lundi 21 décembre 2015

Indécences - Itinéraire d'une dévergondée (5)

Relire le chapitre 4


Précieux interdit



Le grondement sourd d’un orage se faisait entendre au loin. Langoureuse dans la touffeur de la nuit, je me retournais sans cesse dans mes draps défaits ; je ne parvenais pas à me défaire de ma dernière rencontre avec Philippe.
L’obsédante métamorphose de son membre viril me mettait dans une effervescence inhabituelle. Cette petite perle opalescente furtivement perçue sur le carmin de sa virilité apaisée était la marque de sa jouissance. Il me plaisait d’en être l’excitatrice, mais ne pas en avoir vu l’aboutissement me laissait insatisfaite.

Nullement préoccupée par les tentations de la chair avant sa rencontre, il m’avait dévoilé de fabuleuses émotions. En m’éveillant à la sexualité, il me permettait d’en apprécier les ravissements, mais je savais que nous ne les avions pas encore partagés tous.

Au souvenir de m’être confusément retrouvée sur lui, une phrase me revenait en antienne : « Je ne vais pas te pénétrer ! » En me remémorant ces quelques mots, la réminiscence de sa vitalité à la porte de mon intimité prenait une tout autre succulence. Je saisissais à présent la portée de cette promesse lâchée avec tant d’assurance en pleine exaltation. Elle allait à l’encontre de mon espérance ; je cherchai à m’en procurer la perception sous l’action d’un index brûlant.

À la pointe du jour, émergeant de la somnolence, je m’empressai de me porter à la fenêtre. Je repoussai les épais rideaux et collai mon nez à la vitre pour rêvasser face au pâle éclat d’un soleil naissant. L’horizon se colorait d’un dégradé de rose sur lequel se découpait le profil de la côte. La journée s’annonçait pleine de promesses…

À cette seule pensée, je m’empressai de me débarrasser de ma moiteur sous une douche stimulante pour aller ensuite contempler, avec une ferveur accrue, mes formes nubiles devant ma psyché. Avec la plus parfaite indécence, je m’admirais avec morgue. Je me sentais devenir femme en prenant des poses lascives, recherchant avec audace les plus suggestives. Je m’imaginais à la place de Philippe, me demandant celles qui pourraient le plus attiser sa concupiscence.



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C’est ainsi que je me retrouvai, avec une convoitise exacerbée, dans les dédales du sentier qui mène subrepticement à la « citadelle des délices » ; tel était le nom que je m’étais plu à imaginer. Guidée par mon indissociable canidé qui tirait vigoureusement sur sa bride, je me remémorais ces attitudes qui, je l’espérais ardemment, plairaient à mon éveilleur. Je désirais qu’il me convoite comme un objet à son entière disposition, me laissant à mon tour satisfaire mes tentations avec la même facilité.

Lorsque j’arrivai à l’angle de sa terrasse, je surpris Philippe en pleine sieste, allongé de tout son long sur l’une des banquettes, une jambe pendant mollement dans le vide. Il était uniquement revêtu d’un slip de bain qui modelait l’attrayante petite éminence de son bas-ventre.

Les jappements que manifesta Granite à sa vue le firent sortir de son assoupissement. Clignant des yeux sous la lumière aveuglante, il se releva d’un bond, n’éprouvant nullement le besoin de réajuster son minuscule vêtement qui avait quelque peu glissé lors de la manœuvre, découvrant la naissance de ses poils pubiens qui luisaient sous le vif éclairage. Je ne pus m’empêcher de me mordre les lèvres en devinant par transparence l’objet de mes luxurieuses rêveries.

Devinant certainement la pensée qui se manifestait par cette disgracieuse expression de ma bouche, il ne marqua aucune forme d’étonnement, se contentant de m’accueillir comme à l’accoutumée par un vibrant hommage :

— Bonjour Justine ! Je faisais ma sieste en t’attendant. Je pensais justement à toi… et je ne te cache pas que j’espérais beaucoup ta venue.

Il se rapprocha d’une démarche gauche ; la chaleur accumulée par le dallage de la terrasse lui fit aussitôt battre en retraite sous l’ombrage de l’avancée du toit.

— Si tu veux bien, on va aller se mettre à l’intérieur, suggéra-t-il en me faisant signe de le suivre dans l’habitation.

