CHAPITRE DEUX : Alice, la rencontre
En
fait, j’ai dormi trois nuits chez Rondha car je ne trouvais pas de
travail dans un restaurant qui me plaise ; et pourtant j’ai quadrillé
Greenwich, Tribeca… Le troisième jour, je suis allée voir la personne
dont Mario avait parlé. C’était un dirigeant d’établissements de nuit
allant de clubs de strip-tease à bars à hôtesses et restaurants. Il m’a
reçue dans un de ses bars, un spécial go-go danseuses ; deux d’entre
elles, vêtues succinctement d’un bikini rouge, tournoyaient
paresseusement autour d’une barre verticale ; je ne pus m’empêcher de
repenser à Kachina, la si belle danseuse exotique qui avait été mon
amie. Je l’avais souvent vue danser, et c’était un spectacle d’une
sensualité bouleversante.
— Bonjour ; alors tu cherches du
travail ? Tu as l’air bien foutue ; dommage pour tes cheveux, mais il y
en a qui aiment ça aussi. Moi, c’est Carlo Delmonte.
Carlo Delmonte était un quadra velu, sa chemise rouge vif aux manches retroussée et portée ouverte dévoilant son torse l’attestait ; chauve et basané, il était rasé de près et sa mâchoire inférieure proéminente était bleutée ; il empestait une eau de toilette bon marché. C’est pas vrai, il l’achète en baril de cent litres, comme le pétrole, puis il plonge dedans tout habillé ? Et ses bagues à tous les doigts, sa gourmette en or massif, sa Rolex mastoc, c’est sa vision de la grande classe ?
— Bonjour Monsieur. Oui, je cherche un emploi de serveuse. Et j’ai une perruque brune.
— Tu sais danser ? Tu es jolie, plus classe que les filles que j’emploie habituellement, et…
— Merci, mais je cherche un emploi de serveuse.
— Tu as des papiers d’identité ?
— Mon permis de conduire… Tenez.
Il l’examina attentivement, ne relevant pas que sur la photo j’avais une longue chevelure divisée en deux tresses. Mais il achoppa sur ma date de naissance.
— Tu n’as pas encore vingt-et-un ans ! Tu ne les auras que le quinze novembre…
— Oui, et ?
— Tu ne peux pas travailler en club et en go-go avant tes vingt-et-un ans. C’est con mais c’est la loi. Les clients entrent à partir de dix-huit ans, mais c’est que vingt-et-un pour les employés.
— Pour un emploi de serveuse, ça devrait aller, non ?
— Oui, en attendant novembre ; j’ai un restaurant topless sur Charles Street, si ça te dit.
— Topless ? Vous n’avez pas autre chose ?
— Non : c’est à prendre ou à laisser ; mais si tu prends, je peux te loger pas cher, j’ai des studios où je loge mes employées.
— Euh… Pour la tenue, j’aimerais voir d’abord.
— Viens avec moi, c’est à côté et c’est ouvert.
Il s’est levé, massif et plus grand que je ne pensais. Il a montré mon sac de voyage que j’avais fait suivre, car j’avais compris que Rhonda avait épuisé ses réserves de patience.
— Laisse-le, un serveur va le ranger en lieu sûr. Allez…
Nous sommes sortis du bar et de sa musique de fond lénifiante ; il faisait grand soleil en ce milieu d’après-midi et la circulation était aussi dense sur la chaussée jaune de taxis que sur les trottoirs noirs de monde. Le New-Yorkais marche beaucoup plus que les habitants de Miami ou San Francisco. Dans une rue adjacente, nous sommes arrivés devant une vitrine noire proclamant fièrement en lettres dorées majuscules : MOON’ TOPLESS SNACK BAR – 18 YRS. La super classe ! Je suis certes dans la merde, mais travailler dans un truc pareil, faut vraiment en avoir besoin. Et alors, tu espères quoi, trouve un emploi de serveuse au Hilton ? Arrête de rêver ; si c’est propre, tu peux remballer ta fierté pendant quelques jours…
J’ai été surprise par la propreté, justement. Une grande salle couleur crème, un sol carrelé gris perle, des tables carrées en métal et des chaises assorties avec un gros coussin bordeaux, un comptoir noir de dix bons mètres de long : l’environnement était clean, très eighties, avec en fond sonore de la musique pop. Riders on the Storm, les Doors.
