mercredi 5 octobre 2016

1944 : opérations très spéciales (4)

Relire le chapitre 3


TROISIÈME OPÉRATION


Londres, 30 juin 1944


— L’option que vous avez prise n’était certes pas la meilleure, mais je la cautionne tout de même dans mon rapport, me dit mademoiselle Thorp alors que j’entre dans son bureau. Nous aurions préféré pouvoir interroger ce général, mais la situation ne l’a pas permis. Il est mort, cela nous arrange également.

Je m’assois dans le fauteuil en face de son bureau et l’écoute me lire le rapport qu’elle va envoyer à l’état-major de nos armées. Je n’ai pas d’état d’âme concernant cet officier allemand ; je n’en ai que rarement concernant ces salauds et leurs méthodes. Aux dernières infos reçues, nos troupes avancent en Normandie et Staline vient de lancer l’opération Bagration sur le front de l’Est. Les nazis vont être éradiqués, et moi, à mon petit niveau, j’y participe.

— Elisabeth va repartir en mission ; je veux qu’elle établisse le contact avec le generalleutnant Edgar Feuchtinger, commandant la Panzerdivision 21 positionnée au sud de Caen, qui nous ralentit sévèrement. Elle devra l’éliminer, explique la colonelle. La mission est très dangereuse ; elle est en zone de combat. Je veux que vous l’accompagniez comme officier de liaison.

J’acquiesce et demande :

— Cette division est sous les ordres directs du Führer ; quel est notre scénario ?

La jolie blonde me sourit et me tend un dossier.

— Justement, vous avez un ordre écrit d’Hitler lui-même ordonnant à cet officier de quitter momentanément le front pour vous suivre à Berlin. Il faudra le convaincre de l’importance de ce déplacement. Vous serez officiers de la SS Panzerdivision Leibstandarte, la protection rapprochée du Führer. Parlez-lui d’une enquête.
— Impressionnant... A-t-on vraiment quelque chose à lui reprocher ?
— Pas à ma connaissance ; je vous demande juste de l’éloigner du front et de l’éliminer.

C’est avec cet ordre de mission que nous quittons Londres, Elisabeth et moi, dans un Fieseler Storch (petit avion de reconnaissance) aux couleurs du Reich. Pendant le vol vers la France, nous épluchons le dossier de ce général, cherchant à en savoir un peu plus sur l’homme et ses éventuels travers. Mais sans surprise, cet officier est un pur nazi, un Aryen de souche, sans défauts apparents. La seule accroche sexuelle qu’Elisabeth relève est que cet homme, éloigné de son épouse depuis bientôt deux ans, aura peut-être quelques envies à satisfaire.



Normandie, 1er juillet 1944


En atterrissant en pleine campagne le 1er juillet, nous retrouvons au sol des parachutistes britanniques qui nous fournissent un véhicule de fonction – lui aussi aux couleurs de l’Allemagne – et des laissez-passer pris récemment à deux officiers. Je serais donc le lieutenant Ulrich von Diets, et Elisabeth la colonelle Lysa Loiret, de la Waffen-SS de leur foutu chef.

Je sens la peur monter petit à petit alors que nous nous approchons de la zone où se trouve la division blindée. Nous n’avons pour le moment que peu participé aux combats en Europe. J’étais pour ma part, jusqu'à ce que l’on nous envoie en Grande-Bretagne, sur des opérations dans le Pacifique à me battre contre les Nippons ; et même si rien ne ressemble plus à une guerre qu’une autre guerre, je me sens plus angoissé ici.

Nous retrouvons les lignes arrière de la Panzerdivision et remontons la colonne de blindés à la recherche de notre officier. Nos uniformes, le véhicule, les papiers fonctionnent à merveille et nous arrivons sans aucune difficulté à la hauteur du char de tête. Le général de division Feuchtinger descend de son véhicule pour nous parler. Avant de nous accorder un peu de son temps, il ordonne l’installation du campement, la mise en position des veilleurs et l’emplacement des véhicules.

