mardi 22 mars 2016

Les célib'

Dans un immeuble gris et morne du deuxième arrondissement de Lyon, l'heure de sortie des bureaux était venue. Je regardais mes collègues quitter les lieux avec empressement. Ce n’était pas mon cas : je comptais rester ici encore une ou deux heures, non pas que le travail me passionnait, mais je n’avais pas grand-chose à faire dehors… « Encore une triste soirée à passer… » pensais-je. Du moins, jusqu’à ce qu’un de mes collègues s’invite abruptement dans mon bureau :

— Oh bordel, Jean, j’y crois pas ! Tu fais encore des heures sup’ ?
— Y a encore des gens qui veulent bosser, tu sais.
— Ouais, mais... ça fait quoi ? Trois mois que t’arrêtes pas, c’est pas sain de travailler comme ça, profite un peu des soirées de temps en temps ou tu deviendras aussi croulant que le chef.
— Ouais, mais… depuis que Véronique m’a largué, j’ai plus la niaque pour aller en club.
— Rhô ! Tu me feras pas croire que t’as pas envie de te faire une gonzesse...

— Pas l’énergie, je te dis. Il y a un mois, j’avais posté une annonce sur un site, mais quand j’ai rencontré la fille j’ai été super naze.
— T’es tombé sur une snob ! Persévère un peu et tu lécheras de la chatte fraîche avant la fin de la semaine.
— Mouais, enfin bon, pour l’instant je n’ai pas envie.
— Et t’as essayé le Célib’ ?
— Le Célib' ?
— Ouais, c’est un truc qui vient d’être mis en place en ville.
— C’est quoi ?
— Ben c’est comme le Vélib’, mais avec des meufs.
— Hein ?
— Bah ouais, tu prends ta carte et puis tu choisis la fille qui te plaît.
— C’est un bar à putes, quoi...
— Non ! Écoute, tu devrais aller voir par toi-même, tu comprendras mieux sur place. Pense à imprimer les conseils de Célib-pratique.com sur le net, c’est utile pour ceux qui ne connaissent pas.
— Mais… attends, tu me fais marcher…
— On parie ? Si j’ai raison, tu t’occupes du dossier Danuss à ma place.

J’allai sur Celib-pratique.com ; il y avait bien une page avec des conseils sur les stations « Célib’ » et des trucs à vérifier dans ce cas. C’était bizarre. Soit c’était une blague bien mise au point, soit… Mais c'est vrai que lorsque la mairie de Lyon avait installé le système du Vélib', rares étaient ceux qui avaient cru que cela aurait eu du succès. Et maintenant, toutes les grandes villes en disposent…
Le site indiquait une station Célib’ pas très loin de la gare de Perrache. J’allai rapidement voir le patron pour lui demander d’annuler mes heures sup’ du jour. Mon con de collègue m’avait quand même rendu sacrément curieux. Et puis j’avais bien envie de rencontrer une meuf chouette. En moins d’un quart d’heure, je m’étais barré de la boîte.

Je me rendis sur place en marchant d'un bon pas. J'arrivai devant un espace grillagé avec un panneau marqué « Célib’ » en gros ; cela devait mesurer une cinquantaine de mètres carrés. Des rangées de haies de bambou empêchaient de voir l’intérieur ; seule une petite guérite indiquait l’entrée. J’allai voir de quoi il retournait à la cabine. Un gardien d’à peine vingt ans s’y trouvait.
— Euh, c’est bien le Célib’ ici ?
— Bah ouais, c’est la station Célib’ Diderot, c’est marqué sur le panneau.
— J’ai besoin de quelque chose pour entrer ?
— Vous avez un abonnement aux transports, ou une carte bancaire ?
— Euh, oui...
— Alors vous n’avez qu’à la mettre dans une des bornes à côté des Célib’ et choisir la durée.
— OK, merci.

J’entrai dans l’enclos, et je sus alors que je devrais m’occuper du dossier Danuss. Mon collègue avait raison : une dizaine de femmes se tenaient devant moi. Elles étaient attachées à un poteau par des menottes mécaniques ; un bâillon leur recouvrait la bouche et des visières noires étaient placées sur leurs yeux. Elles ne pouvaient pas me voir, et ne pouvaient pas parler. On aurait dit une installation de bondage en plein jour.
Des caméras de vidéosurveillance étaient bien visibles tout de même. Je suppose que le gardien de la guérite devait voir ce qui se passait sur l’écran et pouvait appeler la police à tout moment si besoin était.

