mardi 3 mars 2015

Une épouse presque fidèle (2)

Relisez le chapitre 1

Ces dernières heures ont été les plus longues de ma vie. J’avais déjà eu de grandes difficultés pour trouver le sommeil, tellement mon impatience était importante ; et puis, vers 4 heures du matin, deux puissantes déflagrations m’avaient réveillé : la foudre était tombée non loin du camping-car. Impossible de me rendormir. J’ai donc quitté la douce chaleur de la couette pour me faire un café bien serré.

Des cafés, j’ai dû en avaler quelques-uns depuis tout à l’heure ; et le nombre de mégots qui s’empilent dans le cendrier témoigne de ma nervosité.
Le jour commence à poindre ; de gros nuages déversent des torrents de pluie qui martèlent lourdement le toit du véhicule. Encore une cigarette pour tromper l’attente ; bientôt, elle sera là ! 8 h 30 ; je scrute l’entrée du parking, m’attendant à voir Feeling arriver d’un instant à l’autre. Personne.

Nouveau SMS : « J’ai un peu de retard ; désolée. »

Et moi qui croyais qu’elle m’annonçait son arrivée… Déception. Cigarette. Et la pluie, toujours cette pluie qui inonde le pare-brise et qui m’oblige à faire fonctionner les essuie-glaces pour ne pas manquer l’arrivée de Feeling.

Au fait, j’ai oublié de me présenter…

Jeune (!) retraité de la fonction publique depuis à peine plus d’un mois, je réside au cœur du Périgord. Depuis quelque temps, je publie des récits sur deux sites d’histoires érotiques où je remplis également la fonction de correcteur. Le domaine dans lequel ma sexualité s’épanouit peut vous sembler assez limité, car je ne suis pas homo, ni même bi. Je ne pratique ni l’inceste, ni la zoophilie. Eh oui… Un hétéro bien dans la norme, sauf que j’ai une assez forte attirance pour le masochisme.

Ah oui, un détail qui peut avoir son importance ; je suis passablement âgé : 66 ans, mais assez bien conservé. Avec 1,76 m pour 74 kg, ça peut encore aller. Mes cheveux châtain mêlés de quelques fils gris étant (très) longs, je les porte ramenés sur la nuque en catogan ; une frange me descend jusqu’aux yeux (marron) et mon visage est encadré de longues mèches qui masquent mes oreilles. J’ai une bouche que l’on dit sensuelle, dans le genre de celle de Mick Jagger. D’ailleurs, un membre de l’un de ces sites, à qui j’avais envoyé quelques photos, a déclaré publiquement sur le forum que j’ai une tête de rock star des années 70 !

À mon âge, la plus grande partie de mon existence est derrière moi ; j’ai fondé une famille : père de deux enfants, je suis également grand-père (par deux fois). C’est là où je voulais en venir : la belle Feeling, que j’attends, n’a que 30 ans. Elle a quatre ans de moins que ma propre fille, et je suis même assez âgé pour être son grand-père ! Vous comprenez à présent pourquoi je suis un peu fébrile : elle est jeune et belle, alors que je suis vieux et un peu fané… Et puis, elle est mariée ; c’est pourquoi nous devons agir avec la plus grande discrétion.

Ma femme, sans être jalouse, me surveille d’assez près ; il faut dire que je lui en ai fait voir, moi, le coureur de jupons impénitent… Surtout avec Roselyne, la dernière de mes maîtresses. Mais ça remonte quand même à quatre ans. Depuis ma dernière incartade, elle se venge de ce que je lui ai fait subir. Comme elle est bien placée pour connaître mon attirance pour le sexe, elle me punit en me privant de plaisir : cela fait un an que nous n’avons plus fait l’amour. En de rares occasions, elle daignait me branler (en moyenne, une fois tous les deux mois). Mais, depuis de nombreux mois, elle ne m’accorde même plus le soulagement d’une main miséricordieuse. Alors, vous comprenez dans quel état je suis !

Aussi, lorsque j’ai eu l’occasion de m’éloigner du domicile conjugal pour aller à Reims prendre livraison d’un camping-car que je venais d’acheter aux enchères sur eBay, j’en ai profité pour faire un (assez long) détour afin de rencontrer Feeling.

Tout est prêt pour son arrivée : le loup noir, les menottes (dont j’ai enlevé les garnitures de fourrure, ne conservant que l’acier glacé pour entrer en contact avec sa peau), une dizaine de mètres de chaînes, des cadenas, un vibromasseur, un œuf vibrant, un double dong souple d’une cinquantaine de centimètres, un gode-ceinture, une boîte métallique renfermant une grosse seringue en verre datant des années 50 ainsi que trois aiguilles acérées de bonne taille… J’ai passé à même la peau un catsuit noir à grosses mailles résille, que j’ai recouvert d’une tenue d’intérieur facile à enlever. J’attends en fumant une dernière (?) cigarette tandis que la pluie redouble d’intensité. Viendra-t-elle ?


