mercredi 23 décembre 2015

San Francisco Blues (12)

CHAPITRE DOUZE : RETOUR À MIAMI

J’ai pris l’avion deux jours plus tard avec Anita, et sans avoir pu remercier Dolph et Michael. Callie nous attendait à Miami Airport, tout sourire jusqu’à ce qu’elle voie ma tête. J’étais allée dans un salon de coiffure et avais demandé d’enlever tout ce qui n’était pas blond. Résultat : coupe GI.

Hé, tu reviens chez toi, Steph. Ici, tu es blonde, comme avant ; la différence, c’est qu’on ne va pas te marcher sur les pieds, cette fois. Tu as grandi, tu as côtoyé la mort, tu as connu l’enfer et tu as survécu.

— Bonjour, Callie. Merci d’être venue.
— Tu fais partie de ma famille, Steph, ne l’oublie pas. Bien que j’aie grande envie de te renier quand je vois ce qui reste de ta magnifique chevelure.
— Bah ! Ça repoussera. Comment va Jason ?

— Très bien, maintenant qu’il sait que tu es vivante et en bonne santé. Tu l’es, en bonne santé ?
— Oui, maintenant ça va, grâce à Anita.
— Je vous remercie, Mademoiselle LeNoir. Vous avez fait de l’excellent travail. Et pour vos frais, faites-moi une liste : je commence à avoir plus de liberté financière. L’Attorney comme le fisc lâchent du lest, et Jason devrait sortir en liberté surveillée d’ici cinq jours environ.
— Génial ! Merde, cinq jours ? Callie, je ne sais comment te le dire, mais…
— Simplement, tu me le dis.
— J’aurais besoin d’argent, pour faire une surprise à Jason ; et si possible pour le jour où il sortira…

Dans l’avion de retour à Miami, j’avais eu l’idée de faire un certain cadeau à Jason. Mais j’ai bien cru ne jamais y arriver ; les propositions de ventes n’étaient pas très nombreuses et en plus parfois faites par des personnes habitant à l’autre bout des USA. Et puis, le mardi précédent la sortie de Jason, un homme a enfin répondu par mail. De Jacksonville. Presque cinq cents kilomètres, mais les photos parlaient d’elle-même : c’était le jackpot !

Ni une ni deux, j’ai averti Callie qui a immédiatement débloqué les fonds nécessaires et j’ai réservé un vol simple pour Jacksonville. Je suis arrivée en soirée chez Callie, qui m’hébergeait depuis mon retour ; elle a souri puis éclaté de rire, des larmes plein les yeux.

— Ma petite, tu l’aimes vraiment beaucoup, mon voyou de neveu. Il ne te mérite pas.
— Je le sais bien, que je suis trop bien pour lui. Mais que veux-tu, l’amour ne se commande pas.
— Il sera doublement ravi de te voir.

Le lendemain matin je suis allée me garer sur le parking visiteurs du centre de détention Metro West, situé à l’ouest de Miami dans une zone de carrières de calcaire. Et j’ai attendu. Jason devait être libéré vers 10 heures, et j’avais un bon quart d’heure d’avance. Il n’y avait que deux autres véhicules, mais j’étais la seule personne ici. Je suis sortie et me suis appuyée contre l’aile, tirant nerveusement ma minirobe noire sur mes cuisses nues. Je ne portais rien dessous et j’avais l’impression que tout le monde pourrait le voir.

Ouais, mais il y a personne, Blondie. Alors tu ne t’énerves pas, tu te détends et tu penses à Jason, à ses grosses mains sur tes fesses, sur tes seins, sur tes reins, partout… Et sa bouche sur tes lèvres, celles du haut, celles du bas…

Mes pensées divaguaient sévère quand j’ai entendu du bruit. J’ai vu, au-dessus d’un vieille Neon poussiéreuse et décolorée, une personne sortir et masquer ses yeux de la lumière crue du soleil. Puis la tête a pivoté, cherchant… moi ! J’ai agité mes mains en l’air et j’ai foncé ; sur mes talons aiguille vertigineux, je ne pouvais courir mais j’ai marché vite, prenant toutefois garde à ne pas m’étaler, ce qui aurait manqué de dignité.

Il a posé son sac de voyage et ouvert les bras, le visage fendu d’un sourire immense. Et je me suis jetée en avant ; je savais que je ne risquais plus rien cette fois. Il m’a écrasée contre lui et j’ai poussé un petit cri.

