Relisez le chapitre 6
Chapitre 7
La journée
passe sans autre éclat. Constance et Jean préparent mes bagages, et moi
je reste en compagnie de madame de Pougy. Étranges moments passés avec
cette femme, qui la veille me faisait découvrir des pans entiers de la
sexualité qui m’étaient jusqu’alors inconnus, et qui aujourd’hui est
redevenue une femme du monde, devisant avec moi de la façon la plus
intéressante et courtoise.
Le seul instant où nous avons échangé
autour des événements de ces derniers jours fut quand elle me dit au
détour de la conversation :
— J’ai fait mettre dans vos bagages
l’ensemble des tenues que j’avais fait faire pour vous, ainsi que
quelques « objets » plus personnels.
Je la remercie de ses
attentions, ne relevant pas la fin de phrase. Je sais que si elle a
utilisé ce terme volontairement énigmatique, c’est qu’elle ne souhaite
pas en dire plus et que je le découvrirai par moi-même plus tard.
À
20 heures, après le souper, une voiture à quatre chevaux arrive dans la
cour. Jean et Martin chargent mes malles. Constance est assise sur le
marchepied et attend en devisant avec Jean.
Je crois qu’ils sont
aussi inquiets que moi sur notre prochaine destination. Le cocher vêtu
de noir de pied en cap n’a pas bougé de la nacelle et ne regarde même
pas dans notre direction.
Je serre Madame dans mes bras, la remerciant pour ce séjour. Devant mon air apeuré, elle me dit :
—
Rassurez-vous, Mademoiselle : votre futur époux est un homme étrange
certes, mais un homme de bonnes manières. Il saura vous rendre heureuse
et, croyez-moi, vous le serez à un point que vous ne pouvez imaginer.
Quittez la France : cette révolution est plus inquiétante que le baron.
Sur
ces mots à moitié rassurants, je monte dans le carrosse aux armes du
baron, Constance en face de moi et Jean sur la nacelle avec le cocher,
qui n’a toujours pas bougé.
Nous sommes le 5 août 1789 et moi,
Anne Isabelle Hulot de Tocqueville, fille de la petite noblesse de
province, première fille du chevalier de Tocqueville, m’en vais cette
nuit pour retrouver mon futur époux, baron en France, mais selon les
dires de Madame, comte dans son pays d’origine. J’ai entendu de bien
étranges choses sur mon promis ces derniers jours, et c’est avec la peur
au ventre que je sens la voiture s’ébranler et prendre la route vers…
vers où, en fait ? Le cocher n’a rien dit.
Étonnamment, je m’endors
assez rapidement dans la voiture ; sont-ce les cahots de la route qui me
bercent ? Je ne le sais pas, mais je me sens partir doucement.
Constance dort déjà, et je me laisse aller à ce sommeil envahissant.
À
mon réveil, il me faut quelques minutes pour me rendre compte que je ne
suis plus dans le carrosse ; pourtant cela bouge encore et me berce. Je
suis sur une couche, allongée, un oreiller sous la tête. Où suis-je ?
Comment suis-je arrivée là ?
Je reprends peu à peu conscience. Je
suis visiblement sur un navire ; le roulis me fait balancer comme dans
la voiture, la cabine est spacieuse et meublée avec simplicité. Sur une
couchette dans un coin de la cabine, Constance ronfle encore. Je me lève
et m’approche d’un hublot : nous sommes en pleine mer, et la nuit
semble tomber. « La nuit ? J’ai dormi toute une nuit et une journée ? » Ce n’est pas normal, moi qui suit plutôt matinale… On a dû nous droguer ; de l’opium peut être…
« Jean ? Où est Jean ? »
J’ouvre la porte de la cabine et retrouve mon beau Jean endormi devant
ma porte. Au moins j’ai mes gens près de moi. Je referme et retourne
vers ce qui semble être une cruche d’eau et un bassin pour me
rafraichir. Mais à peine suis-je devant mon miroir que l’on toque à la
porte.
— Laisse-moi, Jean, je fais mes ablutions.
On toque de nouveau.
