CHAPITRE 9 (LOUISE) : M. CHAUVIN
Je ne suis pas surprise de voir une nouvelle fois marraine, Sarah et Camille faire leur apparition dans notre classe le lundi suivant la soirée initiation. Elles nous remettent à Anita, Sandrine et moi un bout de papier. Je n’ai pas besoin de l’ouvrir pour savoir de quoi il s’agit ; Sarah m’a déjà tout expliqué. L’heure de la seconde épreuve a sonné. À mes côtés, Thomas ne demande pas non plus ce que c’est.
Par contre, derrière nous, il y en a un qui se montre toujours trop curieux : David. Il sent bien que quelque chose se passe, et il rage d’être tenu à l’écart. Devant son insistance à connaître le contenu du message, je me suis vue lui répondre par un simple doigt d’honneur qui a bien fait rire Thomas. David n’a donc pas plus insisté que ça.
Notre relation avec Thomas n’a pas changé par rapport à avant. Nous sommes toujours aussi complices. Personne n’a fait mention de la soirée. C’est comme s’il ne s’était jamais rien passé. J’ai juste l’impression qu’il me regarde d’un autre œil, mais j’ai peur de me faire des idées. Me désire-t-il, maintenant qu’il m’a vue à l’œuvre ? Il n’en laisse rien paraître. Je pourrais très bien me jeter sur lui, lui mettre la main au panier et lui faire comprendre que je le veux ; je ne pense pas qu’il s’offusquerait, mais je n’ai pas envie que ça se passe comme ça avec lui. Je ne veux pas que notre première fois ne soit qu’une simple baise. J’attendrai le bon moment.
Coucher avec un prof ! C’est bien la première fois que je vais faire ça. Je n’arrive même pas à croire que je puisse avoir cette intention. On me l’aurait dit il y a quelques semaines, j’aurais traité la personne de folle. Mais maintenant que je me suis engagée, je ne veux pas faire marche arrière.
Je profite de la pause pour aller voir Sarah et lui demander conseil. Il faut aussi que je m’assure qu’elle n’a pas d’autres petites surprises comme celle de la première épreuve.
Je ne suis pas surprise de voir une nouvelle fois marraine, Sarah et Camille faire leur apparition dans notre classe le lundi suivant la soirée initiation. Elles nous remettent à Anita, Sandrine et moi un bout de papier. Je n’ai pas besoin de l’ouvrir pour savoir de quoi il s’agit ; Sarah m’a déjà tout expliqué. L’heure de la seconde épreuve a sonné. À mes côtés, Thomas ne demande pas non plus ce que c’est.
Par contre, derrière nous, il y en a un qui se montre toujours trop curieux : David. Il sent bien que quelque chose se passe, et il rage d’être tenu à l’écart. Devant son insistance à connaître le contenu du message, je me suis vue lui répondre par un simple doigt d’honneur qui a bien fait rire Thomas. David n’a donc pas plus insisté que ça.
Notre relation avec Thomas n’a pas changé par rapport à avant. Nous sommes toujours aussi complices. Personne n’a fait mention de la soirée. C’est comme s’il ne s’était jamais rien passé. J’ai juste l’impression qu’il me regarde d’un autre œil, mais j’ai peur de me faire des idées. Me désire-t-il, maintenant qu’il m’a vue à l’œuvre ? Il n’en laisse rien paraître. Je pourrais très bien me jeter sur lui, lui mettre la main au panier et lui faire comprendre que je le veux ; je ne pense pas qu’il s’offusquerait, mais je n’ai pas envie que ça se passe comme ça avec lui. Je ne veux pas que notre première fois ne soit qu’une simple baise. J’attendrai le bon moment.
Coucher avec un prof ! C’est bien la première fois que je vais faire ça. Je n’arrive même pas à croire que je puisse avoir cette intention. On me l’aurait dit il y a quelques semaines, j’aurais traité la personne de folle. Mais maintenant que je me suis engagée, je ne veux pas faire marche arrière.
Je profite de la pause pour aller voir Sarah et lui demander conseil. Il faut aussi que je m’assure qu’elle n’a pas d’autres petites surprises comme celle de la première épreuve.
