mercredi 17 août 2016

Dix-sept heures trente (5)

Relire les chapitres 7 et 8

CHAPITRE 09:00


Le lendemain matin, j’ai mis quelques minutes pour réaliser où j’étais. Je ne reconnus pas tout de suite le lieu, puis mes souvenirs de la veille se firent de moins en moins brumeux. Tatiana était encore allongée à côté de moi. Je commençai à la caresser doucement en me félicitant d’avoir pu baiser une femme si bandante. J’avais hâte de recommencer. Le contact de mes mains sur ses seins la réveilla peu à peu. Elle commença d’abord à gémir légèrement, puis ouvrit finalement les yeux. Une fois bien réveillée, elle repoussa mes mains, se leva et enfila sa robe de la veille.

— Excuse-moi ; hier soir, j’étais bourrée. T’es pas vraiment mon type de mec, expliqua-t-elle sur un ton condescendant. Si tu pouvais donc sortir de ma chambre…

J’avais compris le message. C’était la version polie de « casse-toi d’ici, t’es trop moche pour moi ». Je descendis, et prêt à sortir de la maison je fus pris en embuscade par ses parents.
Ils me saluèrent et m’obligèrent presque à prendre le petit déjeuner chez eux. Ne voulant pas les vexer, j’acceptai de prendre un café. Ils m’en servirent un et lancèrent la discussion. Ils me posèrent un tas de questions sur mon boulot, mes loisirs, mes projets. Ils étaient très enthousiastes et semblaient boire toutes mes paroles. C’était assez déconcertant. C’est alors que je compris leurs attentes : comme ils savaient que j’avais passé la nuit avec leur fille, ils s’imaginaient peut-être qu’il s’agissait plus que d’un coup d’un soir. En tout cas, ils semblaient l’espérer vivement. Cela devait sembler formidable que le frère de leur belle-fille se retrouve avec leur fille.
C’est alors que Tatiana arriva dans la pièce. Elle eut l’air surpris de me voir encore ici. Sa mère la prit dans ses bras, l’embrassa sur le front et la fit s’asseoir à mes côtés. Tatiana était aussi décontenancée que moi.

— Alors, racontez-nous ! ordonna la mère sur un ton exalté.
— Raconter quoi ? demanda Tatiana perplexe.
— Et ben, c’est arrivé comment ? On vous a entendus cette nuit. Vous sembliez bien vous amuser.
— Maman ! se plaignit Tatiana, rouge de honte.
— Quoi ? Si tu ne voulais pas que tout le monde le sache, il fallait rester discrète, remarqua son père.
— C’est nous, fit soudain une nouvelle voix masculine.

Thierry et Charlotte firent leur apparition à leur tour dans la pièce. Ils venaient d’entrer il y a peu dans la maison. Charlotte eut la même expression que Tatiana quand elle s’aperçut de ma présence.

— Mais qu’est-ce que tu fais là ? demanda-t-elle sur un ton brusque.
— Ton frère et Tatiana ont passé la nuit ensemble, répondit sa belle-mère.
— Maman ! se plaignit encore Tatiana.
— Bah quoi ? C’est pourtant vrai.
— Oui, mais…
— Cela veut dire que vous êtes ensemble ? interrogea Charlotte.
— Oh, c’est cool, ça ! s’emporta Thierry avec joie. Ma sœur et mon beau-frère !
— Ils forment un couple charmant, n’est-ce pas ? enchaîna la mère.
— Mais non ! s’emporta Tatiana en coupant leur délire. Nous ne sommes pas ensemble. J’étais juste bourrée, bon sang.

Elle venait de jeter un froid dans la pièce. Ses parents s’excusèrent avec embarras et sortirent, visiblement déçus, suivis peu après par Charlotte et Thierry. Tatiana soupira et me mit un coup de coude dans les côtes.

— Mais qu’est-ce que t’es allé leur raconter, bon sang ?
— Aïe ! Mais je n’y suis pour rien. C’est eux qui se sont imaginé des choses. Je n’ai pas réalisé tout de suite ce qu’ils croyaient.

