Prodrome
Ce
soir-là, toujours sous l’agitation engendrée par les attouchements que
l’on m’avait prodigués avec tant d’ardeur, je faisais face au grand
miroir sur pied de ma chambre. Incapable de retrouver l’apaisement, je
contemplais une morphologie qui m’était inconnue : la mienne.
Admirant
le reflet de ma nudité dans la psyché, je me complaisais à porter une
attention toute narcissique sur mon anatomie et pris conscience de sa
puissance érotique jamais perçue auparavant. Je n’étais plus cet être
asexué dédaignant son apparence et les badinages de ses camarades. La
bienveillance et la gentillesse que me portait une « grande personne »
m’avaient révélé l’insolente vitalité de ma jeunesse. Ma tignasse
désordonnée de couleur ficelle et mes déplaisantes éphélides trouvaient
une certaine grâce à mes yeux en accentuant mon apparence juvénile que
je me plaisais à renforcer en singeant avec effronterie des mimiques
espiègles.
Je m’extasiai d’admiration devant mes petits seins aux
pointes arrogantes, du trait vertical qui partageait en deux le
pubescent renflement fuyant entre mes jambes, là précisément où Philippe
avait inséré si intimement sa langue.
Avant cette mémorable
expérience, il m’arrivait de me caresser, isolée dans la salle de bain
ou au moment du coucher. Mais il ne s’agissait encore que
d’effleurements, de petits jeux innocents d’une âme pubère qui s’extasie
d’un air badin devant un téton tumescent, du contact agréable que
procure un doigt sur le contour humide d’une vulve. Ce n’était que
d’insignifiants relâchements face à cette déferlante de sensations que
m’avait fait découvrir Philippe.
Philippe ! La simple évocation
de ce prénom m’apportait son lot de pensées inavouables. La sensation
toujours présente de ses mains et de sa langue parcourant ma chair
éloignait sans cesse l’assoupissement. Plus encore, la réminiscence de
sa fuite au moment le plus intense captivait particulièrement mon
imagination et affriolait mes sens éveillés. Je pressentais ce qu’elle
pouvait signifier. Mais, connaissant mal la nature masculine, je me
chagrinais de ne pas en connaître la teneur précise. Peut-être me
serait-il possible d’assister à ce point final qu’il tenait visiblement à
me dissimuler ? Voire y prendre part d’une manière plus active ? Me
remémorant sans cesse ces savoureux moments, je saisissais avec plus de
précision qu’il connaissait tout de moi. Il m’avait vue sans le moindre
parement ; j’éprouvais l’envie légitime de parfaire sa connaissance à
mon tour.
□□□
Le lendemain, me
réveillant bien plus tard que d’habitude, j’émergeai avec difficulté
d’un sommeil épisodiquement troublé par des songes impurs. Une douche
récupératrice me permit de retrouver une partie de mes capacités de
réflexion. Une évidence s’imposait : je n’aspirais qu’à retrouver
Philippe au plus vite. Je ne concevais plus d’être éloignée de lui une
seule journée, sa compagnie m’était vitale.
Il me fallait donc
impérativement m’organiser pour le revoir ce jour même ; toute autre
possibilité m’était tout bonnement devenue insupportable. Accaparée par
cette obsédante pensée, je déjeunai sans grande faim, plus par habitude
que par réel appétit, provoquant l’inquiétude de ma mère qui me trouva
« mal en point ». Je ne m’aperçus même pas de la présence de Granite qui
attendait avec impatience les marques d’affection que je ne manquais
jamais de lui donner au lever. Geignant à mes pieds, il parvint à
attirer mon attention. Je le pris sur mes genoux pour le cajoler et me
faire pardonner cet inhabituel manque de considération.
Un soleil
resplendissant était l’alibi parfait pour reprendre la direction du
domicile de Philippe ; c’est donc en compagnie de mon fidèle compagnon
que je me retrouvai devant l’accès « non-officiel » de sa propriété en
tout début d’après-midi. Seules deux femmes âgées se prélassaient sur le
rivage, dans un renfoncement naturel de la côte qui leur offrait ombre
et abri au vent. Elles ne firent aucunement attention à mon arrivée à
cette heure habituellement peu fréquentée.
