étais terriblement excitée de me sentir prise par un homme âgé. Les instants magiques partagés avec Philippe me revinrent en mémoire pendant qu’il me couvrait de tout son poids. Pour retrouver les profondes sensations que m’avait procurées mon amant, je ramenai mes talons sur les fesses de mon assaillant pour l’obliger à rester le plus intimement accouplé. Tout en s’époumonant, il approcha sa bouche de mon oreille et me mordilla le lobe avant de susurrer :

— Tu aimes ça, p’tite coquine… te faire monter par un vieux bouc.

Même dans l’impossibilité de pouvoir juger de son physique, je trouvai sa remarque inélégante. Mais dans cette bacchanale, il ne me déplaisait nullement d’être saillie par un incube qui, pour l’heure, forniquait de tout son saoul.

Des gouttes de sueur tombèrent sur ma poitrine ; des jets sortirent avec force de l’organe de la génération. Le satyre, un moment assoupi sur mon sein, se retira en un lent retrait. Avec un bruit de ventouse, le longiligne phallus se dégagea de mon ventre gorgé de semence… une autre coulée de foutre se déversa dans la rainure de mon fondement.

— Mets-toi à quatre pattes ! me commanda une énième voix.

Fourbue, je m’agenouillai pour présenter ma croupe. Des mains s’appuyèrent sur mes épaules et m’obligèrent à me cambrer au maximum ; des doigts ouvrirent l’orifice de mon sexe dont le contenu s’écoula le long de mes cuisses.

— À mon tour de me vider les couilles !

Le rapport, tout en finesse, émanait de la même gorge. Saisie fermement par les hanches, je fus perforée d’un seul coup de reins vigoureux. Bien logé au fond de mon ventre, un sein dans chaque main, l’homme se concentra sur ses lancinants va-et-vient qui prirent de l’amplitude pour devenir de véritables battements rythmés.

Je serrai les dents, refusant obstinément de crier sous les bienfaits du virulent tangage. Mais les coups de boutoir furent si bien ajustés que je perdis tout contrôle et exprimai mon contentement en une criarde cacophonie.

Autant excité par mes râles mal contenus que par les claquements de notre turbulent appareillement, l’inséminateur autoproclamé ne faillit pas à sa mission : libérer son flot de sperme au fond du réceptacle déjà bien aspergé. Hélas ! Juste un peu trop tôt… car je sentais poindre l’arrivée de cette onde annonciatrice de l’orgasme. Mon artificier se retira, laissant probablement à ses comparses une vue imprenable sur ma vulve ruisselante et encore béante de ce qu’elle venait de contenir. Le godelureau, qui n’avait décidément rien de Céladon, déclara :

— Qui veut encore lui mettre une giclée ?

Comme son invite ne semblait susciter aucun signe d’activité, je me sentis frustrée. La tête vide, le fondement bien garni, je n’espérais plus aucune attention de leur part et n’étais plus à l’écoute de mon entourage.

Je tressaillis lorsqu’une main palpa mon postérieur ; le geste s’accompagna d’une voix au timbre plus apaisé qui me convia à m’étendre sur le dos. En authentique hétaïre, je cédai sans résister et me couchai dans la position propice à l’amour « à la papa-maman ». Il me glissa un coussin sous les reins et s’installa entre mes jambes qu’il tenait relevées sur ses épaules pour s’offrir ainsi un meilleur accès à une pénétration profonde. L’organe viril vint plusieurs fois buter sur le col de mon utérus, nous arrachant à tous deux quelques petits cris, doux mélange de plaisir et de douleur.

Tandis que mon nouvel étalon prenait possession de mon corps dans une profusion de « plop-plop », un clappement caractéristique vint à mon oreille droite. Je reconnus instantanément le bruit de l’autoérotisme masculin. Une main se posa sur mon front et força ma tête à pivoter en direction de cette tonique masturbation. Je devançai le désir du possesseur de ce gland humide : je gardai la bouche ouverte pour me nourrir de la projection phallique.

