Coitus reservatus
Au
lendemain d’une nuit récupératrice, je me réveillai singulièrement
détendue et pleine d’entrain. Ce nouvel excès de dynamisme ne manqua pas
d’attirer l’attention de ma génitrice qui s’interrogeait plus que
jamais sur ces incessants changements d’humeur, me voyant d’un jour à
l’autre passer de l’abattement à la jovialité avec une facilité
déconcertante. En parente attentive, elle augura l’existence d’une
amourette de vacances. Elle ne commit pas l’indélicatesse d’insister
devant mes réponses évasives, se contentant de me notifier avec vigueur :
« Il va falloir que l’on se parle toutes affaires cessantes, entre
femmes ! »
Le petit déjeuner promptement englouti, c’est à regret
que j’effaçai sous la douche les secrets effluves qui sacralisaient mon
envers. Après une audacieuse contemplation de ma nudité, je me
contentai de ne revêtir qu’un simple slip pour m’étendre voluptueusement
sur mon lit.
Le vivace souvenir de la liqueur génésique ruisselant sur
mon postérieur ne s’était pas estompé. Faisant nullement preuve de
contrition, je n’aspirais qu’à renouer au plus vite avec cette chaude
sensation. Si mes fesses gardaient en mémoire le contact de ce qui avait
émané de lui, j’éprouvais cependant de l’amertume : je ne l’avais pas
vu répandre sa jouissance.
Toutefois, la ferme énonciation de ma
mère me rendait à nouveau circonspecte. Je savais que j’outrepassais
largement ce qu’elle ne m’aurait nullement autorisé avec un garçon de
mon âge ; je n’osais imaginer sa réaction si elle apprenait que mon «
petit ami » avait trois fois mon âge. Sans cesse tiraillée entre la
volonté de rester fidèle aux préceptes qu’elle m’avait inculqués et mon
inéluctable dessein, un autre désir venait tourmenter l’éveil de mon
ventre : faire l’amour avec Philippe, unir nos corps dans une même
exaltation.
Je connaissais parfaitement le risque encouru, mais
je savais – certes, de manière imprécise – qu’il existait quelques
parades et que faire l’amour n’impliquait pas obligatoirement d’être
enceinte ; de plus, je me sentais particulièrement en confiance avec
l’homme qui me procurait tant de frissons.
Si l’anatomie
masculine aiguisait de plus en plus ma curiosité, la mienne n’était pas
en reste, et c’est avec un intérêt redoublé que je considérais ma
féminité. Dans l’intimité de ma chambre, je me focalisai, plus que tout,
sur l’examen de ma vulve. Assise au bord du lit, tenant un miroir à
main devant mes cuisses éhontément ouvertes, j’inspectai méticuleusement
les méandres de cette ouverture par l’entrebâillement de ma culotte.
Plus
d’une fois j’avais été émerveillé par la vision du pénis de Philippe
s’abrogeant des lois de la pesanteur sous l’effet – dont je n’étais pas
peu fière ! – que lui procurait l’envie de me posséder, et à mon tour je
crevais d’envie de me donner entièrement à lui. Mes grandes lèvres bien
étirées, ouvrant la cavité de mon vagin de mes doigts écartés, je
m’inquiétais de savoir si le passage était suffisant pour me permettre
de le recevoir en moi.
Certaines copines du lycée s’étaient
ouvertement vantées de « l’avoir fait » et, bien que le doute fût permis
pour la plupart, il me plaisait de savoir qu’elles n’en avaient
nullement souffert. Bien au contraire, selon leurs propres dires c’était
« trop génial ! » Alors…
Si la journée fut maussade, mon horizon
devenait de plus en plus radieux. Je savais que je le retrouverais sous
peu, et l’idée de cette courte attente m’était moins insupportable. Je
me sentais enfin libérée de mes dernières réticences et prête à goûter
avec Philippe à l’émotion encore inconnue de l’accouplement. Somme
toute, même si une certaine appréhension subsistait, l’envie de percer
les ultimes secrets de la sexualité fut la plus forte, et je me
retrouvai dès le lendemain, impatiente et pleine de vitalité, au flanc
de sa résidence.
□□□
Ayant une fois
de plus accédé à sa demeure par le sentier connu de nous seuls – sans
m’y égarer à présent ! – je dus frapper vigoureusement à la
porte-fenêtre du salon pour attirer l’attention de son occupant qui
somnolait sur le canapé, un magazine grand ouvert sur le visage.
