Elle m'avait proposé de l'inscrire sur un site de
rencontre. Elle voulait "me faire plaisir", sans aller contre sa volonté
de ne pas passer à l'acte. Assez prude, très exclusive et ne voulant
pas plus que moi prendre le risque d’abîmer notre relation, elle était
jusque là opposée à mes fantaisies dépravées. Je fus donc surpris par sa
proposition. Surpris et excité ; trop, peut-être. L'excitation nuit à
l'objectivité. C’est l'inconvénient des fantasmes : ils nous aveuglent.
J'essayai donc d'en savoir plus sur ses réelles motivations, "me faire
plaisir" n'étant pas pour moi une raison suffisante et allait à
l'encontre de ma philosophie.
Son ton assez neutre m'indiquait
mal si elle se forçait – ce qui ne me refroidirait instantanément – ou
si son "c'est comme toi, j'ai plaisir à te faire plaisir" était une
timidité cachant une réelle envie. Alors j'attendis qu'elle m'en reparle
; j'attendis, mais activement. La connaissant, je savais que la
pornographie lui couperait l'envie, comme les messages creux – voire
lourdingues – de dizaines d'affamés bite au clair, sans parler des
mythomanes et des tordus.
Après recherches, il s'est avéré qu'à
peu près aucun site ne pouvait évidemment garantir d'éviter ces écueils
qui pourraient la refroidir définitivement. J'ai donc "recruté" des
hommes connaissant notre profil, nos envies, nos limites, et surtout qui
les respecteraient tout en appréciant ce que nous leur proposions. Ils
lui écrivirent leurs présentations et propositions de dialogue à une
adresse que j'avais créée pour l'occasion. J'avais réussi à réunir des
hommes sympas, cultivés, prenant plaisir à écrire pour l'initier aux
plaisirs du flirt avec d'autres hommes que le sien.
En parallèle,
je sentais en elle s'épanouir un goût des plaisirs sensuels
grandissant. Elle se réchauffait de jour en jour. Était-ce moi qui,
excité par cette coquinerie, lui donnais plus d'envies, ou elle qui
commençait à mieux écouter ses désirs ? En tout cas, nos ébats furent
très positivement stimulés suite à sa proposition ; et quand elle revint
sur le sujet pour me dire qu'elle en avait envie, elle découvrit cette
boîte mail qui l'attendait.
Au début, elle ne sut trop qu'en
faire. Il y avait un peu de tout en âges et qualités car je voulais lui
offrir le plus de variété possible, et dans l'ensemble ils écrivaient
plutôt bien. Dans le mail que je lui adressai pour l’accueillir dans
cette boîte à lettres, je lui précisai : « Ils attendent tous une
réponse, positive ou négative. Tant que tu ne leur répondras pas, ils
pourront se dire qu'ils ont encore une chance que tu les contactes. Dans
l'immédiat, je crois raisonnable de ne pas répondre négativement trop
vite. Peut-être que certains ne te donneraient pas envie de concrétiser,
mais sauraient te permettre de jouer avec des attirances inavouées :
cela sert aussi à ce que tu te découvres. »
Assez vite, elle fit
quand même le tri par le vide : trop marié, trop jeune, trop vieux, trop
cru, trop... il n'en restait plus beaucoup. Je vis qu'une lettre en
particulier lui donnait envie de s'appesantir. Je lui demandai si elle
voulait que je la laisse ; elle me répondit « Comme tu veux. » et je
partis donc au salon particulièrement remonté. Je brûlais de partout en
espérant que quelque chose de plaisant et d'inoffensif arrive. Ne
serait-ce qu'une réponse courte et timide, un simple « Bonjour, je suis
d'accord pour discuter un peu plus... »
Les semaines qui
suivirent furent pour elle des phases de découverte de ce jeu, entourée
d'hommes qui désiraient flirter avec ses charmes et tentaient de plus en
plus ouvertement de l'exciter. Elle eut des temps d'envies et de refus,
découvrant aussi ses goûts et ses limites. Elle n'était pas non plus
habituée aux "chats" pour ce genre de discussion. Les gars étaient OK
pour du virtuel, mais de plus en plus pressants pour des échanges en
temps réel, qui sont une bonne part de ce qui rend la chose si
excitante. Petit à petit, grâce au désir que certains faisaient naître
en elle, elle s'essaya à communiquer de la sorte.