Quelques jets de liquide spermatique se répandirent sans force sur le contour de mes lèvres ; les dernières gouttes furent déversées dans ma gorge. Tandis que je tétais la goûteuse verge pour en extraire le suc restant, l’autre déversait sa précieuse substance dans ma matrice surmenée.

Les deux hommes me libérèrent de leur emprise et me laissèrent à nouveau impudiquement exposée, dans un relent de cyprine et de foutre. Mon ventre me brûlait, feu interne qui trouvait son origine autant dans mon euphorie que dans la fougue des nombreux passages. En revanche, autour de moi, une grande sérénité semblait avoir pris possession des corps qui m’avaient si puissamment chahutée.

— Elle est super bonne, la meuf. On l’a bien niquée !

Cette réflexion vint briser le silence. Puis, après quelques secondes, la voix de Gildas s’enquit :

— Plus d’amateurs ?
— Elle nous a tous vidés… on n’a plus de jus.
— J’aimerais encore pouvoir l’enfiler. Je peux la garder ? ajouta un autre sur le ton de la plaisanterie.
— Désolé, je crains que ça ne soit pas possible… On a d’autres projets pour elle.

Je n’eus guère le temps de m’attarder sur sa dernière réplique, que déjà il m’ordonnait :

— Tu peux te relever, Justine, puisque ces messieurs semblent en avoir fini avec toi.

Mon sens de l’équilibre semblait s’être évaporé dans mon horizontale priapée ; il me fallut l’aide d’un bras secourable pour m’aider à me redresser. Je peinai également à chausser mes bottines que l’on m’avait remises en main. Je sentis darder sur moi des regards fouineurs ; je devais encore offrir un spectacle croustillant, même pour des corps rassasiés. Lorsque l’on me présenta mon manteau – le seul habit que l’on me laissa revêtir – je ressentis le lent glissement de coulées poisseuses sur l’intérieur de mes cuisses…


□□□


Nous étions déjà sur l’itinéraire du retour. Il me sembla que l’on cherchait à me faire perdre tout repère en empruntant un trajet différent de l’aller. Il fallut rouler encore plusieurs kilomètres avant que l’on me dévoile les yeux. Alors que mes prunelles aveuglées tentaient de s’acclimater à la lumière éblouissante, Gildas me demanda :

— As-tu apprécié l’expérience, Justine ?

J’étais loin d’avoir pleinement récupéré mes capacités d’analyse, aussi je ne pus être qu’évasive sur ma perception de cette nouvelle « expérience » :

— Assez… sauf le jeune qui parlait comme un charretier. Mais j’ai bien aimé le plus vieux.
— Tu as triché ?
— Non, pourquoi ?
— Comment sais-tu leur âge… si tu n’as rien vu ?
— Tente l’expérience, tu comprendras. C’est fou ce que l’on arrive à discerner avec les autres sens en alerte permanente.

Je croisai le regard interrogateur de Gildas dans le rétroviseur intérieur ; il ne me parut pas être totalement convaincu par mon explication. Aussi je proposai à Claude de tester le bandeau, histoire de s’assurer de la véracité de mes dires. Il se laissa prendre au jeu et se banda lui-même les yeux.

— De toute manière, que veux-tu que je remarque dans la voiture ? Il ne s’y passe pas grand-chose.
— Concentre-toi ; tu verras que tu pourras deviner bien plus de choses que tu crois.
— OK… lâcha-t-il dans un soupir.

Après m’être assurée que son bandeau était bien en place, j’écartai lentement les pans de mon manteau que je n’avais pas pris la peine de boutonner. Gildas, un grand sourire aux lèvres, me regarda furtivement en clignant de l’œil ; il avait compris le genre de farce que je m’apprêtais à jouer à notre compère.
L’avant du corps entièrement découvert, je me caressai un sein sans geste brusque et jouai avec son téton durci par la fraîcheur de l’habitacle.