Ce jour-là, la fête continua. Après avoir pris une douche chez les parents de Thierry et Tatiana, nous nous retrouvâmes tous le midi de nouveau dans la salle des fêtes. L’ambiance était un peu plus posée. Beaucoup étaient encore fatigués des excès de la veille, et c’est donc tranquillement que le repas débuta.

Nous avions adopté les mêmes dispositions que la veille à table ; je me retrouvai donc une fois de plus à côté de Tatiana. Un malaise s’était installé à notre table. Personne ne voulait aborder le sujet, mais visiblement, la plupart y pensait. Même parmi les autres invités, la rumeur s’était répandue comme une trainée de poudre. J’avais plusieurs fois surpris une conversation traitant de ce fameux rebondissement des noces.

Bref, nous tentions de faire comme si rien ne s’était passé. Je dois admettre que cette stratégie s’est révélée plutôt efficace. Aidée par les verres qui se vidaient, l’ambiance se détendit peu à peu, et nous oubliâmes presque l’événement. Je ne sais plus comment, mais nous arrivâmes à parler d’Histoire. Comme c’est un sujet qui m’a toujours passionné, je me laissai emporter et abordai l’Histoire de la région, notamment la fameuse bataille de Méronze. Tatiana eut l’air impressionné par mes connaissances qui dépassaient de loin celles de son frère, et sembla s’intéresser aux détails. Nos échanges partirent ainsi sur de nouvelles bases et nous pûmes faire plus ample connaissance, et même commencer à sympathiser.

Elle s’absenta un moment pour se rendre aux toilettes, et à son retour elle me remit son string sans que les autres ne puissent voir. Elle se rassit comme si de rien n’était. « Mais merde ! À quoi joue-t-elle, à la fin ? » pensai-je. Était-elle encore bourrée ? Elle n’en avait pas l’air. Bien sûr, elle avait bu, mais pas au point de perdre le contrôle de ses actions. Un coup elle me faisait comprendre qu’elle n’aurait jamais couché avec moi sobre, et le coup d’après elle me chauffait en me refilant son unique sous-vêtement et en se rasseyant à mes côtés dans sa robe ultra-moulante qui lui cachait à peine le haut des cuisses.

Je ne pouvais me permettre de la toucher sans me faire remarquer par les autres invités ; et la salope le savait... Elle me faisait comprendre sa disponibilité sans que je ne puisse en profiter. Elle jouait avec mes nerfs et en riait. Afin de faire monter un peu plus la pression, elle s’amusait à laisser ses mains vagabonder sur ses cuisses pour les caresser et remonter légèrement le bas de sa robe. Elle croisait, décroisait et parfois laissait ses cuisses grandes ouvertes. Nul doute que si quelqu’un avait voulu jeter un coup d’œil sous la table, il n’aurait pas été déçu !

Il fallait donc que je respire un peu pour faire descendre la pression. Je me levai et me rendis à mon tour aux toilettes. À la sortie, elle m’attendait avec un sourire espiègle. Elle me poussa à l’intérieur, ferma la porte derrière nous et m’embrassa avec furie.

— Je croyais que je n’étais pas ton type d’homme, lui fis-je remarquer tout en commençant à la peloter.
— Je sais, mais il est parfois bon de changer. Et puis j’avais encore envie de baiser.
— Ravi que tu aies changé d’avis.

Je la plaquai sur le mur pour continuer mes attouchements. La fermeture Éclair dans son dos fut ouverte et la robe coulissa vers le bas, révélant sa beauté sans aucune entrave. Diable, qu’elle était vraiment bandante… Et bandée, ma queue l’était ! Je n’ai donc pas mis longtemps pour la libérer et pénétrer Tatiana debout dans les toilettes. Elle poussa un soupir de satisfaction tandis que je commençais à la besogner en malaxant ses gros seins.

— Oh oui, baise-moi fort, Zack.
— C’est mon intention.
— C’est à mes parents que ça va faire plaisir. Eux qui semblent déjà tant désireux de nous voir ensemble. Je ne sais pas pourquoi, mais il semble que tu leur as tapé dans l’œil.

