Relire le chapitre 1
Retrouvailles
Une
année s’était écoulée ; une éternité… J’avais médité quasi
journellement à propos de cette rencontre avec l’homme dont le souvenir,
comme figé dans le temps, obsédait invariablement mes pensées. Ma
connaissance exclusivement livresque de l’anatomie masculine était
encore succincte, mais suffisante pour connaître la signification de
cette « bosse » furtivement perçue au bas de son abdomen. L’idée de me
savoir à l’origine de cette marque de virilité m’émoustillait bien plus
qu’elle ne me perturbait. Des rêveries impures avaient régulièrement
hanté mes nuits, me laissant moite de désirs inassouvis.
Je vécus
donc une interminable période pendant laquelle ma conscience fut
constamment tiraillée. Elle oscillait entre le besoin de succomber à un
inexprimable désir qui enflammait ma curiosité, d’une part, et le refus
de braver un interdit qui me commandait d’ignorer cet appel des sens et
de m’en tenir éloignée, d’autre part.
C’est avec ce jugement
confus que j’abordai enfin ce nouvel été. Pourtant, une fois sur place,
les balades sur la grève devinrent de toute évidence l’unique raison de
satisfaire mon principal objectif : revoir Philippe, tant je ne pouvais
me soustraire à son ineffable attraction. Même mon cher Granite ne s’y
trompait pas et me trouvait bien distraite lors de nos sorties en bord
de mer. À combien de reprises avait-il dû se manifester bruyamment pour
me signaler qu’il avait ramené son joujou à mes pieds ?
Par
chance, l’endroit restait aussi peu couru des estivants qui, insensibles
aux splendeurs de cette côte naturelle, préféraient s’agglutiner sur
des lieux plus huppés. Seule la diaphane silhouette d’un promeneur se
découpait au loin devant les flots opalescents. Ainsi, je n’avais
nullement raison de craindre d’être surprise par un observateur quelque
peu attentif qui n’aurait pas manqué de remarquer mon obstination à
scruter cette haie qui, au demeurant, ne pouvait attirer l’attention que
pour sa taille d’une rectitude irréprochable.
Depuis deux jours,
de l’aurore au crépuscule, j’arpentais cette plage, les yeux rivés sur
la compacte cloison de verdure qui me séparait de l’être tant espéré.
Deux longues journées où ma respiration se bloquait à chaque modulation
venant de la direction de ce jardin ; mais ce n’était à chaque fois que
le bruissement du vent dans la dense végétation devenue floue à cause
d’un larmoiement que je ne cherchais plus à contenir.
Peut-être
était-il parti ailleurs ? Ailleurs… L’idée même m’était insoutenable. Et
dire que l’an dernier je m’étais amusée à lui faire douter de ces
possibles retrouvailles !
D’habitude si pleine d’entrain, j’étais
désormais sans enthousiasme, désabusée, blasée par le jeu du bâton
lancé à l’eau ; tout m’était devenu insignifiant, sans intérêt. Amère,
accablée par mes mornes réflexions, je décidai de rentrer et rappelai
Granite pour lui fixer sa laisse.
— Bonjour Mademoiselle !
Je
sursautai en entendant une voix enjouée dans mon dos. Malgré son ton
inhabituel, j’en reconnus immédiatement le propriétaire. Ma surprise fut
telle que je faillis en lâcher mon chien en me retournant vivement.
« Il » était là !
Devant mon air angoissé, il se campa devant moi et s’empressa de me calmer :
— Excuse-moi
Justine, je ne voulais pas te faire peur. Il y a un moment que je te
faisais des signes depuis l’autre bout de la plage, mais tu ne semblais
pas m’avoir aperçu.
J’en restai muette de stupéfaction. Il était
donc si proche, et je n’en avais rien deviné ? Comme je ne parvenais pas
à articuler un seul mot, se méprenant sur l’origine de mon mutisme, il
me demanda :
— Alors Justine, tu ne te souviens plus de moi ?