Après plusieurs minutes d’échanges avec notre cible, nous concluons que notre départ aura lieu le lendemain matin à l’aube et que nous passerons la soirée dans son QG de campagne.
Les soldats de la division blindée ont vite fait de monter le campement, et nous nous retrouvons dans une grande tente de commandement. L’endroit est séparé en deux parties : la zone « militaire » avec des tables, des cartes, une radio et des soldats qui entrent et sortent en permanence, et une deuxième zone « privée » ou le général a ses quartier personnels. Il a fait installer une tente supplémentaire avec deux lits de camp pour ses deux invités de marque, car pour lui et aux yeux de tous les soldats, nous sommes des invités prestigieux. Notre unité est historiquement la garde rapprochée de leur chef, et nous bénéficions d’une image de soldats d’élite.

L’ambiance est très étrange car nous entendons au loin le bruit des combats, des bombardements, et nous nous retrouvons dans les quartiers de cet officier un verre de Châteauneuf-du-Pape à la main. Il nous explique avec un grand sourire que depuis quatre ans qu’il est en France, il a « trouvé » quelques très bonnes bouteilles et les déguste à la moindre occasion. Notre venue est une occasion. Il semble très nerveux et affecté par le message que nous lui délivrons.

L’homme est un grand blond aux dents très blanches dévoilées par cet eternel sourire qui le caractérise. Son uniforme est poussiéreux, et ses traits sont tirés par ce mois de combats acharnés. Elisabeth elle s’est fait douce, un peu chatte, pour essayer de le séduire et peut-être le rassurer. Il ne semble pas insensible à son charme, charme qui opère malgré l’uniforme strict qu’elle porte.

Après avoir dîné, prétextant une grande fatigue, je quitte la tente de mon hôte et rejoins mon lit de camp, laissant ainsi le champ libre à ma comparse qui mettra sûrement à profit ce moment d’intimité.

Elisabeth interroge alors l’officier général sur sa vie privée, son épouse laissée à Berlin, puis elle insiste un peu sur sa solitude et son éventuel besoin de décompresser. De fil en aiguille, et le vin aidant, elle parvient à l’amadouer et se place derrière sa chaise pour lui masser les épaules. L’homme apprécie le geste et se laisse aller contre le dossier. La jolie brune déboutonne la chemise de son partenaire et lui caresse le torse. Il tire alors doucement sur sa main, la forçant ainsi à amener sa tête près de la sienne et l’embrasse dans un fougueux baiser. Elle poursuit son exploration en s’attaquant à la ceinture de cuir puis à la braguette, et enfin au slip de coton dont elle sort un sexe de très belle taille.

Elle masturbe doucement cette queue au volume imposant ; la bête est longue et épaisse. Elisabeth contourne l’homme et s’agenouille entre ses jambes. Elle observe ce monstre tout en le masturbant, se demandant comment s’occuper dignement de ce jouet. L’homme pose une main sur sa chevelure brune, lui indiquant qu’il souhaite une caresse buccale. Elle avance son visage, sort une langue timide et commence à lécher le gland avec passion. Mais le général en veut plus ; il pousse de nouveau sur la tête de sa partenaire, la forçant à prendre son sexe en bouche. La petite bouche d’Elisabeth s’ouvre le plus possible mais le gland ne passe pas, tant il est volumineux. Elle essaie sans succès de l’englober de sa bouche ; ses lèvres, même distendues au maximum, ne parviennent pas à satisfaire la demande. Sans se préoccuper de ce détail, le général pousse très fort sur la tête de la jeune femme ; la maintenant en position avec ses mains, il finit par forcer le barrage des lèvres et enfonce son énorme engin au fond de la gorge de la brune qui a un haut-le-cœur et étouffe sous la poussée. Enfin en place, il se redresse, prend la tête de sa « partenaire » entre ses mains et envoie de violents coups de reins qui propulsent son engin de plus en plus profondément dans la bouche déformée.