Émergeant avec peine de son assoupissement, dissimulant difficilement un
bâillement derrière une paume, il chercha ses mules et vint me libérer
de mon enfermement extérieur.
À peine dans ses bras, il me serra
contre son corps encore alangui et me frotta amicalement le dos. Il ne
put réprimer un profond soupir, puis, sortant de sa léthargie, me
déclara :
— Je ne m’attendais pas à ce que tu viennes aujourd’hui ; je suis bienheureux de te voir.
Frappée de stupeur, je m’en étonnai. Il tenta une réponse maladroite :
— Je ne sais pas, disons que je pensais que tu allais attendre que le ciel redevienne plus limpide.
— Il ne fait pas mauvais, juste un peu de vent !
— Juste un peu de vent ? Ça souffle autant sur la Méditerranée, pour confondre brise et bourrasque ?
— Oui, il y a le mistral, et surtout la tramontane.
— Hum, c’est vrai ! Mais au moins ils ont le mérite de vous chasser les nuages, eux !
— C’est joli la Bretagne, même avec des nuages.
—
Tu as certainement raison, mais l’herbe est toujours plus verte dans le
pré du voisin, c’est bien connu. Bah, arrêtons d’ergoter sur la pluie
et le beau temps ; souhaites-tu prendre quelque chose : thé, café, jus
de fruit ?
— Pour une fois, je prendrais bien un café.
— À la bonne heure ! Suis-moi à la cantine, on le boira là-bas, si ça ne te dérange pas.
Je
le suivis donc dans sa cuisine, que je visitais pour la première fois.
Certes, j’avais pu l’admirer en partie, mais seulement depuis le salon,
et je ne m’attendais pas à une surprise sur son agencement. Comme pour
les autres pièces, le côté sobre et fonctionnel, dans un style
contemporain assez audacieux, était de mise. Tout y respirait la
netteté, depuis la clarté des murs jusqu’au moindre ustensile ; à se
demander si le lieu était réellement utilisé. Seule manquait la petite
touche de personnalisation qui aurait apporté une atmosphère moins
austère.
Le temps de me faire ces réflexions internes, Philippe
posa sur la table deux expressos fumants dont le puissant arôme
emplissait la pièce. Faisant coulisser une tablette qui recouvrait en
partie l’îlot central, il la transforma en un tournemain en console apte
à recevoir quatre personnes. Me désignant l’un des hauts tabourets
placés devant, il m’ordonna :
— Assieds-toi, ce sera plus confortable.
Je
me hissai sur le siège, de manière un peu gauche, car la manœuvre
n’était pas facilitée par l’étroitesse de ma jupette. Soufflant chacun
sur sa boisson chaude, nous nous regardions, sans entamer une
conversation. J’avais parfois quelques difficultés à soutenir son
regard, et c’est avec soulagement que j’entendis sa question :
— Alors, petite Justine, comment as-tu vécu notre dernière rencontre ?
Reposant
calmement ma tasse, je pris le temps de réfléchir à une réponse sensée,
mais je ne trouvai rien de mieux à prononcer qu’un banal :
— Bien !
—
Tu as réellement aimé ? Je parle bien entendu de cet « échange » d’un
genre un peu particulier que nous avons eu à la fin de notre relation !
Puis, prenant son petit air malicieux, il ajouta :
— Tu n’as pas eu trop de difficultés pour t’en défaire ?
Je
ne pus réprimer un sourire qui, face à son aspect goguenard, se
transforma aussitôt en une crise de fous rires difficile à contenir.
S’amusant de ma mine enjouée, voulant profiter de l’effet de relâchement
dû à sa farce, il s’approcha de moi, me caressa tendrement une joue et,
sans détour, me demanda :
— Tu n’aurais pas envie de recommencer ?
Mes
gloussements s’arrêtèrent sur le champ. En guise de réponse, je me
laissai glisser de mon tabouret et me blottis contre lui. Chancelante
sous un rythme cardiaque arythmique, je me cramponnai à sa taille.
Perdant l’emprise de ma pensée, fruit d’une vérité trop longuement
contenue, ma phrase fusa avec une sincérité convaincante :
— J’aimerais faire l’amour avec toi !
Un long silence, interminable, s’ensuivit…
Toujours
pelotonnée contre son ventre, j’entendis sa respiration se bloquer.
Avec une voix qui trahissait son ébranlement, il balbutia :
— Faire l’amour… avec moi… mais enfin… tu n’y penses pas sérieusement ?
