samedi 12 septembre 2015

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Elle m'avait proposé de l'inscrire sur un site de rencontre. Elle voulait "me faire plaisir", sans aller contre sa volonté de ne pas passer à l'acte. Assez prude, très exclusive et ne voulant pas plus que moi prendre le risque d’abîmer notre relation, elle était jusque là opposée à mes fantaisies dépravées. Je fus donc surpris par sa proposition. Surpris et excité ; trop, peut-être. L'excitation nuit à l'objectivité. C’est l'inconvénient des fantasmes : ils nous aveuglent. J'essayai donc d'en savoir plus sur ses réelles motivations, "me faire plaisir" n'étant pas pour moi une raison suffisante et allait à l'encontre de ma philosophie.

Son ton assez neutre m'indiquait mal si elle se forçait – ce qui ne me refroidirait instantanément – ou si son "c'est comme toi, j'ai plaisir à te faire plaisir" était une timidité cachant une réelle envie. Alors j'attendis qu'elle m'en reparle ; j'attendis, mais activement. La connaissant, je savais que la pornographie lui couperait l'envie, comme les messages creux – voire lourdingues – de dizaines d'affamés bite au clair, sans parler des mythomanes et des tordus.

Après recherches, il s'est avéré qu'à peu près aucun site ne pouvait évidemment garantir d'éviter ces écueils qui pourraient la refroidir définitivement. J'ai donc "recruté" des hommes connaissant notre profil, nos envies, nos limites, et surtout qui les respecteraient tout en appréciant ce que nous leur proposions. Ils lui écrivirent leurs présentations et propositions de dialogue à une adresse que j'avais créée pour l'occasion. J'avais réussi à réunir des hommes sympas, cultivés, prenant plaisir à écrire pour l'initier aux plaisirs du flirt avec d'autres hommes que le sien.

En parallèle, je sentais en elle s'épanouir un goût des plaisirs sensuels grandissant. Elle se réchauffait de jour en jour. Était-ce moi qui, excité par cette coquinerie, lui donnais plus d'envies, ou elle qui commençait à mieux écouter ses désirs ? En tout cas, nos ébats furent très positivement stimulés suite à sa proposition ; et quand elle revint sur le sujet pour me dire qu'elle en avait envie, elle découvrit cette boîte mail qui l'attendait.

Au début, elle ne sut trop qu'en faire. Il y avait un peu de tout en âges et qualités car je voulais lui offrir le plus de variété possible, et dans l'ensemble ils écrivaient plutôt bien. Dans le mail que je lui adressai pour l’accueillir dans cette boîte à lettres, je lui précisai : « Ils attendent tous une réponse, positive ou négative. Tant que tu ne leur répondras pas, ils pourront se dire qu'ils ont encore une chance que tu les contactes. Dans l'immédiat, je crois raisonnable de ne pas répondre négativement trop vite. Peut-être que certains ne te donneraient pas envie de concrétiser, mais sauraient te permettre de jouer avec des attirances inavouées : cela sert aussi à ce que tu te découvres. »

Assez vite, elle fit quand même le tri par le vide : trop marié, trop jeune, trop vieux, trop cru, trop... il n'en restait plus beaucoup. Je vis qu'une lettre en particulier lui donnait envie de s'appesantir. Je lui demandai si elle voulait que je la laisse ; elle me répondit « Comme tu veux. » et je partis donc au salon particulièrement remonté. Je brûlais de partout en espérant que quelque chose de plaisant et d'inoffensif arrive. Ne serait-ce qu'une réponse courte et timide, un simple « Bonjour, je suis d'accord pour discuter un peu plus... »

Les semaines qui suivirent furent pour elle des phases de découverte de ce jeu, entourée d'hommes qui désiraient flirter avec ses charmes et tentaient de plus en plus ouvertement de l'exciter. Elle eut des temps d'envies et de refus, découvrant aussi ses goûts et ses limites. Elle n'était pas non plus habituée aux "chats" pour ce genre de discussion. Les gars étaient OK pour du virtuel, mais de plus en plus pressants pour des échanges en temps réel, qui sont une bonne part de ce qui rend la chose si excitante. Petit à petit, grâce au désir que certains faisaient naître en elle, elle s'essaya à communiquer de la sorte.

Ils voulaient aussi la voir. Par pudeur et besoin d’anonymat, cela l'effrayait, d'autant qu'elle se doutait bien de ce que provoqueraient ces images... Mais comme cela était aussi un minimum requis après pas mal de questionnements et une approbation en demi-teinte, elle se surprit à éprouver une certaine excitation à se laisser aller sous mon appareil photo pour fournir des images hautement attendues et appréciées. Plus tard, j'ai pu éprouver bien des joies quand elle m’a demandé d'autres photos, progressivement plus coquines, mais sans tomber dans la pornographie. Non seulement je pouvais apprécier qu'elle était en train de répondre à des envies partagées, mais je pouvais y participer en observant ce qu'elle voulait montrer. J'espérais en secret qu'elle parviendrait à se donner du plaisir pendant une petite séance, mais c'en était trop pour elle.