À l’approche du terme
de mon court voyage mon rythme cardiaque s’accéléra. Je ne trouvais
aucun prétexte crédible à lui avancer ― hormis l’inavouable envie de
poursuivre nos effusions de la veille ― pour justifier mon arrivée
précoce, et j’appréhendais sa réaction. Granite, une fois le labyrinthe
végétal franchi, se mit à tirer sur sa laisse de façon excessive, aussi
je le détachai et le laissai me devancer sur l’allée gravillonnée.
À
l’angle de la demeure, alors que j’allais déboucher sur la terrasse, je
me retrouvai face à Philippe venant à ma rencontre, tout sourire,
habillé d’un seul slip de bain. Visiblement amusé de l’effet produit, il
se posta hardiment devant moi sans manifester le moindre embarras pour
me déclarer :
— Bienvenue, Justine ; ton petit éclaireur m’a agréablement annoncé ta visite. Je n’espérais pas te voir de si bonne heure !
Répondant
à son bonjour, rassurée par l’accueil, je me sentis d’emblée plus
détendue, même si la vision de cet homme si peu vêtu me redonna d’emblée
d’incontrôlables picotements.
— Tu vois qu’il m’aime bien, ce gentil toutou, allégua-t-il en caressant Granite qui se trémoussait d’aise dans ses bras.
S’avançant vers moi, il me prit la main et me guida vers la terrasse inondée de lumière par un soleil proche de sa culmination.
— Ne
sois pas timide ! Regarde ton chien : lui au moins connaît le chemin,
plaisanta-t-il en reposant Granite à terre et l’observant trouver refuge
sur l’un des fauteuils.
Troublée par ce corps presque nu, me
montrant tout aussi maladroite pour engager une conversation, je ne pus
répondre. Je me trouvais excessivement sotte : voilà que je désirais
tant le retrouver – voire se dévoiler – et maintenant qu’il était face à
moi, je ne parvenais pas à prononcer un seul mot.
Détachant son
attention du plaisant tableau qu’offrait mon animal étalé de tout son
long au milieu des coussins, il se retourna et m’enveloppa de ses bras.
Au contact de son torse velu sur ma joue, les fourmillements se firent
plus intenses. Nous restâmes ainsi enlacés, sans rien nous dire, nous
contentant de ressentir la présence de l’autre.
Relâchant son
étreinte, il encadra mon visage dans ses mains mises en forme de coupe
et n’eut aucune difficulté à porter ses lèvres sur ma bouche fiévreuse
de désir. Notre douce union se prolongea. Après s’être assuré que
Granite s’était assoupi sur sa couche improvisée, il me souleva sans
peine pour me porter à l’intérieur ombré de son salon.
Je me
retrouvai une nouvelle fois allongée sur la large banquette du salon,
son corps vigoureux plaqué contre le mien. Notre embrassade fut si
fougueuse que nos dents s’entrechoquaient sans toutefois pouvoir calmer
notre impétuosité.
Cette fois, je ressentis nettement l’appui de
l’excroissance de son sexe s’intensifier contre ma hanche. Loin de me
sentir embarrassée par cette troublante perception, je dus au contraire
résister à une forte impulsion qui me guidait d’instinct à y porter la
main.
Ressentant chacun le besoin de respirer pleinement, nos
lèvres se décolèrent, nous laissant à bout de souffle. En s’agenouillant
plus commodément à mon côté, il me donna à percevoir la manifestation
d’une excitation flagrante. Voyant l’intérêt que je ne pus masquer
envers son impulsive anatomie, sans se défaire de son habituelle
assurance, il m’affirma sans détour :
— Justine, je suis désolé,
mais je me dois de te confesser une seconde confidence : tu es loin de
me laisser indifférent. Je ne voudrais surtout pas te scandaliser, mais…
je te désire fortement.
J’étais évidemment loin d’oser lui
avouer à mon tour que, même pour une jeune fille inexpérimentée,
l’affaire semblait évidente. Se redressant, il me permit de mieux me
représenter la « chose » dont la forme se précisait sous le tissu aux
reflets luisants. Embarrassé, devenu presque maladroit, il semblait ne
plus savoir quelle attitude adopter pour éviter de renouveler mes
précédents rejets.
