CHAPITRE ONZE : Las Vegas
Jason m’a aidée à préparer quelques 
légumes, oignons, poivron rouge et vert plus une petite courgette ; 
pendant que je faisais revenir le tout dans une sauteuse il a téléphoné à
 Callie.
— Bonjour, j’ai quelque chose d’important à t’annoncer ; de 
très important. Notre mariage est prévu le samedi 1er février à Vegas. 
Tu es invitée.
— Mais… Je ne savais pas que c’était urgent à ce point… Elle est si pressée de te mettre le grappin dessus ? 
— Mais de quoi tu parles, là ? Callie, nous nous aimons…
—
 Oui, tu l’aimes, mais quand elle est revenue de New-York elle a choisi 
entre toi et son amie. Elle a préféré s’occuper des affaires de son amie
 que de toi, tu te rends compte ? Une femme aimante t’aurait choisi, toi
 !
— Callie, arrête, s’il te plaît. Ne dis pas des horreurs. Tu es ma
 seule famille et je voudrais que tu sois à nos côtés, comme tu l’as 
toujours été.
— Jason, je serai là, pour toi. Mais elle m’a beaucoup déçue, je ne te le cache pas.
Quand
 Jason a coupé la communication, je devais être blafarde. Il s’est mordu
 la lèvre en venant vers moi pour me serrer contre lui.
— Je suis
 désolé, ma puce. Elle se calmera, mais elle m’a déjà tenu ce genre de 
raisonnement quand tu étais à l’hôpital. J’ai eu beau lui dire que je te
 comprenais et que j’admirais ce que tu avais fait…
— Je ne sais pas ;
 j’ai peut-être agi égoïstement en prenant la décision d’aider Cléa, 
mais je ne le regrette pas. Elle m’avait sauvé la vie, tu sais.
— Tu 
n’as rien à regretter, crois-moi. Tu as fait ce que tu croyais juste et 
il n’y a pas beaucoup d’hommes qui auraient eu assez de couilles pour 
agir come tu l’as fait, ma ninja adorée. Que tu en sois sortie vivante, 
j’en rends grâce à Dieu à chaque instant. Alors laissons Callie le 
comprendre toute seule. Tu fais cuire quoi, là ?
— Des nouilles 
chinoises sautées aux légumes. Dommage, tu n’as pas de coriandre 
fraîche. Mais j’ai trouvé ail, cannelle, gingembre et sauce soja, du 
poivre noir et des graines de coriandre et de cardamome. Je te préviens,
 je ne supporte pas quand c’est trop épicé alors je laisse cette sauce 
de piment à côté. Tu en mettras dans ton assiette si tu veux.
— Petite nature !
A
 compter de là, les jours ont défilé sans que j’aie une minute à moi. 
Entre mes séances de rééducation, le choix d’une robe de mariée, la 
remise sur rail de la Fondation et la création de la nouvelle société de
 Jason à Miami, nous n’avions pas le temps de souffler.
Pour la 
Fondation, nous avons décidé de nommer Alice directrice ; elle avait 
largement les compétences nécessaires et elle était ravie d’œuvrer dans 
la découverte et la promotion de jeunes issus de milieux défavorisés.
Après
 la mort de Thomas, Jason avait vendu la société basée dans la Silicone 
Valley ; il commençait à monter une nouvelle structure de service et 
d’hébergement de données informatiques, et embauchait de jeunes 
informaticiens pour la faire tourner. 
Je lui en ai même trouvé 
un, passé par la Fondation, dont j’avais suivi le dossier brièvement 
deux ans plus tôt. Steve m’avait marquée car il était plus âgé que les 
candidats habituels. Issu des quartiers pauvres de sud-Miami, d’origine 
mexicaine, il avait un temps été incarcéré par le FBI pour avoir piraté 
la NASA et d’autres organismes institutionnels. Convaincu de n’être 
qu’un Grey Hat, un hacker sans intention malveillante, il avait échappé à
 une lourde peine.
Dans l’océan de bonheur où je nageais, une 
goutte de tristesse : ma relation avec Callie s’était détériorée, à ma 
grande peine. Oh, elle m’embrassait, se montrait courtoise et ne 
manifestait aucun reproche. Mais l’affection que j’avais cru trouver 
auprès d’elle quand je l’avais vue pour la première fois, lors d’une 
soirée dans un casino de Miami, ou plus tard à San Francisco avait 
manifestement disparu.