Sur un ton plaintif, je le suppliai presque :
— Je veux découvrir cette expérience avec toi !
— Je veux… Je veux… Comprends-tu tout ce que ça implique ?
Non,
je ne comprenais pas vraiment « tout », mais seule mon envie du moment
l’emportait, faisant fi du reste. Devant mon manque de réponse, Philippe
s’inquiéta :
— Tu m’avais dit ne pas prendre un contraceptif. De mon côté, je n’ai pas de préservatif, je n’en ai jamais mis d’ailleurs…
— On peut le faire sans.
— On peut, on peut… tu en as de bonnes ! C’est quand même risqué, ma petite Justine.
— Tu as de l’expérience, toi, tu saurais le faire… enfin… pas tout…
—
Pas tout ? bougonna-t-il, les dents serrées. Tu veux dire sans aller
jusqu’à… Oh, et puis la barbe, tu es assez grande pour entendre les
vrais mots !
Je ne pus masquer ma cruelle déception. Je m’étais
fait une telle joie de découvrir cet acte encore mystérieux de la
copulation... Je doutais à présent de poursuivre avec lui mon
apprentissage de la sexualité. Puis, ébranlé par mes pupilles subitement
brouillées de larmes et qui semblaient l’implorer, il sembla amollir sa
position et me convia à m’asseoir sur le canapé.
S’installant à mon côté, magnanime, il m’enveloppa d’un bras secourable et tenta de me consoler.
—
Si je comprends bien – et je crois bien comprendre – Mademoiselle
voudrait connaître le grand frisson… mais sans toutefois prendre le
risque d’une pollinisation ? Mademoiselle a-t-elle vraiment bien
appréhendé les risques d’une union avec le sieur Philippe ? Ou
Mademoiselle porte en si forte estime son maître et néanmoins ami
qu’elle le pense suffisamment aguerri au jeu de la séduction ?
Cette
énumération de reproches aurait pu passer pour une vigoureuse
réprimande ou une vive désapprobation d’une forme d’inconscience si un
sourire de connivence ne s’était pas affiché sur le visage de l’homme
qui m’adressait cette admonestation. L’auteur de la pseudo-gronderie me
taquina gentiment le menton, comme il avait coutume de le faire, et
approcha sa bouche de mes lèvres ardentes. Le chaste baiser se
transforma en une vive embrassade.
Le souffle court, dans le
tumulte du duel de nos langues et du choc de nos dents, nos contacts se
firent virulents. Mon amant – car il faut bien appeler les choses par
leur nom ! – déboutonna ma chemisette, remonta ma brassière au-dessus
des seins qu’il se mit en joie de triturer, mordiller, suçoter…
Couchée
sur le divan, je me laissai déguster dans une vorace étreinte et me mis
à le cajoler à mon tour. Mes doigts osèrent s’immiscer sous son polo,
trouvant sous leurs caresses le torse velu aux muscles saillants contre
lequel j’avais déjà aimé me blottir.
Une main, impatiente de
retrouver la tendre chair de mon entrejambe, remonta le long de ma
cuisse. Philippe se laissa glisser contre mon ventre, releva ma jupe,
attrapa l’élastique de mon « micro-shorty » entre les dents et tenta de
m’en défaire. Le délicat vêtement résista bien mieux qu’il ne s’y
attendait à cette nouvelle gloutonnerie. Seule la naissance du repli de
mon sexe lui fut révélée.
Se relevant soudainement, il me prit
dans ses bras et me porta jusqu’à sa chambre pour me placer debout
devant sa couche. S’agenouillant entre mes cuisses, il fit tomber mon
cotillon sur les chevilles et fixa son regard sur la culotte minimaliste
qui cachait mal mon désir. Son index flatta le renflement de ma motte,
s’attardant à l’endroit où elle se divise en deux. Ce petit jeu dura
jusqu’à ce qu’il juge ma frêle parure totalement superflue et mette à nu
ce qui fait la différenciation de mon sexe.
Me basculant avec
précaution sur sa couche, il fit chavirer mon esprit vagabond qui se
projetait au-devant des délices à venir. Se traînant comme un rôdeur
entre mes gambettes écarquillées, il fouilla du nez et de la langue ma
fleur parfaitement éclose.
Il me butina longtemps… intensément…
adroitement… m’arrachant soupirs et cris au gré de ses célestes
câlineries. Il se releva, le museau luisant du miel volé à la ruche.