— Salut, me fait-elle. Dis donc, ça a bien fonctionné,
vendredi soir. Les gars n’ont pas arrêté de parler de toi. Je leur ai
dit que c’était toi qui m’avais fait expressément la demande qu’on
t’attache, te baise la bouche et te gicle dessus. Un vieux fantasme,
ai-je précisé ! Ça leur a complètement fait oublier cette histoire entre
Élodie et M. Gluau.
— Tant mieux ; c’est ce que nous voulions, après tout. Et du coup je fais quoi, moi, pour la seconde épreuve ?
—
Comme tu veux, ma chérie : tu as gagné pas mal d’avance pour la
présidence et tu as volé la vedette à Élodie. Fais ce que tu veux pour
la seconde épreuve.
— Tu es sûre ? Pas de tas de profs à se taper ? Pas de Gluau à se morfler ? Ni aucune autre surprise ? vérifié-je dans le doute.
—
Non, confirme-t-elle. Reprendre les exploits précédents reviendra à
montrer aux autres que tu ne cherches que la présidence et risquerait de
les monter contre toi plus qu’autre chose. Nous préparerons la campagne
autrement et plus tard.
— D’accord, fais-je, rassurée de ne pas
avoir à me faire mettre par un Gluau ou quelque chose de pire. Et quel
prof me conseillerais-tu ?
— Si tu veux mon avis, M. Chauvin est le meilleur. Il est doux, attentionné et plutôt bon amant.
— M. Chauvin ? D’accord, c’est noté. Et comment je m’y prends au juste ?
— Comment ça ?
— Bah, pour engager la chose…
—
Tu vas le voir et tu lui dis que c’est lui que tu as choisi, tout
simplement. De toute façon, les profs connaissent parfaitement l’énoncé
de la seconde épreuve, et en plus ils connaissent le nom des étudiantes
qui doivent la passer. Dès qu’il te verra t’isoler avec lui, il
comprendra.
Après ces petits conseils, je me précipite à
l’administration pour régler quelques soucis urgents avant que la pause
ne se termine. Malheureusement, il y a du monde et je dois patiemment
attendre mon tour. La pause se termine au moment où je passe devant la
vieille pimbêche de secrétaire. Elle commence à s’occuper de moi mais
soudain le téléphone sonne, alors elle décroche. Merde, qu’elle se
grouille… Je suis déjà en retard pour mon cours.
Je comprends
soudain qu’elle est en train de parler à une sœur ou quelqu’un d’autre
de sa famille et ne semble pas décidée à abréger la conversation.
—
Excusez-moi, fais-je poliment au moment où elle commence à raconter ses
dernières vacances, mais je suis censée être en cours, là.
Elle
me fait un signe de l’air de dire « Ouais, et alors ? Qu’est-ce que tu
veux que ça me fasse ? » et la conversation continue encore plusieurs
minutes ; j’apprends des tas de choses sur ses vacances. Bref, rien de
passionnant mais je commence à bouillonner de rage. Soudain, un homme
entre dans la pièce ; c’est M. Chauvin. Mon cœur fait un petit bond sous
l’effet de cette surprise.
— Gisèle, lui fait-il, je vais avoir
un souci avec le planning. J’ai un rendez-vous vendredi à l’hôpital pour
ma femme et je ne pourrai donc pas assurer mon cours. Serait-il
possible que tu me le décales à plus tard ?
— D’accord, lui répond-elle en mettant une main sur le combiné. Je vais voir ce que je peux faire.
— Merci. Si tu as besoin de moi, je serai dans mon bureau toute la journée.
Et il s’en va en me souriant au passage comme pour me saluer.
Finalement,
la pimbêche raccroche le téléphone et arrange mon problème. Je la
remercie froidement et me précipite à mon cours. Attends, me dis-je, il a
dit qu’il serait dans son bureau. Je pourrais en profiter maintenant.
Plus vite ce sera fait, plus vite je serai tranquille. Oui, mais je suis
censée être en cours. Oh, et puis zut ! Sécher rien qu’une fois ne me
fera pas de mal. Après tout, David le fait souvent et ça ne lui a jamais
apporté de problème.
C’est avec une légère excitation (j’ai
l’impression d’être une rebelle en séchant un cours) que je me rends au
bureau de mon prof. J’arrive devant sa porte ; un petit écriteau est
affiché et porte son nom : Yves Chauvin. Je frappe alors que mon ventre
me serre.
— Entrez, fait une voix de l’autre côté.