— Patiente, mon bel ami, je termine prestement.
Les
coups sur la porte se font insistants. Mécontente, je fonce vers la
porte et l’ouvre brutalement. Ce n’est pas mon Jean qui, impatient,
frappe le battant, non ; il est d’ailleurs toujours endormi sur le sol.
Non c’est le baron.
— Ma belle et douce promise, je me permets de
venir vous informer de notre situation. Nous faisons route vers
l’Angleterre ; la France n’est pas un endroit sûr pour vous. Nous y
parviendrons dans la nuit et nous rejoindrons mes terres. Nous devons
organiser notre mariage, et je me dois aussi de vous informer de
quelques menus détails de notre vie future.
L’homme est entré
dans ma carrée sans même me demander mon assentiment. Je le regarde plus
que je ne l’écoute. Me serais-je trompée sur son âge ? Aujourd’hui il
me semble à peine âgé de 50 ans alors qu’il y a une semaine il en
paraissait le double. Étrange, comme ma vision change...
— J’ai, mon ami, moi aussi quelques questions…
—
Nous parlerons ensemble et je répondrai à toutes vos questions quand
nous serons rendus chez moi. En l’instant, préparez-vous : nous sommes
attendus à la table du capitaine.
Le goujat m’a coupé la parole,
et sans même attendre ma réponse est reparti à ses affaires, frappant
d’un coup de pied Jean, toujours couché en travers de ma porte, dans le
but de le réveiller.
— Réveillez-vous, le bellâtre, et rejoignez mon service au plus vite.
Jean, réveillé brutalement par le coup dans ses côtes, hébété, se lève et suit son nouveau maître dans les méandres du navire.
Je
secoue Constance toujours endormie et lui explique la situation et la
demande de mon époux. En quelques secondes, elle a sorti une tenue pour
moi et entreprend de me l’enfiler après avoir retiré les vêtements de
nuit dont je suis habillée. « Vêtements de nuit ? Qui a bien pu me
les mettre ? Quand ? Qui m’a vue dans le plus simple appareil, telle Ève
? Et que prépare donc le baron ? » Trop de questions, pas de
réponses. Je me hâte de me prépare, et Jean, enfin revenu, me conduit
aux quartiers du capitaine. Je frappe. Un serviteur m’ouvre la porte et
me fait signe d’entrer ; je remarque qu’il est entièrement nu. Un peu
surprise, je pénètre dans ce « mess » et constate que tout le personnel,
mâle ou femelle, est dans la même nudité.
Le capitaine est à
table avec son second et le baron. L’homme est svelte ; il porte un
habit rouge et une courtepointe blanche. Il ne porte pas de perruque, et
ses cheveux bruns sont attachés par un catogan noir. Il est plutôt bel
homme, mais ne doit pas avoir de manières car il ne daigne pas se lever à
mon entrée. Je m’approche alors, lui tends la main pour qu’il la baise,
et là je prends conscience que s’il ne s’est pas levé, c’est parce
qu’une femme, nue, installée entre ses genoux, lui prodigue une
fellation, à peine cachée sous la table.
Le second, un homme tout
de noir vêtu, se lève, lui, pour me saluer. L’homme est galant mais
d’une laideur à faire peur. Il tire ma chaise tandis que mon futur époux
finit son verre de vin en ne me quittant pas des yeux.
Je ne
sais comment je dois me tenir, et pour me donner un air assuré, je me
saisis d’un verre que je lève afin qu’on me le remplisse. Le serveur qui
m’a ouvert la porte se tourne vers mon futur époux, et ce n’est
qu’après que ce dernier ait acquiescé qu’il emplit mon verre du breuvage
rouge sang. Pleine d’une assurance feinte, j’approche le verre de mes
lèvres. Je ne connais rien au vin, alors j’avale la première gorgée d’un
trait ; j’espère qu’un peu d’alcool me donnera de l’aplomb. Mais la
gorgée que je viens d’avaler a un goût plus qu’étrange et je manque de
m’étouffer.
— Mais ce n’est pas du vin !
Le baron me toise de nouveau derrière son verre.
— Personne ne vous a dit qu’il s’agissait de vin. Buvez jusqu'à la lie : c’est un ordre.
Je
blêmis, mais je m’exécute. Voici un pendant du caractère de mon futur
époux que je ne connaissais pas encore. En même temps, que sais-je
réellement de cet homme ? J’avale le breuvage. La deuxième gorgée me
semble plus douce ; il ne s’agit pas d’alcool, cependant la tête me
tourne déjà. Je finis le verre avec finalement une sorte de plaisir, le
pose sur la table et, légèrement tremblante, je prends conscience qu’il
se passe quelque chose en moi. Je ne suis pas ivre, non, mais je me sens
drôle, forte, euphorique, excitée (mon sexe commence à ruisseler)…
différente.
— Mais qu’est-ce donc que ce breuvage, baron ?
Sans lâcher mon regard qui doit se troubler par instants, il répond avec un sourire froid :
— Mon sang, ma mie.
— Votre s… Pffffuiiiit !
Je recrache ce que je viens d’ingurgiter de ce breuvage si étrange.
—
Buvez, ma douce, et je vous promets que vous ne le regretterez pas.
Regardez : notre ami ici présent déguste volontiers le breuvage.
La
tête me tourne ; je suis comme ivre, mais je vois effectivement les
deux hommes boire de pleines coupes de ce liquide. Le paysage tangue
plus encore que le navire. Les hommes rient ; la jeune femme qui
honorait le capitaine se redresse, et son visage a maintenant une pâleur
étrange. Le mur du fond chaloupe. J’approche le verre de mes lèvres ;
c’est étrange : j’ai cette sourde envie de boire, mon sexe est en
ébullition, et pourtant je trouve tout cela si étrange... « Après tout, c’est mon époux ; je lui dois obéissance. Ce n’est qu’un peu de sang. »
Quand j’étais petite, ma mère faisait boire du sang de taureau à mon
demi-frère pour le rendre fort. Il est mort de la peste à 22 ans. Donc
je me dis que cela ne peut, au pire, que me faire vomir.
Je sens
le breuvage dans ma bouche ; le goût n’est pas désagréable. Il descend
doucement dans ma gorge ; je le sens maintenant irriguer tout mon corps.
Étrange sensation que celle de sentir chaque parcelle de soi. Ma tête
part en arrière, je perds connaissance. Je sens des bras puissants me
soulever de terre et me porter. « Où m’emmène-t-on ? Pas dans la cabine du baron, ce ne serait pas convenable. »
Dans
la brume de mon sommeil, j’aperçois le capitaine, un livre à la main,
qui me parle. Le baron semble être près de moi, puis je quitte de
nouveau ce rêve. Quelques bribes d’images plus loin, on me pose une
couronne sur la tête et je replonge de nouveau dans les limbes. Une
dernière image : le baron, jeune et dévêtu, se couchant près de moi,
puis plus rien. Le sommeil, profond, sombre et sans rêves.
Je me
réveille. Quelle étrange nuit ! Ai-je rêvé ou pas ? Peu ou prou, je ne
suis pas dans ma cabine. Le lit me semble immense pour tenir dans un
carré de navire. Plus de tangage ni de roulis, plus de marins qui
courent dans la coursive au plancher de bois, plus de ressac contre la
coque. Non nous ne sommes plus en mer. « Où suis-je ? » La porte,
face au pied de lit, est fermée. Par dessous, je distingue la lumière
vacillante d’une bougie. Quelqu’un se meut dans cette pièce proche de ce
qui semble être ma chambre. La fenêtre à claire-voie ne laisse filtrer
que la lumière chiche de la lune. Je me cache sous le drap car je viens
de prendre conscience de ma nudité. La porte s’ouvre.
— Vous voici éveillée, ma douce épouse !
Le
jeune homme qui vient de prononcer cette phrase me semble familier,
mais je ne parviens pas à mettre un nom sur son visage aux traits si
doux. Je ne dis rien, le dévisageant sans même sourciller. Il est beau,
brun, musculeux et fort bien bâti. Oh oui, fort bien ! « Euh, il a dit « épouse » ? Mon Dieu, est-ce possible que cet apollon soit en fait le baron ? »
— Ma douce je vous dois explication.
—
Oui Monsieur, et veuillez quitter cette pièce : je ne vous ai pas
autorisé à y entrer. De plus, mon futur époux devrait être là d’une
minute à l’autre.
— Écoutez, belle Anne, je suis le baron et j’ai
fait de vous mon égale il y a déjà trois nuits, puis nous nous sommes
mariés, et je viens honorer mon premier devoir.
Je me recule au fond de mon lit. « Que raconte cet homme ? Il est fou ! »
— Ne m’approchez pas ou je crie !
— Criez si cela vous fait plaisir : il n’y a ici que moi et mes domestiques.
Je
dois perdre la tête ; je ne parviens pas à me souvenir de ces trois
jours ? Trois nuits ? Je ne sais plus. Mais que raconte-t-il ? Il se
lève et se tient debout au pied du lit, à peine à quelques dizaines de
centimètres de moi, mais cela suffit à me rassurer un peu sur ses
intentions.
— Je vous ai fait boire mon sang, faisant ainsi de
vous l’une des nôtres, puis vous avez consenti à m’épouser. Le capitaine
nous a unis, faisant de vous ma femme. Pour finir, je vous ai fait
porter la couronne des reines Valachie, faisant de vous mon égale.
« Reine, épouse, égale de lui, l’une des nôtres… » Les mots se bousculent dans ma tête, je ne comprends toujours pas.
—
Je suis ce que les hommes appellent une créature de la nuit. Né il y a
fort longtemps, je règne sur un monde dont vous ne soupçonnez pas
l’existence. Nous sommes peu nombreux de ma race ; vous en faites
maintenant partie. Nous sommes immortels ; nos seuls défauts de cuirasse
sont les croyances des humains : nous évoluons au gré de leurs
croyances, car c’est elles qui nous nourrissent et nous donnent forme.
J’ai eu bien des formes au cours des siècles ; celle-ci est celle que
vous m’avez offerte : un beau et fringant jeune homme, car c’est ainsi
que vous m’espériez.
— Mais je… Immortelle ? Reine ?
Il sourit ; il est très beau.
—
Oui. J’ai été Vlad Tepes, roi de Valachie. Aujourd’hui, j’ai choisi
d’être le baron de Vrykolakas. Une fois assimilé tout ce qui fait ce que
nous sommes, vous serez heureuse, et plus rien ne vous fera peur. Vous
allez vivre une vie longue et extrêmement riche.
Je suis perdue.
Je suis devenue quoi exactement, une reine de la nuit ? Une créature
hideuse de l’ombre ? Je me lève d’un bond pour me regarder dans le
miroir : rien. Rien de particulier. Mon joli visage, mon corps nu… « Oh, mais je suis nue devant le baron ! » Je rougis, me tourne vers lui. Il est bien bâti : un corps parfait, et son sexe… un beau gourdin bien droit. « Mon Dieu, mais il bande en me regardant ! Que dois-je faire ? »
—
Je vous apprendrai notre monde au fur et à mesure. Sachez d’ores et
déjà que vous préférerez la nuit au jour, que tout ce qui m’appartient
est vôtre, et que nous sommes très très riches.
Je me ressaisis et, le regardant dans les yeux (enfin, un peu), je lui demande :
— Et pourquoi cette « formation » avec madame de Pougy ?
— Parce que dans les semaines à venir, vous aurez bien d’autres choses à assimiler, et je vous veux prête pour moi dès ce soir.
— Ce… ce soir ?
— Oui, ma douce : c’est notre nuit de noces, et je compte bien honorer mon épouse dignement.
Beaucoup
trop d’informations : les souvenirs d’histoires affreuses que me
contait ma mère sur le monde de la nuit, les légendes, cet homme, le
sang, les mots qu’il prononce et ce corps d’apollon, là juste sous mon
nez ; je me sens toute « chose ».
— Ça ne va pas, ma belle ?
— Si, si, mais il me faut prendre un peu de temps pour assimiler toutes ces informations et …
—
Je vais vous y aider ; mais pour le moment, je vais prendre soin de
votre corps de déesse. Allongez-vous sur le lit, je m’occupe de tout.
Perdue
et obéissante, je me couche sur le dos dans le grand lit. Tout cela me
semble si irréel que je ne réfléchis plus et me laisse porter par les
événements. Le baron s’agenouille près de moi et couvre mes yeux d’un
bandeau. Je me raidis. Que va-t-il me faire ?
— Laissez-vous faire.
Il
me retourne sur la couche et tire mes bras vers le haut du lit ; je
sens des liens de cuir entourer mes poignets : je suis attachée. Il
glisse un coussin sous mon ventre à hauteur de mon pubis. Je sens alors
comme une plume se promener sur mon dos, descendre sur mes fesses, mes
cuisses. La sensation est douce ; câline, même. Dans le même mouvement,
je sens comme une lanière de cuir sur le bas de mon dos ; cela descend
le long de ma cuisse, mon mollet, puis s’arrête sur ma cheville. Le
baron attache alors ma cheville droite en ouvrant largement mes jambes.
Il fait de même avec la seconde : je suis offerte, écartelée, impudique
sous le regard de cet homme qui – bien qu’il soit mon mari – ne me
connaît pas intimement.
Cela dit, vu ma position, maintenant il ne peut plus rien ignorer de mon intimité, tant mes jambes sont ouvertes.
—
Maintenant, vous avez une éternité pour prendre du plaisir. Pour cette
première nuit, vous serez mienne ; après, vous ferez ce que bon vous
semble.
Je ne comprends rien de ce qu’il me dit.
— Jean, venez laper cette coupe offerte, que vous connaissez bien.
Le
lit s’affaisse dans le coin droit : il y a une personne de plus sur le
lit. Se peut-il que le baron me partage ainsi ? Une langue douce et
chaude vient effectivement me laper le sexe, avec passion et précision.
La langue s’introduit doucement entre mes lèvres, cherche mon bouton. On
attrape mes cheveux pour me faire lever la tête, et je sens alors
quelque chose de doux frôler la bouche. Je reconnais la texture d’un
gland et entrouvre les lèvres pour l’accueillir. Ma surprise est à la
mesure du gland en question, car je ne peux le prendre dans ma bouche
tant il est énorme.
La langue qui me lubrifie le vagin continue
son œuvre, se hasardant parfois sur ma petite pastille. La plume
continue de se promener sur mon corps, et le gland sur mes lèvres se
fait insistant, poussant plus fort et me forçant à ouvrir grand la
bouche pour l’accueillir.
Une question me vient alors à l’esprit :
Jean – si c’est bien lui – me dévore le sexe, une main sur chacune de
mes fesses, les écartant au mieux pour me déguster ; le baron me tient
par les cheveux de ses deux mains pour m’enfoncer son dard gargantuesque
au fond de la gorge. Alors, qui tient la plume ?
La langue qui
m’explore est divinement experte, et je me laisse rapidement porter par
cette caresse. Mon sexe dégouline de désir, et mon petit trou commence à
s’ouvrir sous la langue qui parfois lui offre une douceur. Le baron,
lui, ne cesse d’enfler entre mes lèvres et il avance de plus en plus
profondément dans ma bouche. La plume voyage partout sur mon corps,
provoquant des frissons et des sensations douces.
La queue est
maintenant plantée au plus profond de ma gorge, et je sens monter les
larmes dans mes yeux. Je suis au bord de l’étouffement tant elle est
grosse et m’emplit la cavité buccale. Le baron s’immobilise et me dit :
— Votre formation, bien que rapide, a été bien menée.
Jean
quitte ma conque détrempée. Le baron quitte mes lèvres et je le sens se
déplacer sur le lit. Un instant après, la queue de mon mari – puisque
c’est ainsi qu’il me faut dorénavant le nommer – se présente à l’entrée
de mon vagin, et sans une hésitation s’enfonce en moi, m’emplissant et
me comblant entièrement. Je me retiens avec peine de jouir
immédiatement. L’homme reste au plus profond de moi sans bouger. Il se
met alors à parler en commençant ses va-et-vient très lentement.