Ah, Morrison et sa gueule d’ange ! Si la musique ici est de cet acabit, c’est un bon critère pour accepter. Disons que ça t’aidera à faire passer la pilule.
La clientèle était plutôt masculine comme on pouvait s’y attendre, de tous âges, avec une prépondérance de Blacks. Une trentaine de clients, buvant des bières en général, et trois serveuses vêtues de shorts et brassières rouge vif, mini-short moulant et brassière assortie portée sans soutien-gorge, décorée du logo du bar, MOON’, avec une paire de seins pour les deux O… Les serveuses étaient assez jolies ; elles m’adressèrent un sourire déluré avant de saluer Mr Delmonte avec beaucoup de respect et un peu de crainte.
— Alors, comment tu trouves ? C’est une belle salle, non ?
— Oui, c’est vrai. Vous avez parlé de bar topless, je vois que les serveuses sont, disons, un peu couvertes.
— Jusqu’à 21 heures, c’est la tenue. Après, elles enlèvent le haut. Et à 23 heures, elles troquent le bas contre un string rouge. Nous fermons à 1 heure du matin. C’est bon, on va à mon bureau ?
J’ai opiné et nous sommes ressortis pour faire le trajet inverse. Mr Delmonte m’a conduite dans une pièce au premier étage du go-go bar donnant sur la rue par une grande baie vitrée fumée. Le moins qu’on puisse en dire était que ça ne respirait pas la fortune. Vieux bureau en chêne, meubles de rangement à portes coulissantes, chaises en bois… Pas très glamour, avec les tapisseries à rayures délavées et le parquet terne. Je me suis assise en croisant les jambes, les mains à plat sur le tissu du jean. Touche pas partout, on peut pas dire que ce soit super propre ni même chic pour un patron qui affiche une Rolex. Ce doit être une fausse, une imitation en plastique doré venue de Chine.
— Avant d’aller plus loin, je veux te voir nue. Si tu as un défaut physique, j’aime autant le savoir tout de suite.
— Oui, bon. Si je vous disais que j’ai une cicatrice sur l’épaule droite, et c’est tout ?
— Dans ce cas, je veux la voir, et si tu refuses je te dirai de partir et d’arrêter de me faire perdre mon temps.
Bah ! Après tout, si tu dois travailler au Moon’ comme serveuse, il aura l’occasion de te voir à poil… Allez, t’en fais pas, petit mec, tu peux faire ça. Tu seras logée, bien cachée dans Manhattan… et ce sera pas pour très longtemps non plus.
En soupirant ostensiblement, je me suis levée et ai dézippé mon jean que j’ai fait glisser sur mes jambes ; j’ai dû enlever mes tennis avant de m’extraire du pantalon que j’ai posé sur la chaise. Puis j’ai déboutonné mon chemisier multicolore Versace qui devait valoir plus que je ne gagnerais en un mois ici. Dessous, je portais un soutien-gorge blanc avec une culotte blanche en coton achetés l’avant-veille. Rien de sexy, mais des sous-vêtements confortables. Je me suis redressée avec l’espoir stupide qu’il se contenterait de me voir ainsi, mais il a fait signe de continuer.
J’ai soupiré encore plus fort. En adressant un regard de reproche à Mr Delmonte que s’était accoudé sur son bureau, arborant un faciès oscillant entre blasé et fasciné. J’ai libéré ma poitrine qui a roulé sur mon torse ; les yeux de mon unique spectateur se sont allumés. Je me suis immobilisée mains sur les hanches, mais il a hoché la tête pour m’adjoindre de continuer.