J’entre timidement et referme la porte derrière moi. Je baisse les yeux et me plaque à la porte.
— Ah, Mademoiselle Leonne, me fait-il, jovial. Que me vaut ce plaisir ?
Je
ne réponds pas. Mais je retire mon haut doucement, le pose par terre,
continue par enlever mon débardeur et commence à détacher les pressions
de mon jean. Lui ne dit rien et se contente de me regarder faire. Mon
jean glisse alors le long de mes jambes. Je le retire et finis de me
déshabiller sous son œil attentif en enlevant mes sous-vêtements.
D’abord le soutien-gorge, puis la culotte. Je suis maintenant plantée
nue devant lui. Il reste assis, l’air imperturbable, dans son fauteuil
derrière un grand bureau de chêne. Ses profonds yeux bleus me scrutent
et m’examinent.
— Viens ici, ma belle… me dit-il calmement.
Je
m’exécute et m’approche de lui à portée de main. Il passe une main sur
ma joue, puis dans mes cheveux. Ce geste de tendresse me détend. Il
m’attrape par le menton et m’attire doucement à lui. Nos lèvres se
touchent et nos langues s’emmêlent. Le baiser me fait fondre. Il
embrasse divinement bien. Il m’assied sur ses genoux et continue de
m’embrasser tendrement. Il me caresse la nuque, puis le dos. Une autre
main sereine se pose sur ma cuisse et l’effleure délicatement. Nous
restons là comme cela plusieurs minutes et je me sens de plus en plus
détendue. Il m’appuie la tête contre son épaule tandis que sa main
dorlote ma fesse.
— J’espérais bien que tu viendrais me voir pour ton épreuve, me chuchote-t-il.
— Ah bon ?
— Oui ; tu es si magnifique, si belle et… tu me rappelles beaucoup ma jeune fille.
Il
continue à me câliner la fesse tandis que son autre main remonte ma
cuisse et atteint mon sexe humide qu’il caresse subtilement. Je lâche un
soupir de bien-être.
— Dis, ma beauté, me demande-t-il un peu plus tard, aurais-tu la gentillesse de me prendre en bouche ?
On
ne me l’avait jamais demandé aussi gentiment. Comment résister à une
telle demande ? Je quitte ses genoux et m’accroupis devant lui. Il
détache calmement se ceinture, ouvre son pantalon et en sort un
magnifique sexe long et fin. Je le caresse délicatement, dépose quelque
doux baisers. Je veux me montrer aussi douce qu’il l’est. Je le vois
fermer les yeux et pencher la tête en arrière.
Ce pieu est doux et ne
sent pas mauvais. Il me fait très envie, alors je finis par donner
quelques coups de langue et le prends finalement en bouche. J’aime le
goût suave de son gland, alors je m’en régale. Et puis j’en avale plus.
Son sexe plonge dans les méandres de ma bouche et ma langue s’abreuve de
cette chair savoureuse.
— Oh oui, ma beauté, c’est vraiment délicieux, s’extasie-t-il. Tu te débrouilles admirablement bien.
Je
suis fière du compliment et je redouble d’adresse. Ma vulve dégouline.
Je n’ai jamais pris autant de plaisir à sucer quelqu’un. Le fait d’être
autant complimentée par un homme très expérimenté ajoute du sel à mon
trouble. Ma main descend vers mon sexe et commence à frotter doucement
le clitoris afin de parfaire mon excitation tandis que je continue à le
sucer en prenant tout mon temps. Sa main se pose sur ma tête et me
caresse les cheveux.
— Ma douce, si tu continues comme cela, je ne réponds plus de moi.
Je
n’ai pas l’intention de m’arrêter avant la fin. Je veux goûter son
breuvage. Je n’ai jamais eu autant envie de me régaler de la semence
d’un homme. Il a su me conquérir en quelques mots. Alors je continue,
baisers et coups de langue afin de le faire venir.
Soudain,
quelqu’un frappe à la porte. Prise de panique, j’ai juste le temps de me
cacher sous le bureau avant que la personne n’entre. Lui s’est avancé
afin de cacher au mieux son sexe et mon corps. C’est apparemment un
collègue qui vient pour lui poser quelques questions sur l’emploi du
temps. La secrétaire l’a appelé et a proposé d’inverser son cours avec
celui du vendredi que M. Chauvin ne peut pas assurer.