FEELING

Ma première pensée au réveil est pour Lioubov. Ma peau, qui va être soumise à ses mains expertes dans les prochaines quatre-vingt-dix minutes, frissonne de désir. Nous avons organisé notre entrevue érotique en quelques jours. Le souhait qu’elle se déroule le mieux possible me rend terriblement nerveuse. Ma tenue sexy prête à le faire succomber à tous mes charmes m’attend patiemment dans mon armoire depuis quatre jours.

Je prépare le petit-déjeuner de mes filles comme un matin ordinaire. Mon rôle de mère de famille passe avant tout, bien que mon corps en ébullition supplie d’être caressé.

Je regarde par la fenêtre notre lieu de rendez-vous : des arbres verdoyants m’obstruent la vue sur le parking où il m’attend depuis la veille. J’ai besoin de prendre de ses nouvelles. Je prends fébrilement mon portable et lui envoie un SMS en me demandant si je vais le réveiller : « Coucou ! Ça  va ? On se voit dans 40 minutes. Pas trop nerveux ? »

Mon regard est fixé sur les 500 mètres qui nous séparent tandis que j’attends une réponse, qui ne tarde pas : « Très nerveux, en effet… Pas beaucoup dormi, cette nuit. Donc, tu seras là à 8 h 15. Le parking est désert. À tout de suite. Bises ! »

Je suis rassurée de savoir qu’il est aussi nerveux que moi. Son impatience me fait sourire ; je réponds :
« Oui, c’est ça. Je serai là pour 8 h 30. »

Mes filles s’éternisent dans la salle de bain. Le temps s’écoule à une vitesse vertigineuse. Je prie pour qu’il ralentisse sa course lorsque je serai avec Lioubov.

*****


Ses Mémoires d’un vieux cochon m’avaient tant séduite que le désir de devenir l’une de ses conquêtes s’est naturellement imposé à moi. Ma vie sexuelle avait été, pour moi aussi, bien épanouie avant mon mariage.
Je m’étais rapprochée de Lioubov sur le forum d’un site d’histoires érotiques sur lequel nous publions tous deux – mais séparément – dans le but de faire sa connaissance. Son éloquence écrite m’avait particulièrement séduite lors de nos échanges privés. C’est donc tout naturellement que je lui ai confié les désirs secrets que ses récits érotiques avaient éveillés en moi. Je me doutais bien que je ne serais pas la meilleure de ses maîtresses, mais je fantasmais sur le désir de soumettre mon corps à des mains expérimentées.

*****


Mes filles déjeunent rapidement, selon leur habitude. Je natte leurs longs cheveux. Mes doigts tremblants rendent mes gestes maladroits, m’obligeant à m’y reprendre. Le temps, qui défile sous mes yeux impuissants, me fait remarquer que je serai obligée de laisser mes filles partir seules à l’école au lieu de les y accompagner, afin de rejoindre Lioubov le plus tôt possible.

Après leur départ, je prends ma tenue indécente qui m’attendait sagement. Je me dénude dans ma course, traversant l’appartement pour me réfugier dans la salle de bain. Je lui envoie un dernier SMS en grimaçant : « J’ai un peu de retard ; désolée. »

Je saute sous le jet brûlant de la douche et me savonne avec un gel aphrodisiaque. Je frissonne de désir en sachant qu’il ne pourra pas résister à la fragrance érotique qui parfumera ma peau. Un coup de crayon et de mascara discret sur les yeux, puis une légère touche de rouge à lèvres mettent en valeur ma féminité. Je passe rapidement ma tenue sexy, que je camoufle sous des vêtements de tous les jours. Je me dois de préserver mon image de mère de famille et d’épouse modèle !

Je chausse mes talons aiguilles et me revêts d’un manteau près du corps. Je grimace à cause de l’orage qui m’oblige à prendre mon parapluie. Je cours pratiquement. En cet instant, je souhaiterais voir des ailes me pousser pour réduire la distance qui me sépare de mon Inconnu. Mon retard a déjà dévoré quinze précieuses minutes.

Le camping-car se dessine enfin devant mes yeux. Ma timidité s’empare de moi lorsque Lioubov m’aperçoit. Je ne laisse rien transparaître, préférant lui offrir mon plus beau sourire.


LIOUBOV

Un mouvement sur ma gauche : une femme. Jeune et belle. C’est elle ! Mon cœur bat à tout rompre… Vêtue d’un long manteau sombre, elle est arrivée par une entrée annexe. Elle ! Feeling ! Elle me sourit. Vite, l’iPhone… Elle voit que je la filme. Je lui fais signe de s’approcher d’une vitre latérale que je fais coulisser. Elle me sourit toujours ; ses dents, bien régulières, sont éclatantes de blancheur. « Et cette bouche aux lèvres pulpeuses… Dire que c’est là que je vais insérer ma vieille bite… Dieux du ciel, qu’elle est jeune et belle ! Ce n’est pas possible qu’elle veuille de moi. Elle va faire demi-tour lorsqu’elle m’aura mieux vu… » Je tente de réprimer mon appréhension et lui adresse la parole :

— Alors, tu es la petite chienne qui se fait appeler Feeling ?
— Oui.
— Désires-tu être admise dans ce temple de l’érotisme et de la perversion ?
— Oui.
— Tu es vraiment une petite chienne en chaleur ?
— Oui.
— Alors, commence par mettre ce collier de chienne !