Tu t’attendais à quoi, Steph ? À ce qu’il te tende un peignoir en soie et une coupe de champagne ? D’ici à ce qu’il te demande de le sucer, il n’y a qu’un pas. Et que feras-tu, alors ? Te sauver en criant, ou obéir ? T’es dans la merde, il te faut t’en sortir.
J’ai descendu ma petite culotte et l’ai enjambée, la repoussant juste du pied. Et j’ai sagement croisé les doigts des deux mains dans mon dos, les yeux dans ceux de mon éventuel futur patron. Des doigts, il m’a fait signe de tourner et je lui ai montré mon cul après avoir levé les yeux au ciel.
— Tu sais, si je t’emmerde tu peux partir quand tu veux. Je n’embauche jamais personne sans l’avoir examiné sous toutes les coutures. Bon ; physiquement, tu fais partie du dessus du panier, largement. Ceci malgré toutes les petites cicatrices que tu portes un peu partout. J’ai de bons yeux, tu vois. Je ne veux même pas savoir comment tu as récolté tout ça, disons que ça te donne un genre. Tu pourrais te faire un fric fou en bossant comme call-girl.
— Non. Je ne veux pas faire la pute, ni pour vous ni pour personne.
— On verra. Viens signer ce contrat-type, tu es embauchée.
Méfiante, je me suis approchée du bureau sur lequel il avait déposé un imprimé format A4 à compléter.
— Tu ajoutes nom, prénom ; pour la date de naissance, je m’en occupe. Pour l’adresse aussi.
— Attendez, vous payez combien ?
— Tu vas commencer à vingt heures, jusqu’à une heure, soit cinq heures de travail ; tu recevras cent cinquante dollars moins les frais et le logement. Plus les pourboires à partager avec les autres serveuses. Tu travailleras du mardi soir au dimanche soir.
— Les frais ?
— L’achat et l’entretien des vêtements de travail ; je retiens vingt dollars chaque soir.
— Chaque soir ? Monsieur est un vrai mécène. Et pour la chambre ?
— Cinquante par nuit. T’es à Manhattan ; c’est pas cher.
Je le regardai d’un air dubitatif ; la vérité était que je ne connaissais pas les tarifs hôteliers, mais il avait sûrement raison. J’ai signé son contrat et suis allée m’habiller sans ajouter un mot. Bon, ça y est, tu as un boulot et un toit, dans un endroit pas terrible, c’est sûr ; tu trouveras bientôt un restaurant assez classe pour t’embaucher ; serveuse topless dans un bar, c’est quand même pas ce que tu espérais.
— Je te veux dix minutes avant le début du service dans le bar ; tu auras des chaussures à essayer et ta tenue à mettre.
— J’y serai. Vous me rendez mes papiers, et mon sac ?
— Tes papiers, j’en ai besoin pour remplir la paperasse. Tu les auras plus tard ; ton sac, j’appelle un videur qui va l’apporter et te montrer ta chambre ; c’est au-dessus. Tu la partageras avec une autre personne. Et j’espère que ça ira toutes les deux parce que j’ai pas envie de te voir jouer la diva.
Bon, pourquoi pas, si je tombais sur quelqu’un de sympa. Rhonda et ses bondieuseries m’avait rapidement agacée, et je lui laissais quand même quarante dollars par nuit.
Un homme est entré après avoir frappé trois coups à la porte, un large Black au crâne rasé, arcades épaisses et nez cassé. Vêtu d’un tee-shirt noir moulant siglé MOON’ et d’un pantalon de toile noire, il portait mon sac sans effort apparent. Je l’ai suivi en adressant un simple signe de tête à mon patron qui s’était plongé dans ses papiers.
Nous avons pris l’escalier jusqu’à l’étage au-dessus. Un couloir sombre desservait quatre portes, et le videur a frappé à l’une d’elles. Il s’est reculé d’un pas quand la porte s’est entrebâillée sur une femme obèse qui nous a fusillés du regard.