Je n’avais pourtant rien fait pour. Cette remarque me fit sourire. Devais-je comprendre que l’intérêt que me portaient ses parents l’avait amenée à reconsidérer mon cas et à m’accorder une seconde chance ? En tous cas, je ne loupai encore une fois pas l’aubaine. Ce n’est pas tous les jours qu’on pouvait se taper une fille si sexy ! Je savourai donc ma chance en pistonnant cette garce avec vigueur et en lui dévorant la bouche.

— Donnons-leur ce qu’ils veulent, lança Tatiana entre deux râles.

Au fur et à mesure que nos ébats avançaient, l’intensité de ses râles augmentait, signifiant la montée de son plaisir. Une nouvelle fois elle ne se faisait pas discrète, et je compris alors un peu mieux le sens de sa dernière phrase. Elle se laissait aller à exprimer son bien-être et souhaitait être entendue. Ses parents nous voulaient ensemble : ils allaient nous entendre !

C’étaient maintenant clairement des cris qu’elle lâchait à chaque nouveau coup de boutoir. Chacun de la cinquantaine d’invités qu’il restait encore ce jour-là devait parfaitement avoir conscience de notre activité. Vraiment, Tatiana était une fille surprenante. Je ne connais pas d’autre femme qui se serait laissée aller à s’exhiber bruyamment aussi impudiquement. Je me laissai aller à apprécier la fraîcheur d’une femme qui vivait pleinement l’instant présent sans se laisser limiter par le monde extérieur et à admirer ce total laisser-aller.

On nous entendait ? Et alors ? Tout le monde allait savoir que je m’étais tapé ce canon ? Et alors ? J’en tirais plutôt une certaine fierté. Même si Tatiana affirmait que je n’étais pas son type d’homme, c’est avec moi – et moi seul – qu’elle avait couché ce week-end-là. Nous finîmes donc par partager nos cris de plaisir, puis notre jouissance.

Bien sûr, notre retour dans la salle ne passa pas inaperçu ; certains ont même applaudi, mais nous retournâmes à table comme si rien ne s’était passé. Thierry peinait à cacher un sourire ravi. Quant à Charlotte, bien que très douée pour camoufler ses émotions, je sentais que notre petite démonstration sonore ne l’avait pas du tout enchantée. J’avais l’espoir égoïste au fond de moi de l’avoir rendue jalouse, qu’elle ressentait le mal qui m’affligeait. Tatiana avait l’air, cette fois, d’assumer un peu plus notre coucherie. Elle ne me lâchait plus d’une semelle. Ce n’est que grâce à un slow que Charlotte réussit à m’arracher à ses griffes.

— Je sais ce que tu as essayé de faire, murmura ma sœur : tu tentes de me rendre jalouse.
— Et ça marche ? demandai-je sur un ton ironique.

Même si je souhaitais la rendre jalouse, ce n’était absolument pas dans ce but que j’avais couché avec Tatiana. Déjà, elle me plaisait, et ensuite je voulais surtout oublier un peu Charlotte plutôt que la rendre jalouse.

— Ne joue pas avec Tatiana, supplia ma sœur. Elle en a beaucoup bavé avec les garçons, tu sais. Ce n’est pas le moment de te servir d’elle. Ne sois pas un salaud de plus.
— Tss, c’est toi qui dis ça ? Dois-je te rappeler qui tu as baisé hier matin avant la cérémonie ? As-tu oublié qui tu as sucé pendant tout ce temps dans le dos de ton cher et tendre à qui tu es maintenant mariée ? Et tu me reproches aujourd’hui d’essayer de t’oublier en passant un peu de temps avec une autre ? Tu sais quoi, petite sœur ? Tu n’es qu’une égoïste hypocrite. Ne viens pas me faire croire que tu t’inquiètes pour les sentiments de ton amie quand tu ne fais que jouer avec ceux des autres. La seule chose qui t’inquiète, c’est que je puisse me détacher de toi.

Je n’avais pas crié. Tout avait été dit calmement, mais néanmoins avec une pointe de colère dans l’intonation. Je la plantai là, en plein milieu de la musique et sortis prendre l’air. Tatiana m’a rejoint peu après.