— Que fais-tu ? me demanda Claude, visiblement alerté par l’ambiance devenue trop feutrée.
— Rien… pourquoi ? répliquai-je avec la plus parfaite mauvaise foi.

Je me laissai progressivement glisser sur la banquette, opération facilitée par la doublure soyeuse de mon ample vêtement. J’ouvris légèrement les cuisses et fis lentement descendre une main vers mon orifice vaginal d’où s’épanchaient encore de troublantes effusions ; je dégageai le clitoris de sa gangue gluante qui l’encapuchonnait.

— Que fais-tu, Justine ?
— Mais rien… je t’assure.
— Mon œil… si je puis dire !
— Alors, dis-moi ce que je fais.
— Élémentaire, ma chère : je pense que tu es en train de te toucher, pas vrai ?

Je marquai juste quelques secondes de silence, le temps de me délecter de l’image de Claude, narines dilatées, la tête relevée.

— Bingo ! Tu as gagné !

Claude enleva son masque et passa les doigts dans ses cheveux pour y remettre un semblant d’ordre.

— C’est bon, tu m’as convaincu.
— Alors, raconte…
— Je me doutais que tu ne resterais pas sage. J’ai donc prêté une grande attention à tout changement et perçu comme un infime bruissement, suivi d’une odeur de… comment dire… foufoune après la bataille.

Mi-amusée, mi-consternée, je ne pus réprimer une moue de dépit face à cette réflexion, ayant toujours trouvé désobligeantes les remarques visant à offenser la particularité de mon sexe. Boudeuse et soudainement saisie par le froid, je refermai les plis de mon manteau.
Une autre nécessité vint me solliciter, m’obligeant à une supplique :

— Oups ! Gildas, tu pourrais t’arrêter à la prochaine aire de repos ? J’ai envie de faire pipi.
— On n’est plus sur la nationale ; il n’y a pas d’aire de repos, rétorqua-t-il.

Prise d’un soudain mal de ventre, je serrai les cuisses pour tenter de contrôler cette envie pressante.

— Arrête-toi un peu plus loin. Je pense qu’il y a une possibilité juste avant l’usine ; c’est ce grand bâtiment vert et jaune que l’on voit à gauche, suggéra Claude.

La voiture ralentit son allure, et Gildas l’arrêta en bordure de la chaussée sur une bande de terre sans herbe qui faisait apparemment office de bretelle d’accès vers des édifices industriels.

— Mais on va me voir : il n’y a aucun endroit pour se mettre hors de vue !
— Pisse entre les portières ouvertes ; personne ne te connaît, ici… à part Gildas et moi.

Tressautant sur mon siège, je cédai devant l’impossibilité de me contenir plus longuement. Je sortis presque nue de la voiture et m’accroupis prestement dans l’interstice qui me servait d’écran. Le manteau relevé sur le dos, faisant face aux regards captivés de mes deux accompagnateurs, je me libérai dans un flot continu qui refoulait parfois entre les fesses. Absorbée par la fonction moins noble que partage cette zone de l’anatomie, je sursautai au rugissant klaxon d’un camion qui passa à notre hauteur alors que je me balançais pour tenter de décrocher un long fil suspendu entre mes jambes. Je m’ornai l’intérieur de la cuisse d’un galon luisant en me relevant avec trop d’empressement.

— Lui au moins aura trouvé le paysage magnifique, plaisanta Claude lorsque je regagnai l’espace plus privé du véhicule.
— C’est malin ! répliquai-je, à la fois vexée et quelque peu émoustillée de m’être trouvée en si peu glorieuse position.

Grelottante, je m’emmitouflai jusqu’au nez dans mon accueillante pelisse. Emportée par un irrésistible besoin de sommeil, l’entrejambe collant, je ne me sentis plus la force de discuter avec mes deux compagnons hilares…

Auteure : Inanna
Lisez la suite bientôt

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