Elisabeth étouffe, suffoque sous la baise forcée de sa bouche. De ses mains elle essaie de repousser l’homme, mais il est plus fort qu’elle et la maintient en place. Il jouit en long jets dans la bouche de la jolie brune qui, déjà bien remplie par cette énorme queue, hoquette et n’a d’autre choix que d’avaler cette semence au risque de vomir ou de mourir asphyxiée.

Il a toujours sur le visage ce grand sourire aux dents impeccablement blanches, et c’est sans s’en départir qu’il sort son sexe toujours aussi vigoureux de la bouche qu’il vient de baiser, qu’il soulève Elisabeth à moitié étouffée, la jette sur son lit, lui retire sa jupe droite et sa culotte de satin noir et se colle contre elle. Elle est sur le ventre, les fesses dénudées, et son « baiseur » est collé contre son dos. Elle sent sa queue énorme qui bat contre sa fesse. « Pourvu qu’il n’essaie pas de m’enculer... » Voulant à tout prix éviter une douloureuse sodomie, elle se glisse sur le côté et se place sur le dos. Mais l’officier allemand est prompt et la repositionne sur le ventre d’un geste brutal. Il dit alors, sans quitter son méchant sourire :

— Je n’ai que rarement eu l’opportunité de croiser des officiers de la Leibstandarte, et encore moins d’en baiser ; alors je vais en profiter au maximum.

Elisabeth, maintenue par son tortionnaire qui a posé une main sur sa nuque, ne peut que subir l’assaut imminent de ce mâle très énervé. De son autre main il guide son énorme sexe dans la chatte béante de sa victime qui, malgré la brutalité de ce qu’elle subit, mouille plutôt conséquemment. C’est donc sans grande difficulté qu’il investit totalement son antre. Il pousse fort, se retrouve au fond d’elle et commence à la pistonner en force. Elisabeth est même surprise de pouvoir recevoir en elle un aussi gros sexe, et surtout d’y prendre un plaisir certain. Car il lui donne du plaisir ; il laboure et emplit sa chatte entièrement, et elle adore cette sensation. Elle se laisse alors aller au plaisir, laissant échapper de petits cris qui semblent exciter son partenaire qui redouble de force pour la pilonner et dont la bite ne cesse de s’épaissir en elle.

Elle s’abandonne totalement à cette divine sensation, quand il cesse d’un coup son pistonnage pour sortir son sexe et le présenter devant la pastille à peine humide de son anus. Elisabeth prend peur ; il va essayer ce qu’elle redoutait tant : la sodomiser. L’homme est brutal et s’économise en préparation ; il appuie la tête de la bête contre la pastille rose, qui même si elle ne le veut pas, va finir par céder, de gré ou de force. Ce sera de force : il appuie si fort que sa queue commence à pénétrer puis, lorsque la pastille cède, c’est tout son mandrin qui s’enfonce en elle d’une seule et puissante poussée. La combinaison de la violence de la pénétration et de la taille démesurée de cette queue fait hurler la brune qui se débat de plus belle sous son tortionnaire. Plus aucun plaisir dans le rapport. Elisabeth essaie de se dégager mais l’homme la maintient plaquée contre le matelas, le visage plongé dans l’oreiller, à la limite de la suffocation. Le sourire du général s’élargit encore, si cela est possible, tout comme le rectum de sa victime.
Un bruit provenant de son dos l’arrête dans son action. Il se retourne pour apercevoir, dans un éclair, Franck qui le frappe au visage avec une clef à chenilles de tank.



Normandie, 2 juillet 1944, 0 h 30


Il y a du sang un peu partout dans la pièce ; les draps en sont tachés, et l’uniforme de ma compagne également. Le coup de clef a tué net le grand blond qui faisait souffrir ma partenaire, projetant du sang un peu partout dans la pièce. Elisabeth se relève avec peine de la couche du général, essuyant de la main les quelques goutes de sang qui lui décorent le bas du dos et sa tenue noire.