Je me disais qu’avec le temps, elle 
comprendrait que mon amour pour Jason était sincère et profond, mais en 
attendant je m’occupais de notre séjour à Vegas,  avec Anita et Alice 
comme consultantes éclairées.
J’ai eu le plaisir de revoir 
Ronnie, ma jolie esthéticienne ; à ma grande surprise, elle était 
enceinte jusqu’aux yeux. Elle, la lesbienne pur sucre ! Elle rayonnait 
de bonheur à deux mois de l’accouchement, mais n’a pas voulu me dire qui
 était le père. Anita, sous le sceau du secret, m’a confié que c’était 
un chippendale latino aux yeux de braise qu’elle fréquentait 
épisodiquement depuis plus d’un an.
Nous avons pris l’avion le 
jeudi en tout début d’après-midi ; cinq heures de vol sans escale en 
première classe à boire du champagne. Nous n’étions que cinq, Callie 
devant nous rejoindre le lendemain soir seulement. Jason avait réservé 
une limousine qui nous a conduit dans notre hôtel, un minuscule 
établissement luxueux de six suites un peu à l’écart du Strip, sur 
Flamingo. Nous en avions trois pour nous, soit la moitié de l’hôtel !
Las
 Vegas. Une bulle de rêve américain au milieu d’un désert aride, toute 
la folie de l’homme et la démesure du dollar tout-puissant concentrées 
dans cette ville bâtie au milieu de nulle part. Nous n’étions pas là 
pour philosopher mais pour nous éclater ; entouré de ses quatre 
Charlie’s Angels (ben oui, nous étions une de plus, mais aussi belles et déjantées que les vraies), Jason avait fière allure dans son costume d’alpage.
Il
 faut dire que Las Vegas, en janvier, ce n’est pas Miami ; en plus il y 
avait un petit vent frais qui jouait avec nous. Nous portions toutes la 
même robe noire sexy en diable, ultra courte et décolletée dans le dos 
seulement, choisie par Alice et moi. Les jambes gainées de bas noirs 
dont le haut était clairement visible sur nos cuisses, chaussées 
d’escarpins aux talons démesurés, nous arrivions en limo devant le tapis
 rouge des casinos les plus chics. Jason nous escortait à l’intérieur où
 des coupes de champagne et des boites de jetons nous étaient remises. 
Après une demi-heure, perdantes ou gagnantes (bon, surtout perdantes), 
nous repartions en riant et en dansant vers un autre lieu de perdition.
Je
 ne me rappelle plus trop de la fin de la soirée, mais il me semble que 
Jason, Anita et Cléa nous ont ramenées et déshabillées, Alice et moi. Le
 vendredi, j’ai émergé vers 11 heures avec une migraine épouvantable. 
Bon
 sang, tu n’as bu que du champagne, Steph... Ça ne fait pas mal, le 
champagne, c’est bien connu ! Bien sûr, au Bellagio, tu as bu un 
cocktail à la cerise divinement bon ; et au Mandalay, celui aux agrumes 
aussi, une tuerie ; et au Venetian... Merde, tu as fait des mélanges 
d’enfer... C’est pas grave, tu te maries demain aprèm...
Jason
 m’a fait avaler deux comprimés suivis d’une longue douche ; après je me
 suis sentie assez bien pour rejoindre mes copines. Effectivement, Alice
 avait petite mine, mais nous avons éclaté de rire en nous voyant ; je 
ne devais pas être bien mieux qu’elle donc.
— Les filles, finis les mélanges, je ne picole plus jusqu’à mon mariage ; après on verra.
—
 Bravo, ça c’est de la résolution, Steph. Je vais faire comme toi ; 
enfin, jusqu’à TON mariage, bien sûr, pas le mien, répondit Alice.
— Tu ne tiens pas l’alcool, Alice ; comme Steph d’ailleurs. Ce soir on vous met à la limonade fraîche !