Je m’approchai de la première. Elle avait une vingtaine d’années, de beaux nichons, mais la tenue en jean et basket la desservait. Les jeunes de banlieue, je m’en méfie un peu… Ce qui ne m’empêcha pas de mater sans vergogne ses formes. Après tout, elle ne pouvait pas me voir.
Je ne sais pas si j’ai pris trop de temps ou si j’ai commis un impair, mais le gardien m’appela de sa guérite :

— Hé, Monsieur... Vous avez lu le règlement, au fait ?
— Euh, quel règlement ? demandai-je en me présentant devant lui.
— Là, dit-il en prenant une feuille sur le présentoir et me la tendant.
— Merci, je vais lire ça.

Je saisis la feuille et commençai à la lire :

Cher Lyonnais, après le Vélib’ et l’Autolib’, découvrez le nouveau service que la mairie met à votre disposition : le Célib’ ! Ce n’est rien de moins que six stations de Célib’ qui sont disponibles dans votre ville 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Les stations Célib’ sont constituées d’une borne et de points d’attache pour les Célib’.
La borne Célib’ vous permet de :

— Louer une Célib’.
— Recharger votre abonnement aux transports TCL à l'aide d'une carte bancaire.
— Se renseigner sur la disponibilité des Célib’ dans les stations voisines en temps réel.
— Bénéficier de bonus de temps lorsque la station est pleine et que certains points d'attache ne sont pas disponibles.
— Vérifier que vous n'avez plus de Célib’ en cours de location.
— Déclarer un problème en appelant le service client « Allo Célib' » depuis la borne.
— Vérifier votre temps de location pendant l’utilisation de votre Célib’.
— Éditer un reçu après avoir rendu votre Célib’.

Avertissement :

— Si certaines Célib’ vous demandent de l’argent, elles se mettent dans l’illégalité et vous devez le signaler sur la borne de votre station.
— Un bouton au niveau des mains des Célib’ est disponible à tout moment pour signaler des attouchements trop prononcés.

Venaient ensuite quelques explications sur les tarifs : visiblement, ces dames – enfin, ces Célib’ – étaient offertes à la location. Pour les possesseurs d'un abonnement TCL "City Pass" ou "Pass Partout", le premier quart d’heure était gratuit, puis les prix augmentaient d’un euro au quart d’heure passé. Ce n’était pas avec ça que la ville allait se désendetter…

Je jetai un rapide coup d’œil sur les Célib’ proposées dans la station, et – probablement à cause d’un atavisme masculin – mon regard se posa, puis s’attarda, sur celle avec la jupe la plus courte. Elle devait avoir entendu que quelqu’un était présent car elle n’hésita pas à bomber la poitrine et à se frotter contre la barre où elle était attachée. Son comportement avait beau être primitif, il était efficace. Aussi bien dressé que le chien de Pavlov, j’avais déjà sorti ma carte d'abonnement TCL en réaction à sa jolie chatte se frottant à une barre.

J’allais la libérer de ses entraves quand je pensai à vérifier les conseils que mon collègue m’avait enjoint d’imprimer. Je me rappelai en effet que le premier conseil parlait de jupe ultra-courte. Je lus le papier :

Si une des Célib’ a une jupe ne dépassant pas sa chatte, il est conseillé de soulever sa jupe et de tâter délicatement dessous pour éviter les mauvaises surprises.

Un travesti ? Vu sa poitrine, j’avais des doutes ; mais je me pliai au conseil et soulevai la jupe. Enfin, « soulever » est bien un grand mot, tant il manquait de tissu à saisir. Sa culotte ne laissait présager aucun organe mâle, mais par prudence je posai un doigt dessus.
Et j’aurais été peut-être moins dégoûté de sentir une bite plutôt que l’épais liquide sur lequel j’avais posé mon doigt. Le simple fait de presser la culotte fit tomber un filet de sperme de ses dessous. Je n’osai imaginer le nombre d’hommes l’ayant fourrée ces dernières heures pour qu’elle accumule une telle quantité de foutre dans sa chatte. En regardant mieux la barre où elle se frottait, je remarquai que la blancheur n’était pas due à la peinture originelle, mais aux émanations que la gent masculine avait déversées dans la jeune fille et que son frottement laissait retomber.

Je ne pensais pas trouver une vierge ou quoi que ce soit de ce genre par ici, mais il me fallait une fille un peu propre, quand même ! Je n'allais quand même pas tremper mon zgeg dans le dépotoir à foutre municipal !
Je me reculais pour reconsidérer les possibilités quand un mec se pointa. Il avait le type maghrébin et ne jeta qu’un coup d’œil expert avant de faire son choix. Il désigna du doigt une jeune fille sportive, mais assez chic, et me demanda :

— Dites, je sais que la règle, c’est d’attendre que le premier arrivé choisisse ; mais je suis pressé, et si celle-là ne vous intéresse pas, je me l’embarquerais bien...
— Prenez-la, je vous en prie. Je n’ai que l’embarras du choix, de toute façon.
— Merci, camarade !

