Ce texte présente de façon explicite des protagonistes en situations
de handicap lourd. Les personnes ayant une sensibilité particulière
concernant ces sujets sont invitées à ne pas lire cette histoire.
L'auteur assure n'avoir voulu choquer personne et exprimer un grand soutien en humanité à toute personne ayant eu à vivre ou côtoyer une situation de handicap.
Toute ressemblance avec des faits existants ou ayant existé est totalement involontaire.
L'auteur assure n'avoir voulu choquer personne et exprimer un grand soutien en humanité à toute personne ayant eu à vivre ou côtoyer une situation de handicap.
Toute ressemblance avec des faits existants ou ayant existé est totalement involontaire.
Théodore
crie et geint depuis des heures déjà. Prisonnier de sa « chambre » capitonnée, il exprime à sa façon le mal-être envahissant qui le ronge
depuis sa naissance. Inadapté au monde, incapable d'interaction avec ses
semblables, il expérimente chaque jour et sans relâche la douleur et la
torture d'un corps que son cerveau embrumé est incapable d'apprivoiser.
Catherine
est sa mère. Elle aussi expérimente ce à quoi rien ne l'avait préparée.
Femme et mère aimante et attentionnée, comme le dit le cliché, elle a
mis sa vie entre parenthèse depuis des années déjà. Après deux
grossesses qui lui ont donné le bonheur de deux belles filles, son mari
et elle ont choisi de mener à terme une dernière grossesse tardive. Cet
enfant devait être le petit dernier, le chouchou de ses grandes sœurs,
le fils désiré de son père qu'il allait pouvoir, enfin, gonfler
d'orgueil et dont il allait prolonger l'existence sur cette terre.
Ces
cris vrillent l'esprit de Catherine. Ils la ramènent à ces premières
heures de félicité, lorsqu'à 40 ans elle accouchait d'un petit garçon.
Ces premiers pleurs d'un enfant, lorsque la vie pénètre en lui et lui
décolle avec violence les parois des poumons. Comme une grande claque.
Catherine pense que, symboliquement, son fils chéri n'a pas supporté
cette entrée dans la vie. Une vie qu'il refuse dans un monde qu'il ne
comprend pas. Une douleur permanente pour lui et pour les siens.
17
ans. 17 ans de cris, de pleurs, de gémissements. 17 ans de sacrifices
pour Catherine qui a tout abandonné pour lui, obligée de rejeter
travail, vacances et amies pour prendre soin du corps et de l'esprit
torturés de son petit Théo.
Car bien que prisonnier des méandres de
son cerveau, incapable d'exprimer et peut-être d'éprouver le moindre
sentiment qui le raccrocherait définitivement à l'humanité, Théo reste
son fils et elle l'aime comme une mère aimerait son fils.
Lorsqu’encore
tout bébé, le médecin de famille s'était inquiété de son absence de
réaction à de nombreux stimuli généralement efficaces, Pierre et elle
n'avaient pas voulu imaginer le pire. Il est juste un peu lent... Bon
d'accord, ce n'est pas un enfant très éveillé, et alors ?... Il prendra
ses marques à son rythme...
Ce n'est qu'à ses 3 ans que le diagnostic
fut posé sans appel et auquel la famille unie dut faire face. 17 ans
déjà que Théodore est né autiste.
Naviguant entre nostalgie et
chagrin, elle repense avec tristesse aux premières années de son enfant.
L'amertume devant tant d'espoirs gâchés et devant cette petite vie
perdue. Catherine le sait, son enfant ne lui veut aucun mal mais son
cœur saigne quand elle pense à ces années d'école et de collège, à ces
amourettes et à ces belles journées d'été qu'il a manquées.
Sa
vie aussi a perdu le sens qu'elle avait voulu lui donner. Elle se dédie
depuis maintenant 17 ans à satisfaire les besoins primitifs de Théo :
pipi, popo, manger, boire, dormir. Pour rien au monde on ne lui
retirerait tout cela. Habituée par la force des choses, elle s’acquitte
désormais de sa tâche comme un automate, sans chercher de sens, sans
réclamer d'explication. Elle sait simplement que son enfant a besoin
d'elle, elle n'imagine pas un instant l'abandonner à son sort.
Ce
qui lui vrille l'esprit en ce moment, c'est qu'elle reconnait la
signification de ces cris. Mère, elle comprend son enfant. Elle
reconnait ces pleurs qui ont fait leur apparition avec l'adolescence.
Son médecin l'avait prévenue : la personne autiste éprouve tous les
besoins primitifs. Catherine n'était pas préparée là non plus. Tout est
arrivé si vite. L'adolescence de Théo s'est naturellement accompagnée de
l'émergence de besoins d'ordre sexuel.
Des besoins basiques,
certes. Pierre et Catherine avaient tout d'abord fait appel aux services
d'une professionnelle. C'était sans compter sur les réactions violentes
de Théo face à l'inconnu. Même dans les bras de sa mère, cette femme
tendre et capable n'avait pas réussi à apprivoiser ce petit être
sauvage. Les premières séances de masturbation n'avaient rien donné de
concluant. Théo n'y avait trouvé ni calme ni satisfaction. Pire encore,
il avait identifié l'origine de son mal sans être capable d'y mettre
fin. Chaque montée de désir devint alors une torture qu'il ne pouvait
traiter que par les coups portés à son entrejambe.
Catherine se
leva et fit face à la porte de la chambre de son fils. Elle avança d'un
pas lourd. Ce qu'elle allait faire ne l'enchantait pas. Elle le faisait
par nécessité, pour calmer son fils, pour calmer son propre esprit qui
n'accepte plus cette souffrance, pour stopper ces cris qui ne
s'arrêteraient pas sans son intervention.