Malgré un afflux de sang à la tête, je pus me
ressaisir ; je ne devais pas lui rejouer ma scène de la pucelle
effarouchée. Me forçant à tenir mes dernières résolutions, je me relevai
et essayai de lui faire comprendre que je ne le craignais nullement en
cherchant à retrouver sa douce intimité. Visiblement fort heureux de ma
réaction, il m’ouvrit les bras, dans lesquels je m’empressai de me
réfugier.
Blottie contre lui, je l’entendis soupirer
profondément. Me demandant quelle pouvait en être l’origine, je lui
portai un air interrogateur.
— Serais-tu choquée de me voir nu ? me demanda-t-il à brûle-pourpoint.
Je
ne fus pas décontenancée par sa question abrupte et trouvai que ce ne
serait que justice ; il m’avait bien observée sous toutes les coutures !
À
ce moment précis, comme pour me sauver d’une situation embarrassante,
Granite fit son entrée dans la pièce, bâillant et s’étirant de tout son
long pour sortir de sa courte somnolence. Il vint vers moi, me gratta
doucement le mollet de sa patte, me signifiant son envie d’être pris sur
mes genoux. Me rasseyant, je tapotai ma cuisse d’une main – geste qu’il
interprète toujours comme un accord – et d’un court élan sauta d’un
bond leste à l’emplacement convoité.
Philippe se pencha sur moi et, tout en caressant mon chien, me reformula sa question à voix basse :
— Justine, tu ne seras vraiment pas offusquée ?
Sans
oser le regarder, la gorge nouée, avalant difficilement ma salive avant
de pouvoir lui bredouiller par la négative, je sentis une nouvelle
vague d’ondoiements me parcourir de la tête aux pieds.
Me
laissant câliner mon animal, il prit la direction de cette pièce que
j’imaginais être sa salle de bain. Une de ses phrases me revint en
mémoire, celle où justement il m’avait confié aimer être nu chez lui, à
l’abri des regards. Cette révélation avait quelque peu heurté ma
sensiblerie sur le moment ; à cet instant je me sentais prête à vouloir
partager cette manière de vivre.
Réfugiée dans mes pensées,
dorlotant mon chien à nouveau somnolent, je ne m’aperçus pas
immédiatement de son retour. Il était là, devant moi, les mains croisées
sur son pubis en guise de cache-sexe, me donnant l’impression d’un
exhibitionniste pris en flagrant délit. Les yeux écarquillés sur ce
masque improvisé, mi-angoissée, mi-impatiente, j’attendais qu’il me
dévoile enfin le mystère bien gardé de son anatomie. Il ne semblait pas
manifester le même empressement pour vouloir me montrer ce qui se
cachait sous cet abri de fortune, s’amusant plus vraisemblablement à me
faire languir devant l’énigme qui avait accaparé une bonne part de mes
songes.
Le cœur emballé, j’attendais fébrilement, avec cette
impatience qui précède le lever de rideau d’un spectacle fortement
attendu. Ses mains, enfin, s’écartèrent lentement pour me révéler sans
équivoque la plus tangible preuve de son appartenance au sexe fort.
Arrogamment campé devant moi, se balançant d’une jambe à l’autre, les
mains sur les hanches, il me laissa enfin admirer ce que les bonnes
mœurs jugent impératif de vouloir couvrir.
Je fus, au premier
abord, interdite par la crudité de l’exposition de cet appendice qui
sortait comme par enchantement du bas de son corps. Passé la surprise,
je détaillai bouche bée l’appareillage qui, bien qu’étant éloigné du
« zizi » des petits garçons qu’il m’était arrivé de voir, n’avait pas
cette ampleur que je m’étais plu à imaginer. Un renflement plus violacé
formait l’extrémité de ce cylindre de chair. Une peau, qui devait
pouvoir le recouvrir en temps normal, en était retroussée vers la base,
laissant à découvert cette partie percée d’une fine ouverture. Un
délicat sac joliment suspendu en arrière, juste à la jonction des
jambes, était la source de vie. Déglutissant avec peine, je contemplais
ce spectacle vivant dont je ne parvenais pas à détacher les yeux.