Il se dirigea vers la jeune fille et enleva son bâillon :

— Hé, poupée, avec des potes on fête le permis d’un cousin. On a pas mal de tise et de chichon. Il nous manque juste de la chatte. T’es chaude ?

La femme ne mit pas longtemps à se décider :

— C'est loin ? Si vous vous bourrez la gueule, je veux pas être ramenée en voiture... Sinon, ma chatte ne demande qu’à se faire défoncer.
— T'inquiète pas pour ça : mon cousin habite à moins de deux cents mètres.
— Cool, alors.
— Ne te réjouis pas trop vite, cocotte : quand on te ramènera, tu pourras à peine marcher.
— Mon Dieu... je mouille déjà !

Le type passa sa carte "City Pass" dans la borne, et les menottes qui retenaient les poignets de la fille s’ouvrirent automatiquement. Puis, ses mains lui pelotant le cul, le mec la mena vers la sortie.

Je regardai les filles qui restaient. Une jeune beurette attira mon attention ; je ne m’étais encore jamais tapé de beurette. Je la matai avec un peu plus de concentration et remarquai qu’on avait glissé une feuille de papier dans la poche de son manteau. Serait-ce indiscret de jeter un coup d’œil dessus ? En temps normal, j’aurais dit oui ; mais là, le papier était tellement mis en évidence qu’il devait avoir été placé spécialement pour être lu par les clients. Et puis, personne ne le saurait. Je pris délicatement le papier et le dépliai. Dessus était inscrit :

ATTENTION : qualité de MERDE ! Elle ne prend pas dans le cul, et ne SUCE même pas !

Eh bien ! Au moins, les utilisateurs de Célib’ étaient prévenants. Je me rappelai alors qu’il y avait d’autres conseils sur la liste que j’avais imprimée ; il était peut-être temps de la lire avec attention. C’est ce que je m’apprêtais à faire quand on m’interrompit :

— Hé, tu la baises ?
— Pardon ?
— La meuf en minijupe, tu la baises ?

Je compris qu’il me parlait de la fille à la culotte pleine de foutre…

— Euh, non merci ; j'en prendrai sans doute une autre.
— Comme tu veux, mec.

Le type se dirigea vers la jeune fille en minijupe et utilisa sa carte sur la borne. À peine était-elle libre qu’elle retira son bâillon pour lui demander immédiatement :

— Je suis tellement chaude qu’il faut me baiser tout de suite, ou je vais exploser !
— Tu veux baiser ici ?
— Putain, fourre-moi immédiatement ! J’en ai trop besoin !

J’avais déjà vu des filles un peu salopes… mais celle-ci les battait toutes. On aurait dit une chienne en chaleur, et cela excita le mec à donf. Il plaqua la Célib’ contre la haie et lui retira sa culotte pour mettre son pénis à la place. L’entrée du membre viril dans le trou gonflé de la jeune fille fit déborder le sperme contenu dedans. Cela ne sembla pas gêner le type plus que ça ; il essayait de la défoncer dans une imitation sauvage de marteau-piqueur tout en lui pelotant les seins. La jeune fille poussait des cris de jouissance si forts que je me demandai si cela ne risquait pas d’attirer l’attention de passants, inconscients du lieu où ils se trouvaient. Le type dut se faire la même réflexion car il remit le bâillon sur la bouche de la fille. Visiblement si les menottes étaient l’équivalent de l’antivol pour les Vélib’, le bâillon était ce qui servait d’isolant sonore pour les centres de Célib’.
Pendant que le type continuait son bourrinage, j’en profitai pour terminer ma lecture des conseils de Célib-pratique.com que j’avais imprimés.

Trouvez la Célib’ qui vous convient :

— La méthode recommandée est de laisser des indications pour l’utilisateur suivant. Cependant, il est aussi possible que la Célib’ elle-même veuille indiquer ses intentions.

— Le plus simple est de mettre vos appréciations sur une feuille de papier aisément accessible pour le prochain utilisateur.