— Qu’est-ce qu’il s’est passé avec ta sœur ? Vous vous êtes disputés ou quoi ?
— Rien de grave, répondis-je vaguement.
— Tu sais quoi ? Et si on se cassait d’ici ? proposa-t-elle. Ce mariage commence vraiment à me foutre la nausée. Mon appart est à Méronze. Si tu veux, on peut finir le week-end là-bas. On embarque discrètement deux ou trois bouteilles de champagne et on y va.
— Ce n’est pas une mauvaise idée, lui dis-je en l’embrassant.

Et c’est ce que nous fîmes. Après avoir chargé le champagne dans la voiture, nous dîmes au revoir à tout le monde et débarrassâmes le plancher. Charlotte eut le temps de me jeter un dernier regard noir avant notre départ.

Cette nuit-là fut encore très chaude, avec Tatiana. Je ne la laissai qu’au matin pour me rendre au boulot. J’avais un message sur mon répondeur ; c’était Charlotte : « C’est moi… Euh, écoute, tu as peut-être raison pour ce que tu m’as dit. Je suis égoïste. Je n’avais aucun droit de me mêler de ta vie. Mais tu sais, c’est parce que je tiens vraiment à toi. Je t’aime, grand frère. Tu entends ? Alors oui, chaque jour j’ai peur de te perdre un peu plus. J’ai peur aussi de renoncer à toi… Et pourtant, je sais qu’il le faudrait. Ecoute, là je dois prendre mon avion pour le voyage de noces ; pourrait-on reparler de ça à notre retour ? Je t’appellerai. »

Ainsi, elle reconnaissait ses torts. Il fallait quand même un sacré courage. Dans un sens, j’avais été dur avec elle. Moi aussi d’une certaine façon j’étais égoïste. Moi aussi je la voulais rien que pour moi. Moi aussi je refusais de la laisser aller, bien qu’il le fallait. Bref, son voyage de noces allait être l’occasion de prendre du recul sur toute cette histoire et y réfléchir. Deux semaines de pause.

Quoi qu’il en soit, c’est avec l’esprit un peu plus apaisé que je démarrai cette nouvelle semaine. J’avais l’impression que l’on m’avait retiré un poids. Je fus même étonné de l’enthousiasme que je mettais à accomplir mes tâches au boulot. Ma sœur était loin de moi, et enfin je respirais. À ma grande surprise, cette pause m’était salutaire.

Dès le mardi, je reçu un SMS de Tatiana qui proposait de se voir. Nous fixâmes donc rendez-vous au cinéma le soir même. Je ne sais plus quel film nous allâmes voir. Ce dont je me souviens, c’est que le soir même il y avait une avant-première d’un quelconque blockbuster mais néanmoins très attendu qui avait vidé les salles projetant d’autres films, dont la nôtre. C’est ainsi que Tatiana profita de l’occasion pour m’offrir une première fellation. Elle était douée, même si sa technique ne valait pas celle de ma sœur. Il faut toutefois reconnaître qu’avec le nombre de fois que Charlotte m’avait sucé, elle me connaissait par cœur. Je repensai à cette histoire qu’elle m’avait contée, celle où elle avait surpris un jeune couple en pleine fellation dans ce cinéma, celle qui l’avait en partie tentée de faire l’expérience elle-même. Ce jour-là, c’était moi qui me faisais sucer. J’avais l’impression de boucler un cycle. Qui sait, peut-être que notre manège avait été repéré par quelqu’un à qui cela avait inspiré des jeux coquins ?

Quoi qu’il en soit, j’ai joui, et Tatiana avala tout. Nous finîmes la nuit une fois de plus chez elle, comme nous le fîmes quasiment tous les jours de cette double semaine. Mais voilà, je commençais à sentir une ombre s’approcher. Ma sœur serait bientôt de retour, et je savais qu’une conversation nous attendait. Un malaise grandissait en moi plus on approchait du vendredi du retour de Charlotte.