La webcam, n'en parlons pas. Pour cela il aurait non seulement fallu que ses désirs lui donnent assez de force pour vaincre sa pudeur, mais surtout qu'elle eût une confiance suffisante en l'autre, et ces hommes restaient des inconnus. Elle avait peur d'être vue, peur d'être reconnue, peur d'être abusée ; et n'en ayant pas plus envie qu'elle, j'étais profondément soucieux que cela n'arrive pas. Elle m'avait tenu au courant de ces phases : tantôt curieuse, parfois un peu chauffée, puis occupée à mille autres choses, à nouveau titillée... En découvrant que ces échanges ne provoquaient pas en moi de jalousie, elle eut peur qu'on fond je ne sois pas si amoureux d'elle que je le disais. Erreur totale : mon amour avait toujours été grand, sincère, profond, et ne faisait que croître. Sans amour, je n'aurais jamais eu autant de plaisir à la sentir libre.

Elle me dit ce jour-là qu'elle avait repris depuis peu quelques échanges, qu'ils devenaient assez... "stimulants", selon ses termes. Je lui demandai si elle avait pris un peu de temps aujourd'hui pour les entretenir, mais elle me répondit que non : « À peine quelques lignes. » ajouta-t-elle en rougissant. Cela me fit chaud au ventre. Je lui dis que, si elle le voulait, cela me ferait plaisir qu'elle s'y adonne un moment. Elle m'embrassa très sensuellement et répondit juste « D'accord. » en souriant. Dans les secrets de la chambre, elle s'installa sur le lit avec son PC, et du salon je commençai à entendre au travers de la porte qu'elle avait refermé le cliquetis du clavier.

C'est au bout d'une heure que le silence dans la chambre se fit entendre malgré la TV qui bredouillait en fond sonore. Je baissai à peine le volume et tendis l'oreille. Au bout de quelques instants j'eus un frisson en entendant un soupir, de légers bruits de matelas ou de draps et – délice – une petite vibration qui témoignait qu'elle s'amusait avec son jouet ! Puis vinrent des gémissements contenus et quelques grognements que je devinai, étouffés par le drap qu'elle devait être en train de mordre. Excité à mort à l'idée qu'en prime elle le fasse en raison de propos échangés avec un autre, je la laissai prendre son pied pleinement sans intervenir. Il y eut un « Ahhh… » étouffé, et ce fut le silence.

Après quelques minutes, je me rendis à la cuisine pour préparer deux verres de jus de fruit dilué et glacé, et revins à la porte de sa chambre pour lui proposer un rafraîchissement qu'elle accepta. En ouvrant la porte, j'entendis un rapide mouvement de drap alors qu'elle se recouvrait ; elle était rougissante de plaisir ou d'embarras, ou d'un peu des deux. Je lui souris et l'embrassai en faisant glisser le drap de ses épaules. Je découvris qu'elle s'était changée pour se mettre en nuisette de soie noire. La découvrir ainsi provoqua un second baiser encore plus langoureux.

— C'était bon ? lui demandai-je en embrassant sa joue.

Elle eut un sourire doux et confirma :

— Très...

Je m'allongeai à côté d'elle en lui demandant si elle avait envie de m'en faire profiter. Son grand sourire et ses yeux aimants m'inspirèrent plus d'audace. Nous nous mîmes en cuillère. Elle se collait de plus en plus fort à moi en cambrant son sublime postérieur. Je découvris qu'elle avait aussi pris soin de mettre une culotte de tulle soyeux et de dentelle, mais plus excitant encore : cette douceur définitivement conçue pour inciter à d'éprouvants délices était abaissée et déplacée juste ce qu'il fallait pour y parvenir.

Je me mis nu, me recollai contre elle et commençai à vraiment la sentir. Elle avait encore parfois des frissons qui, vu la chaleur estivale, ne pouvaient provenir que de son précédent orgasme. Je remontai sa nuisette vers sa taille pour libérer ses fesses et son ventre, appréciant l'état de sa culotte qui avait l'air de témoigner du passage furtif d'un visiteur désiré qui venait à peine de quitter les lieux sitôt son forfait accompli.

Alors que je descendais vers sa toison, elle me facilita l'accès à son sexe que je découvris terriblement humide. Elle prit vite du plaisir à ce jeu et se frottait de plus en plus en soufflant des « Humm… » et des « Oui… » Elle fut vite brûlante et en demande de ma queue. Je bandais d'autant plus que je n'avais pas grand-chose à faire pour repousser le tissu qui me séparait de ses lèvres et, glissant délicieusement en elle, je la lui donnai lentement et profondément. Alors qu'elle commençait à bien venir, je lui demandai :

— Tu avais envie de faire comme ça avec lui ?

Elle ondulait parfaitement du dos alors que je la caressais en tournant profondément en elle. Son délicieux « Aussi... » qui se cacha au détour d'un gémissement fut une bombe.

— Tu pensais auquel ?
— Tu étais là toi aussi.