— Il va falloir trouver un plan B pour quitter les lieux discrètement, dit-elle.

Elle redescend sa jupe, lisse le devant de son uniforme, un peu chiffonné par la joute que son défunt partenaire lui a imposé.

— Ça va, toi ?

Je lui demande cela en la prenant dans mes bras. Même si je n’ai pas assisté à la scène dans son entier, j’ai assisté à la dernière partie et j’ai vu rouge. Ce qui explique mon geste. Ajoutez à cela que l’homme me sortait par les yeux : ce sourire de vainqueur conquérant m’horripilait, et je rêvais de le lui enlever ; c’est chose faite. Mais la situation ne s’est pas améliorée à cause de mon coup de sang : maintenant nous devons trouver une solution pour quitter les lieux sans éveiller de soupçons et avoir suffisamment de marge pour ne pas nous faire rattraper par une division de soldats passablement à cran.
C’est toujours blotti dans mes bras qu’elle me dit :

— J’ai une idée pour partir sans éveiller de soupçons : on va tout faire sauter !

Comme toujours, elle est pour des solutions plus que radicales, mais je dois avouer que l’idée me séduit. Si en plus de d’avoir éliminé notre cible nous pouvons provoquer un peu de pagaille dans les rangs de cette division de blindés, je ne serais pas contre.

— Bonne idée… Et tu vois cela comment : on sort avec le corps sur l’épaule, et l’air de rien, on place quelques grenades de-ci de-là ?

Je lui dis cela sur le ton de la plaisanterie.

— Mais non, idiot ! Je reste avec lui encore un moment ; si quelqu’un entre, je mime une partie de baise, je le chevauche, et pendant ce temps-là tu prépares le feu d’artifice.

Pourquoi pas ? Aussitôt le plan approuvé, elle commence à déshabiller le corps de ma victime et l’allonge dans le lit. Elle enlève le haut de son uniforme et s’installe à califourchon sur le corps inerte du général de division. Pas si inerte que ça, le bougre : son énorme sexe est encore dressé, et Elisabeth semble amusée de le constater.

— Une si belle queue, pour une si grosse brute : c’est presque dommage !

Je quitte la tente de commandement et m’éloigne dans la nuit pour disposer des explosifs un peu partout dans le camp, et cela le plus discrètement possible. Une fois les charges prêtes, je balance une grenade dans une caisse d’obus de mortier et m’éloigne d’un pas rapide vers la tente de Feuchtinger. À ma grande surprise, elle vole en éclats dans une explosion terrible avant que je ne l’atteigne.
Les sifflements d’obus au-dessus de ma tête m’indiquent qu’une attaque des forces alliées sur ce campement allemand est en cours ; le premier tir a fait mouche, en plein sur la tente de notre grand blond, et sur… Elisabeth !



Normandie, 2 juillet 1944, 1 h 20


En pleine panique, je fonce droit sur ce qui reste de la tente, mais les flammes qui ont embrasé les lieux m’empêchent d’approcher. Autour de moi d’autres obus tombent ; les Allemands semblent s’organiser sous les ordres d’un autre officier. Je me tourne de tous côtés, cherchant une solution.
Le fracas des explosions, les cris des blessés, les véhicules blindés qui commencent à se déplacer, c’est une cohue sans nom, et moi je reste immobile devant les flammes, cherchant désespérément dans le brasier une trace d’Elisabeth. Des hommes passent près de moi, me bousculent, me reprochent mon immobilité, mais je n’en ai cure : là devant moi, dans ces décombres enflammés, se consume ma partenaire.

— Bon, tu restes à contempler le feu ou on se barre ?

Interloqué, je viens de prendre conscience de la présence de quelqu’un près de moi, quelqu’un d’immobile et qui regarde dans la même direction que moi. Cette personne n’est autre que Lysa, qui s’appuie sur mon épaule. Je reste sans voix. La scène est surréaliste : alors que je cherche son cadavre, elle est là, près de moi, quasi immobile au milieu de cet enfer et les yeux rivés sur les flammes.
Elle ajoute, en me prenant par la main pour m’entraîner derrière elle :

— On ne va pas attendre ; j’ai mis une belle pagaille !