Bien
loin du graphisme édulcoré de mes cours de biologie, la réalité me fit
davantage comprendre le mécanisme de ce sexe complémentaire du mien ;
cette tige érectile devait s’insérer dans l’ajour qui caractérisait ma
féminité pour y répandre ce liquide qui fertilise le ventre des femmes.
— Viens avec ton chien ! me dit-il aimablement.
Saisissant
la main qu’il me tendait avec beaucoup de prévention, je me relevai,
entourant avec vigilance Granite de mon bras libre. Je le laissai me
conduire au travers d’un couloir et me retrouvai dans ce qui s’avéra
être une chambre. De dimension modeste, elle contrastait avec l’immense
séjour ; un grand lit en occupait pratiquement tout l’espace. Philippe
se dirigea directement vers la fenêtre pour en tirer les rideaux,
m’exposant des fesses bien fermes sans marque de bronzage.
Dans
la pénombre, le lieu devint plus oppressant. Détournant mon regard, je
me mis à considérer le mobilier. Aux lignes épurées, il était réduit au
strict minimum, la fonctionnalité semblant être l’unique raison
recherchée. La tête de lit s’encastrait légèrement en alcôve dans un
ensemble composé d’étagères et de portes finement juxtaposées recouvrant
tout un pan de mur. Des tiroirs suspendus sous des tablettes en
saillies étaient symétriquement disposés de chaque côté de la zone de
repos, faisant office de chevets. Dans cet univers typiquement masculin,
une atmosphère de calme et de sérénité se dégageait, en totale
opposition avec le début d’affolement qui me gagnait.
Ce n’est
que lorsque Philippe revint vers moi que je pris soudain conscience de
l’étrangeté de la situation : il était nu, se moquant des bienséances,
le pénis exposé comme une attraction, alors que j’étais encore vêtue.
Médusée, caressant mécaniquement mon animal, je restais pétrifiée,
magnétisée par ce sexe d’homme qui se balançait doucement au gré de ses
pas et attisait un certain appétit qui supplantait toute crainte.
— Donne-moi
ton gentil cerbère. On va l’installer tranquillement dans un coin pour
être sûr qu’il ne pourra pas se sauver, m’assura-t-il, appuyant ses
dires par un clin d’œil complice, faisant référence à sa (fausse) fugue
précédente.
M’enlevant Granite des bras, il l’allongea
délicatement sur une descente de lit et le cajola un moment pour lui
faire comprendre qu’il pouvait profiter pleinement du confort de ce
moelleux tapis. Dans sa position accroupie, il m’offrait une pleine vue
sur ses attributs qui pendaient, libres de toute entrave, entre ses
cuisses ouvertes. Je n’avais plus qu’un désir : qu’il m’autorise à
palper ces organes que je n’oserais ne serait-ce qu’effleurer sans sa
demande.
Sa nudité… Le lit… J’avais quelques difficultés à me
sentir dans la réalité ; tout concourrait à me faire croire que j’étais
dans l’un de mes songes nocturnes. Dès cet instant, je n’eus plus aucune
crainte et me languissais dans l’attente de ce qui ― j’en étais
certaine à présent ― ne pouvait plus manquer d’arriver, et je me gardai
bien de faire quoi que ce soit qui puisse à présent nuire à cette issue.
Aussi,
je fus franchement soulagée de le voir s’occuper enfin de moi. Se
relevant calmement, toujours son mystérieux sourire aux lèvres, il
s’approcha pour ôter ma tunique de plage avec une adresse toute
particulière.
Tout en me palpant la poitrine au travers de ma
brassière, il rechercha mes lèvres pour unir nos bouches. Cette fois, je
sentis directement le chaud contact de son sexe contre mon aine, sans
toutefois pouvoir y porter mon regard. Il libéra un sein et se mit à le
téter avec ferveur. Ses doigts descendirent, me frôlant avec douceur
jusqu’au bas de l’abdomen. Mon short glissa avec difficulté sur mes
hanches ; je l’aidai à m’en dégager par quelques ondulations du bassin,
et le vêtement tomba sur mes chevilles. Avec moins de ménagement, je le
sentis s’engouffrer dans ma culotte et empoigner le renflement de ma
motte.