Impudiquement
étalée sur le lit, chemise ouverte et poitrine déballée, je lui permis
d’admirer l’objet de l’offrande. Il se dévêtit prestement, faisant
jaillir de son écrin le précieux joyau qu’il m’exposa avec la même
indécence, puis me rejoignit pour m’aider à me débarrasser des restes de
mon ridicule accoutrement. Il vint se coucher sur moi, m’englobant dans
sa douce chaleur, et aussitôt nos bouches insatiables fusionnèrent dans
un même élan. Je ressentis contre mon ventre les tressaillements de son
pénis qui se rapprocha peu à peu de mon ouverture, me transmettant ses
fébriles tremblements.
S’étant partiellement repu de mon nectar,
me jugeant suffisamment préparée pour l’ultime sacrifice, il braqua son
dard à l’entrée de ma virginité et entreprit un lent glissement dans
l’anfractuosité humide. Les yeux clos pour mieux goûter chaque seconde
de cet instant tant souhaité, je sentis la pointe de sa flèche se frayer
un passage dans l’étroit canal qui nous mènerait tous deux à l’extase.
Je
m’ouvris peu à peu sous les petits coups de boutoir qu’il me donnait
avec délicatesse. Malgré toute la maestria de sa gestuelle, l’organe ne
progressait guère entre mes lèvres distendues. Je m’arquai encore
davantage, présentant instinctivement mon orifice sous un angle plus
propice à la pénétration, ressentant l’avancée de l’aiguillon avec une
relative quiétude qui contrastait étrangement avec l’excitation du
moment.
Alors qu’une bonne partie de son sexe s’était déjà logée
dans ma fente, il le ressortit entièrement pour frotter l’extrémité
entièrement découverte de son pénis entre mes tendres muqueuses. Après
avoir agacé mon clitoris dégagé de sa gangue, il replongea sa verge dans
ma vulve bouillonnante. Ses coups de reins se firent plus pressants,
augmentant sa progression dans le couloir de mon intimité.
Un à-coup plus appuyé m’occasionna une sensation de brûlure, m’arrachant un petit cri.
— Je t’ai fait mal ? s’inquiéta mon pourfendeur.
— Hum… un peu… continue, haletai-je.
Mes
petits grognements de douleur furent bientôt étouffés par la langue de
Philippe qui s’aventura aussi plus loin entre mes lèvres horizontales.
Les mouvements de son bassin se firent plus amples, le phallus devint
plus cajoleur, sortant presque entièrement du fourreau et coulissant à
nouveau avec dextérité dans la gaine parfaitement lubrifiée.
J’étais
enfin accouplée à l’homme que je désirais tant. Un bien-être m’avait
envahi jusqu’au plus profond de mon ventre continuellement fouillé. Ses
gestes s’arrêtèrent ; il s’extirpa de ma vulve, me montrant sa tige à
l’extrémité rouge enduite de ma cyprine, et me demanda presque
timidement :
— Tu veux bien te mettre à quatre pattes ? Tu aimerais que l’on essaie la levrette ?
Bien
qu’ignorante de ce que « levrette » signifiait, je m’agenouillai en lui
tendant mes fesses pour qu’il me pourfende d’un coup bien ajusté.
Appuyant d’une main sur mes reins, il me força à me cambrer et son
organe frétillant se glissa dans l’ouverture offerte.
La novice
que j’étais appréciait d’être un simple jouet entre les mains d’un homme
exercé aux jeux de l’amour, et c’est avec une délectation toujours
accrue que je le laissais me manœuvrer à sa guise. Les clapotis de nos
sexes parfaitement emboîtés nous transportèrent au comble de
l’excitation.
Les poignets serrés sur la couverture du lit, je
dus me mordre les lèvres pour résister à la tentation de crier sous les
doux glissements humides de sa chair ferme sur la paroi de mon vagin. À
ce moment, me remémorant la fugace vision d’une jument montée par un
étalon lors d’une sortie à la campagne, je me sentis incroyablement
femelle et me délectai de cette saillie que je souhaitais interminable ;
j’aurais tant voulu être moi aussi débordante de la semence de mon mâle
!
Philippe s’arracha une nouvelle fois de mon ventre et, prenant
ma croupe à pleines mains, glissa son nez dans le sillon de mon
fondement. Sa langue vint lécher mon entrecuisse, furetant dans le
moindre recoin de mon ouverture ; ses lèvres embrassèrent mes fesses
avec une appétence qui me comblait.