C’est
 vrai que nous avons été calmes le midi ; après le repas, Jason a 
insisté pour me mettre au lit une petite heure, ceci pour que « je me repose
 ». Ouais ! Il avait des arrière-pensées repérables à cent mètres, ce 
qui n’était pas pour me déplaire non plus. Callie devait arriver à 16 
heures, nous devions la rejoindre au Caesar’s, donc nous avions 
largement le temps de nous « reposer ». 
Les yeux de mon fiancé 
brûlaient mes fesses à travers mon jean comme je montais l’escalier 
devant lui – nous étions au premier, alors l’ascenseur… - . Il m’a 
enlacée dès le seuil franchi et m’a entraînée à sa suite sur la petite 
terrasse. Juste devant nous, la piscine, et ensuite le désert rouge.
— Alors, comment tu trouves cet hôtel ? 
— Quand tu me tiens dans tes bras, je suis bien n’importe où. Cet hôtel est par-fait !
— Tu es si fatiguée ?
— Tout dépend de ce que tu me proposes en échange d’une bonne sieste. Je suis ouverte à toute proposition. Très ouverte même.
— Je n’en attendais pas moins de ma petite. Je suis raide dingue de toi.
— Dingue, je ne sais pas trop ; mais raide, avec ce que je sens dans mon dos…
— C’est mon étui à jetons de casinos, obsédée !
— Alors là, ce sont toutes mes illusions qui s’envolent ; j’espérais que tu me proposerais un petit tour en Pacer…
— Tu te sens assez en forme ?
— Eh, je t’ai parlé d’un « petit » tour en Pacer…
— Alors déshabille-toi, tout de suite…
Il
 s’était écarté et m’évaluait d’un œil critique. Je n’allais pas le 
décevoir ; après avoir vérifié que personne ne nous épiait, j’ai enlevé 
pull en mohair et caraco d’un seul mouvement puis fait glisser jean et 
culotte ensemble sur mes jambes. Me restait seulement mon soutien-gorge 
noir à balconnets et je me suis tournée pour présenter mon dos à Jason.
— Maître, voulez-vous bien m’aider, s’il vous plaît ? 
— Tu me fais travailler, petite chienne ?
— Oui, Maître ; vous avez besoin de faire un peu d’exercice, je pense.
— Ne bouge plus, sauf si tu as froid…
— C’est vrai qu’il fait un peu frais ici, mais je suis brûlante de partout pour vous.
— Parfait alors ; je compte jouer un peu au golf maintenant ; j’ai trouvé un charmant parcours de trois trous...
— Maître, comptez-vous les pratiquer tous ?
— Et comment ! Plusieurs fois même, si je le peux.
—
 Alors je vous aiderai de mon mieux ; mais ne vous inquiétez pas, ce 
parcours vous est entièrement réservé pour le temps que vous souhaitez.
— Petite peste, je l’espère bien !
Il
 me prit dans l’étreinte de ses bras pour m’embrasser profondément, sans
 fougue mais avec détermination ; délicieusement collée contre son corps
 musculeux, je sentais sa virilité appuyer contre mon ventre, si raide 
qu’elle devait en être douloureuse.
— Ma chérie, j’espère ne 
jamais plus te décevoir et former avec toi un couple sans histoires et 
heureux. Je suis comblé de t’avoir contre moi.
— Plus de Pacer ? 
Dommage... Je suis sceptique sur le côté couple sans histoires, avec 
tout ce par quoi nous sommes passés. Pour le reste, nous verrons ; tu ne
 pourrais pas enlever la boite de jetons ? Elle me gêne un peu...
— Petite peste ! Je l’ai posée sur mon chevet ; tu dois confondre avec autre chose.
— Je vais voir ça. Peut-être un étui à cigares, tu sais, les gros machins puants que fument les rupins dans ton genre.
Je
 me suis coulée à genoux et j’ai eu l’impression que Jason me lâchait à 
regret. J’ai enlevé entièrement la ceinture brune des passants du 
pantalon et l’ai tendue à son propriétaire en affichant un air innocent.
—
 Tiens, si tu as envie de reprendre la Pacer, ça pourrait te servir... 
Et non, ce n’est pas un étui à cigares. Dans ce cas, je veux bien 
apprendre à fumer, moi.