Je lui tends le collier, qu’elle passe autour de son cou. Ceci fait, elle me rejoint à la portière du camping-car ; j’accroche la laisse au collier et tire Feeling à l’intérieur.

Là, elle commence à se déshabiller d’elle-même, sans que je le lui aie demandé, toujours en souriant. Bientôt, elle se retrouve en sous-vêtements noirs, très sexy. Je m’approche d’elle, lui pose un loup sur les yeux et lui ramène les mains derrière la tête pour lui passer les menottes. Elle se laisse faire, docile, soumise, sans protester. Comme elle est belle, ses bras relevés derrière la tête, ce qui fait ressortir sa poitrine !

Je reste quelques instants à l’admirer, offerte à mes désirs les plus pervers…

Je retire rapidement ma tenue d’intérieur, ne conservant que le catsuit – avec des ouvertures judicieusement disposées – à même la peau et me place derrière Feeling. Je perçois la tension qui l’habite… Ah, comme j’aimerais pouvoir la rassurer en lui disant « Ne crains rien, Feeling : ce n’est qu’un jeu. Avec moi, tu ne risques rien… » Mais ces paroles risqueraient de perturber l’atmosphère d’érotisme raffiné dans laquelle nous baignons. Afin de la détendre et de lui donner confiance, je lui caresse la nuque et le dos d’un léger massage dans lequel j’essaie de lui transmettre toute la douceur qui m’anime.


FEELING

Lioubov se tient là devant moi, derrière le pare-brise du camping-car. Son sourire est caché par son iPhone. Je comprends immédiatement qu’il me filme. Je me rappelle ses mots : « Je suis un dangereux pervers sexuel. Tu devrais te méfier de moi, jeune enfant... » Une inquiétude s’empare de moi. Personne ne sait que nous avons rendez-vous ; il pourrait facilement prendre ma vie…

Obéissant à son geste, je contourne le camping-car sans laisser paraître mes craintes, un sourire plaqué sur mes lèvres.

— Alors, tu es la petite chienne qui se fait appeler Feeling ? demande-t-il.

Sa question me surprend. Je m’étais habituée à ce qu’il m’appelle « petite chienne » pendant nos échanges électroniques, mais je ne m’attendais pas à ce qu’il s’adresse à moi de cette façon.
Un « Oui » timide franchit mes lèvres.

— Désires-tu être admise dans ce temple de l’érotisme et de la perversion ?

Je suis venue là pour ça. Je ne peux plus reculer.

— Oui.
— Tu es vraiment une petite chienne en chaleur ?
— Oui.
— Alors, commence par mettre ce collier de chienne !

Je suis complètement intimidée. Je prends nerveusement l’objet dans mes mains avec la folle envie de m’enfuir. « Au moins, il te met dans le bain directement. Tu sais déjà ce qui va t’arriver ! » pensai-je nerveusement.
Je l’attache maladroitement autour de mon cou tandis qu’il continue de me filmer, puis il me fait signe de le rejoindre à la portière. Je suis tellement nerveuse que les quelques secondes d’attente avant qu’il l’ouvre me paraissent devenir des heures.

Il présente une laisse et l’accroche au collier. J’avais déjà eu envie d’être traitée ainsi ; mais là, je ne me sens pas du tout à l’aise. Je le suis tout de même lorsqu’il me tire à l’intérieur.
Des jouets intimes de tout genre et des menottes s’étalent devant mes yeux. J’avais donné mon accord à Lioubov pour qu’il utilise quelques accessoires, mais leur nombre m’intimide un peu. Je regarde nerveusement la portière qui se referme devant moi. Je ne peux plus reculer.

Je décide alors de me mettre à l’aise, m’excusant de ma tenue vestimentaire très ordinaire. J’enlève mon manteau, mes talons et mes vêtements inutiles. Je me retrouve en minijupe qui recouvre à peine mes fesses, collants ouverts, string et débardeur qui se noue derrière le cou. Tout cela sous ses yeux attentifs et son iPhone qui ne manque rien de mon effeuillage. Je souris toute seule en me disant que j’aurais pu rendre cela un peu plus sensuel.

Lioubov pose son smartphone et me présente un loup, mon objet fétiche. Je le laisse me le poser sur les yeux. Le noir m’envahit et mes inhibitions se lèvent lentement. Il prend délicatement mes mains pour les menotter derrière ma nuque, sur laquelle il entreprend un léger massage très agréable. Ses mains douces et chaudes me mettent en confiance. L’envie de les sentir sur tout mon corps s’empare de moi.


Auteurs : Feeling et Lioubov

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