— Je te fais mal ?
— Mes côtes ; j’en ai quelques-unes cassées, alors fais un peu attention.
— Thomas ? Il t’a fait ça ? Et ces marques sur tes bras...
— On en parlera plus tard, Jason. Il est mort et nous sommes là. Tous les deux. Bonjour, mon chéri.
— Oui… Bonjour, ma puce jolie. Bien que ta nouvelle coupe de cheveux…
— J’ai bien un à deux centimètres de sauvés, non ? Bon, j’aimerais faire un tour en Pacer, moi.
— Déjà ? Je suis sorti il y a deux minutes et déjà… Oh non ! Tu n’as pas fait ça ?
— Si, Maître.

Il m’a regardée puis est passé à l’AMC Pacer rouge vif garée sur le parking, devant lui. Son bras gauche a entouré mes épaules et m’a attirée contre lui. J’ai savouré pleinement cet instant de communion totale où nous nous sommes retrouvés. Enfin unis, pour une journée ou pour la vie.

— Alors, ma petite soumise préférée, tu as envie de revenir à la maison ?
— Je ne suis jamais allée chez vous, Maître.

Là, il a été tellement interloqué qu’il s’est écarté d’un pas pour me dévisager. Puis il a réalisé que je disais la vérité et ses yeux s’assombrirent.

— C’est vrai ; je suis impardonnable, Steph. Je t’ai longtemps traitée comme une moins que rien alors que je t’aimais, parce que j’avais peur. Je t’ai humiliée pour nier mon amour, et j’ai honte. Nous allons chez moi, non en tant que maître et esclave, jeu ou pas. Nous y allons en amoureux. Toi et moi, et je te porterai pour te faire franchir le seuil.
— D’accord, j’ai hâte d’y être. Toutes mes affaires sont chez Callie ; on y passe ? Elle espère te voir, tu t’en doutes.

Plus tard, nous sommes arrivés devant une magnifique propriété dans LE quartier chic de Miami, NE Bayshore Drive près du Morningside Park. Le genre de maison avec piscine, tennis, son ponton et un cabin cruiser amarré. La maison avait des allures de manoir de Nouvelle Angleterre, en pierres de taille et en tuiles claires, mais aux lignes épurées et élégantes. Du faux ancien, ou du rénové avec talent : intelligence et dollars. Des tas de dollars. J’ai poussé un cri de ravissement lorsqu’il m’a soulevée ; j’ai passé les bras autour de son cou et me suis laissée faire. Après tout, il est mon seigneur et maître, non ? Et puis j’en rêvais depuis si longtemps...

Dans ses bras je suis entrée, et dans ses bras j’ai visité la maison, dont j’ai retenu le séjour immense, la cuisine ultramoderne, la bibliothèque géante, l’escalier de marbre pour accéder à l’étage, les six chambres dont une suite princière, ou l’idée que je m’en fais. Le lit n’était pas king-size, mais… je ne sais pas : immense, géant, démesuré. Jason s’est assis et je me suis retrouvée à califourchon sur lui, les genoux de part et d’autre de ses hanches. Les yeux dans ses yeux, j’ai frotté mon pubis contre l’érection qui déformait son jean.

— Tu sais, il y a un souci ; il faudra faire attention : je ne pense pas que tu pourras me pénétrer pendant encore quelque temps. Je dois voir la gynéco avant pour avoir le feu vert.

Devant l’incompréhension abyssale de mon homme, j’ai bien sûr dû lui expliquer les dommages subis. J’ai cru qu’il allait exploser de rage. J’ai même un bref instant eu peur qu’il me frappe ; au lieu de ça il s’est mis à pleurer.

— Pardon, ma chérie ; je t’ai envoyée en enfer. Je ne me le pardonnerai jamais.
— Je suis là, vivante. J’oublierai.

Toi, oublier ? Jamais, et tu le sais. Mais ce n’est pas sa faute : jamais il n’aurait pu penser que Thomas était le diable ; jamais tu n’aurais pu concevoir être abandonnée par ton amie, battue et torturée par l’ami de Jason. Vous avez été faibles, crédules. Et tu l’as payé le prix fort.

— Et Kachina, elle l’a laissé faire ? Dieu me pardonne, mais je vais la tuer.
— Il l’a brisée en l’obligeant à choisir entre lui et moi. Elle est repartie chez ses parents dans le Dakota ; sa vie est fichue, la pauvre.
— La pauvre ? Elle t’a trahie, et toi tu la plains ? Putain, Steph…

Je l’ai fait taire d’un baiser, puis j’ai glissé à genoux devant lui. Si je ne pouvais pas faire l’amour, au moins pouvais-je lui montrer que je l’aimais de cette manière. J’ai soulevé ma robe et l’ai jetée sur le lit, juste à côté ; raté, elle est tombée en vrac sur le parquet. J’ai déboutonné la braguette du jean après avoir débouclé le ceinturon, et Jason s’est soulevé pour que je puisse baisser le pantalon jusqu’à ses genoux, puis jusqu’à ses pieds pour le lui ôter enfin. Je me suis léché les lèvres, pas déçue par le spectacle de sa virilité se déployant.

J’ai léché la hampe tout du long, insinuant ma langue dans le méat d’où sourdaient quelques gouttes claires et salées, puis j’ai pris en bouche les testicules l’un après l’autre. J’ai ensuite aspiré le gland qui a empli ma cavité buccale, l’ai tété avant de plonger en avant, me soulevant légèrement pour avoir un meilleur angle de pénétration ; j’ai dégluti pour passer la glotte, et mes lèvres ont filé vers le pubis. Easy, girl, isn’t it ?

Jason a poussé un gémissement quand je lui ai fait un clin d’œil, les lèvres dans ses poils pubiens et la langue frétillant sur son scrotum. J’ai pompé et caressé son mandrin géant de mes mains avant de les croiser de moi-même dans mon dos, odalisque bien éduquée. Jason a grogné et posé ses mains sur ma nuque pour me guider et s’enfoncer à sa guise. Je l’ai agacé de mes dents en laissant courir mes canines sur la peau tendre, et il a poussé un petit cri ravi.

Peu après, lorsqu’il s’est déversé dans ma bouche, j’ai avalé sa semence abondante avec délectation, suçant le méat pour en extraire la dernière goutte. Puis je me suis relevée et ai bousculé mon homme en arrière pour déboutonner sa chemise de haut en bas tout en embrassant son torse. Il m’avait manqué, ce géant si puissant et si fragile à la fois, et je réalisai que c’était lui qui m’avait donné la force de survivre quand j’étais au fond du gouffre, brisée et au-delà de la souffrance. C’était lui qui m’avait relevée encore et encore quand l’espoir me fuyait et que l’envie de mourir était trop forte. C’était lui qui m’avait donné la force de lever la batte et de frapper, puis de courir, et courir encore...

— Ma chérie, ça va ? Tu sembles bien pensive.
— Oui. Je pense que je t’aime plus encore maintenant. Si c’est possible. Tu peux me faire jouir, s’il te plaît ?

Il n’a pas rechigné ; au contraire, il a pris beaucoup de plaisir à m’en donner. Avec sa langue et avec ses doigts.

Ça s’est fait tout seul ; je me suis retrouvée à habiter avec Jason sans qu’il soit question que je revienne dans mon premier logement qui appartenait pourtant à la Fondation. Callie a fait déposer tous les vêtements et sous-vêtements que j’avais abandonnés deux ans plus tôt, et je les ai rangés d’autorité dans le dressing attenant à la chambre de Jason – à notre chambre.

Le procès de Jason devait débuter le 2 septembre 2013 mais l’avocat, Maître Winstein, était certain que toutes les charges seraient abandonnées d’ici-là et que de ce fait il n’y aurait qu’un non-lieu. Le premier signe en ce sens fut donné par les agents du fisc qui levèrent le camp dix jours après mon arrivée et rendirent les clés de Fishburne Holding Ltd à Callie et Jason.
Ceci le jour où Cléa débarquait de l’avion.
Je n’aurais manqué ça pour rien au monde, et Jason a tenu à être là pour rencontrer et remercier celle qui m’avait sauvée. Nous étions donc trois dans le hall d’arrivée de l’aéroport : Anita qui trépignait d’impatience, Jason et moi enlacés.

Cléa est apparue dans les premiers passagers et nous a vus aussitôt ; elle est venue vers nous d’une démarche de reine, un sourire radieux aux lèvres. Une déesse sur Terre. Sa jupe courte sans être mini dévoilait ses longues jambes parfaites, les traits purs de son visage resplendissaient du bonheur de nous voir. Elle a embrassé Anita en premier, bien sûr, d’un baiser sur la bouche que dura plus d’une minute. Puis elle se redressa, les yeux pétillants et les lèvres gonflées, et nous regarda d’un air mutin.