—
À partir de ce jour vous êtes ma reine ; rien ne vous sera jamais
refusé : je suis riche, très riche, et vous régnez sur un monde sans
mesure aucune. Les familiers vous serviront à chaque instant ; ils sont
là de leur plein gré, mais ils sont serviles et rêvent de devenir des
nôtres. Nous avons aussi des esclaves, et bien d’autres créatures. Vous
serez libre de faire tout ce que vous souhaitez.
Je n’écoute
quasiment pas ce qu’il me raconte, tant le plaisir monte en moi. Ses
coups de reins sont toujours aussi lents et calculés, et cela devient
vite ingérable pour moi tant c’est bon.
— En Valachie, je suis le
roi, vous ma reine. Ici je suis le comte von Dracul, et les nôtres
règnent sur la planète entière, dans l’ombre. Vous aurez vos propres
esclaves « croyants » qu’il vous faudra dresser, vos familiers serviles
mais disponibles, et…
Non seulement je n’écoute pas, mais je me
moque de ce qu’il me dit. Je suis envahie par un plaisir si puissant et
fort qu’il occulte complètement le reste.
— ... ils doivent croire en nous : c’est grâce à cela que nous continuons de vivre.
La
plume continue son manège sur mon dos. Je ne peux me soustraire à mon
amant qui n’a pas changé de rythme depuis le début ; cela me rend folle,
je veux qu’il accélère, qu’il me délivre et me laisse jouir de cette
magnifique queue fichée en moi.
— Vous avez le pouvoir de faire d’un humain un immortel en lui faisant boire votre sang.
«
Mais quand va-t-il enfin se décider à me baiser ? Bougez, mon mari,
faites-moi jouir ! Certes, votre manège dans mon intimité est divin,
mais il vous faut me laisser exploser. »
— Certains sont des
vampires avides de sang ; ils sont faibles, craignent la lumière du
jour, les pieux, et même l’ail. Auriez-vous une requête, ma mie ?
Enfin il semble s’intéresser à moi et à mes sursauts dans le lit.
— Oui, Monsieur : auriez-vous la gentillesse de me faire jouir enfin ?
—
Oh, pardon ma reine ; je tenais à vous expliquer, mais je le ferai plus
tard. Pardonnez mon impudence : je vais de ce pas remédier à cette
situation pour le moins ubuesque.
Tenant sa parole, mon baron
entreprend alors de me ramoner la conque avec application et force. Je
me délecte enfin de cette divine queue qui m’emplit toute entière. Je
suis surprise par l’orgasme au moment même où je prends une giclée de
sperme sur le bas du visage. Giclée sûrement offerte par mon Jean,
toujours présent, et qui a dû se finir manuellement. Par la même
occasion, mon mari déverse en moi sa semence avec force et rage, me
remplissant l’orifice comme jamais.
Je dois être joliment
arrangée ainsi, du jus partout sur le visage et mon sexe largement
ouvert débordant de liqueur. Mais personne ne me découvre les yeux ni me
détache : il semblerait que mon « homme » n’en ait pas fini avec moi.
J’entends
une cravache qui cingle l’air. Un cri : je reconnais la voix de Jean ;
il vient de prendre un coup. Je souris, le nez dans le drap ; je crois
que le baron n’a pas aimé son improvisée giclée sur mon doux sourire.
Le deuxième coup me fait hurler ; celui-ci s’est abattu sur ma fesse. Pourquoi ?
— Je ne vous ai pas autorisée à jouir, ma mie.
— Mais je…
Un coup sur l’autre fesse me tire un cri et abrège mon verbiage. Le baron prend son rôle de maître de maison très à cœur.
—
Quand je vous honore, vous devez m’être soumise, et je ne tolère guère
que l’on commente mes directives. De plus, votre plaisir est mien, et
vous vous devez d’attendre ma permission. Jean, quittez de ce pas la
pièce ; je viendrai vous corriger plus tard. M’Bala, lâchez le plumeau
et veuillez prendre madame avec force : la punition devrait la mettre
dans de meilleures dispositions.
« M’Bala ? Mais qui est-ce donc ? Me prendre… la punition ? » Je ne sais pas trop ce que cela présage, mais je suis certaine de ne pas apprécier le traitement que l’on va me prodiguer.
La
réponse me vient non pas verbalement, mais bien physiquement. Je sens
alors que l’on frotte l’orée de mon vagin, déjà bien sollicité par mon «
maître », puisque c’est ainsi que je me dois de le nommer. On frotte et
on fait pénétrer doucement un sexe qui me semble démesuré. Le terme est
le bon : le sexe qui tente de me pénétrer est énorme, et ce n’est que
le gland qui tente une introduction. J’en ai le souffle coupé tant la
sensation d’envahissement est grande. Je ne peux retenir un cri, quand
enfin la tête de la bête est entrée.
La réponse à mon cri ne se
fait point attendre, et un coup de cravache cingle de nouveau mon
arrière-train. M’Bala semble prendre l’acte de punition à cœur et ne
semble point vouloir me prendre en pitié : me prendre tout court semble
être son seul mot d’ordre, et il s’y emploie avec application.
Le
mufle passé, c’est maintenant l’intégralité de ce qui me semble être de
la taille d’un rôti qui envahit mes entrailles et s’enfonce toujours
plus loin. S’il continue, il va finir dans ma gorge. Gorge qui est si
serrée que je ne parviens plus à respirer. Je suffoque sous la
pénétration ; je vais mourir, tant tout cela est énorme. Je pleure, tant
c’est douloureux et étrange. Dans un râle, je crie :
— Vous allez me faire mourir !
Le rire de mon maître et les mots qui l’accompagnent ne me rassurent pas.
— Non, ma mie : vous ne pouvez plus mourir ; mais votre calvaire ne fait que commencer.
À
ces mots, le monstre qui m’occupe maintenant tout le ventre se met en
mouvement, et telle une mécanique commence ses voyages dans mon corps.
Et alors que M’Bala me laboure littéralement la conque de son sexe
géant, mon diable de mari entame une de ses diatribes fort mal à propos.
—
Vous êtes mon épouse tout le temps, et mon amante soumise quelques
nuits. J’ai pour mon plaisir deux concubines complètement soumises, et
un harem d’esclaves hommes et femmes où je peux me divertir. Donc, pour
le peu que je vous solliciterai, ayez à cœur de souffrir mes caprices.
Ensemble, si vous y consentez, nous allons devenir plus puissants
encore.
Je n’ai cure de ces mots ; je ressens durement la punition imposée et hurle ma douleur, mais il ne semble même pas m’entendre.
—
Vous aurez la possibilité de faire comme moi, je vous y autorise. Avoir
vos amants, vos esclaves, vos jouets. Cela vous siérait-il ?
Devant
l’absence de réponse cohérente de ma part, le baron prend enfin
conscience que je ne suis pas en mesure de lui tenir discours. Mais
plutôt que d’abréger mon calvaire en demandant à ce monstre de bien
vouloir quitter mon antre séance tenante, il dit simplement :
— M’Bala, finissez, je vous prie, que je puisse avoir avec mon épouse un échange cohérent.
L’homme,
qui a maintenant un rythme soutenu et commence à ahaner contre mon
corps, obéit prestement à l’ordre donné et se laisse aller à la
jouissance. Il décharge sur mes fesses, recouvrant mon dos d’une
quantité folle de foutre. Il en a lancé partout sur moi, poissant mes
cheveux, mes épaules ; il y en a même qui ruisselle le long de mon flanc
jusqu'à mes tétons. Mon sexe est béant, et sûrement difforme. Le sien,
posé sur ma fesse, me semble encore plus long que lorsqu’il me
défonçait. Il a dû se retenir pour ne pas remonter jusqu’au milieu de
mon ventre.
Je m’effondre en larmes sur le lit, la tête dans l’oreiller et le corps accablé.
— Ai-je enfin votre attention, douce Anne Isabelle ?
Auteur : Oshmonek
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