Nous nous éloignons en courant, essayant de nous cacher le plus possible de nos hôtes qui nous ignorent superbement, autrement plus occupés qu’ils sont par cette soudaine attaque.
Alors que nous atteignons un bosquet, essoufflés par notre course, j’aperçois un sourire sur son joli visage. Elle explique :

— Quand tu es parti piéger le camp, je me suis dit que plutôt que de rester à ne rien faire à poil sur un cadavre, je pouvais provoquer une diversion. J’ai donc allumé la radio de campagne de notre général et j’ai émis un message en morse sur ondes courtes, à l’attention de nos troupes qui ne sont pas très loin, pour leur indiquer la position de cette unité de panzers.
— Et ça a fonctionné, on dirait ! j’ajoute en riant. Tu es quand même démoniaque, ma belle !

Le bruit des chenilles d’un panzer à proximité nous rappelle notre situation, et nous nous faufilons dans les haies du bocage normand pour nous éloigner encore plus de cette zone.
Les parachutistes anglais sont à quelques kilomètres, et il nous faudra sûrement plusieurs heures pour les retrouver.

La nuit est profonde, et maintenant le peu de lumière apporté par l’incendie du camp allemand ne nous suffit plus pour éviter les embuches de la campagne. Considérant que nous sommes assez loin de la zone de combat, nous décidons de nous arrêter sous un orme afin d’attendre le petit matin. Je m’adosse à l’arbre, invitant Elisabeth à venir se coucher sur mes jambes, ou tout au moins contre moi. Elle ne se fait pas prier et pose sa tête sur mon torse. Je la sens prête à s’endormir ; sa respiration est apaisée, et ma main dans ses cheveux se veut rassurante.

Je me trompais sur son sommeil : assez rapidement, je me rends compte que non seulement elle ne dort absolument pas, mais qu’en plus, malgré notre situation, la belle a d’autres intentions me concernant. Sa main qui était sagement posée sur mon torse a ouvert doucement ma chemise et parcourt maintenant mes pectoraux, bientôt rejointe par sa bouche. Elle embrasse délicatement mes tétons puis descend vers mon nombril. Son autre main, non moins active, s’attaque à ma ceinture. Et c’est tout naturellement que petit à petit, ma queue se retrouve à l’air, puis entre ses douces lèvres.

Elle me suce le gland avec une douceur inhabituelle, caressant mes couilles de sa main droite. Je ne l’ai jamais connue aussi câline et douce. Je passe ma main dans ses cheveux ; je voudrais la faire se redresser pour lui donner un baiser, lui dire que j’ai envie de lui donner moi aussi du plaisir – même si ce n’est ni le lieu ni le moment – mais d’un regard elle m’interdit tout autre mouvement et me glisse à voix basse avant de reprendre mon sexe dans sa bouche :

— J’ai envie de douceur : laisse-moi te remercier à ma manière.

Et elle enfourne alors ma queue au plus loin dans sa bouche, caressant la peau du mandrin de sa langue avec la plus grande douceur.

— Des remerciements de ce genre-là, j’en veux bien.

Je me laisse alors porter par ses douces caresses sur ma queue. Me remercier de l’avoir tirée des griffes de ce malade par d’aussi doux instants, je recommence quand elle veut !

C’est tout en douceur qu’elle me fait jouir de sa bouche, et je me laisse volontiers aller entre ses lèvres tant l’instant est particulier. Dans les lueurs éparses d’explosions, je la vois avaler ma semence en fermant les yeux et poser sa tête sur ma cuisse.