— Je suis désolée du spectacle, mais ce baiser-là, j’en avais trop envie, j’en rêvais depuis si longtemps… Salut, belle blonde ; ça te va bien, cette coupe GI (elle m’embrassa avec tendresse, me serrant contre elle). Et vous, vous êtes forcément ce Monsieur Jason Fishburne dont elle m’a rebattu les oreilles un peu trop. Beau gosse, en effet ; elle a bon goût, cette gamine ! Enchantée.
— Et vous, vous êtes sublime ; je ne vous remercierai jamais assez pour ce que vous avez fait pour la gamine, comme vous dites. Et pour mes amis, c’est Jason. D’accord ?
— Compris, Jason ; et moi, c’est Cléa. Et je t’embrasse, parce que ce n’est pas parce que je suis lesbienne que je n’apprécie pas les beaux mecs.

Jason était déjà conquis par cette doctoresse qui avait tout pour elle, beauté, classe, intelligence et humour. Et je n’étais pas jalouse, ni Anita d’ailleurs qui m’adressa un clin d’œil complice. Comme il était presque midi, nous sommes allés manger au South Beach Stone Crabs, là où nous allions quand le Hummer nous avait percutés ; deux ans plus tôt, dans une autre vie. C’est bien la preuve que je ne suis pas rancunière ! Bon, si je chope une gastro, peut-être que je penserai qu’ils ont le chat noir…

Nos sandwichs au crabe se sont révélés délicieux et d’une fraîcheur exemplaire, tout à l’honneur de cette table. Cléa avait rendez-vous à 15 heures au JMH (Jackson Memorial Hospital) pour un poste semblable à celui qu’elle occupait à San Leandro, et ensuite elle irait habiter chez Anita en attendant de trouver une petite maison pour les deux amoureuses. Le JMH est une institution, ici, un hôpital affilié à l’université, et situé au cœur de Miami.

— Au fait, Steph, tu vas bien ? Tu es allée chez un gynéco te faire examiner ? Si tu veux…
— Oui, j’attendais que tu me dises ça, en fait. À toi, je n’aurai rien besoin d’expliquer, et je t’avoue que…
— Bon alors… J’ai déjà plein de rendez-vous, moi ! Entre toi et Anita, j’ai de quoi faire, les filles… Oui, je pense à vos cicatrices, je sais faire et je ferai à votre convenance, pas de panique. Steph, tu passes à l’hôpital à 17 heures si tu veux. Mon rendez-vous est de pure formalité car je connais bien le directeur du département de chirurgie plastique : il avait tenté de me débaucher l’an dernier. Et tu dois être impatiente de faire l’amour avec ce bel étalon…
— Cléa, je peux te dire que Steph a plein de talents pour me donner du plaisir, et qu’il n’est pas question de la blesser. Je sais être patient. Pour ton job, notre groupe est un des contributeurs de l’université ; et si tu as besoin…
— Merci, mais ce n’est pas nécessaire ; comme je l’ai dit, le poste m’attend. Cela dit, c’est gentil de me le proposer.

En partant, Anita m’a donné un petit coup de coude en chuchotant :

— Tu as un cadeau dans ton sac : je t’ai joint un formulaire administratif complété, approuvé et tout.
— Dans mon sac ? Putain, il est lourd, ton cadeau… Un Glock ? Anita, tu es folle…
— Tu as juste un permis de détention, pas de port. Donc tu le ranges chez toi, en lieu sûr. Jason n’a pas d’arme, et il m’exaspère. Donc pas de discussion.

Plus tard, Cléa m’a reçue à l’accueil de l’hôpital en levant les pouces en signe de victoire : elle avait obtenu le poste qu’elle souhaitait. Elle avait bien sûr averti en premier Anita qui était folle de joie. Elle m’a guidée à son nouveau service de chirurgie réparatrice où elle était manifestement déjà connue et appréciée, car plusieurs infirmières ou aides-soignantes lui adressèrent de larges sourires.

— Dis donc, comment tu fais pour avoir déjà la cote ?
— Simple : tu souris, tu dis bonjour en regardant les gens, tu leur montres que tu es comme eux, avec eux. Pas un connard dans sa tour d’ivoire, mais une personne qui arrive dans leur équipe et qui a besoin d’eux.
— Ouais, tout le monde ne fait pas ça… Et ton service d’assistance aux sœurs, tu as des contacts ici ?
— Oui. Je t’en parlerai à l’occasion.
— Tu te doutes que si tu as besoin de moi, n’importe quand et n’importe où…
— Merci. Je le savais, je te connais bien maintenant.

L’examen interne a permis de constater que les points de suture s’étaient résorbés normalement, mais que mon vagin avait encore besoin de temps ; il avait était plus gravement lésé.