— Mais si vous n’avez pas de papier et de stylo, vous pouvez mettre quelques feuilles d’arbre, cailloux ou bâtons devant la Célib’. La notation est sur cinq et indique ceci :

  ▪ 0/5 : Refuse toute relation sexuelle.
  ▪ 1/5 : Peut se laisser embrasser ou peloter. Elle demandera sans doute un rendez-vous pour plus tard, si vous lui plaisez.
  ▪ 2/5 : Vous sucera probablement. Voire un peu plus si affinités.
  ▪ 3/5 : Vous allez passer du bon temps ; une chatte chaude en perspective.
  ▪ 4/5 : Elle bouffe de la queue au kilomètre ; espérons que vous avez des amis pour lui remplir tous ses trous.
  ▪ 5/5 : Nympho. Vous aurez de la chance de quitter la station sans qu’elle ne vous ait baisé à mort avant !

— Si une motte de terre est présente, cela signifie que le produit est sans doute défectueux : dents pourries, hygiène suspecte. À vos risques et périls.

— Si un petit trou a été creusé, il s’agit d'une lesbienne. Mesdames, celles-ci sont pour vous.

Autres conseils :

— Certaines Célib’ sont attachées quelque temps aux poteaux et hésitent à appuyer sur le bouton si elles ont besoin d’aller aux commodités. Il arrive qu’elles se pissent, voire se chient dessus. Alors reniflez un bon coup avant de choisir !

— Ramener toujours une Célib’ à une station, même si elle vous dit qu’elle habite à côté, sinon vous devrez verser l'argent pour la durée maximum de location. Si elle ne veut pas rentrer à une station, signalez-la à un gardien : ce sera elle qui paiera la location. Si elle veut vraiment partir, elle n’a qu’à appuyer sur le bouton au niveau des menottes pour que le gardien arrive et la libère.

Je finissais ma lecture en même temps que le baiseur surexcité finissait sa besogne en poussant un cri de jouissance. Il avait finalement dû trouver la chatte trop remplie à son goût car il déchargea dans son cul. Il remit la culotte de la fille, la laissant gorgée de plus de sperme plus qu’elle ne l’était avant… Je ne pensais pas de ma vie voir quelque chose ressemblant autant à une gourde gonflée de foutre. Le type finit par la rattacher à son poteau ; mais juste avant qu'il ne lui remette son bandeau, j’eus le temps de la voir me lancer un regard on ne peut plus expressif quant à son envie de se faire troncher à nouveau, mais je ne me laissai pas toucher par sa détresse sexuelle, et je regardai le sol pour trouver des bâtonnets ou des cailloux. Il y en avait cinq au niveau de la jeune fille servant de dépôt à foutre, confirmant son insatiabilité.

Je m’intéressai à celles ayant des "3" devant elles, ce qui signifierait une rencontre sympathique suivie d’une baise peinarde. Il n’y avait que deux candidates à ce titre : l’une était une vieille dame qui devrait sans doute attendre longtemps avant de se faire libérer par quelqu’un, et l’autre concernait une jeune fille d’à peine dix-huit ans. Elle était attirante, mais je ne préférais pas me risquer avec des filles peut-être encore mineures.

Au moment où j’allais me rabattre sur les "2" ou les "4", le gardien entra, suivi d’une femme qui, comment dire... En fait, il existe un mot qui remplace bien des descriptions : elle était ravissante. Une robe de soirée rouge mettait ses formes en valeur ; elle était fine et avait une démarche séduisante. Elle me regarda, et je ne sus pas comment interpréter son regard. Ce n’était pas un air de supplique comme l’autre, non ; c’étaient des yeux enivrants où l’on se perdait dedans.

Le gardien allait l’attacher au poteau, mais elle l’arrêta, réclamant un instant. Elle se pencha vers la haie, et je ne pus m’empêcher de regarder son postérieur. La forme de ses fesses était si bien retranscrite sur le tissu de sa robe que je me demandai si elle portait le moindre sous-vêtement. Se plaçant alors devant le poteau, elle me lança un regard assez vif et plaça une petite branche de bambou par terre. Mon cœur – et aussi mes parties plus intimes – se réveillèrent vigoureusement. Elle allait en poser d’autres, j’en étais sûr !
Mais non, elle se relevait déjà. Ma déception était évidente.

Alors que le gardien refermait les menottes sur elle, j’hésitai à la prendre ; mais elle me plaisait et je n’allais quand même pas rater l’occasion de sortir avec elle juste parce que je n’étais pas certain à cent pour cent de la baiser. Je sortis ma carte "Pass Partout", et j’allais la délier de sa barre quand je la vis ouvrir la main : deux autres branches tombèrent sur le sol… J’allais passer une bonne soirée !

Auteur : Victor

2 commentaires:

  1. Que d'imagination c'est une oeuvre d'anticipation.

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    1. effectivement, notre blog "érotique" ne s'interdit pas quelques "infidélités" au style principal.
      D'autres textes d'anticipation, de science-fiction sont cachés dans le blog... saurez-vous les trouver ?! ;)

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