— Pourquoi tu viens me faire chier, Archi ? Tu vois pas que je dormais ? Me dis pas que le patron veut me coller une fille ici, non ! J’en veux pas, de cette pétasse. Fous-la sur le trottoir, j’ai pas envie d’une pisseuse qui va m’emmerder sans arrêt !
— Eh, Phyla, tu diras ça au Boss, moi je suis que le messager. Les autres logements sont pleins ou en trop mauvais état.
Phyla s’est écartée de mauvaise grâce et j’ai pu voir son logement ; et le sentir. Bon sang, il y en a qu’ils ne louent pas parce qu’ils sont trop vétustes ? Et c’est comment, ici, le Carlton ? Putain, elle garde ses cartons de pizza depuis dix ans, et à l’odeur ils ne sont pas tous vides. Je peux pas dormir ici, moi ! Au secours !
J’ai reporté les yeux sur Archi et il n’a pas pu louper la lueur de panique dans mes prunelles ; il a compris que j’étais prête à détaler et m’a poussée dans le couloir, ce dont a profité Phyla pour claquer la porte en grommelant des jurons heureusement inaudibles.
— Je peux pas dormir là-dedans, vous vous rendez pas compte, c’est dégueu et ça pue, il doit y avoir un chien crevé, au moins.
— Le Boss va pas être content : quand il décide, on obéit. Ça vaut mieux.
— OK, mais je dors pas là, c’est tout.
Archi a sorti un portable et appuyé sur une touche. Numéro en mémoire.
— Boss, c’est Archi. Le 206 de Phyla, faudra faire quelque chose. Vous n’avez pas dû y aller depuis longtemps... Une porcherie, en pire. Alors bien sûr, la petite nouvelle... Oui... Au quatrième, il y a que le studio, il est occupé par... OK ; s’il y a un meurtre, je vous aurai prévenu...
Et c’est comme ça que je me suis retrouvée sous les combles, dans un studio aux murs recouverts de panneaux de pin verni marine, au vieux parquet ciré. Le contraste était tel avec le couloir poussiéreux (bon, avec la chambre de Phyla, valait mieux pas comparer) que je suis restée bouche bée. Une odeur d’encens et de rose flottait dans l’air, et j’entrai à pas prudents, examinant les lieux avec un certain plaisir. L’éclairage provenait de deux grandes tabatières par lesquelles le soleil entrait à flots ; il faisait d’ailleurs un peu chaud, comme je m’en rendis compte rapidement. Le mobilier était réduit : grand matelas posé à même le sol recouvert de tissu indien damasquiné et d’oreillers multicolores, table rectangulaire en bois, deux chaises, un petit canapé en cuir rouge élimé, un grand placard aux portes miroir.
Surprises : un coin douche à la propreté clinique, et des toilettes récentes. Deux posters du Yellowstone décoraient les murs et quelques plantes vertes en pot apportaient une note de fraîcheur. J’ai souri à Archi et il a posé mon sac en prenant un air dubitatif. Bon, voilà autre chose. Il y a un problème ? L’occupant des lieux est Cruella, Jack the ripper, Predator ? Courage, Steph, c’est trop chouette ici, tu dois te cramponner...
— Bon, je vois... Quel est le problème ?
— Mmm... Eh bien... Le Boss loge ici la secrétaire médicale de sa sœur ; disons qu’elle a un caractère... entier. Les deux danseuses que le Boss a essayé de placer ici ont fini l’une avec un œil au beurre noir, l’autre une lèvre fendue et une épaule démise. Plus quelques bleus un peu partout.
— Elle fournit des clientes à sa patronne ? C’est cool !
Archi me fixa, médusé, avant de secouer la tête et de sortir.
— Quoi qu’il en soit, vous descendez au bar un peu avant 20 heures, et si elle vous estropie, vous descendez au bar comme vous pourrez, à quatre pattes s’il faut. Ciao !
J’ai enlevé mes tennis et me suis assise sur le canapé, tentant de me décontracter. Je ne savais pas quand elle allait arriver, la harpie, mais j’allais essayer de rester ici. J’allais rester ici, bon sang !