Je ne pus réprimer une bruyante inspiration lorsque ses
doigts écartèrent la peau élastique de mes grandes lèvres et
s’immiscèrent plus avant dans ma fente. Le contact intime d’un index
explorant mon vagin, taquinant au passage mon sensible bouton, m’ôta
toute réserve.
Je fus fort étonnée de mon audace en m’entendant lui implorer dans un souffle :
— Tu me fais comme l’autre jour ?
Une
légère pression de son sexe attira spontanément mon regard sur son
pénis que je vis réagir. Sans manifester de surprise, il lâcha mon téton
gonflé de sang par son énergique succion et osa plaisanter :
— Hum ! Ma petite princesse aime se faire mignoter l’abricot…
D’un
mouvement du poignet, il étira ma lingerie pour s’enfoncer plus
profondément dans ma chair. Par quelques secousses bien exercées
produisant un excitant clapotis, il m’arracha un léger cri de douleur et
de volupté mélangées. Puis, délaissant ma vulve trempée de désir, il
fit descendre mon panty le long de mes cuisses flageolantes et
s’accroupit pour m’en libérer, m’offrant à nouveau une vue saisissante
sur son sexe et les poches jumelles joliment suspendues en dessous.
Avant de se relever, il déposa un baiser sur mon pubis et me désigna sa
couche.
— Viens par là ma douce ; j’ai aussi envie de le déguster
ton adorable petit chaton ! Positionne-toi à genoux, ajouta-t-il, le
souffle court et la voix embrumée par la fièvre qui le gagnait à son
tour.
J’obéis hâtivement, sans chercher à comprendre. Avant que
je ne saisisse son intention, il s’était positionné tête-bêche sur mon
dos, me tenant prisonnière entre ses cuisses. Je reconnus aussitôt
l’effleurement de son pénis devenu rigide entre mes épaules. Son
glissement humide sur ma peau, devenue extrêmement réceptive, était loin
d’apaiser l’état d’excitation dans lequel je me trouvais.
Ses
mains caressèrent mon postérieur, s’y agrippèrent plus fermement afin
d’ouvrir au plus large le sillon qui le fendait en deux. Le souffle de
sa respiration sur mes fesses était déjà un ravissement ; il acheva de
m’enflammer en dardant la pointe de sa langue à l’orifice de mon œillet.
Me pâmant sous cette minutieuse inspection de ma partie charnue, je
sombrai dans un état de semi-inconscience, perdant définitivement toute
retenue. Me cambrant instinctivement, je m’offrais plus ouvertement pour
satisfaire notre commune impudicité, cherchant confusément à être
fouillée plus intérieurement. Ses lèvres se saisirent de celles, plus
intimes, qui bordent cette ouverture cachée dont je me plaisais à lui
laisser un libre accès.
Le peu de facultés qui me restait me
permit de fugitivement remarquer le comique de ma situation. L’ingénue
que j’étais encore quelques jours plus tôt, qui osait à peine montrer
ses pieds nus en public, se retrouvait le derrière en l’air sur le lit
d’un quasi inconnu. La fille devenue moins vertueuse s’abandonnait à la
volupté que lui procurait cette intrusion dans ses parties les plus
secrètes.
Comme la veille, Philippe se délecta de mes
ruissellements intimes. La face enfouie dans ma vulve béante,
accompagnant ses lapements de petits grognements sourds, il buvait avec
délectation au jaillissement de ma source. Comme la veille, il me
procura une ineffable délectation en me taquinant le bourgeon. Je
hoquetais sous ses habiles coups de langue, cherchant à retrouver ce
délectable plaisir procuré quand il me léchait, essayant de le contrôler
quand je sentais la jouissance proche.
Le frottement de sa verge
tendue sur mon dos, le contact moins manifeste du ballottement de ses
bourses, ajoutés à son ardeur, me firent connaître les spasmes d’un
nouvel orgasme. Saisie de tremblements incontrôlables, ma chair était
devenue d’une sensibilité extrême, rendant ses attouchements
insoutenables.