Se glissant entre mes jambes, il me supplia :
— Pose ton chaton sur ma bouche, j’ai une folle envie de te le manger !
Le
laissant s’allonger confortablement entre mes cuisses écartées, je me
plaçai sur lui, lui présentant l’objet de son adoration pour une caresse
buccale qui me transporta vite aux abords de la jouissance. Encore sous
l’emprise de sa séance de papouilles bien ciblées, il se retira de sa
position pour se replacer contre mes fesses. Son sexe toujours aussi
raide se fraya un chemin dans ma vulve liquéfiée. La pénétration fut
plus rapide et plus profonde.
Soudainement mon corps tout entier
fut victime de spasmes sous ses balancements du bassin. Au paroxysme de
ma jouissance, je le sentis se retirer une nouvelle fois avec un bruit
d’aspiration. Nous nous écroulâmes sur le lit douillet, collés l’un à
l’autre, son pénis enduit de ma liqueur intime logé dans le sillon
transpirant de mes fesses.
Le souffle court, il me mâchouilla le lobe de l’oreille et me murmura :
— Alors, ma petite Justine, as-tu aimé sentir Philippe se glisser en toi ? Tu es presque une femme maintenant !
Alanguie
sous l’emprise de ma voluptueuse satisfaction, je n’eus pas assez de
force pour lui répondre distinctement, me contentant d’esquisser un
vague signe d’approbation accompagné d’une languissante expiration.
Enfin, un peu de lucidité me revint pour lui faire remarquer :
— Mais toi, tu… tu n’as pas eu de plaisir !
— Si… celui de te prendre, et c’était merveilleux, crois-moi !
Le
retour d’une certaine vigueur aidant, l’envie de le voir jouir à son
tour devint mon unique attrait et j’étais plus que jamais décidée à tout
connaître des délices de son sexe. Aussi je me risquai à lui soumettre
mon brûlant désir :
— Tu veux bien encore couler sur moi, comme…
Ma phrase s’étouffa au fil des mots pour s’éteindre, comme si mon accès de convoitise m’avait rendue aphone.
— Justine rime vraiment avec coquine ! Tu voudrais encore avoir tes petites fesses décorées ?
M’éclaircissant la voix, je lui confiai sans ambages :
— J’ai envie de voir…
— Voir ?
— Oui, j’ai envie de voir comment ça fait.
— Petite polissonne, tu veux vraiment voir ma… mon… « kiki » cracher sa semence ?
Les yeux pétillants de bonheur, j’acquiesçai pleinement en témoignant ma sincérité de vigoureux balancements de tête :
— Oui, j’aimerais voir comment ça fait… pour un homme… et tout avoir sur moi.
Bien
que la seconde partie de ma phrase fût exprimée sur un ton plus
craintif, il sembla abasourdi par tant de hardiesse et quelque peu
décontenancé devant mon insistance à recevoir sa jouissance. Puis,
semblant admettre que ma demande était naturelle pour une fille
cherchant à connaître les ravissements d’une sexualité pleinement
assumée, il s’enquit :
— Comment ça ? Tu voudrais que je me… me masturbe sur toi… ou plutôt le faire toi-même ?
Je n’avais nullement songé à cette dernière éventualité, mais elle était loin de me déplaire.
— Je ne sais pas si je saurais le faire !
— Je vais t’apprendre ; tu vas voir que c’est facile, et j’avoue que dans ta main ce sera plus agréable… pour nous deux !
Je
me laissai tenter par sa proposition qui, je l’avoue, m’excitait bien
plus que je n’osai le montrer. Enfin j’allais comprendre un peu mieux
cette étrange mécanique du sexe masculin, et admirer de près ce moment
privilégié et encore énigmatique de la jouissance d’un homme.
S’agenouillant
près de moi, Philippe me prit délicatement un poignet, guida ma main
frissonnante jusqu’à sa hampe orgueilleusement dressée que je saisis
maladroitement. Reprenant ma dextre qui manquait encore d’aisance dans
le maniement de l’aiguillon d’amour, il me fit ouvrir ma paume dans
laquelle il reposa sa verge et entreprit de me faire connaître les bons
gestes qui mènent le mâle à la suprême félicité.