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CHAPITRE 10:00


C’est en pleine action que la bête se réveilla de son sommeil. J’avais mon sexe plongé dans le fondement de Tatiana. C’était la première fois que je prenais une femme par ce côté-là. C’était une première pour elle aussi. Elle n’avait jamais osé auparavant, mais ce soir-là, sans que l’on se concerte, nous en avions tous les deux eu envie, et c’était naturellement que nous nous étions essayés à la chose. À notre grande surprise, son cul avait accepté assez facilement mon engin, et nous en avons retiré tous les deux beaucoup de plaisir. J’avais commencé par y aller doucement, et quand j’ai vu que tout se passait bien, j’ai accéléré la cadence pour finir par lui défoncer le cul sous ses encouragements.
Ereinté par l’exercice et vidé par la jouissance, je m’affalai le long d’elle. Elle se blottit contre moi et m’embrassa tendrement.

— C’était fabuleux. Tu pourras à l’avenir me prendre par là autant que tu le voudras.

Je ne répondis pas, me contentant de passer une douce mais mélancolique main sur sa joue afin de souligner les lignes de son visage souriant.

— Quelque chose ne va pas ? s’inquiéta-t-elle.

Elle commençait à bien me connaître et avait remarqué mon air préoccupé et distant. Mon malaise dû au retour imminent de Charlotte venait d’envahir chaque cellule de mon corps.

— Je me dis que j’ai bien de la chance de t’avoir, la rassurai-je.
— Oh oui ! C’est dingue que l’on ait mis si longtemps pour se trouver alors que ta sœur et mon frère sortaient ensemble depuis tout ce temps.

Elle se blottit un peu plus contre moi. Ma main caressa ses longs cheveux d’or. Sa chaleur dissipa légèrement mon malaise, mais ce n’était pas suffisant pour que je me sente aussi libre que ces derniers jours. Je sus alors ce que je devais faire : affronter une dernière fois ma sœur et y renoncer pour de bon.

— Tu viens ce week-end ? demanda Tatiana.
— Non, j’ai certains trucs à régler.
— Oh, dommage. On se verra plus tard alors.

Si Charlotte rentrait le vendredi, elle me contacterait très probablement le week-end. Il fallait donc me tenir prêt pour son appel et rassembler tout mon courage en attendant. Renoncer définitivement à Charlotte, et quoi ensuite ? Je me voyais bien poursuivre ma route aux côtés de Tatiana que j’avais découverte très sensible et à qui je m’étais finalement attaché, et peut-être bien lui offrir le rêve que je savais sien : un mariage.

J’ai donc attendu le coup de fil tout le week-end, mais rien. Rien. RIEN ! Je n’ai pas quitté des yeux mon téléphone, mais il n’a pas sonné. « Pourrait-on reparler de ça à mon retour ? » Charlotte était revenue mais semblait avoir oublié sa promesse. Alors quoi ? Avait-elle réussi à tirer un trait sur moi et me snobait au lieu de se donner la peine de me prévenir ? Craignait-elle de m’affronter ? J’ai passé le week-end à tourner en rond dans mon appartement en attendant son coup de fil. La frustration est montée, la colère aussi. Elle m’ignorait, la garce ! Finalement le téléphone sonna, mais c’était Tatiana qui, par SMS, voulait savoir si je venais la voir lundi. Je lui répondis favorablement.

Le lundi fut une journée plutôt difficile. J’étais frustré de ne pas avoir fait le point avec Charlotte, et j’étais crevé à cause d’insomnies. Je n’avais qu’une hâte : d’être le soir pour me retrouver dans les bras de Tatiana, me détendre, et peut-être oublier Charlotte. J’empruntai donc la route menant chez Tatiana directement après le boulot. Je me garai et traversais la route juste en face de chez elle quand mon téléphone sonna. Mon cœur fit un bond, mes mains se mirent à trembler, et je décrochai.

— Allô, ouvris-je la conversation d’une voix fébrile.
— C’est moi… répondit une voix féminine que je craignais finalement d’entendre. Désolée pour le retard. Est-ce que tu peux venir ?
— Maintenant ?
— Oui, nous avons un peu de temps ; Thierry ne rentre pas avant dix-huit heures trente.

Cette fois, c’était bon ; Charlotte m’appelait, mais juste au moment où j’allais retrouver Tatiana. Me voilà devant un choix à faire : retrouver Tatiana comme je le lui avais promis, ou bien partir régler mes affaires avec Charlotte ? J’avais l’impression que c’était maintenant que je devais renoncer à elle, qu’après il serait trop tard.

— Zack, tu es toujours là ? s’inquiéta ma sœur de mon silence.

J’avais un choix à faire, maintenant et tout de suite.

— J’arrive ! déclarai-je avant de raccrocher.

Je regardai ma montre ; ça nous laissait environ une heure avant le retour de Thierry. Je remontai dans ma voiture et partis à vive allure chez Charlotte. Je frappai à sa porte, et sa voix me dit d’entrer, ce que je fis. J’eus la stupéfaction de la découvrir m’attendant nue. Je voulus ouvrir la bouche mais aucun son ne sortit, estomaqué par cette surprise. Elle s’avança lentement vers moi et posa doucement ses lèvres sur les miennes. Je ne réagis pas. Je ne la repoussai pas. C’était déjà trop tard : j’étais retombé en un instant dans ses filets. Mes mains se posèrent sur la douce peau de ses hanches que je commençai à caresser, et ma langue répondit à l’appel de la sienne pour un ballet sensuel. Nos corps se frottèrent l’un à l’autre.

Mon corps se mit à frémir. Une douce chaleur l’envahissait. J’avais échoué. Je n’avais pas réussi à lui résister. Dès que je l’avais vue, c’était trop tard. Comment diable avais-je imaginé pouvoir renoncer à elle ? C’était impossible ! Elle me hantait trop. Elle cognait dans ma tête et dans mon cœur. Elle résonnait dans toute mon âme. C’était impossible de lui échapper. J’étais condamné à errer près d’elle pour l’éternité. C’était ma malédiction.

Alors, il me fallait goûter une nouvelle fois à cette malédiction, même si au final cela ne m’apporterait rien de bon. Quel goût exquis elle avait, tout de même... Mes mains agrippèrent les cuisses de Charlotte tandis qu’elle s’accrochait à mon cou, et je la portai ainsi jusqu’au canapé où je la déposai. Elle me regarda de ses magnifiques yeux verts : un océan d’émeraudes où je me noierais mille fois. Je plongeai sur elle et l’embrassai sur la nuque, les seins, le ventre et le sexe. Je me délectais de sa source. Elle semblait ravie. Son corps n’était qu’agitation. Des petits cris légers venaient ponctuer les remous de son être. Sa main caressait mes cheveux, m’invitant à poursuivre les investigations de ma langue sur ses lèvres intimes et son clitoris. Elle coulait comme une fontaine.

— Prends-moi maintenant. Ça fait trop longtemps que j’attends.

Je ne me fis pas prier. Une fois déshabillé, je me positionnai au-dessus d’elle et je l’embrassai langoureusement, lui faisant partager sa saveur intime. Mon gland pénétra son antre. Il fut accueilli par une douce chaleur, si bienveillante, si merveilleuse.

Encore une fois je cédais à l’appel charnel de ma sœur. J’étais incapable de lui résister. J’avais son corps chaud le long du mien, et tous mes sens étaient en ébullition. J’avais sa douce peau sous mes doigts, et ce contact me faisait frémir. J’étais vaincu, incapable de me rebeller contre le destin amer – mais si délicieux – qui m’enchaînait toujours auprès de ma sœur. Je l’avais pénétrée. J’avais plongé dans cette prison en m’abandonnant à mon triste sort pour m’en délecter sans plus aucun remords. Si j’étais incapable de me défendre, autant arrêter de combattre, et jouir du plaisir du corps avec Charlotte. Je ne pouvais pas lui échapper : autant arrêter de fuir.