Ils voulaient
aussi la voir. Par pudeur et besoin d’anonymat, cela l'effrayait,
d'autant qu'elle se doutait bien de ce que provoqueraient ces images...
Mais comme cela était aussi un minimum requis après pas mal de
questionnements et une approbation en demi-teinte, elle se surprit à
éprouver une certaine excitation à se laisser aller sous mon appareil
photo pour fournir des images hautement attendues et appréciées. Plus
tard, j'ai pu éprouver bien des joies quand elle m’a demandé d'autres
photos, progressivement plus coquines, mais sans tomber dans la
pornographie. Non seulement je pouvais apprécier qu'elle était en train
de répondre à des envies partagées, mais je pouvais y participer en
observant ce qu'elle voulait montrer. J'espérais en secret qu'elle
parviendrait à se donner du plaisir pendant une petite séance, mais c'en
était trop pour elle.
La webcam, n'en parlons pas. Pour cela il
aurait non seulement fallu que ses désirs lui donnent assez de force
pour vaincre sa pudeur, mais surtout qu'elle eût une confiance
suffisante en l'autre, et ces hommes restaient des inconnus. Elle avait
peur d'être vue, peur d'être reconnue, peur d'être abusée ; et n'en
ayant pas plus envie qu'elle, j'étais profondément soucieux que cela
n'arrive pas. Elle m'avait tenu au courant de ces phases : tantôt
curieuse, parfois un peu chauffée, puis occupée à mille autres choses, à
nouveau titillée... En découvrant que ces échanges ne provoquaient pas
en moi de jalousie, elle eut peur qu'on fond je ne sois pas si amoureux
d'elle que je le disais. Erreur totale : mon amour avait toujours été
grand, sincère, profond, et ne faisait que croître. Sans amour, je
n'aurais jamais eu autant de plaisir à la sentir libre.
Elle me
dit ce jour-là qu'elle avait repris depuis peu quelques échanges, qu'ils
devenaient assez... "stimulants", selon ses termes. Je lui demandai si
elle avait pris un peu de temps aujourd'hui pour les entretenir, mais
elle me répondit que non : « À peine quelques lignes. » ajouta-t-elle en
rougissant. Cela me fit chaud au ventre. Je lui dis que, si elle le
voulait, cela me ferait plaisir qu'elle s'y adonne un moment. Elle
m'embrassa très sensuellement et répondit juste « D'accord. » en
souriant. Dans les secrets de la chambre, elle s'installa sur le lit
avec son PC, et du salon je commençai à entendre au travers de la porte
qu'elle avait refermé le cliquetis du clavier.
C'est au bout
d'une heure que le silence dans la chambre se fit entendre malgré la TV
qui bredouillait en fond sonore. Je baissai à peine le volume et tendis
l'oreille. Au bout de quelques instants j'eus un frisson en entendant un
soupir, de légers bruits de matelas ou de draps et – délice – une
petite vibration qui témoignait qu'elle s'amusait avec son jouet ! Puis
vinrent des gémissements contenus et quelques grognements que je
devinai, étouffés par le drap qu'elle devait être en train de mordre.
Excité à mort à l'idée qu'en prime elle le fasse en raison de propos
échangés avec un autre, je la laissai prendre son pied pleinement sans
intervenir. Il y eut un « Ahhh… » étouffé, et ce fut le silence.