— Je ne sais si vous êtes adeptes de la sodomie, mais je préfère que vous attendiez une dizaine de jours encore pour toute pénétration vaginale. D’accord ?
— Oui, ne t’en fais pas, nous sommes de grandes personnes. Et Jason va adorer la nouvelle.

Il a adoré, en effet ; et moi aussi. Le sentir enfin en moi après tout ce temps, je l’attendais avec impatience. Nous avons été prudents ; Jason a pénétré mes reins de ses doigts jusqu’à assouplir au mieux mon conduit ; puis n’y tenant plus, j’ai crié, à genoux devant le lit, le torse sur le drap :

— Viens, je n’en peux plus, moi. Je t’en supplie, prends-moi vite…

Bon, il ne m’a pas demandé de répéter : il a remplacé ses doigts par son gland et pesé. Je me suis ouverte en soupirant de plaisir malgré la légère douleur qui a raidi mon dos. Il a caressé mes hanches et je me suis soulevée pour qu’il puisse atteindre ma poitrine. Il a empoigné mes seins et fait rouler les bouts avant de les pincer ; à ce signal je me suis reculée pour m’empaler sur sa tige raide. Il voulait me prendre plus fort, plus loin, et j’étais partante. Je me suis mordu la lèvre inférieure pour retarder ma jouissance, mais je n’ai pu tenir bien longtemps.

Puis Jason a joui à son tour en grognant, et les pulsations de sa bite plantée tout au fond de mes reins ont déclenché une nouvelle salve d’orgasmes. Ce qui m’a arraché des cris aigus et m’a laissée épuisée et pantelante. Jason était prêt à recommencer mais il s’est montré raisonnable et s’est retiré doucement ; pour le remercier, je me suis retournée et je l’ai fait basculer sur le dos, puis j’ai avalé sa verge luisante pour la sucer. Mon anus était douloureux et je préférais le ménager.
Plus tard, après avoir soulagé mon chéri et avoir avalé une bonne dose de protéines, je me suis endormie comme un bébé dans ses bras.

Une semaine a passé dans la félicité la plus totale ; Cléa a signé son contrat la liant au JMH, et dans la foulée a trouvé un petit nid d’amour, une jolie maison récente sur la 28ème NW street. Je les ai aidées, elle et Anita, à aménager une fois que le conteneur de Cléa fut arrivé de San Leandro avec sa Prius au milieu et une moto Honda de grosse cylindrée. Et le lendemain de leur installation, nous avons été invités à un barbecue pour fêter ça, puis nous sommes rentrés en fin d’après-midi. Je suis montée me changer pendant que Jason téléphonait à Callie. Je voulais me baigner dans la piscine, et j’enfilais un petit bikini noir quand j’ai entendu Jason crier :

— Steph ! Sauve-toi !

Suivit un cri de douleur, des meubles qui bougent, une vitre qui explose.

Me sauver ? Petit mec, remue ton cul : c’est ton homme, en bas ! Va l’aider, sinon tu peux aussi bien crever. Plus jamais tu ne dois être une victime ; tu vas te battre, à la vie, à la mort. Et si tu meurs, c’est pour lui, avec lui...

Le cœur battant à rompre, j’ai sorti le Glock de mon meuble de chevet et suis descendue pieds nus en enlevant la sûreté. Dans le séjour, du sang, un homme à genoux qui se relevait difficilement, Jason allongé sur le ventre, et Mr Rodriguez debout, un couteau sanglant à la main. J’ai hurlé en tirant à deux mains, maintenant l’arme vers le bas car le recul de chaque balle menaçait de me l’arracher. Les détonations répétées dans une pièce fermée m’ont rendue sourde, mais je sentais la poudre et le sang ; les yeux fous et hurlant toujours, j’ai vidé le chargeur de quinze balles et vu des fleurs écarlates éclore sur le ventre et le torse de Mr Rodriguez, le visage de l’autre homme s’ouvrir en deux, son cerveau exploser et rejaillir sur le mur et sur moi. Je n’ai compris que le chargeur était vide qu’en constatant l’absence de soubresauts du Glock : j’étais complètement sourde.

J’ai essayé de téléphoner pour appeler des secours, mais le téléphone était dans la main de Jason, encore en communication. Je suis tombée à côté de mon amour et l’ai retourné doucement ; sa chemise blanche était imbibée du sang qui coulait de son ventre. J’ai glissé délicatement sa tête sur mes genoux, posé un coussin sur son ventre pour essayer de bloquer l’hémorragie autant que je pouvais, et j’ai caressé son crâne en pleurant.

J’ai attendu.

Auteur : Matt Démon

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