Philippe me libéra de l’étau de ses cuisses, et je
me laissai retomber en position couchée, sans force. Se retournant, il
se plaça contre moi, taquinant tendrement la petite proéminence de l’un
de mes tétons avec la pointe de sa langue. Son visage se rapprocha,
encore humecté de sa savoureuse dégustation. Je renonçai à toute
résistance face à sa bouche luisante, le laissant se repaître à mon
embouchure et partager avec lui le goût suave de mes coulures.
Me
laissant reprendre ma respiration, il repartit à la découverte de mon
corps assouvi. Le sien, en revanche, se présentait dans le même état
d’excitation. Lorsque ses doigts reprirent position dans l’ouverture de
mon ventre, son pénis fit quelques soubresauts, comme pour me rappeler
son existence.
Je n’osais toujours pas contempler directement ce
sexe d’homme, que pourtant je convoitais avec appétence. J’avais encore
moins l’audace de le toucher, mais il me tardait qu’il m’en fasse la
demande… ou qu’il me le glisse dans la main. Avait-il soupçonné cette
attente qui me lancinait de plus en plus ? Seulement préoccupés à
assouvir nos envies, nous n’avions pas échangé un mot depuis le début de
nos ébats.
Se couchant sur le dos, il me désigna la colonne qu’il exhibait fièrement érigée au bas de son abdomen. Il me supplia :
— Viens sur moi !
Ne
comprenant pas vraiment ce qu’il attendait, je tardais à réagir.
Passant un bras sous mon cou, il m’attira vers lui et je ne pus que
l’enfourcher, prenant garde à ne pas frôler cette tige dressée. À peine
étais-je à califourchon sur sa poitrine qu’il m’implora pour la seconde
fois :
— Viens vraiment sur moi ! N’aie pas peur, je ne te ferai aucun mal.
— Je n’ai pas peur, bredouillai-je, d’un ton peu convaincant.
— Vraiment ? Tu en es sûre ? Tu m’as l’air un peu tendue. Tu n’aimes pas ce que je te fais ?
— Si, mais…
— Mais ?
— Je… je ne voulais pas…
— Tu n’oses pas toucher à ma… à mon sexe ? C’est bien de ça qu’il s’agit ?
Il me fut difficile de l’admettre. Je ne pus qu’acquiescer, penaude, me soulageant du même coup d’une gêne bien encombrante.
— Viens sur moi, insista-t-il. N’aie aucune crainte, je ne vais pas te pénétrer.
Sans
m’attarder sur le sens de sa dernière phrase, je n’éprouvais plus la
même anxiété à l’idée de toucher son membre viril, aussi je le laissai
me guider pour me positionner à sa guise. Me faisant reculer sur lui, il
me plaça de façon à ce que ma vulve vienne se poser sur son pénis qu’il
tenait plaqué sur son ventre. Une émotion toute particulière me gagna
en discernant la forme de sa verge enveloppée par le repli humide de mes
grandes lèvres.
Me faisant prendre quelques mouvements du
bassin, il eut aussitôt un regain de vigueur. Mon rythme s’accéléra, le
frottement répétitif de mon clitoris sur la peau chaude et douce de son
pénis gonflé me surexcita au point d’être ardemment tétanisée par un
nouvel orgasme.
Philippe me laissa glisser à son côté. Il se
releva d’un bond, fuyant courbé vers sa salle de bain, le bas-ventre
enveloppé de ses mains. Allongée sans aucune énergie sur le lit froissé,
je m’amusai de ce rituel.
À son retour, j’admirai avec un
ravissement renouvelé son corps d’homme, mon attention polarisée sur ses
parties génitales qui pendaient sagement entre ses jambes, ballottant
au rythme de sa démarche. Lorsqu’il s’agenouilla près de moi, cuisses
légèrement écartées, je pus admirer un peu plus en détail cette partie
de son anatomie d’où suintait une petite larme blanche.
Seule une
ultime réticence m’empêcha de tendre la main pour agripper ce divin
appareil lorsque Philippe se coucha contre moi. Le contact de son sexe
flasque contre ma cuisse me procura une quiétude encore inconnue…
Auteure : Inanna
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