Je repense
soudainement à mes habits que j'avais laissés devant la porte. Le
collègue ne semble pas les avoir remarqués. Avec un peu de chance, la
porte les a cachés derrière elle quand elle s'est ouverte.
J’écoute
leur échange sans grand intérêt tandis que mes yeux restent fixés sur ce
magnifique pieu de chair. Je suis trop impatiente d’y regoûter. Alors,
prise par une ferveur que je ne me connais pas, je le reprends en bouche
et le déguste. Le son de la voix de M. Chauvin trahit sa surprise, mais
il tente masquer son trouble afin que son collègue ne remarque rien.
La
discussion entre les deux hommes se poursuit en parallèle à cette
succulente fellation. Je sens M. Chauvin se tortiller ; il a du mal à
tenir en place. Il est au bord de la jouissance et je joue avec. Je
m’arrête dès que je sens la pression monter trop. Je suis moi-même très
excitée. La peur de me faire découvrir par le collègue de mon prof adoré
me stimule encore plus. Ce dernier prolonge la conversation en
changeant de sujet.
Et moi je déguste ce savoureux pénis ; je le
savoure et ce qui devait arriver arrive finalement : M. Chauvin se
libère dans ma bouche. Son nectar d’homme m’envahit la gorge par jets
saccadés. J’avale le tout avec gourmandise. Lors de son orgasme, M.
Chauvin tente de retenir un cri mais échoue à moitié. Il simule tout de
suite après une violente crise de toux. Le collègue ne semble rien
soupçonner et change une nouvelle foi de sujet.
Moi, je lèche
encore le sexe de M. Chauvin et l’embrasse amoureusement.
Malheureusement, celui-ci se ramollit doucement. Non ! Non ! J’en veux
encore, je veux encore le sucer, je veux encore le goûter et le faire
jouir encore une fois. Mais tous mes efforts pour le ranimer sont vains
et je m’avoue vaincue.
Finalement, le collègue décide enfin de
laisser M. Chauvin et quitte la salle en refermant derrière lui. M.
Chauvin recule le fauteuil, et j’en profite pour sortir de sous le
bureau où je commençais à me sentir à l’étroit.
— Oh, fait-il, c’était magnifique ! Ta bouche est si douce… Oh, comme j’aimerais que tu sois ma fille !
La
remarque me fait sourire. Apparemment, mon prof adoré a des fantasmes
incestueux. Je crois bien que sur le coup, ça ne me dérangerait pas
qu’il soit mon père, d’autant plus que je n’ai jamais connu le mien.
Il
me prend dans ses bras, m’enlace et m’embrasse avec passion. Je suis
heureuse de cette attention. Sa bouche embrasse maintenant mes seins ;
il me mordille un téton et une main me caresse le sexe. Un doigt
s’engouffre bientôt et j’écarte les cuisses pour lui faciliter la
manœuvre. J’ai le plaisir de sentir son sexe retrouver de la vigueur, et
j’hésite un instant à lui proposer une nouvelle fellation.
— J’ai envie de vous, me retrouvé-je à dire à la place.
— Tout ce que tu voudras, ma merveilleuse beauté.
Il
me prend et m’installe sur son sexe qui ne trouve aucune difficulté à
venir se réfugier dans le mien. La sensation de remplissage est
absolument divine. Nous commençons ainsi à copuler, moi assise et
empalée sur sa bite, le dos contre son torse. Notre étreinte est
sensuelle, notre union est parfaite. J’aimerais que cela ne se termine
jamais. Merci, Sarah, de me l’avoir conseillé. Je ne pouvais pas mieux
tomber. J’ai une pensée pour Élodie qui a préféré se taper le gros porc
de Gluau plutôt que ce bel Apollon.
Les mains de mon prof
profitent de notre position pour caresser tout mon corps. Je les sens
parcourir la moindre parcelle de peau. Elles passent dans mes cheveux,
me massent la nuque, m’effleurent un sein, me frôlent le ventre et me
cajolent les cuisses. Le moindre de ses mouvement sur ma chair me
provoque une nuée de frissons. Pourtant je bous à l’intérieur. Je me
sens prête à exploser. Je ne retiens plus mes gémissements et me laisse
aller à mon plaisir.
— Oh oui, viens ! Viens, ma beauté ! Jouis, douce petite Louise.