Normandie, 3 juillet 1944, 6 h 30


Cela fait deux jours que nous en avons terminé avec la division de panzers et que nous errons dans la campagne normande. Nos uniformes de la garde rapproché du Führer ne nous rendent pas vraiment service : les civils nous pourchassent dès qu’ils nous voient, les Alliés nous tirent dessus dès qu’ils aperçoivent nos couleurs ; quant aux Allemands, impossible de mettre la main sur un régiment structuré qui ne soit pas en train de quitter les lieux au pas de course.
Cela fait deux fois que des chasseurs anglais nous mitraillent en rase-motte, nous prenant évidement pour des SS et espérant faire un joli doublé.

Les parachutistes anglais qui devaient nous récupérer ont été repoussés plus loin par un groupe de commandos nazis que nous évitons soigneusement car, fanatisés comme ils sont, ils nous enrôleraient de force. Bref la situation n’est pas des plus amusantes, sauf pour Elisabeth qui a l’air de ne pas se soucier de l’instant et qui parcourt la campagne en s’émerveillant de tout comme une enfant qui ferait du tourisme.

Et c’est avec son nouveau sourire qu’Elisabeth me fait signe pour que je la suive. Cela fait maintenant une heure que nous contournons soigneusement une ferme qui semble occupée par des troupes de l’Axe, et ma compagne vient de s’engager dans un chemin de terre au bout duquel j’aperçois une Jeep américaine et quelques GI qui prennent les armes en nous découvrant.
Elisabeth lève les bras et les interpelle en anglais :

— Nous sommes Britanniques, ne tirez pas !

L’affirmation ne semble pas leur suffire ; ils se font plus menaçant, braquant leurs armes dans notre direction.

— Nous étions en mission d’infiltration derrière les lignes allemandes ; contactez la colonelle Thorp, elle vous le confirmera.

Les hommes se regardent ; l’un d’eux sourit enfin et nous lance :

— Restez où vous êtes, nous allons vérifier ce que vous dites.

Elisabeth est confiante et reste dans la position demandée ; moi, j’ai trouvé un je ne sais quoi à ce type. Et plus je les observe, plus je les trouve étranges, ces GI : ils ne parlent pas entre eux, ne font pas de commentaires graveleux (ce qui ne devrait pas manquer tant ma camarade est jolie, même après plusieurs jours d’errance) et je ne vois aucun sous-officier en dehors de celui qui nous a parlé et qui est parti vers un véhicule gris, en retrait de la troupe. Il y a une atmosphère bizarre dans ce groupe.
L’homme revient vers nous ; il a un grand sourire quand il nous dit :

— Nous vérifions vos informations ; notre général va venir vous rencontrer.

Il m’agace avec son sourire de vainqueur, celui-là : il me fait penser au général de division SS.

Après quelques minutes, un soldat vient parler à l’oreille de ce caporal qui nous fait signe de nous avancer. Deux soldats se positionnent derrière nous, et l’un d’eux s’assure que nous ne sommes pas armés. Étrange de vérifier cela… je mets cette précaution sur le compte de l’inquiétude que nous pouvons générer à cause de nos tenues. Nous avançons donc tous les deux, précédés par le caporal et suivis par les deux GI. Et alors que nous approchons du véhicule, deux éléments me mettent instantanément en alerte ; je presse la main de ma jolie brune, signe convenu d’un danger.

Dans un premier temps, je saisis une bribe de conversation en allemand murmurée entre deux soldats un peu à l’écart de notre groupe, et dans un deuxième temps je prends conscience que ces GI sont équipé d’armes allemandes. De plus, l’homme vers qui nous nous dirigeons ne nous est pas étranger. Elisabeth aussi l’a reconnu ; elle perd son sourire, et son visage se teint d’une pâleur extrême. Le piège se referme sur nous : l’unité en question est allemande ! Déguisés en soldats US, ils nous ont bernés. Nous ne sommes visiblement pas les seuls ; en témoigne un groupe de cadavres portant l’uniforme des paras anglais, laissés négligemment un peu en retrait de la troupe.

Dans la voiture, arborant un sourire narquois, le général von Vrykolakas nous regarde avancer vers lui.

Auteur : Oshmonek

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