M’asseyant face à
lui, en élève bien appliquée, je compris en accéléré la bonne manière
d’opérer, et c’est la gorge nouée par l’émotion que je disposais enfin
pleinement de l’objet de mes rêves les plus indécents. Les yeux rivés
sur la brûlante tige de chair, je m’émerveillais du spectacle de cette
peau si douce qui coulissait avec tant d’aisance, découvrant la tête
écarlate du gland distendu et son méat qui s’ouvrait sous la légère
pression de mes doigts.
— Caresse mes boules en même temps, me
demanda Philippe, positionnant ma main libre sur son scrotum qui se
balançait joyeusement au gré de mes enthousiastes manipulations.
Émerveillée,
je m’appliquais pleinement à ce plaisant délassement, massant et
pétrissant ses parties génitales avec une dextérité toute nouvelle. Le
contact direct de la peau soyeuse de son pénis turgescent entre mes
doigts alertes était savoureux et contrastait étrangement avec le
toucher plus granuleux de l’enveloppe de ses gonades.
Fascinée par ce
charmant spectacle, je ne me rendis pas immédiatement compte de l’effet
que procuraient mes attouchements sur ce corps masculin que je
manipulais avec une grande attention et qui fut soudainement pris
d’étranges spasmes.
— Ah ! Tu vas me faire jouir ! parvint à s’exclamer Philippe, tout en portant vivement son bassin vers l’avant.
Sa
verge embrasée, gonflée au point qu’elle semblait prête à éclater, eut
quelques contractions. Sentant la délivrance imminente, je pointai
l’embouchure de son pénis vers ma poitrine haletante et contemplai
bouche bée cette minuscule ouverture d’où jaillirait le fruit de la
jouissance qui viendrait me souiller.
Un premier jet, dont je
sentis le passage du contenu entre mes doigts qui l’enserraient, fusa
hors de la verge distendue et s’étala juste entre mes seins. Entièrement
à l’admiration de cette semence s’écoulant sur moi, je dus braquer un
peu trop haut le membre cracheur ; une seconde giclée, aussi abondante,
vint retomber sur mon front et une joue. Le chaud contact me procura une
indescriptible délectation.
Cet agrément me fit connaître une autre
satisfaction lorsqu’une goutte de ce liquide eut la bonne idée de perler
sur le bout de ma langue, me faisant ainsi goûter par inadvertance à la
liqueur séminale. La saveur suave ne me dissuada nullement de résister à
mon penchant : j’embouchai le bel organe et goûtai aux dernières
gouttes du divin breuvage.
La verge ramollissante toujours en
bouche, je me comportais en catin expérimentée et ne lâchais nullement
ma prise, bien que la source se fût tarie. Enserrant le membre qui ne
bandait plus entre mes lèvres obstinément affamées, je mignardai en
effleurant les bourses de mon donneur, espérant encore en extraire un
peu de cette liqueur de vie dont je venais juste de découvrir le sel.
S’évadant
de la volupté où l’avaient transporté mes sévices de débutante,
Philippe flatta mon ego en me confiant après une profonde inspiration :
— Oh, Justine ! Qu’est-ce que tu m’as fait là !
Ce
n’était pas une interrogation, mais bel et bien la vibrante approbation
de ma nouvelle dextérité. L’hommage me combla de fierté ; j’étais
doublement comblée : donner la jouissance à un homme et en apprécier le
piquant.
Rassasiés et exténués par l’exultation des sens, nous
recherchâmes plus de modération à la suite de cet impromptu débordement.
Philippe m’enlaça tendrement, chercha ma bouche pour y déposer ses
lèvres et me fit basculer avec lui sur le lit.
— Justine… tu viens de me faire connaître un pur moment de bonheur.
— Pour moi aussi c’était bien !
— Dommage que tu me quittes bientôt.
— Il ne me reste plus que trois jours, mais je peux revenir demain. Les jours suivants je ne le pourrai plus…
—
On se revoit demain alors ? Nous pourrions passer un peu plus de temps
ensemble… et emmène ton chien, il se plaît si bien ici !
— Je vais faire de mon mieux… j’aimerais également te revoir.
Ma
timidité naturelle avait disparue et, même si je n’osais pas encore
aborder ouvertement certains aspects de la sexualité, je n’éprouvais
plus cette sensation de malaise qui me contraignait auparavant.
Tendrement
enlacés, nous récupérâmes de nos élans de passion dans un
assoupissement partagé, ou « sieste crapuleuse » suivant un vocabulaire
plus adapté…
Auteure : Inanna
Lisez la suite
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire