dimanche 18 octobre 2015

San Francisco Blues (7)

CHAPITRE SEPT : JASON

Le matin, j’avais un moral à toute épreuve ; j’ai couru dix miles à un rythme élevé et suis revenue pour préparer le breakfast de la championne. Kach dormait profondément, mais je n’allais pas la laisser faire ! Je suis entrée dans sa chambre pieds nus et à pas de loup ; dans la pénombre, je me suis approchée du lit, et là j’ai porté la main à ma bouche pour retenir un cri : Thomas était allongé sur le dos, ma copine roulée en boule, les fesses contre lui. Il était nu, entièrement découvert et ses yeux me suivaient, luisants dans la pénombre. Mon regard était irrésistiblement attiré par sa main gauche qui entourait la base de sa verge et la masturbait lentement.

Je portais un grand tee-shirt de basket qui m’arrivait aux genoux, mais je me sentis nue tout à coup devant ce superbe spécimen d’homo erectus surferus qui se caressait devant moi. Son gros sexe était très pâle, sillonné d’épaisses veines que je voyais saillir malgré la luminosité limitée. Thomas me sourit, semblant m’inviter à participer, mais je secouai la tête et reculai précipitamment, le cœur battant à rompre.

Fiouw ! Tu te rends compte ? Tu avais envie de poser la main sur sa bite, tu avais envie de la caresser, Steph... Et tu as presque envie de revenir, de t’agenouiller devant lui et de le sucer… Bon, va bosser au lieu de penser à ces bêtises !

Ce n’est que le samedi matin que j’ai pu enfin voir Kach en tête-à-tête. Je revenais de mon footing épuisée mais l’esprit débarrassé de tout onde négative ; un tablier blanc noué à la taille et portant juste un string noir en dessous, elle exposait ses jolies fesses brunes.

— Bonjour, squaw ! La nourriture est prête ?
— Bonjour la rouquine. Chut, mon chéri roupille encore. Il m’a dit que tu avais vu sa bite et que tu avais apprécié, coquine !
— Euh... Disons ça, oui.
— Et ce soir, tu vas pouvoir la goûter : Jason lui a dit qu’il serait d’accord si toi tu l’étais. Il sera là ?
— Je ne sais pas.
— Steph, ça va ? Si tu ne veux pas, c’est toi qui décides, pas moi, pas eux non plus. Je suis avec toi, à fond.
— Je sais pas, ça me fait bizarre ; je ne sais pas si...
— Bonjour, jolie rouquine !

Je sursautai en entendant la voix de Thomas juste derrière moi. Je me retournai précipitamment vers lui qui souriait de toutes ses dents, si blanches dans son visage bronzé et tanné par le soleil. Craquant. D’autant qu’il était juste vêtu d’un caleçon descendu plus bas que le pli de l’aine, tellement bas que je voyais sa toison pubienne blonde, et même l’attache de sa verge. Kach se précipita pour l’embrasser, une main s’attardant sournoisement sur son caleçon qui devint vite serré.

— Tu sais, Steph hésite pour ce soir.
— Ah ? (il me regarda dans les yeux, l’air soudain bien réveillé et un brin hostile). C’est toi qui décides. Si tu ne veux pas, je le regretterai parce que j’avais prévu de te faire plein de choses vicieuses. Il paraît que tu as l’âme d’une soumise : ça tombe bien, car moi je suis un vrai dominant.

Je frissonnai, et il s’en rendit bien compte car son sourire s’élargit, irrésistible et démoniaque. Kach, joue contre son épaule, m’adressa un sourire radieux, la main glissée dans le bermuda masturbant doucement son amant sans s’en cacher.

— Steph, il est monté comme un taureau ; tu veux voir ?

Hé, je n’y connais rien en taureaux, moi, et je n’ai pas envie d’en savoir plus ! J’ai déjà assez à faire avec l’homme de ma vie sans vouloir autre chose... Putain, le morceau ! Les vaches doivent être contentes avec cet outil-là. Quoique, à comparer à Jason... En tout cas, morceau de choix !

— Approche, jolie rouquine, viens embrasser ta copine...

Je ne pouvais résister à ses yeux si lumineux et je me suis collée contre elle pour l’embrasser, ce qu’elle fit avec un évident plaisir avant de froncer le nez.

— Mais tu empestes la sueur, petite fille négligée. À la douche, vite ! Et quand tu auras fini, pas la peine de t’habiller : je te veux toute nue ici, compris ?

Ma parole, je ne reconnais plus ma copine. Elle me parle comme à une soumise, maintenant ! C’est ça que je suis, à ses yeux ?

J’essayai de lire sur son visage, en vain ; elle restait de marbre. Grrr ! J’ai secoué la tête, dépitée et ne sachant plus où j’en étais. Bon, une douche, ça ne peut pas faire de mal, et ça laisse le temps de réfléchir, non ? Je ne sais si j’ai beaucoup réfléchi, mais je suis sortie nue de la salle d’eau, à part une serviette nouée sur la tête, consciente du fait que Thomas me dévorait des yeux. Pour le reste, tu peux courir, surfeur à grosse queue ! Tu regardes, mais tu ne touches pas ; en tout cas pas avant ce soir.

— Les amis, désolée, mais il faut que je me prépare ; j’ai un métier, moi. Alors bas les pattes !
— OK, tu as raison, ma puce ; mais ce soir, ça va chauffer dans ta chambre !
— Ouais, c’est ça ! Promesses, promesses... Et je n’ai pas encore dit oui.

En fait, j’étais toujours aussi incertaine encore sur ma décision ; il y aurait certes Jason, et aussi Kach ; mais l’idée de m’offrir en pâture à Thomas ne me semblait pas si géniale. J’avais envie de faire l’amour avec Jason, et aussi de faire un tour en Pacer avec lui. Mais pas avec d’autres personnes, pas maintenant, pas encore, et peut-être jamais. À la pause de 15 heures je suis revenue à notre appartement mais il n’y avait personne ; j’ai laissé un message sur la table « Non pour ce soir, désolée, bisous. Steph. » puis je suis allée m’allonger pour reposer mes jambes un peu lourdes. Allongée sur mon lit, après un soupir d’aise, j’ai téléphoné à Jason. Messagerie. Merde ! J’aurais bien aimé en discuter de vive voix avec mon homme, de ces histoires ! J’ai laissé un message : « Jason, pour ce soir, tu peux venir, ça me fera plaisir bien sûr ; mais pas de séance à quatre, je ne me sens pas prête, c’est tout. Bisous, chéri, et tiens-moi au courant. »

Je marchais sur le chemin du restaurant pour reprendre le service quand j’ai reçu un SMS de Jason : « Pas grave, je suis crevé aujourd’hui, trop d’entraînement. Je vais me reposer ; désolé. Bisous là où tu sais. Jason. »

Là où je sais ? C’est que j’ai plein d’idées, moi... Hé, Steph ! Tu vas travailler, là. Alors ne t’excite pas, ce n’est pas le moment. Oui, il te manque, mais tu as décidé de rester indépendante, et ça a un prix...

La soirée a été animée, avec le plein de clients, comme souvent le samedi soir. J’aime bien faire le service, même si j’ai deux mains gauches ; les clients, pour la plupart des habitués, couples de tous âges et de bonne condition sociale, se montrent en général discrets et courtois. Et monsieur Derycke aussi, car je suis "souriante, jolie et sexy", ce qui est bon pour le commerce. Il était si satisfait de moi qu’il me prit à part à la fin de mon service pour me chuchoter :

— Demain midi, il n’y a pas grand-monde qui a réservé ; donc tu viens à 17 heures. Tu as été parfaite, je t’en remercie, Stephanie. Et ta nouvelle coiffure rouquine ! J’ai eu du mal au début, mais je m’y habitue ; tu fais une charmante Irlandaise.
— Merci, Monsieur ; bonne soirée, et embrassez votre femme de ma part. Vous êtes des gens super.

À mon entrée dans l’appart, Kach et Thomas étaient assis dans le canapé, un peu raides et crispés. J’ai senti tout de suite cette tension qui régnait dans la pièce ; l’air en paraissait presque épais. Kach m’a adressé un sourire contrit, ce qui ne lui ressemble pas. Elle est vive et enjouée d’habitude, et là son attitude détonait. En outre, ses yeux me paraissaient gonflés et un peu rouges, comme si elle avait pleuré.

— Salut, les amoureux, ça va ? Il y a un problème ?

Mon amie se racla la gorge avant de répondre d’une voix sourde :

— Non. Oui. Tom est très déçu parce que tu ne veux plus…
— Tu nous avais dit que tu acceptais ; je suis furieux, oui, intervint Thomas. Tu as peur de quoi ? Il y a ta copine qui sera là tout le temps.
— Je sais, mais j’ai changé d’avis, voilà tout. Je suis crevée, je vais me coucher.
— D’accord, mais je te préviens : je te le ferai payer ; Jason ne sera pas toujours là pour te protéger. En attendant, c’est ta copine qui va charger.

Il se leva ; ses yeux me lançaient des éclairs. Il tira Kach derrière lui et la poussa dans sa chambre d’un claque violente sur les fesses puis referma la porte sur eux. En secouant la tête, toute triste soudain, j’allai me laver les dents, faire un petit pipi, puis direction mon lit. Mais impossible de fermer l’œil avec les bruits venant de la chambre de Kach ; je l’ai entendue protester ; il y eu des bruits de claques, des cris. Je ne savais pas comment réagir, mais je ne pouvais pas laisser faire ça… Je me suis précipitée et suis entrée dans leur chambre sans frapper.

Mon amie était à genoux et Thomas la sodomisait brutalement en claquant ses fesses avec une ceinture. Décidément, qu’est-ce qu’ils ont tous avec leur ceinture ? Ça ne leur suffit pas qu’elle serve à tenir leur pantalon ? Je vais lui acheter des bretelles, à ce con !

Kach tourna ses yeux rouges et brillants de larmes vers moi, mais elle ne fit rien non plus pour échapper à son amant ; elle me sourit tristement puis baissa la tête, trop honteuse. Thomas me regarda, un sourire féroce traversant son visage.

— Tu vois ce que tu manques ? me lança-t-il d’une voix rogue. Tu aurais pu être à cette place, à lécher ta copine pendant que je t’encule. La prochaine fois tu y réfléchiras à deux fois.

J’ai fait demi-tour et claqué la porte sans répondre ; je me suis assise sur le vieux canapé, perdue dans mes pensées. Je portais juste un long débardeur blanc sur une petite culotte qui devenait humide rien que d’entendre les bruits éloquents de baise juste à côté ; et mes aréoles se dessinaient maintenant sous le tissu, gonflées et pointues.

Merde, Steph, c’est un prédateur, ce mec ! Tu as vu comment il te regarde ? Comment il baise ta copine ? Va te coucher, caresse-toi et oublie ce type ; il ne va t’attirer que des emmerdes. Et puis tu as Jason ; tu vas pas commencer à le tromper, non ? Tes emmerdes avec les Rodriguez ne t’ont pas vaccinée ?

En soupirant, je suis revenue dans ma chambre ; nue, cuisses écartées largement, je me suis caressée le bouton fiévreusement ; caresses ponctuées par les cris et les gémissements de mon amie, les bruits de fessées, les râles de plaisir. Après un orgasme peu satisfaisant je me suis endormie d’un sommeil fiévreux, la tête sous mon oreiller, pour m’éveiller vaseuse, nauséeuse et moralement éprouvée. À 6 heures du matin, je suis partie courir comme une dératée dans les rues de San Francisco ; il bruinait ce matin-là, une bruine qui n’a pas tardé à pénétrer mon tee-shirt et mon collant d’athlé, mais je m’en fichais. Pour courir, c’était un temps idéal ; j’avais mon litre d’eau dans un sac dorsal spécial, des pâtes de fruit dans une poche. Plus un achat récent : des poignets et des chevilles lestés d’un kilo chacun de chez Reebok.

Je me suis vite rendu compte que le poids supplémentaire aux chevilles était très handicapant les deux premiers miles, mais par la suite ma production d’endorphine m’a permis de trouver un rythme soutenu ; j’ai couru sans problème les dix miles qui constituaient mon lot quasi quotidien. Ceci en une heure vingt cette fois. Épuisée, complètement vidée, je suis montée et ai bu de l’eau avant de me vautrer dans le canapé en mangeant une banane. Kach est sortie de sa chambre alors que je jetais la peau dans l’évier. Elle a ricané quand elle a vu que j’avais touché le frigo.

— Toujours aussi douée en lancer, Scarlett. Putain, ta mine ! Tu as fait quoi, le marathon de Frisco ? Tu as une mine de déterrée.
— J’ai mal dormi...
— Oh !

Elle a eu la bonne grâce de rougir et de détourner son regard. Un bref instant. Puis elle est venue s’agenouiller devant moi, posant sa tendre joue sur ma cuisse. Apaisée, j’ai caressé sa fine chevelure et soupiré, reprenant un semblant de contrôle sur moi-même.

— Je suis désolée, Steph ; Thomas était en colère contre toi, il n’avait jamais été comme ça avec moi : brutal, me prenant sans aucune douceur...
— Tu as aimé ?
— Un peu, quand même ! Pas au début mais plus tard ; je me suis habituée. J’ai joui mais j’avais mal ; il me fessait fort, sans arrêt. J’ai un peu compris ce que tu ressens sous la contrainte, mais ce n’est pas mon truc. Une fois, ça m’a suffi.
— Kach, je sais plus où j’en suis. Entre Jason que je croyais détester et que j’aime toujours, toi qui m’as tellement soutenue, aimante et tendre, qui me montres maintenant des côtés bien plus sombres, et ton surfeur qui me regarde comme si j’étais un morceau de viande... Je croyais reconstruire ma vie – ce n’était pas parfait, loin de là – mais c’était ce que j’avais choisi. Et maintenant tout explose, tout ce que je croyais stable n’est plus que sables mouvants... Je suis perdue. J’ai couru avec les poids que j’ai achetés, et je suis morte.
— Mais t’as pas idée ! Tu te prends pour Rocky, maintenant ? Tu ne peux pas t’abrutir en courant comme une malade, tu vas te blesser... C’est ce que tu cherches, infliger à ton corps des souffrances parce qu’il t’a abandonnée il y a deux ans, non ? Allez, viens à la douche, je vais t’aider...

Elle a été douce comme avant, ma Kachina ; elle m’a savonnée comme si je n’étais encore qu’une enfant, m’a embrassée, et j’ai pleuré silencieusement, je ne savais pas pourquoi : la fatigue, le désarroi, le spleen qui emplissait mon être ? Nous avons pris notre breakfast en silence, perdues dans nos pensées.

— Oh, je ne travaille qu’à 17 heures, au fait !
— Super, on va pouvoir faire une virée !
— Je comptais aller voir Jason, lui faire la surprise...
— Thomas va nous conduire, je vais le réveiller.
— Non !

Trop tard ; elle avait déjà décidé et se ruait dans sa chambre. Peu après, Thomas est sorti en maugréant et clignant des yeux à cause de la lumière. Il m’a jeté un regard froid que je lui rendis bien et me salua du bout des lèvres.

— B’jour, Steph.
— B’jour, Thomas.
— Bon ; hé, vous allez pas vous faire la gueule, les deux ! Tom, on se prépare et on monte voir Jason. Tu nous conduis, d’accord ?
— Je reviendrai par le BART, mais c’est gentil de me conduire à Berkeley. Je file m’habiller.

Thomas a fait la mauvaise tête tout le trajet, ne se décrispant que pour discuter avec Jason. Lequel a paru ravi de nous voir débarquer à l’improviste. Il m’a serrée dans ses bras en souriant sans rien laisser paraître, alors qu’il avait vu au premier coup d’œil que quelque chose n’allait pas. Je n’ai pas bronché et suis restée aussi zen que possible devant Kach et Thomas.

Nous sommes allés déjeuner au restaurant L’Ajanta, sur Solano Street à Berkeley. Restau indien réputé, mais sans concessions pour les pauvres Occidentales de Miami. J’ai choisi un biriyani Nawabi Tarkari et un tandoori de poulet Tikka, complètement au hasard, donc sans demander conseil à personne. Les deux plats étaient excellents mais sévèrement épicés. Jason comme Kach dégustaient leurs plats sans broncher ; Thomas a même demandé de la sauce pimentée, et moi je crachais du feu, je pleurais et tentais vainement de faire passer la brûlure avec du riz blanc.

Steph, j’espère que tu as compris maintenant : il faut que tu arrêtes les plats épicés ! Entre ton stress permanent et les piments, tu vas développer un ulcère carabiné avant longtemps ; mets-toi au vert, vite.

Juste après le repas, Thomas a tenu à partir ; Kach l’a suivi après m’avoir embrassée. Je me suis retrouvée avec mon amant à marcher enlacés vers le centre de soins. Il revint presque immédiatement sur mon attitude à notre arrivée.