Nous
avons accéléré la cadence de notre étreinte pour le grand final. Les
coudes posés sur le bureau pour me donner un point d’appui, je m’empale
maintenant comme une furie sur ce sexe si majestueux. Je le sens lui
aussi venir. Il est le premier à le faire, mais comme je suis moi-même
au bord du gouffre je ne stoppe pas le mouvement et j’atteins finalement
l’orgasme. Ce dernier est dévastateur. Marraine était la seule pour
l’instant à m’avoir donné un orgasme similaire.
Mon prof adoré me serre dans ses bras et me dépose un tendre baiser sur le front. Je me sens si bien…
— Tu as parfaitement réussi ton épreuve, me chuchote-t-il.
L’épreuve ? Oh oui, je l’avais complètement oubliée.
CHAPITRE 10 (LOUISE) : UNE FILLE SURPRENANTE
— Alors, où étais-tu passée ? me demande Thomas. Je t’ai envoyé un message mais tu n’as pas répondu.
— Oui désolée, j’avais éteint mon portable…
— Et donc ? Qu’est-ce que t’as foutu ? C’est bien la première fois que tu sèches un cours.
Je
jette un coup d’œil autour de nous sur les autres tables : personne ne
nous regarde. En plus, nous sommes collés au mur du réfectoire et
positionnés dans un coin. La table, Miss Punk et Marie en face de nous,
nous cachent en partie. Alors je déboutonne mon jean et lui montre mon
absence de culotte.
— Quoi ? fait-il, surpris et rougissant. Tu veux dire que tu l’as fait ?
— Oui, lui dis-je tout simplement en reboutonnant mon jean. Pourquoi tu rougis ?
— Bah, c’est toi qui me montres… enfin, tu sais !
— Et alors ? T’en as déjà vu plus, je te rappelle.
— Oui, mais c’était différent, prétexte-t-il, mal à l’aise en avalant une cuillère de purée infâme.
— C’était quel prof ? me demande Miss Punk tout excitée par cette nouvelle.
— M. Chauvin.
— Ah bon ? Il est là aujourd’hui ? s’étonne Marie.
— Oui, à son bureau toute la journée, expliqué-je.
— Tu es quand même une fille surprenante, lâche Thomas.
— Pourquoi ? lui demandé-je en souriant.
—
Je n’aurais jamais pensé que tu ferais ça le matin même de l’annonce de
l’épreuve. Et puis, avec lui en plus, fait-il avec un ton qui
sous-entend qu’il lui reproche quelque chose.
— Et qu’est-ce qu’il a ?
— Ben, il est plutôt vieux, non ?
— Oui, mais il est très bon amant ! déclaré-je.
— Ah, tais-toi, j’veux pas savoir ces trucs-là ! se plaint Thomas.
— Pourquoi ? T’es jaloux ? le taquiné-je.
Il
ne répond pas et avale plusieurs cuillères de purée comme pour
détourner l’attention. Aurais-je touché juste ? J’aimerais que ce soit
le cas.
— Toujours partant pour qu’on révise nos examens ensemble ce soir ? lui demandé-je pour changer de conversation.
— Oui, toujours partant.
Le
repas se termine sans que nous réabordions ce sujet. La journée suit
son cours comme si de rien n’était. Et dire qu’il n’y a même pas
quelques heures, j’étais en train de faire l’amour avec un de nos
professeurs… Et dire qu’il y a quelques jours, j’étais en train de sucer
plusieurs gars et que j’ai fini par coucher avec mon grand-parrain dans
une orgie… Cette journée a tout de la journée banale ; pourtant, tout a
changé. J’ai moi-même changé, et très rapidement en plus.
La pause
de l’après-midi arrive et nous sortons prendre l’air avec Thomas quand
soudain nos marraines se précipitent sur nous, l’air surexcité.
— Viens là que je te serre dans mes bras, fillote ! me fait marraine, les bras en pince ouverte.
— Pourquoi, qu’est-ce qu’il y a ? fais-je, étonnée.
—
Ce qu’il y a ? s’étonne Sarah. Ce qu’il y a, c’est que M. Chauvin est
venu nous voir après la pause du midi et nous a remis une certaine
culotte.
— Ouais, même qu’il avait les yeux qui pétillaient, c’était trop chou ! s’extasie marraine.