Nous nous sommes rencontrés ici même l’an dernier ; j’habite la
propriété juste derrière cette haie !
Reprenant un semblant de lucidité, je m’efforçai de lui répondre en quittant cet air ahuri que je devais afficher :
— Oui, vous êtes Philippe…
— À la bonne heure ! Mais il me semble que nous étions convenus de nous tutoyer ?
— Effectivement, c’est vrai…
Il se pencha vers Granite, resté bien sagement assis à mes pieds, et lui caressa le museau.
— Il a bien grandi, ce chiot. Toujours autant amateur du « Va chercher ! » à ce que je constate ?
Sans
parvenir à répliquer, je ne pus m’empêcher d’esquisser un sourire, la
simple évocation de cette pratique restant étroitement associée à notre
première rencontre… et à toutes les conséquences qui en découlaient.
— Tu t’apprêtais à partir ? Ou bien aurais-tu un peu de temps devant toi ?
— J’allais rentrer, je commence à avoir un peu froid, mentis-je pour tenter de justifier mes yeux larmoyants.
Puis, me reprenant, je fis montre de moins de malhonnêteté intellectuelle pour poursuivre :
— Mais je peux encore rester un peu !
— C’est vrai qu’il y a un vent de noroît qui forcit. On sera bien mieux à l’intérieur pour discuter.
Lui
portant une attention plus soutenue que l’année précédente, je me
trouvais de plus en plus sous le magnétisme de son influence. Sans le
moindre faux-fuyant, je lui emboîtai le pas, Granite trottinant
docilement à mes côtés. Je le laissais me guider vers un chemin
débouchant sur la plage et, toujours aussi obéissante, dans ce léger
détour qui permettait d’accéder à sa propriété par une rue adjacente. Au
moment de franchir le portail blanc qui en marquait l’entrée, il me
céda élégamment le passage, repoussa le lourd vantail derrière lui et me
précéda dans les circonvolutions des allées menant à sa résidence. En
traversant la terrasse, je ne pus éviter de ralentir ma démarche, jetant
au passage un regard soutenu sur ces fauteuils qui semblaient
exactement dans la même position que lorsque je m’y étais assise l’été
précédent. Cette vision me remémora ce moment déjà lointain et généra
subitement en moi une bouffée de chaleur accompagnée de picotements
aussi étranges qu’agréables.
Lorsqu’il fit coulisser la
porte-fenêtre donnant accès à son intérieur, nos regards se croisèrent
dans le reflet de la vitre teintée. Remarquant ma position quasi
prostrée, Philippe se retourna, me prit doucement par les épaules et,
après m’avoir fait franchir le seuil de sa demeure, m’attira contre lui.
Curieusement,
je ne lui opposai aucune réaction. À l’inverse, j’eus la sensation de
désirer fortement me retrouver dans cette troublante situation et
n’éprouvai plus aucune nervosité à son contact. D’un geste devenu
presque familier, il me releva le menton d’un index assuré pour
solliciter mon accord. En me pressant plus fortement contre lui, il me
souleva du sol et nos visages se rapprochèrent. Cédant à son charme
envoûtant, je perdis toute mesure à l’affleurement de sa joue contre la
mienne. Abdiquant sous le chatouillis de sa bouche sur la peau fine de
mon cou, yeux clos, je m’abandonnai totalement à ses caresses. Nos
lèvres impatientes se rapprochèrent pour une fougueuse embrassade.
D’abord maladroite, comme une danseuse inexpérimentée se laissant guider
par un partenaire maîtrisant son art, je compris d’instinct la manière
de partager son savoir-faire. Sans la moindre appréhension, je laissais
sa langue agile mener le bal de notre folle sarabande.
Relâchant
son étreinte, Philippe me remit en contact avec le sol, le souffle
court. Profitant de notre inattention, mû par une bonne dose
d’opportunisme, mon chien s’était échappé par la porte-fenêtre restée
grande ouverte. Me sentant fautive, affolée, je le hélai :
— Granite ! Granite ! Viens là !
Nous sortîmes tous deux précipitamment, réitérant nos appels.
— Il n’a pas eu le temps d’aller bien loin, tenta de me rassurer le propriétaire des lieux. Il doit se cacher parmi les massifs.
Me
rappelant le passage existant dans la haie, je m’empressai de parcourir
l’allée en direction de la plage. C’est alors que j’entendis un éclat
de rire :
— Ah, ah ! il est ici, notre fugueur !
Revenant
sur mes pas, j’eus la surprise de voir Philippe agenouillé devant l’un
des fauteuils de la terrasse, caressant mon fier cabot qui s’y
prélassait.
— En voilà un qui a bien pris possession des lieux,
dit mon hôte, avec cet air malicieux qu’il arborait souvent, en se
tournant dans ma direction.
Je ne pus réprimer une expression
rieuse, comprenant l’allusion à peine déguisée. Je trouvai cependant le
moment bien choisi pour prétexter l’obligation de rentrer. Il comprit de
toute évidence que la peur provoquée par la disparition de Granite
m’avait ramenée à la raison et qu’il était préférable de ne pas
insister, tant le sentiment de culpabilité qui s’était manifesté
imposait la sagesse. Je vis malgré tout une once de désarroi dans son
regard, lui qui venait de m’inviter adroitement à imiter mon adorable
compagnon.
Au moment de fixer la cordelière de Granite, la main
de Philippe se fit caressante et glissa le long de mon bras nu,
remontant jusqu’à l’épaule. Nous nous relevâmes d’un seul geste ; nos
corps se frôlèrent à nouveau. Cette fois, prenant garde à ne pas
relâcher la bride de mon animal, je devançai son désir en l’étreignant
par le cou de mon bras resté libre.
L’une de ses mains s’aventura
au bas de mon dos, empoigna le galbe d’une fesse, plaquant mon ventre
contre le sien. Dans ce corps-à-corps spontané, les sens exacerbés, je
ne pouvais m’empêcher de savourer le réveil de son anatomie. Un frisson
encore inconnu parcourut ma colonne vertébrale jusqu’au cœur de mon
intimité.
Lascive, ivre d’émotions nouvelles, je succombai sans
protestation à l’ardente embrassade de mon mentor. Comme deux amants
devant se séparer pour une interminable période, notre dernière étreinte
fut la plus longue et la plus intense. Puis, harmonisés par un
mystérieux mécanisme biologique, nos corps se séparèrent à regret.
Prenant une vive inspiration, tenant mes joues aux creux de ses mains,
il me demanda :
— Tu me promets de revenir me voir ?
Cette
fois, je n’avais nulle envie de lui mentir sur la suite que je voulais
donner à notre face-à-face. Ma réponse fut brève et sincère : « Oui ! »
Rassuré par mon affirmation, aussi laconique soit-elle, je le vis se
détendre et me sourire. Comme je prenais mon chien dans les bras pour
éviter de le faire marcher sur les graviers, il agrippa ma main libre et
m’entraîna vers une allée que je n’avais pas encore remarquée sur
l’aile opposée.
— Je vais te montrer mon passage secret,
murmura-t-il, comme si un observateur caché dans la végétation
environnante aurait pu nous entendre. Ce sera plus discret que par
l’entrée principale ; avec toutes ces commères du quartier…
Il me
dirigea vers une haie champêtre qui agrémentait tout un angle du
jardin. Semblant naturelle au premier coup d’œil, elle était composée
d’arbustes persistants savamment plantés en quinconce. La sortie était
vraiment invisible car, même placée devant, je ne compris sa véritable
nature qu’une fois l’avoir réellement empruntée. Partant de la haie, une
sente ondulait entre des buissons en descendant vers le rivage en pente
douce. Me retournant une fois arrivée sur la plage, je pus constater
que l’issue était effectivement parfaitement dissimulée.
□□□
Le
lendemain, diverses occupations m’avaient éloignée de ma plage
préférée. Le jour suivant, étant libre de mes mouvements pour une bonne
partie de la journée, je me retrouvai à sillonner la grève en début
d’après-midi. C’est sous un soleil ardent que je guettais l’instant
propice pour me glisser dans le « passage secret » sans me faire repérer
des rares flâneurs. Lorsque le moment favorable se présenta, il ne me
fallut qu’une poignée de secondes pour me soustraire aux éventuels
regards indiscrets. En parcourant le chemin inverse de ce labyrinthe
végétal, je me retrouvai par deux fois face à des obstacles constitués
de ramures infranchissables.
Maintenant que j’étais dans la place
tant convoitée, j’eus subitement la crainte d’arriver à un moment
inopportun et me demandai comment signaler ma présence au maître de
céans. Je n’eus pas à tergiverser longtemps, mon approche ayant été
annoncée par le bruit des graviers sous mes pas bien avant mon
apparition.
Philippe semblait m’attendre en se prélassant dans
l’un des fauteuils de sa terrasse, les pieds négligemment posés sur la
table basse. Seulement revêtu d’un bermuda, il exposait son corps déjà
hâlé aux vifs rayons solaires. Me délivrant un sourire radieux, il
s’extirpa sans peine de sa confortable position pour me baiser la main
avec déférence. Sous le geste, je pus admirer sa fine musculature se
tendre sous sa peau délicieusement basanée.
— Je faisais ma sieste, s’excusa-t-il. Veux-tu rentrer ou profiter de cette superbe météo ?
— La chaleur ne me dérange pas, au moins je pourrai bronzer un peu.
— C’est vrai que tu es une fille du Sud.
— Oui, mais encore un peu pâlichonne !
— Justement ; mets-toi à l’aise !
N’ayant
guère d’effets sur moi, je ne pus faire mieux que de m’asseoir entre
les bras de l’un des accueillants fauteuils. Cette fois, ayant également
enfilé un short, je ne risquais pas de me retrouver dans une situation
compromettante.
M’ayant laissé m’installer, il me demanda :
— Tu n’as pas emmené ton p’tit Granite avec toi ? Je vous croyais inséparables ?
— Non, j’ai préféré le laisser à la maison, mais je le sortirai en rentrant, ce sera plus supportable pour lui.
— Justement, pourquoi ce nom de Granite ? En référence à la Bretagne ?
— Oui, il provient d’un éleveur breton. On me l’avait offert pour mon anniversaire. Il va avoir deux ans.
— Tout s’explique. Je vais prendre de quoi nous désaltérer. Je reviens.
Quand
il revint avec son plateau chargé de deux verres et d’une carafe
remplie de jus de fruit, j’eus la vague impression de revivre la scène
de l’été précédent. Ce sentiment me sembla partagé : un silence qui
commençait à être gênant s’était installé. Je voulus introduire un
semblant de dialogue ; ce fut en vain. Mon imagination, habituellement
si fertile, me faisait défaut. Je l’observais verser l’odorante boisson
colorée et ne pus m’empêcher de lui faire cette remarque :
— Tu es déjà bien bronzé et…
Ma parole, que je regrettai aussitôt, resta en suspens.
— Et tu n’as rien vu ! chantonna-t-il, tout sourire et soutenant mon regard avec une forte insistance.
Déstabilisée
par son sous-entendu un brin fripon, je donnais l’air de ne pas en
comprendre le véritable sens. Il jugea bon de rajouter dans un style
aussi leste :
— Je vis seul, personne ne peut me voir. Alors, pourquoi se gêner ? Tu n’as jamais essayé ?
La
simple pensée de cet homme déambulant entièrement nu sur sa propriété
me fit monter une bouffée de chaleur au visage. À la vue de mes joues
subitement pourprées, plus amusé qu’inquiet de mon embarras, il
insista :
— Si tu veux vraiment t’y risquer, ne te gêne pas pour
moi. Je t’assure que s’exposer nu à notre bonne étoile est
prodigieusement agréable.
Je restais muette de stupéfaction,
ouvrant des yeux ronds comme des billes. Puis, comprenant qu’il se
divertissait à mes dépens, je me mis à pouffer. Le rire étant souvent
communicatif, nous voilà partis tous deux à nous esclaffer à nous en
décrocher la mâchoire.
Une fois la crise passée, je me sentis
plus relaxée, plus encline à une perceptible complicité. Pour une raison
que j’ignore, dès cet instant je ne parvins plus à détacher mes yeux de
ses lèvres finement ourlées, me remémorant la scène de notre vive
embrassade de l’avant-veille. Plongée dans ma rêverie, je ne m’aperçus
pas immédiatement qu’il s’était levé de sa place, et ce n’est qu’en le
voyant planté debout devant moi que je pris réellement conscience de sa
présence.
Agissant d’instinct, je me relevai et me retrouvai
inexplicablement entre ses bras, traversée par d’énigmatiques
chatouillements. Au contact de sa poitrine recouverte de sa seule
toison, les mystérieux picotements se muèrent en fourmillements plus
intenses ; mes tempes battaient la chamade. Les jambes flageolantes, je
ne pus résister au désir de goûter au fruit de sa bouche. Ne cherchant
nullement à me soustraire à la pression qu’il exerçait sur mon corps, je
plaquais mon ventre sur le sien à la recherche de la plus infime marque
d’une réaction virile. Je n’éprouvais plus aucune honte à m’abandonner à
ses contacts, cherchant même à les devancer.
Ses caresses se
firent plus concrètes. M’agrippant par les fesses, dont il flattait la
ferme rondeur au travers de mon short, il me serra encore plus fortement
contre lui. La manifestation de son désir devenait flagrante, ce qui
était loin d’apaiser ma propre excitation. Confusément, je sentis
l’intérieur de ma vulve s’humidifier, imprégnant mon sous-vêtement de ma
sève intime.
Ses doigts suivirent l’ébauche d’un sein, titillant
au passage son arrogante pointe au travers de la fine étoffe du
débardeur. Desserrant quelque peu son enlacement, une main descendit le
long de ma hanche, s’attardant pour en évaluer les courbes naissantes
puis, se glissant sans vergogne sous mon tee-shirt, se posa sur la peau
délicate de mon ventre brûlant.
Avec l’ardeur d’un fantassin
s’avançant en terrain conquis, ses lèvres toujours collées aux miennes,
il dirigea sa main avec témérité vers les parties plus intimes de mon
corps. Je ne pus contenir un mouvement de recul, rentrant simultanément
l’abdomen et serrant mes jambes, ce qui le décontenança un peu.
Me
retenant toujours contre lui, alors que je m’efforçais de garder une
certaine distance, il me caressa tendrement les cheveux. La joue contre
sa poitrine velue, je me risquai à baisser les yeux vers un endroit
précis de son anatomie où se montrait une impudique proéminence, si
proche, si tentatrice…
Une fois de plus, dans un dernier réflexe
conditionné par une excessive pruderie, je rompis de manière totalement
irréfléchie une entente naissante vers laquelle voguait pourtant mon
désir. Perplexe face à mon recul, restant bienveillant, il ne laissa
paraître aucun signe d’agacement face à cette soudaine virevolte.
L’expérience d’une vie bien remplie l’avait suffisamment façonné pour
qu’il ne s’offusque pas de cette preuve de contrariété.
Je le quittai encore plus mortifiée que lors de nos précédentes rencontres, pensant réellement ne plus jamais le revoir.
Auteure : Inanna
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