Catherine ouvrit la
porte capitonnée. Elle trouva son fils calé dans un coin de la chambre,
gémissant, frappant son entrejambe à travers la couche utilisée pour
retenir ses déjections.
Elle s'approcha de lui en chuchotant une
petite chanson douce. Elle lui caressa la tête quelques minutes, ce qui
eut pour effet de mettre fin à ses pleurs. Elle attira son fils contre
son sein, maintenant sa tête contre elle et embrassant ses cheveux avec
la tendresse d'une mère. Elle le berça encore quelques minutes,
s'assurant un répit, quelques instants d'une relation mère / fils
presque normale.
Sans se poser de question, sans plus réfléchir
au sens de ses actes, elle allongea son fils sur le dos et entreprit de
lui retirer sa couche. Elle libéra un sexe long et fin en pleine
érection, émergeant du buisson de ses poils pubiens. Elle prit une
lingette et nettoya mécaniquement les parties génitales.
Elle regarda dans les yeux son fils qui regardait le mur. Ou à travers le mur, personne ne sait.
Elle
baissa lentement la tête. Ce n'était pas la première fois qu'elle
allait faire cela. Elle le faisait sans plaisir, par nécessité.
Ses
lèvres se posèrent sur le frein du sexe étendu à même l'abdomen de son
fils. Elle redressa le pénis et posa ses lèvres sur le gland avant de
les entrouvrir. Sa bouche progressa lentement, au rythme de
l'acceptation de l'attouchement par son fils. Elle s'arrêta lorsque le
gland toucha presque le fond de sa gorge, formant une gangue humide et
chaude autour du jeune sexe dressé.
Elle resta dans cette
position le temps que son fils se calme totalement. Cela dura quelques
minutes. Elle sentait le sexe présent dans sa bouche, vivant, palpitant.
Théo ne réagissait plus ; il semblait profiter de la chaleur et de
l'humidité présentes autour de son sexe. Catherine remonta jusqu'au
gland qu'elle gratifia amoureusement d'un léger baiser, à peine appuyé.
Elle entreprit de longs et lents va-et-vient sur la totalité de la tige,
l'humectant au passage.
Saisissant son fils aux hanches, elle se
laissa aller aux mouvements répétitifs de sa nuque. Elle oublia le
monde qui l'entoure, elle oublia jusqu'à la tristesse de sa situation.
Hypnotisée, absorbée, elle perdit le compte des allers-retours prodigués
au sexe turgescent de son fils, celui-ci se tétanisant au fur et à
mesure de la montée de son désir.
Sortant de sa torpeur mentale,
elle posa sa main à la base du pénis pour le maintenir droit et fier.
Elle remonta sa tête jusqu'à la ressortir totalement. Les yeux fermés,
pour ne rien voir de son malheur. Elle sortit sa langue avec laquelle
elle caressa la base du gland, l'enrobant dans une douce danse érotique
et de tout l'amour qu'une mère peut apporter. La réaction de son fils
fut claire. Enfin, elle serait libérée de la lourde tâche de satisfaire
son enfant déficient. Enfin elle serait libre ! Pour quelques heures
seulement.
Catherine replongea avec force sur le sexe tendu, au
bord de l'explosion. Sa tête faisait des mouvements alternés, tantôt
plongeant vers la droite, tantôt vers la gauche. Elle maintint la
cadence, l'accélérant sur la fin avant de souder ses lèvres à la base du
sexe de son enfant, jusqu'à ce que son fils éjacule et se libère enfin.
Catherine
conserva la bouche fermée, recevant chaque saccade qu'elle sentait
couler ensuite contre les parois de sa bouche, sur son palais, avant de
s'agglutiner au bord de ses lèvres serrées. La source se tarit, elle
sentit son fils se détendre physiquement et se calmer nerveusement.
Catherine remonta, les lèvres hermétiquement fermées, tout le long la
tige. Les yeux toujours clos, elle avala le sperme de son enfant.
C'était le seul cadeau qu'elle recevrait jamais de lui.
Catherine
ouvrit les yeux sur son fils, allongé, dans l'un des rares moments de
calme qu'il lui arrivait de connaître. Elle prit une lingette et
entreprit de lui faire sa toilette, à travers les larmes qui
commençaient à poindre. Son sexe et son pubis à nouveau propre, elle mit
en place une couche neuve en pleurant silencieusement. Oh, elle ne
pleurait pas sur son propre sort. Elle n'avait bien sûr pas la vie
qu'elle avait rêvée, mais la détresse d'une mère passe toujours après
celle de son enfant.
Elle se releva et s'éloigna, ferma sans
bruit la porte épaisse. Elle retourna à sa place dans le long et profond
silence qui s'était désormais installé. Elle espérait que ce répit
serait suffisamment long pour permettre à Pierre de rentrer du travail
et trouver une sorte de havre de paix. Elle savait que ce répit n'était
que temporaire et que le temps reviendrait bientôt où son fils aurait à
nouveau besoin d'elle.
Auteur : Calafia
touchant, car on a du mal a s'imaginer dans une telle situation, et encore moins avoir la force de le faire et tout ce que sa implique
RépondreSupprimerL'amour d'une mère est toujours entier.
RépondreSupprimerC'était tout à fait le propos de ce texte. Merci de l'avoir relevé aussi clairement.
Supprimerje trouve cela admirable quand on voit l'aboutissement
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