vendredi 27 juin 2014

Le club des nymphes (9 et 10)

Relisez les chapitres 7 et 8

CHAPITRE 9 (LOUISE) : M. CHAUVIN


Je ne suis pas surprise de voir une nouvelle fois marraine, Sarah et Camille faire leur apparition dans notre classe le lundi suivant la soirée initiation. Elles nous remettent à Anita, Sandrine et moi un bout de papier. Je n’ai pas besoin de l’ouvrir pour savoir de quoi il s’agit ; Sarah m’a déjà tout expliqué. L’heure de la seconde épreuve a sonné. À mes côtés, Thomas ne demande pas non plus ce que c’est.
Par contre, derrière nous, il y en a un qui se montre toujours trop curieux : David. Il sent bien que quelque chose se passe, et il rage d’être tenu à l’écart. Devant son insistance à connaître le contenu du message, je me suis vue lui répondre par un simple doigt d’honneur qui a bien fait rire Thomas. David n’a donc pas plus insisté que ça.

Notre relation avec Thomas n’a pas changé par rapport à avant. Nous sommes toujours aussi complices. Personne n’a fait mention de la soirée. C’est comme s’il ne s’était jamais rien passé. J’ai juste l’impression qu’il me regarde d’un autre œil, mais j’ai peur de me faire des idées. Me désire-t-il, maintenant qu’il m’a vue à l’œuvre ? Il n’en laisse rien paraître. Je pourrais très bien me jeter sur lui, lui mettre la main au panier et lui faire comprendre que je le veux ; je ne pense pas qu’il s’offusquerait, mais je n’ai pas envie que ça se passe comme ça avec lui. Je ne veux pas que notre première fois ne soit qu’une simple baise. J’attendrai le bon moment.

Coucher avec un prof ! C’est bien la première fois que je vais faire ça. Je n’arrive même pas à croire que je puisse avoir cette intention. On me l’aurait dit il y a quelques semaines, j’aurais traité la personne de folle. Mais maintenant que je me suis engagée, je ne veux pas faire marche arrière.
Je profite de la pause pour aller voir Sarah et lui demander conseil. Il faut aussi que je m’assure qu’elle n’a pas d’autres petites surprises comme celle de la première épreuve.

— Salut, me fait-elle. Dis donc, ça a bien fonctionné, vendredi soir. Les gars n’ont pas arrêté de parler de toi. Je leur ai dit que c’était toi qui m’avais fait expressément la demande qu’on t’attache, te baise la bouche et te gicle dessus. Un vieux fantasme, ai-je précisé ! Ça leur a complètement fait oublier cette histoire entre Élodie et M. Gluau.
— Tant mieux ; c’est ce que nous voulions, après tout. Et du coup je fais quoi, moi, pour la seconde épreuve ?
— Comme tu veux, ma chérie : tu as gagné pas mal d’avance pour la présidence et tu as volé la vedette à Élodie. Fais ce que tu veux pour la seconde épreuve.
— Tu es sûre ? Pas de tas de profs à se taper ? Pas de Gluau à se morfler ? Ni aucune autre surprise ? vérifié-je dans le doute.
— Non, confirme-t-elle. Reprendre les exploits précédents reviendra à montrer aux autres que tu ne cherches que la présidence et risquerait de les monter contre toi plus qu’autre chose. Nous préparerons la campagne autrement et plus tard.
— D’accord, fais-je, rassurée de ne pas avoir à me faire mettre par un Gluau ou quelque chose de pire. Et quel prof me conseillerais-tu ?
— Si tu veux mon avis, M. Chauvin est le meilleur. Il est doux, attentionné et plutôt bon amant.
— M. Chauvin ? D’accord, c’est noté. Et comment je m’y prends au juste ?
— Comment ça ?
— Bah, pour engager la chose…
— Tu vas le voir et tu lui dis que c’est lui que tu as choisi, tout simplement. De toute façon, les profs connaissent parfaitement l’énoncé de la seconde épreuve, et en plus ils connaissent le nom des étudiantes qui doivent la passer. Dès qu’il te verra t’isoler avec lui, il comprendra.