J’ai donné un coup de langue sur le méat 
luisant et Jason a frémi de plaisir. Levant les yeux, j’ai rencontré son
 regard comblé, adorateur. Une onde de chaleur a parcouru mes reins 
tellement je me suis sentie désirée. J’ai léché la lourde colonne, l’ai 
caressée avant de gober les testicules l’un après l’autre ; puis j’ai 
avalé la verge jusqu’au fond, jusqu’à ce que mes lèvres encerclent la 
base, le nez butant contre le ventre dur.
Une main a empoigné ma 
nuque, m’interdisant tout retrait ; dès lors j’ai laissé Jason me guider
 et user de ma bouche comme il l’entendait. Je me contentais de lui 
fournir l’étui soyeux et chaud dans lequel il faisait coulisser sa verge
 en mouvements lents et profonds. Je résistai à l’envie de me caresser 
mais il m’y encouragea d’une voix rendue rauque par l’intensité de son 
désir.
— Vas-y, tu en meurs d’envie. Pince tes mamelons, fais-les
 rouler et grossir encore, mais occupe-toi aussi de ton bouton. Je veux 
que tu jouisses en même temps que moi, quand j’emplirai ta gorge et que 
tu me boiras… Viens avec moi, Steph. Avale-moi encore, bien à fond…
J’avais
 glissé deux doigts recourbés dans mon vagin et je massais la zone la 
plus sensible ; je ruisselais dans ma paume et me trémoussais, 
n’attendant que le feu vert de Jason.
— Oui, avale tout, ma puce… Oh oui…
Il
 gicla de longues rasades de semence que j’ai bues, manquant m’étrangler
 car un orgasme puissant m’a traversée et tétanisée. Reprenant mes 
esprits, j’ai léché goulûment les dernières traces de sperme sur la 
hampe qui perdait à peine de vigueur. Puis je me suis dressée pour 
embrasser mon homme et me coller contre lui.
— Je ne connais pas trop le golf, mais je dirais que tu as fait un birdy au premier trou.
—
 Maintenant, je ne sais comment tu calcules mais je compte prendre mon 
temps pour les trous suivants. J’espère faire au moins un eagle.
— Tu es présomptueux, dis donc ; mais ça me va, je suis toujours partante avec toi. Avec, ou sans la Pacer ?
— Comme tu veux ; tu as envie ?
— J’ai envie de toi. Tendrement ou non. Je te laisse le choix des armes.
— Alors, tendrement aujourd’hui. En plus, Callie arrive bientôt et nous n’avons pas le temps de partir dans des délires.
— C’est vrai. Pas de tour en Pacer, mais retour au parcours de golf, donc.
Apaisés
 et d’humeur badine, nous avons fait l’amour avec une retenue immense, 
chacun guettant dans les yeux de l’autre la montée du plaisir, souriant,
 encourageant et cajolant ; les grosses mains de Jason couraient sans 
cesse sur ma peau, me prodiguant des caresses sans fin alors que son 
rostre impérieux labourait mes orifices inondés de sève.
Je l’ai 
attendu, résistant à la montée de la jouissance. Et quand il a explosé, 
planté bien à fond dans mon anus distendu, j’ai ouvert les vannes et 
décollé dans un orgasme dévastateur qui m’a coupée un instant de la 
réalité. Quand j’ai ouvert les yeux, encore dans la ouate de la 
redescente sur terre, Jason me surplombait. Sa virilité emplissait 
encore mes reins, un peu moins raide qu’auparavant. Son regard était 
empreint d’un savant mélange d’ironie et d’admiration.
— Eh bien ! Tu m’a griffé, une vraie tigresse. Tu es magnifique quand tu jouis, mais là tu as atteint un sommet.
— Je suis désolée, chéri. Je t’ai fait mal ? Ne dis rien ; en fait je ne suis pas du tout désolée. C’était génial.
—
 Oui ; j’adore quand tu te donnes tellement ; on dirait que plus rien 
n’existe pour toi que notre plaisir. Et je suis comblé de savoir que 
c’est moi qui te conduis à cet extase qui te consume, que c’est moi que 
tu aimes.