—
Il n’a pas pu s’empêcher de nous raconter ce qu’il s’était passé, et
dans les moindres détails. Y compris ton passage sous le bureau pendant
que son collègue était là.
— Et alors ? fais-je, surprise. Je n’ai rien fait d‘exceptionnel.
— Oh si ! lâche marraine. C’était exceptionnel pour lui, crois-moi. Il était tout ému. Tu as fait pile ce qu’il lui fallait.
—
Elle a raison, confirme Sarah. La dernière fois, il s’était contenté de
me remettre les culottes de Sandrine et d’Élisa sans lâcher un mot. En
plus, Josiane de troisième année était là et elle a confirmé que l’année
dernière il n’avait pas non plus dit le moindre mot, même quand il a
apporté la mienne. Tu lui as vraiment tapé dans l’œil, c’est sûr. Et tu
t’es montrée bien meilleure que moi sur ce coup-là.
Je ne peux
pas m’empêcher de sourire à cette histoire. Meilleure que Sarah ? Je me
sens si fière de moi ! Qu’en pense Thomas ? Cette histoire lui
donnerait-elle envie de connaître mes nouveaux talents ? Ne le rend-elle
pas plutôt jaloux, comme il m’a semblé au réfectoire ? Difficile de
lire en lui : il a le visage fermé et semble cacher ses émotions.
—
En tout cas, crois-moi, reprend marraine. Cette histoire va se répandre
comme une traînée de poudre. Camille et Josiane ont tout entendu et
semblaient aussi excitées que nous deux par ce récit. Elles vont en
parler à tout le monde.
— Ouais, en plus ça faisait des années qu’une
fille n’avait pas accompli la seconde épreuve le matin même, ajoute
Sarah en me faisant un clin d’œil. Tu es vraiment une fille surprenante.
Si
je comprends bien, je viens d’accomplir sans le vouloir un nouvel
exploit qui va me rapporter des bons points pour la présidence. De quoi
me rendre encore plus fière de moi !
C’est toute souriante que je
rejoins en compagnie de Thomas le cours suivant, notre dernier de la
journée. Cours avec monsieur Gluau, bref, pas le plus terrible, mais la
vue de cette immondice ne vient pas gâcher ma bonne humeur. Je surprends
pendant le cours quelques regards appuyés de Thomas sur moi. Dès qu’il
se fait griller, il tourne la tête, l’air de rien. Je crois qu’il est en
train de me mater, de quoi me rendre encore plus joviale.
Nous
rentrons tranquillement en direction de mon appartement. Une certaine
excitation a rejoint ma félicité. C’est la première fois que l’on va
tous les deux se retrouver seuls depuis qu’il m’a vue à cette soirée.
Va-t-il se décider à passer à l’acte ? Je l’espère. C’est cette pensée
qui me hante l’esprit au moment de tourner la clé dans la serrure de mon
appartement. Je lui dis d’entrer et d’aller s’installer au bureau dans
ma chambre. Pendant ce temps-là, je regarde vite fait le courrier reçu,
pars chercher deux bières dans le frigo et le rejoins dans la chambre.
Je lui tends sa bière et enlève mon haut, histoire de le stimuler un
peu. Me voilà donc en débardeur assez décolleté. Je suis bête ! J’aurais
dû penser à mettre une jupe ce matin plutôt qu’un jean en prévision de
ce moment. Tant pis, c’est trop tard maintenant !
Je m’installe à
côté de lui, proche de lui et me penche négligemment pour lui offrir une
jolie vue sur ma poitrine. Je fais style de relire un cours mais je
suis bien loin de pouvoir me concentrer. Mon cœur bat à vive allure.
Oh !
Ça y est, j’ai repéré un coup d’œil intéressé. Il n’a pas pu s’empêcher
de plonger dans mon décolleté. Ça m’encourage à en montrer plus. Je
lui pose des questions sur le cours ; il balbutie des réponses, semble
lui aussi distrait et sa voix trahit une certaine émotion. Mon sexe
s’humidifie en m’imaginant la probable suite. Si ça continue, une tache
va apparaître sur mon jean.
Je repère un nouveau coup d’œil dans le
décolleté. Il détourne le regard en rougissant quand il se sent repéré.