Après ces petits conseils, je me précipite à l’administration pour régler quelques soucis urgents avant que la pause ne se termine. Malheureusement, il y a du monde et je dois patiemment attendre mon tour. La pause se termine au moment où je passe devant la vieille pimbêche de secrétaire. Elle commence à s’occuper de moi mais soudain le téléphone sonne, alors elle décroche. Merde, qu’elle se grouille… Je suis déjà en retard pour mon cours.
Je comprends soudain qu’elle est en train de parler à une sœur ou quelqu’un d’autre de sa famille et ne semble pas décidée à abréger la conversation.

— Excusez-moi, fais-je poliment au moment où elle commence à raconter ses dernières vacances, mais je suis censée être en cours, là.

Elle me fait un signe de l’air de dire « Ouais, et alors ? Qu’est-ce que tu veux que ça me fasse ? » et la conversation continue encore plusieurs minutes ; j’apprends des tas de choses sur ses vacances. Bref, rien de passionnant mais je commence à bouillonner de rage. Soudain, un homme entre dans la pièce ; c’est M. Chauvin. Mon cœur fait un petit bond sous l’effet de cette surprise.

— Gisèle, lui fait-il, je vais avoir un souci avec le planning. J’ai un rendez-vous vendredi à l’hôpital pour ma femme et je ne pourrai donc pas assurer mon cours. Serait-il possible que tu me le décales à plus tard ?
— D’accord, lui répond-elle en mettant une main sur le combiné. Je vais voir ce que je peux faire.
— Merci. Si tu as besoin de moi, je serai dans mon bureau toute la journée.

Et il s’en va en me souriant au passage comme pour me saluer.
Finalement, la pimbêche raccroche le téléphone et arrange mon problème. Je la remercie froidement et me précipite à mon cours. Attends, me dis-je, il a dit qu’il serait dans son bureau. Je pourrais en profiter maintenant. Plus vite ce sera fait, plus vite je serai tranquille. Oui, mais je suis censée être en cours. Oh, et puis zut ! Sécher rien qu’une fois ne me fera pas de mal. Après tout, David le fait souvent et ça ne lui a jamais apporté de problème.

C’est avec une légère excitation (j’ai l’impression d’être une rebelle en séchant un cours) que je me rends au bureau de mon prof. J’arrive devant sa porte ; un petit écriteau est affiché et porte son nom : Yves Chauvin. Je frappe alors que mon ventre me serre.

— Entrez, fait une voix de l’autre côté.

J’entre timidement et referme la porte derrière moi. Je baisse les yeux et me plaque à la porte.

— Ah, Mademoiselle Leonne, me fait-il, jovial. Que me vaut ce plaisir ?

Je ne réponds pas. Mais je retire mon haut doucement, le pose par terre, continue par enlever mon débardeur et commence à détacher les pressions de mon jean. Lui ne dit rien et se contente de me regarder faire. Mon jean glisse alors le long de mes jambes. Je le retire et finis de me déshabiller sous son œil attentif en enlevant mes sous-vêtements. D’abord le soutien-gorge, puis la culotte. Je suis maintenant plantée nue devant lui. Il reste assis, l’air imperturbable, dans son fauteuil derrière un grand bureau de chêne. Ses profonds yeux bleus me scrutent et m’examinent.

— Viens ici, ma belle… me dit-il calmement.

Je m’exécute et m’approche de lui à portée de main. Il passe une main sur ma joue, puis dans mes cheveux. Ce geste de tendresse me détend. Il m’attrape par le menton et m’attire doucement à lui. Nos lèvres se touchent et nos langues s’emmêlent. Le baiser me fait fondre. Il embrasse divinement bien. Il m’assied sur ses genoux et continue de m’embrasser tendrement. Il me caresse la nuque, puis le dos. Une autre main sereine se pose sur ma cuisse et l’effleure délicatement. Nous restons là comme cela plusieurs minutes et je me sens de plus en plus détendue. Il m’appuie la tête contre son épaule tandis que sa main dorlote ma fesse.