Me laissant à peine en franchir le seuil, il m’enlaça chaleureusement, me faisant partager sa joie de se retrouver en ma compagnie. Puis, se baissant vers mon chien qui manifestait sa présence par de petits glapissements, il le prit dans ses bras pour le câliner avec une tendre affection. Granite se trémoussa sous ses caresses, cherchant à lui lécher le visage. Je contemplai avec ravissement cet échange d’affection, amusée par leur tendre complicité.
Retournant son attention sur moi, il me désigna l’un des nombreux sièges qui meublaient son immense séjour.

— Installe-toi, Justine. Veux-tu te désaltérer ? Il fait encore une de ces chaleurs aujourd’hui ! Je ne serais pas étonné que l’on ait un autre orage en soirée.

Répondant par l’affirmative, je remarquai les fines gouttelettes de transpiration qui faisaient luire ses épaules ambrées lorsqu’il reposa Granite sur mes genoux. Je le regardai s’éloigner, les yeux obstinément rivés sur son harmonieux postérieur.

Pendant sa courte absence, voulant échapper aux rêveries salaces qui me lancinaient, j’explorai du regard la pièce que je n’avais pas encore réellement visitée. Le choix d’un mobilier de qualité, au design contemporain, dénotait un goût bien affirmé. Rien ne venait surcharger inutilement un univers résolument masculin que j’avais déjà remarqué dans la chambre.

Le piano – que je n’avais pas vu lors de mon premier passage – était pourtant bien présent dans un recoin plus sombre de la pièce. L’endroit avait certainement été choisi pour préserver l’instrument des rayonnements solaires néfastes à la bonne tenue de l’accord. Une voûte largement ouverte sur l’un des murs laissait deviner une cuisine, dans le même esprit que l’ensemble ; le coin repas placé juste devant en attestait la logique présence.

Philippe en revint rapidement avec le traditionnel plateau d’orangeade ; il s’excusa une nouvelle fois du manque de choix qu’il avait à m’offrir. Je faillis lui signaler qu’il y avait des commerces à proximité, mais me retins au dernier moment de peur de le vexer et, surtout, de gâcher notre relation. S’asseyant à mon côté, il me servit d’emblée un bon verre de son tonifiant breuvage. Revigorés par la fraîcheur de la boisson, nous échangeâmes un regard lourd de sous-entendus, nous faisant partager un sourire complice.

— Je prendrais bien une douche, me déclara-t-il sans détour. Je me sens tout crasseux avec cette sueur qui me colle à la peau.

Étant chez lui, je ne trouvais rien à redire ; il pouvait disposer à sa guise. Devant mon manque de réaction, il insista :

— Tu veux la prendre avec moi ? On pourra se savonner le dos… à deux !

L’idée de se pomponner mutuellement n’étant pas pour m’offusquer, j’acquiesçai avec une rapidité qui trahit mon enthousiasme. Se relevant prestement, prenant délicatement Granite toujours sagement assis sur mes genoux, il me tendit la main pour m’aider à m’extraire du profond siège.

— On va d’abord installer ton chien, j’ai trouvé un panier qui devrait lui convenir, proposa-t-il en me guidant vers une porte qui donnait sur un petit débarras.

Il y prit une grande corbeille en osier, aux rebords peu élevés, contenant un plaid soigneusement plié.

— Tu crois qu’il se plaira là-dedans ? me demanda-t-il en la plaçant au sol et en y déposant délicatement mon chien.

Il me sembla inutile d’apporter une réponse : Granite s’en chargea immédiatement en s’y étalant de tout son long. Philippe, rassuré et satisfait, retourna à l’office où je l’entendis s’affairer avant d’en ressortir avec un petit saladier à moitié rempli d’eau qu’il déposa auprès du panier.

— Chouchouté comme ça, il va vouloir venir tout le temps !
— Ce n’est pas un problème, surtout s’il est accompagné de sa divine maîtresse, répliqua Philippe en revenant m’étreindre après s’être assuré de la bonne fermeture de la porte-fenêtre.

Il ne lui fallut aucun effort pour retrouver mes lèvres et m’embrasser avec sa fougue habituelle.
Il me guida vers sa chambre ; un agréable fourmillement prit naissance entre mes cuisses et se propagea dans mon bas-ventre. Arrivée dans la pièce, je le vis ouvrir une porte astucieusement dissimulée sur le mur recevant la tête de lit.

— Déshabille-toi là, si tu veux, me dit-il en me faisant pénétrer dans une salle de bain aux généreuses dimensions.