Pour moi, ce fut une réponse terriblement jouissive. Je bouillonnais. Son téléphone vibra pile à ce moment-là. Une fois... puis une deuxième. Elle donna de forts coups de reins. Je ralentis pour lui dire :

— Si c'est lui, tu devrais peut-être lui raconter : ça lui fera plaisir.

Elle hésita, mais sa jouissance sonna en réponse.

— Si tu te mets sur le ventre, tu pourrais être confortablement installée pour lui répondre ; tu veux ?

En réponse, elle se décolla doucement, enleva sa nuisette, s'allongea pendant que j'attrapais l'huile et elle réveilla son portable. Je commençai par lui masser le dos alors qu'elle arrivait sur sa messagerie. Découvrant qu'elle échangeait maintenant des SMS, mon état d'excitation faillit me faire exploser l'âme. Elle poussa ses mains un peu plus loin d'elle et me demanda si je pouvais lire, délicieuse attention qui me fit le plus grand plaisir. Le précédant message répondait en franchissant gentiment la limite de la décence à sa question « Qu'as tu imaginé me faire pour t'être mis dans cet état ? » Effectivement, une culotte qui ne saurait les empêcher de se prendre l'un l'autre était au centre du débat. J'en étais à ses fesses quand elle débuta en retour la rédaction de sa confession. Alors qu'elle avouait son excitation, son désir, son plaisir solitaire et sa jouissance, je la caressai plus intimement, sentant à nouveau sa riche humidité le long de mes doigts ou de ma langue. Son message fut particulièrement explicite. Comme je n'étais pas en position de le lire, elle le fit à haute et douce voix :

— Je viens de me faire jouir en t'imaginant me baiser comme tu as envie de le faire : bien fort, sans prendre le temps de me déculotter.

« Mince, elle allait au-delà de mes espoirs ! »

— J'ai vraiment, terriblement, envie de ta queue.

Elle gémit fort sous mes caresses en prononçant ces derniers mots.

— Tu peux conclure par une formule de politesse classique du genre « Excusez mon écriture saccadée, mais mon homme est sur le pin tde emm prenederrrrrr… » m'amusai-je en m'agenouillant par dessus ses cuisses.

Elle pouffa et je fis glisser mon extrémité entre ses cuisses. À peine cliquait-elle sur "Envoyer" que, contre ses fesses, je glissai mon sexe dans le sien puis serrai ses jambes entre les miennes.
Après deux minutes de pressions et de plaisir, elle reçut une réponse générant simultanément une vibration dans son téléphone et un frisson absolu dans mon plaisir. Elle lut avec jouissance qu'il était en train de bander à nouveau, avec la ferme envie de la prendre de toutes les façons possibles. Elle répondit qu'à cet instant elle avait déjà ma queue en elle, mais que s'il était là, elle pourrait s'occuper de lui et apprécierait fortement de l'avoir dans sa bouche.

Je n'en pouvais plus, d'autant qu'elle jouissait de plus en plus de cette excitation multiple. Il lui demanda si j'étais vraiment là et si elle avait envie de passer de ma queue à la sienne. Elle explosa après avoir rapidement envoyé « Oui, il me prend, et oui, j'aimerais... Je ne pense qu'à ça... » Elle se cambra, me poussa pour se mettre à quatre pattes, m'offrant encore mieux ses fesses et son dos, et me claqua le cul pour que je la prenne vite et fort.

Elle n'eut pas la possibilité de répondre au dernier message qu'elle reçut de lui, mais sur son envie de le lire je fus plus doux pour qu'elle y parvienne. En y apprenant qu'il était aussi sur le point de se faire venir et qu'il adorerait jouir de sa bouche en sentant ses va-et-vient imprimés par mes coups de reins, elle grimpa comme une fusée les étages de son plaisir. Et à l'instant T, elle se laissa comme rarement aller à crier son orgasme. De la voir aussi volontaire et secouée par ce plaisir nouveau, le mien fut incroyablement puissant, physique, cérébral, émotionnel. Je frissonnais de partout, d'autant plus fort qu'elle joua encore un moment en imprimant des ronds de fesses d'une douceur et d'une tendresse lubrique incomparable. Elle lui dit, alors que je venais de jouir, que s'il était là ce serait son tour.

Nous nous lovâmes l'un contre l'autre. Nous nous dîmes notre amour et notre plaisir. Alors qu'elle répondait par un smiley à l'autre qui lui disait quelque chose que je ne parvenais pas à lire, elle me fit à nouveau bander comme un fou en me soufflant :

— Pour une webcam... un masque... très peu de lumière... je me demande...

Je lui répondis que ça pouvait se faire, mais qu'il ne fallait pas se leurrer : ce qu'elle voulait, c'était surtout qu'il la prenne réellement. Sa réponse fut simple à comprendre et me fit un effet ahurissant : elle se cambra en prenant mon sexe dans sa main pour le conduire vers le sien, reprit son téléphone, et me dit :

— Baise-moi pendant que je l'appelle.

Auteur : Bittersweet

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