J’ai dû m’assoupir car soudain je me suis retrouvée avec une tornade châtain à un mètre de moi qui hurlait en me tapant sur l’épaule.
— Toi, tu dégages. J’ai averti mille fois ton connard de mac que je voulais pas qu’une pute vienne fourrer son nez dans mes petites culottes, mais...
— Je ne suis pas une pute.
— Ta gueule, la morue ! Tu prends ton sac de merde et tu dégages ! Et vite, sinon je t’explose la tête et tu auras du mal à trouver des clients.
— J’en ai rien à foutre, des clients. Mon patron a dit que je pouvais dormir ici, j’y dormirai ; et dès que je pourrai quitter ce trou à rats et bosser ailleurs, crois-moi, je partirai. Ne serait-ce que pour ne plus te voir.
— Elle se la joue grande gueule, la tondue ! Tu vas te prendre une telle volée de bois vert que tu me supplieras de te laisser sortir ; c’est ce que tu veux ?
— Écoute, je travaille à 20 heures dans cette merde de bar et j’ai pas envie de faire ça longtemps. Si je peux arrêter demain, ce sera parfait. En attendant, tu m’oublies un peu, c’est pas le moment de m’emmerder, là.
— Mademoiselle a ses règles ? Tu te casses tout de suite, c’est tout.
— Non : je dormirai ici en revenant ; je crois que j’arrête à 1 heure et je ne ferai pas de bruit.
— À 1 heure ? Tu travailles au Moon’ alors ? Et tu as quel âge ?
— Qu’est-ce que vous en avez à foutre ? Et merde… Vingt ans.
— Serveuse au Moon’, tu vas adorer faire la pute pour tous les connards de mateurs.
— Je suis pas sûre d’aimer, mais j’ai pas trop le choix.
— Bon, allez. Tu prends tes affaires et tu te casses.
— Putain, tu es du genre obsessionnel, toi. Tu veux te battre ? Bien. Le problème, c’est que je n’ai pas envie de me battre avec toi. Alors si tu veux me taper dessus, ne te gêne pas, je ne riposterai pas.
— Eh, me la joue pas Gandhi ! Tu n’es qu’une pute de Delmonte qui fait la serveuse avant d’avoir vingt-et-un ans. Après, tu monteras d’un cran.
— C’est quoi, cette connerie ? J’ai accepté un job de serveuse pour pas dormir dans la rue, c’est tout ! Pas question d’aller faire la pute, maintenant ou quand j’aurai vingt-et-un ans !
La furie s’est arrêtée un instant de m’invectiver pour me fixer d’un air incrédule ; elle avait dû déceler de la sincérité dans ma voix, du désarroi, je ne sais pas trop. Quoi qu’il en soit, je me suis levée et je l’ai regardée droit dans les yeux, de jolis yeux entre or et vert qui me fixaient avec méfiance. Je devais lever la tête car non seulement elle devait être plus grande que moi, mais j’étais pieds nus et elle en sandales à talons hauts.
— Si tu veux frapper, frappe. Tu me rendras service et peut-être que j’oublierai un peu.
— Tu es maso ? Putain, c’est pas vrai…
— Non, mais… Tu comprendrais pas.
Elle s’est reculée, décontenancée, a secoué sa lourde chevelure châtain clair avant de m’examiner lentement de bas en haut. Elle s’est arrêtée à mes yeux et, pour la première fois, s’est exprimée à voix basse.
— Tu ne ressembles pas aux filles que je vois ici. Pas maquillée, pas botoxée, habillée simplement. Qu’est-ce que tu es venue faire ici ?
— Si je te le disais… tu ne me croirais pas.
— Bon, je me vois pas te frapper si tu ne te bats pas.
— Pas contre toi. J’ai assez d’ennemis, je crois.
— Tu dormiras là cette nuit, et après tu te trouveras autre chose. À prendre ou à laisser.
— Merci. Et appelle-moi Stephanie.
— OK ; moi, c’est Alice.
Auteur : Matt Démon
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