Il se débarrassa de son seul habit, puis m’aida à me dévêtir en disposant soigneusement mes vêtements sur un valet de chambre. Il me fit ensuite prendre place sous une douche à l’italienne que seule une cloison de verre séparait du reste de la pièce. Par l’action sur un simple levier, une délicieuse pluie enveloppa nos corps nus étroitement enlacés de sa douce tiédeur. Philippe se mit à me frictionner à l’aide d’un gel moussant. Il profita du prétexte du savonnage pour malaxer ma poitrine, s’attardant sur les petites pointes dressées, avant de me masser énergiquement le ventre. Je n’esquissai aucun geste de recul lorsqu’une main s’aventura plus bas ; j’ouvris même mon entrecuisse pour lui faciliter l’accès.

Se plaçant derrière moi, abusant du même artifice, il explora méticuleusement ma croupe, vérifiant sa fermeté à la manière d’un maquignon. Je le laissai me manipuler avec une totale abnégation, appréciant d’être tripotée sous le doux contact de l’extrémité de sa verge que je sentis frotter contre mes fesses.

M’obligeant à me pencher vers l’avant, accompagnant son geste d’un grognement rauque, il fit glisser un doigt dans la division de mon postérieur, taquinant le petit orifice qu’il sembla vouloir forcer, puis l’enfonça d’un coup dans l’entaille plus profonde qui en formait le prolongement. Son avancée m’occasionna une petite douleur, vite remplacée par l’agréable sensation de ses lents mouvements sur la paroi de mon vagin.

M’abandonnant à son délicat attouchement, enflammée par la perception de la pression de son sexe sur ma hanche, je m’évertuais à maintenir une position devenue acrobatique. Mettant fin à son preste pelotage, il me permit de reprendre une respiration normale sous l’incessant arrosage.
Je me retournai alors face à lui, éberluée par la transformation de son phallus qui semblait avoir doublé en volume. S’apercevant de mon regard insistant sur son bas-ventre, il se cambra vers l’arrière, les mains sur les hanches, faisant crânement étalage de son appareil masculin.
Puis, après avoir coupé le débit d’eau, il me demanda :

— Tu n’oses toujours pas toucher ?

Béate de contemplation, je restais sans voix ; il ironisa :

— N’aie pas peur, elle ne va pas te mordre !

Il se mit alors à me faire une danse insolite, faisant osciller son fier obélisque en se trémoussant. Il s’approcha pour en tapoter mon ventre, allant jusqu’à plier les genoux pour tenter de frotter mon mont de Vénus du bout de sa verge qui montrait un début d’érection. S’égayant avec moi de ce jeu bien singulier, nous ne pûmes contenir une explosion de rires.

Soudain plus sérieux, il me saisit par un poignet, m’obligeant à aller au contact de sa verge qu’il parvint à placer au creux de ma paume. Je ressentis une agitation encore inconnue, comme un début d’étourdissement, en touchant de manière aussi directe l’obsédant objet de mon sardanapalesque objectif. Appréhendant de garder ma prise, je m’abandonnai entre les bras de Philippe, laissant à regret glisser la douce chair entre mes doigts.

Il me porta jusqu’à sa couche pour m’y déposer avec toute la prévenance due à une reine. Mon galant complice, après s’être gentiment assuré que mon chien dormait paisiblement dans son panier, revint avec une serviette de plage qu’il déploya sous mon corps mouillé.

— Montre-moi ton chaton, j’ai envie de te taquiner le berlingot ! susurra-t-il en m’écartant précautionneusement les cuisses.

Ayant parfaitement assimilé son attrait à l’exploration buccale de mon secret, je lui facilitai la tâche en me positionnant de la manière la plus adaptée à sa pratique. Les fesses au bord du lit, les genoux ramenés sur la poitrine, je lui exposai ma vulve débordante d’un gluant désir dans laquelle il ne tarda pas à plonger la pointe de sa langue. Étirant mes lèvres pour mieux faire éclore ma fleur, il me butina longuement, se délectant du miel récolté.

Défaillante sous ses célestes lapements, je le laissais satisfaire sa pulsion, pour mon plus grand plaisir. Suçant, léchant, aspirant, sa bouche avide parcourait chaque repli de mon ouverture béante, s’égarant parfois dans le sillon de mes fesses pour taquiner mon autre orifice. À l’écoute de la montée du plaisir, cherchant à en retarder l’aboutissement, je fus cependant brusquement submergée par une déferlante de jouissance qui me fit lâcher un cri qui étonna mon partenaire.

