Relire le chapitre 11
Zone humide
Cette
première véritable incursion dans l’univers du dévergondage avait
vivifié ma lubricité naissante et conforté mon désir d’explorer de
nouvelles perspectives. De retour dans ma chambre étriquée d’étudiante,
le palais encore empli d’une tenace saveur, le souvenir de Philippe
refaisait naturellement surface. Préservée de tout préjugé, prendre son
sexe dans la bouche ne s’était nullement avéré repoussant. Depuis ce
surprenant instant où il m’avait – involontairement – révélé ma
disposition à recevoir la jouissance de l’homme et à en goûter la
vigoureuse libération, je n’avais plus qu’un souhait : renouveler cette
pratique et en augmenter la fantaisie.
Les courriers
électroniques échangés avec Denis devinrent plus nombreux et d’une
teneur à faire frémir le plus égrillard des sybarites. La teneur de ces
croustillants messages ne s’élevait plus que rarement au-dessus de la
ceinture, mais mon attrait de plus en plus impérieux pour la sexualité
me faisait braver ces turpitudes sans le moindre ressentiment. Je devais
ainsi lui avouer – autant qu’à moi-même ! – un singulier engouement à
extirper la semence mâle directement à sa source. De plus, l’impudique
exposition de mon corps, la sensation de la douce caresse de sa langue
fouillant les tréfonds de mon intimité avaient émoustillé ma
bouillonnante imagination érotique. Ma chair voluptueuse désirait
renouer promptement avec le plaisir des sens.
Il fut convenu de
se retrouver dans des conditions plus propices à un horizontal
batifolage. Je lui laissais toute latitude pour organiser la rencontre
et nous nous accordâmes aisément sur une date. Il me confirma la
réservation d’une chambre d’une chaîne hôtelière bien connue et se
promit de m’y conduire depuis l’endroit de notre premier rendez-vous.
À
l’approche de la date prévue, notre communication devint de plus en
plus brûlante… jusqu’à ce qu’il me soumette l’inconcevable : il avait un
de ses amis, également divorcé, qui « n’ayant pas connu une relation
intime avec une personne du sexe opposé depuis de longs mois, était
intéressé de rencontrer une jeune femme libre. »
Je fus
abasourdie par l’impudence de la déclaration ; d’autant que,
contrairement à ma compréhension initiale, il ne s’agissait nullement de
voir cette personne seule, mais bien d’une combinaison à trois.
Jusqu’au lendemain, offensée, je méditai sur la perspective de cette
irrecevable proposition. La nuit m’ayant porté conseil par de coupables
songes, l’irréalisable prit une tournure plus engageante.
Il
fallait me rendre à l’évidence : j’aimais les plaisirs de la chair, et
mon envie grandissante en la matière m’autorisait à priser de nouveaux
ravissements. Dans un premier temps, j’affichai un semblant
d’indignation, prétendant que cette demande était dégradante.
Intérieurement,
j’exultais ! Je me projetais déjà dans des situations plus que
cocasses, partagée entre deux hommes qui me montreraient leurs
compétences en ébats débridés. Qu’il devait être bon de se délecter d’un
ithyphallique geyser tout en subissant les assauts d’un mâle
entreprenant…
□□□
Le
vendredi soir, après un souper allégé, je fus plus que ponctuelle sur
notre lieu de rendez-vous. Ivre par la brise que je respirais à pleins
poumons, grisée par l’attente de la proche récréation, je frissonnais
d’exultation. Je n’eus pas à patienter longtemps pour retrouver mon
convoyeur, reconnaissant immédiatement sa voiture au bout de la rue. Il
s’arrêta à ma hauteur, s’inclina pour me montrer son visage au sourire
enjôleur et me fit signe de prendre place à son côté.
À peine
montée dans le véhicule, après avoir déposé mon cabas me tenant lieu de
bagage entre mes pieds, nous nous embrassâmes comme de vieilles
connaissances. Je fus fortement étonnée de le voir seul et, devant mon
air médusé, il crut bon de me donner quelques précisions :
—
N’aie aucune crainte : mon collègue arrivera un peu plus tard, il aura
juste un léger retard. Ça me laisse le temps de passer à la réception.
La
circulation étant fluide, il ne nous fallut que quelques minutes pour
regagner le parking de l’hôtel. Après avoir arrêté le moteur et retiré
la clé de contact, il me recommanda :
— Attends-moi dans la
voiture, veux-tu ? Je n’en ai pas pour longtemps. Par souci de
discrétion, j’ai réservé une chambre pour une seule personne ; j’imagine
que tu ne veux pas être vue en ma compagnie ?
— Ce n’est pas trop grave ; personne ne devrait me reconnaître ici, mais j’apprécie ta prévenance.
Effacée
derrière les vitres teintées du véhicule, je le vis se diriger d’un pas
alerte vers l’accueil de l’hôtel situé dans un édifice séparé,
regroupant également une zone restauration. Il revint tout aussi
prestement, me faisant comprendre, d’un geste retenu de la main, de ne
pas bouger de ma place.
Reprenant sa place de conducteur, il
manœuvra pour quitter son emplacement et se dirigea vers l’extrémité
opposée du parking. Je compris que, disposé en « L », cette zone offrait
un angle mort la rendant invisible depuis la réception. Il chuchota :
— Voilà, c’est encore plus discret comme ça. Surtout qu’on a la chance d’avoir une chambre avec l’accès situé sur ce côté.
D’un
signe du menton relevé, il me désigna une coursive qui menait aux
chambres du rez-de-chaussée. Contrairement à celles situées aux étages,
dont les accès étaient distribués par des escaliers côté accueil, leurs
entrées se faisaient remarquablement secrètes sur la partie arrière du
bâtiment. Après un dernier coup d’œil à la dérobée, il me conseilla :
—
Laisse-moi le temps d’ouvrir la piaule et tu me rejoins.
Personnellement, je me fiche pas mal d’être vu en ta compagnie, mais… la
différence d’âge…
— Je peux patienter une minute, répliquai-je, coupant court à sa désolante remarque.
Je
descendis de la voiture et récupérai mon cabas au moment où neuf coups
sonnaient au clocher d’une église proche. Denis prit à son tour une
valise posée sur la banquette arrière et vérifia consciencieusement la
fermeture des portières. Gagnée par la désagréable impression d’être
observée par des regards fureteurs, j’éprouvais un certain mal-être à
m’afficher à son côté ; je le laissai prendre un peu d’avance.
Avant
de se glisser dans les murs, il se retourna pour m’adresser un grand
signe de ralliement. Tout en pestant envers ce manque de retenue, je
m’empressai de le rejoindre et m’engouffrai à mon tour dans l’abri resté
entrouvert. Masqué par le vantail entrebâillé, il le repoussa aussitôt
derrière moi et me fit avancer dans la chambre après avoir traversé un
court sas hermétiquement clos par une seconde porte. À la vision du lit
qui occupait une large partie de la pièce, j’eus une fugace panique.
— Installe-toi, Justine ; veux-tu un petit café ?
— Non, merci, je n’en prends jamais le soir.
Devinant mon désarroi, il voulut plaisanter :
— Au moins, il ne pleut pas aujourd’hui. As-tu passé une bonne journée ?
— Bof, couci-couça…
— Pas plus que ça ?
Je ne pris nullement la peine de répondre, mais il lut mon inquiétude sur mon visage.
— Tu as l’air d’être tendue ; n’aie aucune crainte : mon ami est plutôt timide… surtout avec les femmes.
Il
se porta à ma hauteur et m’aida galamment à enlever mon manteau qu’il
fixa à l’une des patères murales ; il se débarrassa également de sa
veste qu’il jeta plus négligemment sur la couche après en avoir extirpé
un téléphone portable de l’une des poches.
— Il ne devrait plus trop tarder. Il est souvent en déplacement et m’a prévenu qu’il aurait probablement du retard.
Il
déplaça une chaise glissée sous un massif panneau de bois qui
s’étendait généreusement devant la large fenêtre, installation qui
n’était pas sans rappeler celle de ma propre chambre. Faisant également
office de bureau, il supportait un petit téléviseur, un luminaire au
style résolument futuriste, ainsi que l’incontournable percolateur.
S’asseyant, il me tendit la main.
— Approche ; autant attendre tranquillement.
Je m’avançai, tremblante, sachant que j’allais vivre les prémices d’une soirée mémorable.
— Alors, voyons voir ; as-tu remis cette charmante petite culotte transparente ?
Sans
attendre de réponse, il releva ma jupe et émit un sifflement admiratif
en découvrant le sous-vêtement tendu sur l’arrondi de ma motte.
— Eh ben… Il ne va pas regretter le voyage, le Serge : c’est mignon tout plein !
Ses
doigts effleurèrent le doux tissu, son index s’attardant
particulièrement à l’endroit de la coupure médiane qui semblait
l’aspirer. La main conquérante fit bâiller le mince vêtement par la
ceinture, et il se pencha au-dessus de la vision offerte. Il émit un
petit claquement de langue en contemplant l’intérieur de ma culotte.
— Hum, tu as vraiment une chatte bien dessinée, toute lisse ; Serge saura apprécier. Tu me fais déjà bander !
Il
accompagna sa remarque en empoignant son bas-ventre, me révélant un
renflement qui manifestement résultait de sa dernière vision.
— Tu veux bien me donner une petite avance en attendant Serge ? Je garde le portable à portée de main, au cas où il appelle.
Il
se campa fièrement devant moi et ouvrit sa braguette d’où il extirpa
les éléments de sa virilité. Me courbant, je pris en bouche la hampe
gonflée par l’afflux de sang et la fis coulisser dans le resserrement de
mes lèvres appâtées par un alléchant breuvage.
L’appel attendu
vibra alors que je suçotais avec ferveur son gland décalotté d’où
suintait déjà un écoulement d’une saveur finement salée.
— Salut,
Serge ! (il dut s’éclaircir la voix)… Oui, oui, elle est là… Ouch !
T’es où ?… Continue tout droit ; deuxième rond-point à droite, puis
encore à droite et… Ouh !… C’est tout au bout de la rue… Ouch ! Devine
?… Elle me tète… Hum… Chambre 106… Dépêche-toi ; gare-toi tout au fond
du parking, tu reconnaîtras ma caisse… Oui, tu passes par l’arrière, on
t’attend avec impatience.
Bien que ne prêtant qu’une attention
secondaire au monologue de mon approvisionneur en friandises, je fus
admirative de sa maîtrise alors que je croquais ma mignardise. Il me la
retira subitement de la bouche pour se placer face à la fenêtre.
— Serge arrive ; je vais surveiller son arrivée.
Tout
en tripotant sa tumescence bien exposée, il scruta l’extérieur dans
l’attente de son ami. Frustrée et impatiente à son côté, il me fallut
attendre une poignée de minutes pour que je distingue une silhouette
masculine au travers des rideaux. Denis ne lui laissa pas le temps de
manifester sa présence ; masqué par la porte entrouverte, il accueillit
son ami en le saluant au passage d’une tape amicale sur l’épaule.
L’homme, de grande taille, le crâne légèrement dégarni, entra dans la
pièce et me tendit la main, hésita, puis approcha son visage pour me
baiser la joue.
Derrière lui, Denis referma précautionneusement la
porte et actionna la descente des volets roulants. Après s’être assuré
qu’ils occultaient parfaitement la pièce, il se retourna vers son
camarade pour faire les présentations :
— Je te présente donc Justine. Je ne t’avais pas menti en te disant qu’elle est plutôt bien faite de sa personne.
Le
visiteur, croyant halluciner à la vision de l’organe pendant à
l’ouverture du pantalon, perdit un peu de sa contenance et bafouilla :
— Je vois… Donc… c’est toujours d’accord pour…
— Et comment ! Ne prends donc pas cet air embarrassé ; fais connaissance avec la demoiselle.
Denis,
ne manifestant aucune gêne à tripoter son pénis devenu indolent,
s’approcha de moi et, sans rencontrer la moindre opposition, releva à
nouveau de sa main libre ma jupe au-dessus de mon nombril.
— Regarde ! C’est pas admirable ?
L’étalage
de mes dentelles médusa le spectateur, inhibant toute réaction. Denis
lâcha sa verge revigorée et se mit encore à taquiner la proéminence de
mon pubis d’un index palpeur. Comme pétrifié par le fripon tableau, la
face de l’unique témoin s’enflamma. Denis, toujours prompt dans ses
décisions, lâcha ma jupe et notifia à son partenaire :
— Je me
suis rancardé à l’accueil ; ils ferment le portail à vingt-trois heures.
Ça nous laisse quand même un peu de temps pour s’amuser, mais il ne
s’agit pas de trop s’endormir. À moins que tu ne veuilles garer ton
véhicule à l’extérieur et faire le mur ?
— Non, merci, c’est plus vraiment de mon âge.
— Ou passer la nuit avec nous ?
— Ça me plairait déjà mieux, mais il faut vraiment que je rentre tôt ce soir.
— Toujours tes bestioles à nourrir ?
Puis, se tournant vers moi, Claude m’informa :
— Serge a une superbe collection de lézards : caméléons, iguanes, varans ; ce sont ses bébés…
— Ils demandent beaucoup d’attention, c’est vrai.
— Et si on s’occupait de nos lézards à nous ? Ils demandent des soins eux aussi.
La
plaisanterie eut le mérite de nous décontracter… et de nous replacer
dans le contexte. Denis m’approcha et entreprit de me dévêtir.
— Serge, aide-moi à déballer cette merveille.
Leurs
gestes étaient maladroits et je dus quasiment me dépouiller moi-même,
Serge se contentant de prendre les effets que je lui remettais en main
au fil de mon effeuillage. Je me retrouvai ainsi en slip avec mon
cache-cœur recouvrant ma poitrine. Serge, mes habits encore sur le bras,
regarda Denis me délester de mon corsage en le passant par-dessus mes
épaules. Toujours interdit, il l’observa se couler derrière moi pour
m’empoigner les seins à pleines mains et faire rouler leurs pointes
durcies entre ses doigts. Je sentis le bout humide de sa verge se
frotter au sillon de mes fesses.
— Pose ses fringues, et viens
tâter par là. Regarde-moi ces ravissants petits nichons : il y a combien
de temps que tu n’en avais pas vu ?
Serge posa délicatement mes
vêtements sur la chaise, revint calmement vers moi et caressa ma
poitrine libérée. Les mains de Denis effleurèrent mes hanches,
malaxèrent mon ventre, puis se glissèrent dans ma culotte. Un
irrépressible frisson ondoya dans mon bas-ventre, se propageant jusqu’à
la plante des pieds.
Denis perçut mon tressaillement et, tout en me mordillant la nuque, déclara à son acolyte :
— Baisse sa culotte ; je crois qu’elle est prête, là.
Serge
manifesta enfin son entrain. Confortablement assis sur le bord du lit,
il agrippa le fin tissu et le fit descendre délicatement le long de mes
cuisses pour mettre à nu la fente verticale qui prouvait que je n’étais
pas du même sexe. Voyant qu’il restait en adoration devant la commissure
marquant l’entrée de ma vulve, Denis se replaça de côté pour partager
la même vénération. Flattant les attributs de sa masculinité, il ordonna
:
— Broute-lui le minou !
S’exécutant, il fit tomber ma
culotte sur mes chevilles et je l’enjambai pour m’en séparer sans
mécontentement. Après m’avoir demandé de m’allonger sur la couche encore
vierge, il se pelotonna dans la chaleur de mon entrecuisse qu’il écarta
pour déployer de ses doigts engourdis par l’émotion mes intimes ourlets
englués de mucus. Après m’être maintes fois languie, j’étais enfin à
cet instant tant attendu. Sans avoir exprimé le moindre mot depuis mon
arrivée dans la chambre, je me laissai manœuvrer par les deux
protagonistes de ma débauche.
Tandis que Serge me faisait fondre
sous la pointe pénétrante de sa langue, Denis s’agenouilla à mon côté et
se pencha sur mon buste pour me téter un sein ; il tritura et malaxa
agréablement l’autre. Humé, suçoté, doigté, fouillé par Serge, mon vagin
se fluidifia sous sa fouille minutieuse.
Denis se releva, dégrafa sa
ceinture, défit le dernier bouton de son pantalon qu’il descendit
suffisamment pour me présenter pleinement ses attributs. Il s’agenouilla
au plus près de mon visage et inclina son bassin pour me permettre de
le prendre en bouche. Le feu au ventre, je suçais la verge qui
raidissait par à-coups sous la douceur de ma langue.
— Trêve de préliminaires, Serge : le temps passe, et tu n’as pas toute la nuit.
S’arrachant
de sa position – qui se devait pourtant d’être enviable – Denis recula
du lit et se débarrassa de ses vêtements qu’il jeta à même le sol. Serge
l’imita tout en se pourléchant les babines luisantes qu’il essuya d’un
revers de main, le regard rivé sur mon entrejambe.
Anticipant
leur intention commune que j’attendais avec une impatience mêlée
d’angoisse, je m’installai dans une posture plus abordable sur la couche
accueillante. Au bénéfice de l’obscurité naissante, je les contemplais
se dévêtir avec convoitise, alléchée par la divertissante danse des deux
organes mâles oscillant au gré de leurs mouvements.
Serge, sans
même un regard, vint se placer sur moi. En appui sur un coude, triturant
sa verge pour en affermir l’érection, il se faufila dans l’entaille de
ma vulve pour en écarter les replis. Trouvant l’orifice du vagin, il
s’aida de ses doigts pour s’y engager, s’enfonçant toujours plus par
d’amples mouvements du bassin. Lascive, je m’abandonnais pleinement à la
capiteuse charge, savourant les doux glissements dans la mouillure de
mon ventre.
Denis alluma la lampe de bureau puis vint s’étendre à
mon côté. Il prit ma main pour la porter au contact d’une souple toison
bouclée, et mes doigts effleurèrent la base de son pénis. J’exprimai ma
réjouissance par un long soupir langoureux. Mes doigts graciles
entourèrent fermement la tige turgescente et entreprirent une lente
masturbation.
Au-dessus de moi, en sueur, Serge se laissait
emporter dans l’incandescence d’une longue privation. Voulant le sentir
plonger encore plus profondément, je ceinturai ses fesses de mes jambes
repliées, m’efforçant de donner plus d’ampleur à chacune de ses
impulsions. Solidement retenu dans l’étau de mes cuisses, il s’agita de
plus en plus vivement dans un bruit de ressac à la frontière de
l’inconvenance.
Denis, le regard magnétisé sur notre
bouillonnante copulation, avait également acquis une raideur qui ne
demandait plus qu’à être soulagée. Serge, dans un ultime transport,
s’enfonça au plus profond de mon ventre. Aux contractions sur les parois
de mon vagin distendu, je compris qu’il se libérait de l’accumulation
de son abstinence.
À contrecœur, il se retira mollement de la
place, aussitôt occupée par son impatient comparse dont les sourcils
marquèrent l’étonnement lorsque son regard plongea à la jonction crûment
exposée de mes jambes. Il glissa ses mains sous mes fesses et me
souleva légèrement pour se planter tout de go dans la corolle épanouie.
Sous
les secousses de sa vive empoignade, je savourais l’alternant contact
de ses généreuses gonades sur la zone réceptive de mon périnée. Les yeux
mi-clos, je devinais cependant la silhouette de Serge qui, idéalement
placé à l’opposé du lit, ne devait rien perdre du lubrique spectacle
offert par notre union.
Je lâchais de petits cris sous les coups
qui me pourfendaient. Mon effervescence, enrichie des effluves de
l’ancien locataire, eurent vite raison du nouvel occupant qui,
profondément reconnaissant, me fit à son tour don d’une abondante
jouissance.
Il resta longuement en moi, prenant plaisir à me
mordiller la nuque et le lobe de l’oreille jusqu’à ce que son pénis
retrouve sa taille de repos et quitte de lui-même le réceptacle saturé
par la double possession. Après un regard insistant sur ma vulve, il se
laissa glisser auprès de moi, les bras en croix, épuisé. Également
fourbue, je gardai ma position : jambes repliées, et les cuisses
largement ouvertes. Un chatouillis procuré par l’épanchement de ma riche
récolte s’insinua dans le sillon de mes fesses.
D’un léger coup de coude, Denis m’arracha à mes pensées et me demanda :
— Elle te fait encore envie ?
Devant mon air ahuri, il crut bon de préciser :
— Sa queue. Tu aimerais la sucer ? Il vient de tirer son coup, mais je pense qu’il a encore des réserves.
Il s’adressa à son comparse plongé dans la contemplation de mon entrejambe inondé de liqueur séminale :
— Pas vrai, Serge ? Ça te tente, une turlutte avant de partir ? Justine est experte en fellation.
L’intéressé
s’approcha, visiblement honteux de son petit appendice recroquevillé
qui avait beaucoup perdu de sa superbe. Je m’assis au bord du lit et
portai mon visage vers le membre désuet, résistant à l’envie de
tourmenter ce burlesque hochet dont la tête baveuse sortait à moitié de
son pédicule ratatiné. L’organe affaibli se retrouva à la hauteur de ma
bouche avide. Soupesant sa double pendeloque, j’aspirai l’indolent
pendentif et entrepris de lui redonner une vitalité ithyphallique.
Suçant longuement l’outil de la génération avec toute ma jeune science,
je ne parvenais cependant pas à m’en nourrir. Ayant pourtant retrouvé
une rigidité honorable pour son usage le plus noble, le bel ustensile se
refusait à me donner son ferment.
Denis s’était levé et, debout
près de son ami, me regardait, amusé et admiratif, lui prodiguer ma
caresse buccale. Il rompit le charme de ma céleste gâterie en annonçant
sans ambages :
— Justine, tu as la… Tu dégoulines sur le couvre-lit.
Décontenancée
par le propos quelque peu acerbe, je libérai ma bouche de son contenu
et me penchai pour vérifier l’exacte vérité de mon méfait. Mon sexe
m’offrit la vision crue d’un trou bâillant d’où s’écoulait un liquide
visqueux chargé de grumeaux blanchâtres se répandant entre mes fesses.
Par réflexe, je me relevai d’un bond et détalai en direction de la salle
de bain, une main calée entre les jambes pour éviter tout autre
malencontreux éparpillement.
Assise sur le siège des toilettes,
j’entendis quelques gloussements de la part de mes assaillants,
visiblement égayés par l’incident. Nullement offensée, voire satisfaite
de m’exhiber ainsi, j’intériorisais le même amusement sur mon trône
lorsque Denis se montra dans l’encadrement de la porte restée ouverte.
— On peut regarder ? me demanda-t-il avec un petit sourire en coin.
Tout
sentiment de gêne n’ayant plus lieu d’être, il ne me vint nullement
l’idée de refuser, et j’indiquai mon approbation d’un haussement
d’épaules. Denis, faisant un geste de la main pour encourager son
comparse à le suivre, s’avança dans la pièce et s’accroupit face à moi.
Serge, montrant une attitude plus réservée, se contenta de se tenir à
mi-chemin.
Denis m’obligea à écarter les genoux pour scruter avec
avidité mon entaille qui gouttait et chercha à me consoler de ce petit
désagrément causé par l’abondance de leurs éruptions :
— Ma chère
Justine, mais on a vraiment pas mal de retard à combler ; pas vrai,
Serge ? Tiens, rapproche-toi : elle va finir ta fellation.
Serge
se rapprocha. Je l’attirai en le tenant par le pénis redevenu mou. Puis,
voyant ma difficulté à aboutir, il consulta l’heure sur sa montre :
— Désolé, je ne voudrais pas brusquer… mais il faut impérativement que je sois rentré avant vingt-trois heures.
Denis, amusé par la déclaration, osa persifler :
— Si tu dois faire fissa, finis-toi à la main ou baise-la.
Le
protagoniste, encore plus décontenancé, sembla définitivement perdre
pied. Devinant le profond désarroi dans lequel l’ordre formel avait
plongé mon « patient », j’entrepris moi-même de réamorcer manuellement
la fragile mécanique. J’agitai de mon mieux la hampe dont la chaleur
trahissait une forte activité interne. Pressé par le temps et le désir
de se libérer au plus vite de ces pressions cumulées, Serge empoigna son
sexe et se mit à se masturber avec une frénésie d’adolescent.
Denis,
toujours spectateur, regarda jusqu’au bout son camarade se satisfaire
par lui-même, se contentant de me maintenir le visage en direction du
sexe enflammé. Je fixais avec intérêt le gland tourmenté d’où une gerbe
blanche gicla pour m’asperger la joue. La pointe de ma langue titilla la
petite fente du méat et recueillit les dernières gouttes.
Les
deux hommes me laissèrent enfin seule. Je pus satisfaire une petite
envie bien féminine après de tels traitements et nettoyer mon minois de
sa dernière offrande. Lorsque je les rejoignis, Serge s’était déjà
revêtu et m’attendait pour me souhaiter le bonsoir. Il hésita encore
entre la poignée de main et la bise sur la joue, opta pour la seconde
et, après une dernière accolade à son ami qui éteignait la lampe de
bureau, s’engouffra dans la nuit noire en relevant le col de son
blouson.
— Nous voilà seuls, ma chère Justine. Je t’avais bien
dit que c’était un grand timide, le Serge. Il doit rentrer tôt à cause
de ses bestioles… Peuh ! J’en crois pas un mot ; pour aller courir le
guilledou ailleurs, plus sûrement.
Il partit dans un grand éclat de rire et poursuivit :
— Bon, je remettrais bien le couvert, moi.
Avec
empressement, sans la moindre considération envers la tache humide, il
me bascula sur le lit. L’horloge du clocher égrena encore plusieurs fois
ses notes avant que nos corps alanguis ne trouvent un refuge
récupérateur dans la chaleur de la nuit.
Auteure : Inanna
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