— J’espérais bien que tu viendrais me voir pour ton épreuve, me chuchote-t-il.
— Ah bon ?
— Oui ; tu es si magnifique, si belle et… tu me rappelles beaucoup ma jeune fille.

Il continue à me câliner la fesse tandis que son autre main remonte ma cuisse et atteint mon sexe humide qu’il caresse subtilement. Je lâche un soupir de bien-être.

— Dis, ma beauté, me demande-t-il un peu plus tard, aurais-tu la gentillesse de me prendre en bouche ?

On ne me l’avait jamais demandé aussi gentiment. Comment résister à une telle demande ? Je quitte ses genoux et m’accroupis devant lui. Il détache calmement se ceinture, ouvre son pantalon et en sort un magnifique sexe long et fin. Je le caresse délicatement, dépose quelque doux baisers. Je veux me montrer aussi douce qu’il l’est. Je le vois fermer les yeux et pencher la tête en arrière.
Ce pieu est doux et ne sent pas mauvais. Il me fait très envie, alors je finis par donner quelques coups de langue et le prends finalement en bouche. J’aime le goût suave de son gland, alors je m’en régale. Et puis j’en avale plus. Son sexe plonge dans les méandres de ma bouche et ma langue s’abreuve de cette chair savoureuse.

— Oh oui, ma beauté, c’est vraiment délicieux, s’extasie-t-il. Tu te débrouilles admirablement bien.

Je suis fière du compliment et je redouble d’adresse. Ma vulve dégouline. Je n’ai jamais pris autant de plaisir à sucer quelqu’un. Le fait d’être autant complimentée par un homme très expérimenté ajoute du sel à mon trouble. Ma main descend vers mon sexe et commence à frotter doucement le clitoris afin de parfaire mon excitation tandis que je continue à le sucer en prenant tout mon temps. Sa main se pose sur ma tête et me caresse les cheveux.

— Ma douce, si tu continues comme cela, je ne réponds plus de moi.

Je n’ai pas l’intention de m’arrêter avant la fin. Je veux goûter son breuvage. Je n’ai jamais eu autant envie de me régaler de la semence d’un homme. Il a su me conquérir en quelques mots. Alors je continue, baisers et coups de langue afin de le faire venir.

Soudain, quelqu’un frappe à la porte. Prise de panique, j’ai juste le temps de me cacher sous le bureau avant que la personne n’entre. Lui s’est avancé afin de cacher au mieux son sexe et mon corps. C’est apparemment un collègue qui vient pour lui poser quelques questions sur l’emploi du temps. La secrétaire l’a appelé et a proposé d’inverser son cours avec celui du vendredi que M. Chauvin ne peut pas assurer.
Je repense soudainement à mes habits que j'avais laissés devant la porte. Le collègue ne semble pas les avoir remarqués. Avec un peu de chance, la porte les a cachés derrière elle quand elle s'est ouverte.
J’écoute leur échange sans grand intérêt tandis que mes yeux restent fixés sur ce magnifique pieu de chair. Je suis trop impatiente d’y regoûter. Alors, prise par une ferveur que je ne me connais pas, je le reprends en bouche et le déguste. Le son de la voix de M. Chauvin trahit sa surprise, mais il tente masquer son trouble afin que son collègue ne remarque rien.

La discussion entre les deux hommes se poursuit en parallèle à cette succulente fellation. Je sens M. Chauvin se tortiller ; il a du mal à tenir en place. Il est au bord de la jouissance et je joue avec. Je m’arrête dès que je sens la pression monter trop. Je suis moi-même très excitée. La peur de me faire découvrir par le collègue de mon prof adoré me stimule encore plus. Ce dernier prolonge la conversation en changeant de sujet.
Et moi je déguste ce savoureux pénis ; je le savoure et ce qui devait arriver arrive finalement : M. Chauvin se libère dans ma bouche. Son nectar d’homme m’envahit la gorge par jets saccadés. J’avale le tout avec gourmandise. Lors de son orgasme, M. Chauvin tente de retenir un cri mais échoue à moitié. Il simule tout de suite après une violente crise de toux. Le collègue ne semble rien soupçonner et change une nouvelle foi de sujet.

Moi, je lèche encore le sexe de M. Chauvin et l’embrasse amoureusement. Malheureusement, celui-ci se ramollit doucement. Non ! Non ! J’en veux encore, je veux encore le sucer, je veux encore le goûter et le faire jouir encore une fois. Mais tous mes efforts pour le ranimer sont vains et je m’avoue vaincue.
Finalement, le collègue décide enfin de laisser M. Chauvin et quitte la salle en refermant derrière lui. M. Chauvin recule le fauteuil, et j’en profite pour sortir de sous le bureau où je commençais à me sentir à l’étroit.

— Oh, fait-il, c’était magnifique ! Ta bouche est si douce… Oh, comme j’aimerais que tu sois ma fille !

La remarque me fait sourire. Apparemment, mon prof adoré a des fantasmes incestueux. Je crois bien que sur le coup, ça ne me dérangerait pas qu’il soit mon père, d’autant plus que je n’ai jamais connu le mien.
Il me prend dans ses bras, m’enlace et m’embrasse avec passion. Je suis heureuse de cette attention. Sa bouche embrasse maintenant mes seins ; il me mordille un téton et une main me caresse le sexe. Un doigt s’engouffre bientôt et j’écarte les cuisses pour lui faciliter la manœuvre. J’ai le plaisir de sentir son sexe retrouver de la vigueur, et j’hésite un instant à lui proposer une nouvelle fellation.

— J’ai envie de vous, me retrouvé-je à dire à la place.
— Tout ce que tu voudras, ma merveilleuse beauté.

Il me prend et m’installe sur son sexe qui ne trouve aucune difficulté à venir se réfugier dans le mien. La sensation de remplissage est absolument divine. Nous commençons ainsi à copuler, moi assise et empalée sur sa bite, le dos contre son torse. Notre étreinte est sensuelle, notre union est parfaite. J’aimerais que cela ne se termine jamais. Merci, Sarah, de me l’avoir conseillé. Je ne pouvais pas mieux tomber. J’ai une pensée pour Élodie qui a préféré se taper le gros porc de Gluau plutôt que ce bel Apollon.

Les mains de mon prof profitent de notre position pour caresser tout mon corps. Je les sens parcourir la moindre parcelle de peau. Elles passent dans mes cheveux, me massent la nuque, m’effleurent un sein, me frôlent le ventre et me cajolent les cuisses. Le moindre de ses mouvement sur ma chair me provoque une nuée de frissons. Pourtant je bous à l’intérieur. Je me sens prête à exploser. Je ne retiens plus mes gémissements et me laisse aller à mon plaisir.

— Oh oui, viens ! Viens, ma beauté ! Jouis, douce petite Louise.

Nous avons accéléré la cadence de notre étreinte pour le grand final. Les coudes posés sur le bureau pour me donner un point d’appui, je m’empale maintenant comme une furie sur ce sexe si majestueux. Je le sens lui aussi venir. Il est le premier à le faire, mais comme je suis moi-même au bord du gouffre je ne stoppe pas le mouvement et j’atteins finalement l’orgasme. Ce dernier est dévastateur. Marraine était la seule pour l’instant à m’avoir donné un orgasme similaire.
Mon prof adoré me serre dans ses bras et me dépose un tendre baiser sur le front. Je me sens si bien…

— Tu as parfaitement réussi ton épreuve, me chuchote-t-il.

L’épreuve ? Oh oui, je l’avais complètement oubliée.








CHAPITRE 10 (LOUISE) : UNE FILLE SURPRENANTE


— Alors, où étais-tu passée ? me demande Thomas. Je t’ai envoyé un message mais tu n’as pas répondu.
— Oui désolée, j’avais éteint mon portable…
— Et donc ? Qu’est-ce que t’as foutu ? C’est bien la première fois que tu sèches un cours.

Je jette un coup d’œil autour de nous sur les autres tables : personne ne nous regarde. En plus, nous sommes collés au mur du réfectoire et positionnés dans un coin. La table, Miss Punk et Marie en face de nous, nous cachent en partie. Alors je déboutonne mon jean et lui montre mon absence de culotte.

— Quoi ? fait-il, surpris et rougissant. Tu veux dire que tu l’as fait ?
— Oui, lui dis-je tout simplement en reboutonnant mon jean. Pourquoi tu rougis ?
— Bah, c’est toi qui me montres… enfin, tu sais !
— Et alors ? T’en as déjà vu plus, je te rappelle.
— Oui, mais c’était différent, prétexte-t-il, mal à l’aise en avalant une cuillère de purée infâme.
— C’était quel prof ? me demande Miss Punk tout excitée par cette nouvelle.
— M. Chauvin.
— Ah bon ? Il est là aujourd’hui ? s’étonne Marie.
— Oui, à son bureau toute la journée, expliqué-je.
— Tu es quand même une fille surprenante, lâche Thomas.
— Pourquoi ? lui demandé-je en souriant.
— Je n’aurais jamais pensé que tu ferais ça le matin même de l’annonce de l’épreuve. Et puis, avec lui en plus, fait-il avec un ton qui sous-entend qu’il lui reproche quelque chose.
— Et qu’est-ce qu’il a ?
— Ben, il est plutôt vieux, non ?
— Oui, mais il est très bon amant ! déclaré-je.
— Ah, tais-toi, j’veux pas savoir ces trucs-là ! se plaint Thomas.
— Pourquoi ? T’es jaloux ? le taquiné-je.

Il ne répond pas et avale plusieurs cuillères de purée comme pour détourner l’attention. Aurais-je touché juste ? J’aimerais que ce soit le cas.

— Toujours partant pour qu’on révise nos examens ensemble ce soir ? lui demandé-je pour changer de conversation.
— Oui, toujours partant.

Le repas se termine sans que nous réabordions ce sujet. La journée suit son cours comme si de rien n’était. Et dire qu’il n’y a même pas quelques heures, j’étais en train de faire l’amour avec un de nos professeurs… Et dire qu’il y a quelques jours, j’étais en train de sucer plusieurs gars et que j’ai fini par coucher avec mon grand-parrain dans une orgie… Cette journée a tout de la journée banale ; pourtant, tout a changé. J’ai moi-même changé, et très rapidement en plus.
La pause de l’après-midi arrive et nous sortons prendre l’air avec Thomas quand soudain nos marraines se précipitent sur nous, l’air surexcité.

— Viens là que je te serre dans mes bras, fillote ! me fait marraine, les bras en pince ouverte.
— Pourquoi, qu’est-ce qu’il y a ? fais-je, étonnée.
— Ce qu’il y a ? s’étonne Sarah. Ce qu’il y a, c’est que M. Chauvin est venu nous voir après la pause du midi et nous a remis une certaine culotte.
— Ouais, même qu’il avait les yeux qui pétillaient, c’était trop chou ! s’extasie marraine.
— Il n’a pas pu s’empêcher de nous raconter ce qu’il s’était passé, et dans les moindres détails. Y compris ton passage sous le bureau pendant que son collègue était là.
— Et alors ? fais-je, surprise. Je n’ai rien fait d‘exceptionnel.
— Oh si ! lâche marraine. C’était exceptionnel pour lui, crois-moi. Il était tout ému. Tu as fait pile ce qu’il lui fallait.
— Elle a raison, confirme Sarah. La dernière fois, il s’était contenté de me remettre les culottes de Sandrine et d’Élisa sans lâcher un mot. En plus, Josiane de troisième année était là et elle a confirmé que l’année dernière il n’avait pas non plus dit le moindre mot, même quand il a apporté la mienne. Tu lui as vraiment tapé dans l’œil, c’est sûr. Et tu t’es montrée bien meilleure que moi sur ce coup-là.

Je ne peux pas m’empêcher de sourire à cette histoire. Meilleure que Sarah ? Je me sens si fière de moi ! Qu’en pense Thomas ? Cette histoire lui donnerait-elle envie de connaître mes nouveaux talents ? Ne le rend-elle pas plutôt jaloux, comme il m’a semblé au réfectoire ? Difficile de lire en lui : il a le visage fermé et semble cacher ses émotions.

— En tout cas, crois-moi, reprend marraine. Cette histoire va se répandre comme une traînée de poudre. Camille et Josiane ont tout entendu et semblaient aussi excitées que nous deux par ce récit. Elles vont en parler à tout le monde.
— Ouais, en plus ça faisait des années qu’une fille n’avait pas accompli la seconde épreuve le matin même, ajoute Sarah en me faisant un clin d’œil. Tu es vraiment une fille surprenante.

Si je comprends bien, je viens d’accomplir sans le vouloir un nouvel exploit qui va me rapporter des bons points pour la présidence. De quoi me rendre encore plus fière de moi !
C’est toute souriante que je rejoins en compagnie de Thomas le cours suivant, notre dernier de la journée. Cours avec monsieur Gluau, bref, pas le plus terrible, mais la vue de cette immondice ne vient pas gâcher ma bonne humeur. Je surprends pendant le cours quelques regards appuyés de Thomas sur moi. Dès qu’il se fait griller, il tourne la tête, l’air de rien. Je crois qu’il est en train de me mater, de quoi me rendre encore plus joviale.

Nous rentrons tranquillement en direction de mon appartement. Une certaine excitation a rejoint ma félicité. C’est la première fois que l’on va tous les deux se retrouver seuls depuis qu’il m’a vue à cette soirée. Va-t-il se décider à passer à l’acte ? Je l’espère. C’est cette pensée qui me hante l’esprit au moment de tourner la clé dans la serrure de mon appartement. Je lui dis d’entrer et d’aller s’installer au bureau dans ma chambre. Pendant ce temps-là, je regarde vite fait le courrier reçu, pars chercher deux bières dans le frigo et le rejoins dans la chambre. Je lui tends sa bière et enlève mon haut, histoire de le stimuler un peu. Me voilà donc en débardeur assez décolleté. Je suis bête ! J’aurais dû penser à mettre une jupe ce matin plutôt qu’un jean en prévision de ce moment. Tant pis, c’est trop tard maintenant !
Je m’installe à côté de lui, proche de lui et me penche négligemment pour lui offrir une jolie vue sur ma poitrine. Je fais style de relire un cours mais je suis bien loin de pouvoir me concentrer. Mon cœur bat à vive allure.

Oh ! Ça y est, j’ai repéré un coup d’œil intéressé. Il n’a pas pu s’empêcher de plonger dans mon décolleté. Ça m’encourage à en montrer plus. Je lui pose des questions sur le cours ; il balbutie des réponses, semble lui aussi distrait et sa voix trahit une certaine émotion. Mon sexe s’humidifie en m’imaginant la probable suite. Si ça continue, une tache va apparaître sur mon jean.
Je repère un nouveau coup d’œil dans le décolleté. Il détourne le regard en rougissant quand il se sent repéré. Il avale deux grosses gorgées de bière. Aurait-il lui aussi chaud ? Je le fixe ensuite dans les yeux tout en lui parlant. Il a du mal à soutenir mon regard. Contente de moi, je me sens charmeuse et séduisante. Je me sens plus sûre de moi que je ne l’ai jamais été.

J’amène ensuite quelques brefs contacts physiques afin de faire doucement grimper la tension ; une jambe qui le frôle lors d’un mouvement ou une main qui se pose sur son avant-bras au moment de lui adresser la parole. Je me rapproche de plus en plus de lui, diminuant ainsi son espace vital pour provoquer une réaction. Nous sommes maintenant très proches l’un de l’autre, tellement que je sens son parfum et son souffle. Allez ! Embrasse-moi maintenant, je n’attends que ça depuis bien longtemps !

Mais toujours rien ! Je commence à m’impatienter, alors je fais encore grimper la tension. Je poursuis les contacts physiques mais les fais durer plus longtemps. Et au moment de lui adresser la parole, ce n’est plus sur son avant-bras que ma main se pose, mais sur son genou, puis sa cuisse. La tension grimpe de plus en plus, l’air devient irrespirable. J’aimerais me jeter sur lui et lui arracher ses vêtements, mais je préférerais que ce soit lui qui enclenche les hostilités.

Je fais exprès de faire tomber un stylo au sol et je me penche dans une pose qui se veut sexy afin de le récupérer. Je profite du mouvement pour approcher mon visage de son entrejambe afin de lui donner des idées. Ma main, bizarrement, met très longtemps avant de retrouver ce stylo et je reprends donc une position normale en ayant repéré au passage une bosse sur son pantalon. Cette fois, c’est sûr : je lui fais de l’effet. Je saute de joie intérieurement mais ma tête n’affiche qu’un visage rougi par cette vision. Il découvre ainsi mon trouble.

Cette fois je sens la situation sur le point de basculer. Nous nous observons tous les deux dans le silence. La tension est à son comble. Puis, sans que l’un ou l’autre ne dise un mot, nous nous embrassons passionnément.
Mon cœur fait un bon de joie dans ma poitrine tandis que nos langues s’enroulent l’une autour de l’autre. Et puis, la situation dégénère. Sans que j’aie le temps de comprendre ce qu’il se passe, nous nous retrouvons tous les deux torse nu à continuer de nous embrasser. Une de ses mains me pelote un sein et l’autre a plongé dans mon jean déboutonné pour me doigter. J’ai fantasmé ce moment tant de fois que j’ai l’impression de rêver. C’est lui ! Enfin ! Le garçon dont je rêve depuis le début de l’année, depuis qu’il s’est assis à mes côtés le premier jour. Ça a été comme un coup de foudre pour moi.

Je reprends le contrôle de la situation. Mes mains parcourent son torse et sa nuque. Elles sont suivies par mes lèvres et quelques coups de langue qui le font frissonner. Hum, j’aime son odeur, j’aime le goût de sa peau. Puis je me lève de mon siège et le pousse en arrière. Je m’agenouille devant lui et lui déboutonne le pantalon après avoir caressé la bosse. Je descends lentement son pantalon et le lui enlève. Son caleçon suit peu de temps après. Il est maintenant nu devant moi, le sexe fièrement dressé. Je veux lui offrir la même chose que j’ai offerte à M. Chauvin. Je veux le sucer de la même façon, avec la même douceur et la même sensualité. Si mon prof adoré a apprécié cela, alors je suis sûre qu’il en sera de même pour Thomas.

Je commence de la même façon à déposer quelques doux baisers qui sont suivis par de petits coups de langue. Je le sens frémir. Tu vas voir, mon cher Thomas, de quoi je suis capable… Je goûte enfin à ce sexe tant désiré et le savoure avec délicatesse. Ma langue part à la découverte de cette merveille et lui rend honneur de son mieux. Mes lèvres l’embrassent et l’enserrent comme une mère enlacerait son enfant.
Et puis soudain, sans que je ne comprenne pourquoi, il pose sa main sur le haut de mon crâne et commence à donner de violents coups de reins. Prise par surprise, je me laisse faire au début ; mais comme il s’y prend mal et me fait mal, je finis par le repousser, me débattre et finalement me libérer.

— Arrête ça idiot ! craché-je.
— Quoi ? me fait-il, étonné. Je pensais que tu aimais comme cela.
— Non, non, non ! Je n'aime pas ça. Pas avec toi ! Ce n'est pas ce que je voulais. Je voulais autre chose, quelque chose de mieux. De l’affection, de la tendresse, de la douceur, pas ça ! Là, je me sens déçue et même humiliée. Tu as tout gâché ! Après tout ce que je fais pour toi, je méritais un peu plus de considération. Je ne voulais pas que tu me prennes, je voulais me donner par amour pour toi.

Je voulais le faire jouir grâce à mes talents, lui faire connaître le bonheur d’un coup de langue habile, lui montrer de quoi j’étais capable et tout ce que je fais par amour pour lui. Et lui, dans tout ça, il se contente de me prendre la tête et de me baiser la bouche comme une vulgaire catin. C’est l’amour qui me guide ; lui, ce n’est qu’une stupide pulsion animale, un grossier fantasme de domination masculine. Je ne veux pas qu'il me considère comme un objet. Je veux être plus que ça pour lui !
Il me regarde maintenant avec de gros yeux.

— Quoi ? Quoi ? balbutie-t-il. Tu m’aimes ?
— Mais oui, je t’aime, triple buse ! Pourquoi crois-tu que j’ai accepté de rejoindre le club ? Tu m’as demandé de venir, tu voulais me voir dedans, alors je l’ai fait pour toi.
— Non, non, je n’ai jamais voulu ça, se défend-il. Je t’aimais bien parce que tu étais différente des autres, que tu n’étais pas comme ces filles. Je ne te voulais pas dans ce club. Pourquoi t’es-tu imaginé que je te désirerais plus en étant membre ?
— Tu bandes sur Sarah, tu bandes sur ma marraine, tu bandes même sur ta sœur… Alors, s’il fallait que je me comporte comme elles pour qu’enfin tu bandes sur moi, je devais le faire. Ne te fous pas de ma gueule, tu ne t’intéresses qu’à ces filles.
— Non, non… je, cherche-t-il à dire sans trouver ses mots puisqu’il sait bien que j’ai raison.
— Mais non, t’inquiète, ça me va. Sarah m’a tout expliqué. Elle m’a dit que je ne pourrais jamais t’avoir pour moi toute seule. C’était dur à accepter au début, mais j’ai fini par y arriver. J’ai fini par comprendre. S’il faut en passer par là pour être avec toi, je suis prête à le faire. Elles t’attirent ? Et alors, je n’ai aucun droit de t’empêcher de les baiser, tu ne m’appartiens pas. Je t’aime et je suis prête à tout pour toi. Je suis même prête à faire tout mon possible pour devenir la présidente et te protéger de ta sœur.
— Ma sœur ? Comment ça, ma sœur ?
— Sarah est sûre que si elle prend la présidence, elle te gâchera la vie. Elle t’excommuniera du club et ruinera ta réputation. Sarah a parlé en début d’année avec elle de toi. Elle te déteste, elle fera tout pour te nuire.
— Non, je refuse de croire ça de ma sœur, tente-t-il de se rassurer. Nous ne sommes peut-être pas le frère et la sœur les plus proches au monde, mais je suis sûr qu’elle ne fera pas ça.
— Oh, s’il te plaît, crois-moi mon amour. S’il te plaît… Ta sœur est mauvaise, elle veut te voir souffrir. Je fais tout ça par amour pour toi, pour te protéger et te donner ce que tu veux.
— Je suis désolé, Louise ; je ne crois pas que tes sentiments soient réciproques.
— Je ne te plais pas ? lui demandé-je, dévastée.
— Si, enfin non… enfin si. C’est plutôt flou, en fait. Je ne sais pas ce que je ressens pour toi. Laisse-moi du temps.
— Du temps ? fais-je avec une lueur d’espoir. D’accord. Si un jour tu finis par m’aimer, alors viens me prendre. Je t’attendrai.

Cette nuit-là, allongée dans mon lit alors qu’il était parti depuis plusieurs heures, je n’ai pas pu m’empêcher de retenir mes larmes.

Auteur : Nathan Kari

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