Mon malheur n’avait pas un goût si désagréable ! J’étais en elle, lui faisant l’amour délicatement, et l’orage grondait en moi. Nos yeux étaient braqués les uns dans les autres. Le regard de Charlotte était sensuel. Je voyais le plaisir animer les traits de son visage. Je lisais au coin de ses lèvres l’abandon dans lequel elle se livrait. Il n’y avait plus rien autour de nous. Plus rien n’importait, ni personne. Ni Thierry, ni Tatiana. Il n’y avait que nous deux, nos corps se frottant l’un à l’autre, partageant un si exceptionnel moment intime. Plus de sœur, plus de frère, plus d’inceste : juste deux êtres qui s’abandonnaient dans le plus pur plaisir charnel. Une union de deux corps. J’étais comme plongé dans un rêve parfait, redoutant de me réveiller et de retourner à la dure réalité, celle où notre union était impossible, celle où je me sentais pourtant si seul loin de ma sœur. Je planais, je volais au-dessus des gratte-ciels. Je me sentais si fort, si puissant, en harmonie avec le monde, et je jouis.

— Oh oui, jouis, mon frère adoré. Déverse-toi en moi.

Je redescendis alors sur Terre. La chute fut brusque. Tout me retomba sur les épaules. Ma culpabilité de faire du mal à Thierry, même s’il ignorait tout, ma culpabilité d’avoir laissé Tatiana en plan sans la prévenir, et aussi ma culpabilité de céder à nouveau à l’inceste que j’avais pourtant juré de chasser. Mon cœur me serra et je repoussai Charlotte.
Elle me regarda en souriant. Je ne pouvais pas lui en vouloir : c’était moi qui avais été trop faible. Son sourire d’ange allégea un peu ma peine, et je me laissai aller à une douce caresse descendant le long de son corps.

— Eh bien, quelle aventure ! J’espère que tu te protèges encore avec Thierry, plaisantai-je pour me changer les idées. Ce serait con d’avoir un enfant maintenant.

Je ne la vis pas rire ou même sourire à ma plaisanterie. Non, elle avait au contraire le regard gêné ; je compris.

— Non, pas ça quand même ! m’inquiétai-je.
— Avec Thierry, on souhaite avoir un enfant, confirma-t-elle.
— Mais, putain, tu aurais dû me le dire avant. On aurait utilisé un préservatif. Imagine si c’est moi qui te mets enceinte.
— Oui, et alors ?
— Et alors ? répétai-je, énervé. Déjà, tu es mariée et tu veux risquer de porter l’enfant d’un autre ?
— Je veux mettre toutes les chances de mon côté pour avoir un enfant.
— Et puis, je suis ton frère, merde ! L’enfant serait consanguin, c’est très risqué.
— Je suis sûre que les risques sont bien moins importants que ce que l’on affirme. Ce sont les gens qui racontent n’importe quoi pour se rassurer, qui sont prêts à cracher sur tout ce qui pose problème à leurs beaux principes et à leur jolie morale étriquée. Ce sont les mêmes qui nous condamneraient s’ils savaient ce que l’on vit et partage ensemble. Si je les avais écoutés, jamais je n’aurais pu t’offrir du plaisir. Qu’est-ce qu’ils peuvent bien comprendre aux liens qui nous unissent ? Qu’est-ce qu’ils savent de notre amour ? Comment un enfant né de notre amour pourrait-il être atteint ? Et même si c’était le cas, rien ne m’empêchera de l’aimer.
— Tu es folle ! lançai-je, paniqué, tout en me rhabillant. Je suis désolé, mais si tu veux un enfant, il ne faudra pas compter sur moi.
— Oh, Zack, attends, ne t’en va pas ! Ne me laisse pas.
— Ton mari va arriver bientôt.
— Non, s’il te plaît... Je suis désolée. J’ai vraiment besoin d’un enfant. Tu reviendras, dis ? Tu reviendras ?

Ma sœur était folle. Je n’en croyais pas mes oreilles. Comment pouvait-elle accepter de se laisser aller à ce point ? Avait-elle perdu la tête ? Pour la première fois de ma vie, Charlotte m’horrifiait. Qu’avais-je fait ? Quel con j’avais été de lui céder une nouvelle fois. Si seulement j’avais su... Un enfant ? Vraiment ? Bien sûr que je désirais des enfants, mais avec ma sœur c’était impossible, inimaginable. Ce n’était pas qu’une histoire de consanguinité, c’était tout simplement impensable. Charlotte avait très bien vu qu’elle m’avait choqué. Elle s’approcha pour me serrer dans ses bras, pour que j’abandonne une fois de plus, mais ce coup-ci elle était allée trop loin. Je la repoussai violemment et partis sans dire un mot de plus. Je m’enfuis comme un voleur. J’entendais encore ses pleurs et ses cris résonner tandis que je refermais sa porte.