Épuisée par cet excès de volupté, je restais sans énergie, le bas du corps pendant hors du lit. Après m’avoir aidée à me positionner plus confortablement, Philippe vint s’allonger contre moi. M’enlaçant avec tendresse, une jambe passée sur mon abdomen, il se mit à me lécher le cou, le lobe de l’oreille, ce qui ne contribuait nullement à calmer mes sens enflammés.

Les yeux fermés, m’abandonnant pleinement à ses caresses, ma main rechercha le contact soyeux de l’objet convoité calmement lové contre mon ventre. Entourant le membre lourd de mes doigts tremblotants, j’en découvrais la souplesse, devinant la forme de l’extrémité glissante sous l’action encore maladroite de mon pouce.

Philippe émit un grognement plaintif lorsque, devenue plus audacieuse, je m’enhardis sur le sac velouteux de son entrejambe pour en explorer la malléable texture. D’une prudente palpation, je découvris la présence des deux noyaux qu’il contenait. Ma main remonta sur sa verge qui avait repris de la raideur en réagissant à mon investigation mesurée.

J’ouvris les yeux lorsqu’il s’accroupit à mon côté, me permettant d’admirer ses attributs en majesté avant qu’il ne me demande de m’agenouiller à mon tour. Toute réserve de décence disparue, je m’empressai docilement, transportée à l’idée de lui exposer crûment mon postérieur. Séparant les renflements de ma motte entre le pouce et l’index, il se mit à me fouiller avec munificence.

Le front sur les draps, je me tortillai sous ses coups de langue, mordillant mes lèvres pour étouffer mes chuintements d’énamourée. Scrutant sous mon ventre, je remarquai un long fil aux reflets nacrés qui s’épanchait de sa colonne de chair agitée de soubresauts.
Haletant, il s’arrêta soudain pour s’enquérir :

— J’imagine que tu ne dois pas prendre de contraceptif ?

Sa question fut loin de m’affecter, car, certes de manière irréfléchie, je désirais intensément connaître la sensation que procure l’accouplement. Cependant, bien que peu au fait des choses de la sexualité, je connaissais parfaitement le risque d’une grossesse non désirée. Toutefois, jusqu’à présent frustrée de ne pas avoir profité de sa propre jouissance, refrénant toute retenue, je me risquai à lui confier :

— Non, pourtant j’aimerais bien !
— Tu aimerais bien… Mais… Bien quoi ?

Muet de stupéfaction, il me regardait avec une insistance embarrassante ; il me donnait l’impression de lire mes pensées comme dans un livre ouvert. Déglutissant avec peine, dans un murmure, j’avouai :

— Faire l’amour avec toi !

Sans attendre le moindre signe d’approbation, me saisissant par les hanches, il attira ma croupe contre son ventre dont la chaleur m’interloqua au point de me faire regretter, dans un fugace retour de faculté de jugement, de lui avoir franchement divulgué mon coupable vœu. Blotti contre moi, exerçant de lentes oscillations de sa verge raide dans le sillon de mes fesses, ses mains empoignant avec vitalité mes seins, il acheva de me transporter.

— Rha ! Tu m’en donnes une folle envie, Justine.

Malaxant énergiquement ma poitrine que la position mettait un peu en valeur, il accéléra la cadence de ses mouvements. Puis, me forçant à m’allonger, il se coucha sur moi, me mordilla le lobe de l’oreille, me permettant d’entendre le rythme accéléré de sa forte respiration.

— Tu m’excites vraiment, je ne peux plus me contenir ! parvint-il à prononcer dans un souffle.

Craignant qu’il me quitte une nouvelle fois pour assouvir son irrépressible envie, dans l’euphorie de mon emballement, je m’entendis lui supplier :

— Fais sur moi !

Ses mouvements s’arrêtèrent net. Après un court silence, il me demanda :

— Tu voudrais que… que j’éjacule sur toi ?
— Hum, hum…

Ce fut ma seule réponse, suffisamment éloquente visiblement. Alors qu’il se relevait, j’éprouvai la tiédeur d’un flot visqueux sur mon derrière qui n’attendait pas mieux ; quelques gouttes ruisselèrent vers l’intérieur de mes cuisses. Goûtant avec émerveillement à cette agréable sensation, je le sentis me marteler l’arrière-train avec son pénis, s’amusant même à me taquiner l’anus englué par sa copieuse émission. Se distrayant de ce petit jeu et me voyant lui faciliter l’accès, il se risqua à forcer un peu le passage. L’étroitesse du lieu, associée à un organe devenu trop flexible, ne lui permit pas d’arriver à ses fins.