Après
quelques minutes, je me rendis à la cuisine pour préparer deux verres
de jus de fruit dilué et glacé, et revins à la porte de sa chambre pour
lui proposer un rafraîchissement qu'elle accepta. En ouvrant la porte,
j'entendis un rapide mouvement de drap alors qu'elle se recouvrait ;
elle était rougissante de plaisir ou d'embarras, ou d'un peu des deux.
Je lui souris et l'embrassai en faisant glisser le drap de ses épaules.
Je découvris qu'elle s'était changée pour se mettre en nuisette de soie
noire. La découvrir ainsi provoqua un second baiser encore plus
langoureux.
— C'était bon ? lui demandai-je en embrassant sa joue.
Elle eut un sourire doux et confirma :
— Très...
Je
m'allongeai à côté d'elle en lui demandant si elle avait envie de m'en
faire profiter. Son grand sourire et ses yeux aimants m'inspirèrent plus
d'audace. Nous nous mîmes en cuillère. Elle se collait de plus en plus
fort à moi en cambrant son sublime postérieur. Je découvris qu'elle
avait aussi pris soin de mettre une culotte de tulle soyeux et de
dentelle, mais plus excitant encore : cette douceur définitivement
conçue pour inciter à d'éprouvants délices était abaissée et déplacée
juste ce qu'il fallait pour y parvenir.
Je me mis nu, me recollai
contre elle et commençai à vraiment la sentir. Elle avait encore
parfois des frissons qui, vu la chaleur estivale, ne pouvaient provenir
que de son précédent orgasme. Je remontai sa nuisette vers sa taille
pour libérer ses fesses et son ventre, appréciant l'état de sa culotte
qui avait l'air de témoigner du passage furtif d'un visiteur désiré qui
venait à peine de quitter les lieux sitôt son forfait accompli.
Alors
que je descendais vers sa toison, elle me facilita l'accès à son sexe
que je découvris terriblement humide. Elle prit vite du plaisir à ce jeu
et se frottait de plus en plus en soufflant des « Humm… » et des « Oui…
» Elle fut vite brûlante et en demande de ma queue. Je bandais d'autant
plus que je n'avais pas grand-chose à faire pour repousser le tissu qui
me séparait de ses lèvres et, glissant délicieusement en elle, je la
lui donnai lentement et profondément. Alors qu'elle commençait à bien
venir, je lui demandai :
— Tu avais envie de faire comme ça avec lui ?
Elle
ondulait parfaitement du dos alors que je la caressais en tournant
profondément en elle. Son délicieux « Aussi... » qui se cacha au détour
d'un gémissement fut une bombe.
— Tu pensais auquel ?
— Tu étais là toi aussi.
Pour
moi, ce fut une réponse terriblement jouissive. Je bouillonnais. Son
téléphone vibra pile à ce moment-là. Une fois... puis une deuxième. Elle
donna de forts coups de reins. Je ralentis pour lui dire :
— Si c'est lui, tu devrais peut-être lui raconter : ça lui fera plaisir.
Elle hésita, mais sa jouissance sonna en réponse.
— Si tu te mets sur le ventre, tu pourrais être confortablement installée pour lui répondre ; tu veux ?
En
réponse, elle se décolla doucement, enleva sa nuisette, s'allongea
pendant que j'attrapais l'huile et elle réveilla son portable. Je
commençai par lui masser le dos alors qu'elle arrivait sur sa
messagerie. Découvrant qu'elle échangeait maintenant des SMS, mon état
d'excitation faillit me faire exploser l'âme. Elle poussa ses mains un
peu plus loin d'elle et me demanda si je pouvais lire, délicieuse
attention qui me fit le plus grand plaisir. Le précédant message
répondait en franchissant gentiment la limite de la décence à sa
question « Qu'as tu imaginé me faire pour t'être mis dans cet état ? »
Effectivement, une culotte qui ne saurait les empêcher de se prendre
l'un l'autre était au centre du débat. J'en étais à ses fesses quand
elle débuta en retour la rédaction de sa confession. Alors qu'elle
avouait son excitation, son désir, son plaisir solitaire et sa
jouissance, je la caressai plus intimement, sentant à nouveau sa riche
humidité le long de mes doigts ou de ma langue. Son message fut
particulièrement explicite. Comme je n'étais pas en position de le lire,
elle le fit à haute et douce voix :
— Je viens de me faire
jouir en t'imaginant me baiser comme tu as envie de le faire : bien
fort, sans prendre le temps de me déculotter.