Je rentrai chez moi à fond. Je roulais sans vraiment faire attention à la route. J’étais encore sous le choc. Je fus très imprudent ce jour-là, perdu dans mes pensées. J’arrivai fort heureusement chez moi sans encombre. Je me jetai sur mon lit, la tête pleine de pensées chaotiques. Charlotte était folle. Et moi j’avais été fou de l’avoir rejointe. Et puis, j’avais été con d’avoir posé un lapin à Tatiana sans même avoir pris la peine de la prévenir. Mais quand même, j’avais passé un excellent moment avec Charlotte.

Il y a longtemps que nous n’avions pas été si en phase l’un avec l’autre. Pourquoi fallait-il toujours que quelque chose vienne compliquer notre relation ? Je me surpris à imaginer Charlotte en maman, puis je m’imaginai moi-même en père. Non ! De toute façon, même si ma sœur tombait enceinte de moi, ce n’est pas moi qui élèverais l’enfant, mais Thierry. Si je voulais vraiment un enfant, c’est vers Tatiana que je devais me tourner, mais je devais d’abord lui faire des excuses. Il ne me restait plus qu’à savoir ce que je voulais exactement. Il est difficile parfois de se poser cette simple question : « Qu’est-ce que je veux vraiment ? » Surtout quand la réponse nous effraie. Un enfant ? Non, en fin de compte je n’en désirais pas vraiment. Tout du moins pas tout de suite. Je savais en tout cas ce que je devais faire : prendre mon téléphone et appeler Tatiana afin de m’excuser de lui avoir posée un lapin, et recoller la situation tant que je le pouvais.

Après quelques minutes d’hésitation, je m’emparai du téléphone et composai un numéro. La sonnerie retentit. Mon cœur battait la chamade. Puis, enfin, une voix féminine se fit entendre :

— Allô ?
— C’est Zack…
— Oui ?
— Je… je suis désolé pour tout à l’heure… Je crois que ma réaction était excessive.
— Non, ne t’inquiète pas, frangin. Je comprends. C’est ma faute aussi… J’aurais dû t’en parler avant. On se voit demain pour en reparler plus en détails, même heure ?
— OK. À demain, Charlotte.

Et voilà ! J’avais fait mon choix. Je n’en étais pas fier, mais j’en avais marre de me mentir. C’est Charlotte que je voulais, et personne d’autre. Cela avait toujours été elle. Et si je devais prendre le risque de lui faire un enfant pour l’avoir, alors je le ferais, même si je savais que c’était une incroyable connerie. Au diable les bonnes intentions ! Au diable la morale ! Rien ne se mettrait entre moi et ma sœur.

Et c’est ainsi que commença une nouvelle étape dans ma relation avec Charlotte. Je la retrouvais chaque soir avant que son mari ne rentre du boulot, et je lui faisais passionnément l’amour. Je le fis dans toutes les pièces de la maison et dans toutes les positions. Ce fut une période très chaude. Je ne manquais aucun de nos rendez-vous du soir. J’arrivais pile à l’heure, et après quelques baisers langoureux et de douces paroles échangées, nous étions nus, prêts à nous aimer.

Quant à Tatiana, j’ai honte, mais j’ai ignoré ses appels et ses SMS pendant plusieurs jours. Ce n’est que plus d’une semaine après que je pris le courage de l’appeler pour lui dire que c’était fini entre nous. Elle ne fut pas surprise, mais néanmoins très perturbée. Elle disait ne pas comprendre ce qu’elle avait bien pu faire de mal. Je la rassurai comme je pus en tentant de lui expliquer que cela venait de moi, qu’elle n’avait rien à voir avec ça, et qu’elle était une femme merveilleuse. Je ne sus pas trop quoi lui dire de plus avant de raccrocher.

Auteur : Nathan Kari

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