Se couchant près de moi, il me tambourina gentiment le popotin et prit un plaisir évident à étaler sa semence sur mon postérieur comme s’il s’agissait d’une crème de soin.
Ne semblant nullement rassasié, il me signifia :

— Viens, j’ai envie de te lécher. Donne-moi encore ton joli petit abricot à déguster !

Ayant pris goût à cette caresse, je m’empressai d’enjamber son corps moite de sueur et me positionnai accroupie au-dessus de son visage. Je prenais de plus en plus de plaisir à être ainsi ouvertement exposée. Émoustillée par son appétence, je lui présentai ma vulve trempée de désir pour le laisser me dévorer l’entrejambe. Je me courbai en arrière afin de lui offrir plus d’aise, ce qui augmenta aussi mes sensations, et les plongées de sa langue agile dans ma fente dégoulinante m’amenèrent au bord de la jouissance. Hoquetant sous ses coups de rapière, il me semblait être fouillée au plus profond de mon ventre.

Prise de violents tremblements, sous l’effet d’une vague partie des tréfonds de mes entrailles et qui se propagea tout le long de mon échine, je m’écroulai sur lui, sans force, victime bienheureuse d’un violent orgasme.

Se libérant du poids de mon corps alangui, non sans un dernier coup de langue bien ajusté dans mon sillon ruisselant, il se posa contre moi, enroulant ma poitrine haletante d’un bras hospitalier. Épuisés tous deux par nos charnelles libations, nous éprouvâmes ensemble le besoin d’une pose récupératrice.

Assoupie depuis un moment, il me sembla entendre des gémissements. Sortant de ma torpeur, relevant la tête, je vis Granite assis au seuil de la porte de la chambre où il n’osait entrer. Il ne cessait de geindre et je me libérai de l’emprise de mon galant pour le regagner.
Philippe, émergeant plus difficilement de son sommeil, s’enquit du problème.

— Que se passe-t-il ?
— C’est mon chien, il paraît tout excité.
— Effectivement, il a l’air affolé.

À peine avais-je pris mon animal dans les bras pour le cajoler qu’un grondement sourd fit légèrement trembler le sol.

— Ben voilà, c’est un nouvel orage qui arrive ; je m’en doutais avec cette lourdeur ! affirma Philippe en épongeant son front ruisselant d’un revers de la main.

Je m’empressai d’aller à la fenêtre pour observer le ciel qui s’obscurcissait.

— Il pleut ? s’inquiéta Philippe.
— Pour l’instant non, mais je ferais mieux de rentrer maintenant, sinon je vais me faire doucher !
— À propos de douche, tu veux en prendre une ?
— Non, merci, ce n’est pas la peine. Je me ferai couler un bain en rentrant.

Parvenu près de moi, il me caressa lestement une fesse et, joignant la parole au geste, il blagua :

— Comme tu veux, mais ton joli petit postérieur risque d’être un peu… collant !

Amusée, j’eus un petit haussement d’épaules, lui signifiant que j’étais peu soucieuse de ce genre de tracas. Philippe me prit Granite et tenta de le calmer de ses apaisantes caresses pendant que je m’empressais de remettre mes vêtements. Ce faisant, je ne pouvais détacher mon regard de son pénis rabougri qui semblait s’être recroquevillé, comme honteux et contrit, à l’intérieur de son ventre.

Un autre coup de tonnerre nous fit sursauter ; Granite paniquait alors que je lui fixais sa laisse. Philippe m’accompagna, entièrement nu, jusqu’au seuil de sa demeure. De grosses gouttes commençaient à tomber du dôme sombre qui nous recouvrait d’un voile menaçant. Il ne me fallait plus m’attarder.

— Tu reviendras encore me rendre visite ? s’inquiéta Philippe.
— J’espère bien ! Mais nos vacances se terminent, il ne me reste plus qu’une petite semaine.

Après un preste et chaste baiser, je repris le chemin du retour au pas de course.

Je ne me fis pas couler de bain, ce soir-là ; je voulus m’endormir imprégnée de la douceur de ces gouttes tièdes qui étaient tombées sur mon petit cul…

Auteure : Inanna

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