« Mince, elle allait au-delà de mes espoirs ! »
— J'ai vraiment, terriblement, envie de ta queue.
Elle gémit fort sous mes caresses en prononçant ces derniers mots.
—
Tu peux conclure par une formule de politesse classique du genre «
Excusez mon écriture saccadée, mais mon homme est sur le pin tde emm
prenederrrrrr… » m'amusai-je en m'agenouillant par dessus ses cuisses.
Elle
pouffa et je fis glisser mon extrémité entre ses cuisses. À peine
cliquait-elle sur "Envoyer" que, contre ses fesses, je glissai mon sexe
dans le sien puis serrai ses jambes entre les miennes.
Après deux
minutes de pressions et de plaisir, elle reçut une réponse générant
simultanément une vibration dans son téléphone et un frisson absolu dans
mon plaisir. Elle lut avec jouissance qu'il était en train de bander à
nouveau, avec la ferme envie de la prendre de toutes les façons
possibles. Elle répondit qu'à cet instant elle avait déjà ma queue en
elle, mais que s'il était là, elle pourrait s'occuper de lui et
apprécierait fortement de l'avoir dans sa bouche.
Je n'en
pouvais plus, d'autant qu'elle jouissait de plus en plus de cette
excitation multiple. Il lui demanda si j'étais vraiment là et si elle
avait envie de passer de ma queue à la sienne. Elle explosa après avoir
rapidement envoyé « Oui, il me prend, et oui, j'aimerais... Je ne pense
qu'à ça... » Elle se cambra, me poussa pour se mettre à quatre pattes,
m'offrant encore mieux ses fesses et son dos, et me claqua le cul pour
que je la prenne vite et fort.
Elle n'eut pas la possibilité de
répondre au dernier message qu'elle reçut de lui, mais sur son envie de
le lire je fus plus doux pour qu'elle y parvienne. En y apprenant qu'il
était aussi sur le point de se faire venir et qu'il adorerait jouir de
sa bouche en sentant ses va-et-vient imprimés par mes coups de reins,
elle grimpa comme une fusée les étages de son plaisir. Et à l'instant T,
elle se laissa comme rarement aller à crier son orgasme. De la voir
aussi volontaire et secouée par ce plaisir nouveau, le mien fut
incroyablement puissant, physique, cérébral, émotionnel. Je frissonnais
de partout, d'autant plus fort qu'elle joua encore un moment en
imprimant des ronds de fesses d'une douceur et d'une tendresse lubrique
incomparable. Elle lui dit, alors que je venais de jouir, que s'il était
là ce serait son tour.
Nous nous lovâmes l'un contre l'autre.
Nous nous dîmes notre amour et notre plaisir. Alors qu'elle répondait
par un smiley à l'autre qui lui disait quelque chose que je ne parvenais
pas à lire, elle me fit à nouveau bander comme un fou en me soufflant :
— Pour une webcam... un masque... très peu de lumière... je me demande...
Je
lui répondis que ça pouvait se faire, mais qu'il ne fallait pas se
leurrer : ce qu'elle voulait, c'était surtout qu'il la prenne
réellement. Sa réponse fut simple à comprendre et me fit un effet
ahurissant : elle se cambra en prenant mon sexe dans sa main pour le
conduire vers le sien, reprit son téléphone, et me dit :
— Baise-moi pendant que je l'appelle.
Auteur : Bittersweet
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