Il avale deux grosses gorgées de bière. Aurait-il lui aussi chaud ? Je
le fixe ensuite dans les yeux tout en lui parlant. Il a du mal à
soutenir mon regard. Contente de moi, je me sens charmeuse et
séduisante. Je me sens plus sûre de moi que je ne l’ai jamais été.
J’amène
ensuite quelques brefs contacts physiques afin de faire doucement
grimper la tension ; une jambe qui le frôle lors d’un mouvement ou une
main qui se pose sur son avant-bras au moment de lui adresser la parole.
Je me rapproche de plus en plus de lui, diminuant ainsi son espace
vital pour provoquer une réaction. Nous sommes maintenant très proches
l’un de l’autre, tellement que je sens son parfum et son souffle.
Allez ! Embrasse-moi maintenant, je n’attends que ça depuis bien
longtemps !
Mais toujours rien ! Je commence à m’impatienter,
alors je fais encore grimper la tension. Je poursuis les contacts
physiques mais les fais durer plus longtemps. Et au moment de lui
adresser la parole, ce n’est plus sur son avant-bras que ma main se
pose, mais sur son genou, puis sa cuisse. La tension grimpe de plus en
plus, l’air devient irrespirable. J’aimerais me jeter sur lui et lui
arracher ses vêtements, mais je préférerais que ce soit lui qui
enclenche les hostilités.
Je fais exprès de faire tomber un
stylo au sol et je me penche dans une pose qui se veut sexy afin de le
récupérer. Je profite du mouvement pour approcher mon visage de son
entrejambe afin de lui donner des idées. Ma main, bizarrement, met très
longtemps avant de retrouver ce stylo et je reprends donc une position
normale en ayant repéré au passage une bosse sur son pantalon. Cette
fois, c’est sûr : je lui fais de l’effet. Je saute de joie
intérieurement mais ma tête n’affiche qu’un visage rougi par cette
vision. Il découvre ainsi mon trouble.
Cette fois je sens la
situation sur le point de basculer. Nous nous observons tous les deux
dans le silence. La tension est à son comble. Puis, sans que l’un ou
l’autre ne dise un mot, nous nous embrassons passionnément.
Mon cœur
fait un bon de joie dans ma poitrine tandis que nos langues s’enroulent
l’une autour de l’autre. Et puis, la situation dégénère. Sans que j’aie
le temps de comprendre ce qu’il se passe, nous nous retrouvons tous les
deux torse nu à continuer de nous embrasser. Une de ses mains me pelote
un sein et l’autre a plongé dans mon jean déboutonné pour me doigter.
J’ai fantasmé ce moment tant de fois que j’ai l’impression de rêver.
C’est lui ! Enfin ! Le garçon dont je rêve depuis le début de l’année,
depuis qu’il s’est assis à mes côtés le premier jour. Ça a été comme un
coup de foudre pour moi.
Je reprends le contrôle de la
situation. Mes mains parcourent son torse et sa nuque. Elles sont
suivies par mes lèvres et quelques coups de langue qui le font
frissonner. Hum, j’aime son odeur, j’aime le goût de sa peau. Puis je me
lève de mon siège et le pousse en arrière. Je m’agenouille devant lui
et lui déboutonne le pantalon après avoir caressé la bosse. Je descends
lentement son pantalon et le lui enlève. Son caleçon suit peu de temps
après. Il est maintenant nu devant moi, le sexe fièrement dressé. Je
veux lui offrir la même chose que j’ai offerte à M. Chauvin. Je veux le
sucer de la même façon, avec la même douceur et la même sensualité. Si
mon prof adoré a apprécié cela, alors je suis sûre qu’il en sera de même
pour Thomas.
Je commence de la même façon à déposer quelques
doux baisers qui sont suivis par de petits coups de langue. Je le sens
frémir. Tu vas voir, mon cher Thomas, de quoi je suis capable… Je goûte
enfin à ce sexe tant désiré et le savoure avec délicatesse. Ma langue
part à la découverte de cette merveille et lui rend honneur de son
mieux. Mes lèvres l’embrassent et l’enserrent comme une mère enlacerait
son enfant.
Et puis soudain, sans que je ne comprenne pourquoi, il
pose sa main sur le haut de mon crâne et commence à donner de violents
coups de reins. Prise par surprise, je me laisse faire au début ; mais
comme il s’y prend mal et me fait mal, je finis par le repousser, me
débattre et finalement me libérer.
— Arrête ça idiot ! craché-je.
— Quoi ? me fait-il, étonné. Je pensais que tu aimais comme cela.
—
Non, non, non ! Je n'aime pas ça. Pas avec toi ! Ce n'est pas ce que je
voulais. Je voulais autre chose, quelque chose de mieux. De
l’affection, de la tendresse, de la douceur, pas ça ! Là, je me sens
déçue et même humiliée. Tu as tout gâché ! Après tout ce que je fais
pour toi, je méritais un peu plus de considération. Je ne voulais pas
que tu me prennes, je voulais me donner par amour pour toi.
Je
voulais le faire jouir grâce à mes talents, lui faire connaître le
bonheur d’un coup de langue habile, lui montrer de quoi j’étais capable
et tout ce que je fais par amour pour lui. Et lui, dans tout ça, il se
contente de me prendre la tête et de me baiser la bouche comme une
vulgaire catin. C’est l’amour qui me guide ; lui, ce n’est qu’une
stupide pulsion animale, un grossier fantasme de domination masculine.
Je ne veux pas qu'il me considère comme un objet. Je veux être plus que
ça pour lui !
Il me regarde maintenant avec de gros yeux.
— Quoi ? Quoi ? balbutie-t-il. Tu m’aimes ?
—
Mais oui, je t’aime, triple buse ! Pourquoi crois-tu que j’ai accepté
de rejoindre le club ? Tu m’as demandé de venir, tu voulais me voir
dedans, alors je l’ai fait pour toi.
— Non, non, je n’ai jamais
voulu ça, se défend-il. Je t’aimais bien parce que tu étais différente
des autres, que tu n’étais pas comme ces filles. Je ne te voulais pas
dans ce club. Pourquoi t’es-tu imaginé que je te désirerais plus en
étant membre ?
— Tu bandes sur Sarah, tu bandes sur ma marraine, tu
bandes même sur ta sœur… Alors, s’il fallait que je me comporte comme
elles pour qu’enfin tu bandes sur moi, je devais le faire. Ne te fous
pas de ma gueule, tu ne t’intéresses qu’à ces filles.
— Non, non… je, cherche-t-il à dire sans trouver ses mots puisqu’il sait bien que j’ai raison.
—
Mais non, t’inquiète, ça me va. Sarah m’a tout expliqué. Elle m’a dit
que je ne pourrais jamais t’avoir pour moi toute seule. C’était dur à
accepter au début, mais j’ai fini par y arriver. J’ai fini par
comprendre. S’il faut en passer par là pour être avec toi, je suis prête
à le faire. Elles t’attirent ? Et alors, je n’ai aucun droit de
t’empêcher de les baiser, tu ne m’appartiens pas. Je t’aime et je suis
prête à tout pour toi. Je suis même prête à faire tout mon possible pour
devenir la présidente et te protéger de ta sœur.
— Ma sœur ? Comment ça, ma sœur ?
—
Sarah est sûre que si elle prend la présidence, elle te gâchera la vie.
Elle t’excommuniera du club et ruinera ta réputation. Sarah a parlé en
début d’année avec elle de toi. Elle te déteste, elle fera tout pour te
nuire.
— Non, je refuse de croire ça de ma sœur, tente-t-il de se
rassurer. Nous ne sommes peut-être pas le frère et la sœur les plus
proches au monde, mais je suis sûr qu’elle ne fera pas ça.
— Oh, s’il
te plaît, crois-moi mon amour. S’il te plaît… Ta sœur est mauvaise,
elle veut te voir souffrir. Je fais tout ça par amour pour toi, pour te
protéger et te donner ce que tu veux.
— Je suis désolé, Louise ; je ne crois pas que tes sentiments soient réciproques.
— Je ne te plais pas ? lui demandé-je, dévastée.
— Si, enfin non… enfin si. C’est plutôt flou, en fait. Je ne sais pas ce que je ressens pour toi. Laisse-moi du temps.
—
Du temps ? fais-je avec une lueur d’espoir. D’accord. Si un jour tu
finis par m’aimer, alors viens me prendre. Je t’attendrai.
Cette
nuit-là, allongée dans mon lit alors qu’il était parti depuis plusieurs
heures, je n’ai pas pu m’empêcher de retenir mes larmes.
Auteur : Nathan Kari
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