— Merci, Jason. Pour te remercier, je vais m’occuper de toi
 sous la douche ; je vais te savonner partout, sans oublier le moindre 
centimètre carré, te rincer puis te sécher amoureusement. Tu as quelque 
chose d’autre dont tu aurais envie ?
— Tu prends un risque, Steph. 
Nous avons rendez-vous avec Callie et les filles, je te rappelle. Ton 
projet de douche risque fort de nous entraîner sur des prolongations.
— Eh, nous sommes adultes !
Oui,
 mais c’est vrai que nous aurons du mal à résister si la douche se 
déroule comme tu en as envie. Et ce n’est pas sûr que Jason ait plus de 
volonté que toi ! Allez, vite ! Autant se dépêcher comme ça nous ne 
serons pas trop en retard.
Nous sommes arrivés au Caesar’s un
 peu en retard ; j’avais sûrement les yeux brillants et les joues 
rouges, car Anita et Alice ont ricané. Callie paraissait fatiguée et 
nerveuse, mais elle s’est montrée enjouée et charmante avec Jason et 
moi. Nous avons bu du champagne dans un salon VIP baigné par les 
mélodies du crooner local, Franck Sinatra. « Fly me to the moon », puis « Moon river », avant d’être remplacé par son ami Dean Martin pour « Let it snow ». Bercée par le babil animé de mon rat-pack personnel, c’est vrai que j’étais dans la lune, sur un petit nuage.
Puis
 nous nous sommes dispersés dans le casino pour jouer quelques jetons ; 
Alice et moi nous sommes assises à une table de roulette, sous la 
supervision de Jason, pendant que les autres attaquaient des « bandits 
manchots ». Miracle, à ma deuxième mise sur le douze (pourquoi avoir 
misé sur le douze, mystère) j’ai gagné, puis Alice aussi juste après 
moi.
Mon portable a sonné à ce moment et j’ai consulté le message
 avec une mimique embarrassée : « UPS. livraison de la robe en cours, 
prière de passer à votre suite pour signature du bon de réception ». 
Youpi ! Les retouches avaient pris du temps mais ça y était, j’avais Ma 
robe de mariée ! J’ai commencé à me lever en m’excusant auprès d’Alice 
mais Jason a tapoté mon épaule en murmurant :
— Reste ici et joue
 avec Alice ; je fais l’aller-retour à l’hôtel ; pour signer un bon de 
réception je devrais y arriver ! A toute !
— Merci chéri. Reviens vite.
— Je vous fais servir une coupe de champagne pour vous faire patienter !
Je l’ai regardé s’éloigner de sa démarche décidée en souriant béatement. Mon homme, mon amour ! Bon, allez. Maintenant, on casse la baraque, on ratisse la roulette, on dévalise le casino !
 En fait, nous n’avons plus gagné grand-chose, ma copine et moi. Cette 
saleté de boule s’arrêtait toujours à côté du nirvana ! Notre tas de 
plaques diminuait lentement mais sûrement. Puis Callie est venue nous 
rejoindre, élégante comme toujours, dans sa robe fourreau noire décorée 
de strass.
— Où est mon neveu ? Je ne le vois pas.
— Il ne va pas tarder, il est parti à l’hôtel, ma robe vient d’arriver !
— Mais… Pourquoi c’est lui qui y est allé ? C’est ta robe, enfin ! Il n’a pas… Tu le traites comme…
— Stop, Callie. Je crois qu’il m’appelle, mon téléphone vibre, là…
« Allô oui, qui est là ?
«
 Le prince charmant ! Je suis à l’hôtel avec un colis aussi grand que 
toi. Et qui a l’air de peser lourd, les livreurs ont dû utiliser un 
chariot. Au moins, ta robe est bien à l’abri là dedans. J’ai trouvé une 
enveloppe collée dessus...
« Laisse tomber et reviens ici, j’ai soif et je n’ai plus de champagne.
« C’est quoi ce truc... Juste trois mots, guapa puta rubia...
« Jason, non... SORS DE LÀ ! FOUS LE CAMP !
« ............................................................................... »
La
 communication a coupé alors que le sol tremblait sous mes pieds. La 
lumière s’est éteinte en moi et autour de moi. Puis plus rien.
FIN
Auteur : Matt Démon 
 
 
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