— Alors, ma puce, tu me racontes ce qui ne va pas ?
— Ce n’est rien, j’ai très mal dormi...
— Allez, il n’y a pas que ça. Tu as l’air triste, tu as des soucis. Raconte-moi tout.
— Bon, si tu y tiens... Thomas a fait une gueule épouvantable hier soir ; il n’a pas été très fin pour me convaincre de coucher avec lui, et quand j’ai refusé il a passé ses nerfs sur Kachina. Et elle n’a rien osé lui dire parce qu’elle l’aime. Ils étaient dans la chambre à côté ; il la battait et elle criait, mais quand j’y suis allée elle n’a pas protesté, et lui, il m’a dit de venir la remplacer. Je crois qu’il voulait que je souffre à sa place. Je suis partie et je n’ai pas fermé l’œil de la nuit. Voilà.
— Merde... Je suis désolé, ma chérie. Thomas est comme ça ; il a toujours eu ce qu’il voulait : fils unique, famille riche... Oui, comme moi, c’est vrai. Mais moi, je me suis rebellé ; lui, il a tout gardé à l’intérieur. Et parfois... Bref, tu dois faire attention à lui, tout le temps.
— S’il te plaît, dis-moi que tu as envie de moi ; j’en crève d’envie, moi. Je voudrais que tu me prennes là, dans la rue, pour effacer tout, ma nuit pourrie, ma fatigue, mon blues...
— J’ai appelé Fred ; il te conduira chez toi. On a deux heures : ça devrait aller pour une grosse partie de baise bien torride, non ?
— Quoi ? Que deux heures ? Il me faudrait dix fois ça...
— Petite présomptueuse… Avant la fin, tu demanderas grâce !

Bien sûr, il avait raison sur toute la ligne. Nous avons jeté nos vêtements sur le sol dès notre arrivée dans la chambre, puis Jason m’a prise sans préliminaires ; je n’en avais ni besoin ni envie, j’étais trempée et avide de le recevoir en moi. Après plus d’une heure où Jason m’a fait l’amour avec sa vigueur coutumière, son engin de concours s’imposant et obligeant mon sexe à s’adapter à son épaisseur comme à sa longueur. Sa cavalcade triomphale m’a conduite à l’orgasme très rapidement, mais il a continué sans fléchir, m’inondant de sueur tellement il se donnait. Tellement que quand il a explosé au fond de ma matrice, j’étais épuisée. J’avais joui plusieurs fois, lui une seule.

Sa verge avait recouvré toute sa raideur au bout de quelques minutes de pause pendant laquelle nous avions bu une coupe de champagne. Et depuis, infatigable, il labourait mes reins sans faiblesse. Je savais que le lendemain je serais rudement endolorie, mais je m’offrais sans retenue, allant au devant du puissant mandrin qui emplissait mes reins. Inondée de nos sueurs, écrasée par la masse imposante de mon amant, je mordais le drap pour contenir mes cris alors qu’il pistonnait vigoureusement mon arrière-train comme un métronome.

Comprenant l’instabilité de mon humeur, il avait refusé de voyager en Pacer ; il n’en était pas moins rude pour autant et me prenait à une cadence soutenue. Il comprenait que j’en avais besoin pour évacuer mon angoisse. Pourtant je savais qu’il aurait aimé aller plus loin, mais le temps nous manquait ; et j’allais revenir dès le lendemain matin. Et là... En pensant à ce qui pourrait arriver ce lundi, je jouis une nouvelle fois et Jason grogna en se répandant dans mes entrailles.

— Tu te sens mieux, mon petit incendie de forêt ?
— Oui, merci ; faut que je reprenne mes esprits, tu m’as fait jouir si fort... Tu as été génial, merci.
— Et ça te dirait, une longue douche en amoureux ?
— À ton avis ? Si tu arrêtes de m’écraser, bien sûr....

Fred m’a déposée juste dans les temps devant le restaurant ; Mr Derycke m’a vue descendre de la Lincoln noire et a sifflé de surprise avant de me sourire avec sa chaleur coutumière.

— Bonjour Steph. Tu viens en voiture avec chauffeur maintenant ?
— Bonjour Monsieur. Oui, ma Shelby est en révision.

Il a ri à gorge déployée. Cet homme était le meilleur patron du monde ; le plus courtois en tout cas. La soirée s’est déroulée sans problème, sachant que la salle était à moitié vide ; à 23 heures, j’étais dans mon canapé à détendre mes jambes. Mon amie faisait son show sous la surveillance de son copain, et c’était aussi bien. Je pouvais cogiter tranquillement à mon avenir avec Jason. Allais-je repartir avec lui à Miami ? Sûrement. Je ne pouvais plus nier que je l’aimais toujours ; j’étais prête à tout pour son amour. Je me suis traînée au lit, l’entrejambe endolori et le moral retrouvé.

Le matin, je n’ai pas fait de long footing, me contentant d’un décrassage de sept miles ; je me suis préparée soigneusement pour aller retrouver Jason : parfum, maquillage léger, poitrine libre sous une petite robe noire, string noir arachnéen. Juchée sur des escarpins noirs à talons de neuf centimètres, j’en jetais. Fred m’a accueillie avec son flegme habituel, mais j’ai bien vu que son œil brillait de convoitise.

Auteur : Matt Démon

Lisez la suite

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire