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Chapitre 3
Après quelques jours sans le moindre intérêt – comme beaucoup d’ailleurs dans la vie de la jolie noblesse, dont je fais partie – ma cousine Elisa est arrivée de Versailles. Non qu’elle ait une envie particulière de venir dans notre beau Poitou, mais la vie à la cour du roi est devenue compliquée. Depuis la séance royale du 23 juin, qui s’est déroulée pendant les États généraux, dans une salle de l’hôtel des Menus Plaisirs de Versailles, partout l’on parle de révolution du peuple face à la monarchie et l’Église. Étrange époque que nous vivons...
Elisa est une belle et distinguée jeune femme. Brune aux cheveux toujours impeccablement coiffés en chignon (elle refuse de porter ces ridicules perruques), elle est toujours vêtue de gris, car elle porte depuis maintenant cinq ans le deuil de son petit chat ; oui, on s’attache à ces petites bêtes.
Après quelques jours sans le moindre intérêt – comme beaucoup d’ailleurs dans la vie de la jolie noblesse, dont je fais partie – ma cousine Elisa est arrivée de Versailles. Non qu’elle ait une envie particulière de venir dans notre beau Poitou, mais la vie à la cour du roi est devenue compliquée. Depuis la séance royale du 23 juin, qui s’est déroulée pendant les États généraux, dans une salle de l’hôtel des Menus Plaisirs de Versailles, partout l’on parle de révolution du peuple face à la monarchie et l’Église. Étrange époque que nous vivons...
Elisa est une belle et distinguée jeune femme. Brune aux cheveux toujours impeccablement coiffés en chignon (elle refuse de porter ces ridicules perruques), elle est toujours vêtue de gris, car elle porte depuis maintenant cinq ans le deuil de son petit chat ; oui, on s’attache à ces petites bêtes.
Elisa – « La Grise », comme la surnomme mon père –
vient donc me voir, et il a été décidé par ma famille qu’elle serait
mon chaperon pour les quelques jours que je dois, en vue de mes futures
épousailles, passer chez l’amie de mon futur. Elisa étant à peine plus
âgée que moi, mes parents ont pensé qu’elle serait plus proche de moi
pour me préparer à cet événement, elle-même s’étant fait épouser il y a
peu. Et puis ma tante est trop « coincée », et Sœur Radegonde persona non grata chez mon prétendant.
C’est
donc tout naturellement que nous devisons de choses et d’autres avec ma
jolie cousine quand arrive le moment où elle m’interroge plus «
personnellement » sur mon mariage, mon mari, ce que je ressens.
Lorsqu’Elisa entend le nom de mon futur époux, elle a un regard un peu
trouble et me demande :
— Que sais-tu de ce baron Vrykolakas ?
Devant mon ignorance, elle me raconte alors :
—
Il est le descendant de Vlad III Basarab de Valachie, dit Vlad Tepes,
l’empaleur, mais surtout connu par son autre surnom : Drăculea, « Petit
dragon ». Vois-tu où je veux en venir ?
— Non, je ne comprends rien à
tout cela. C’est juste un vieux noble aux origines slaves qui veut
épouser et partager son incroyable fortune avec une petite nobliette de
province, lui réponds-je.
— Je crois que tu te fourvoies, ma cousine :
cet homme est un suppôt du Diable ; c’est pour cela que ta nonne ne
peut entrer chez lui ! ajoute alors ma grise cousine avec un regard qui
me glace le sang.
Toujours sur le ton désinvolte qui me caractérise, je lui réponds alors :
—
Eh bien, tant que l’or coule à flots entre mes doigts, je me moque bien
à qui mon vieux, très vieux, prince « des ténèbres » peut avoir fait
allégeance, ma cousine. Et puis vous serez là, près de moi pour me
sauver. Connaissez-vous Jean de la Ribaudière ?
Devant mon esquive verbale, Elisa se résigne et répond :
— Non, pas vraiment. Est-ce beau jeune homme nu dans la rivière, derrière vous ?
Je
me retourne et constate qu’effectivement un homme se baigne nu dans la
rivière qui traverse la propriété de mes parents. Au lieu de se cacher,
ce dernier se redresse, laissant apparaitre son sexe tout recroquevillé.
J’éclate de rire, et ne parvenant pas détourner les yeux de ce corps
ruisselant et si parfaitement ciselé, je réponds à ma grise cousine :
— Non point, ma mie ; mais ce dernier est fort bien fait, et…
—
Ne dites pas de sottises ! dit alors ma cousine, attrapant mon visage à
deux mains et me forçant à regarder dans une autre direction.
Je la fixe droit dans les yeux et dis alors :
—
Elisa, ma douce cousine, ne croyez pas que je sois ignorante des choses
du sexe ; et je vous le dis, je ferais bien volontiers une galipette
avec ce beau mâle avant d’être livrée corps et âme à mon futur époux.
Le
jeune homme est en effet fort appétissant, musculeux et visiblement peu
farouche. Il ne bouge pas de sa place, les pieds dans l’eau, le corps
ruisselant et le sexe, ma foi, fort bien bandé. Elisa a vu mon regard
gourmand et me tance alors vertement :
— N’êtes-vous pas soucieuse de votre vertu ? Que dira votre père quand le baron se plaindra de l’absence de virginité ?
—
Je n’en ai cure, ma cousine : mon « mari » n’est sûrement pas vierge,
vu son âge. Je saurai lui faire entendre que j’ai été déflorée par
accident, à cheval.
Dans un dernier souffle, elle ajoute :
— Vous êtes incorrigible, ma cousine !
Elle
s’avance vers le beau mâle et, le saisissant par la queue, l’incite à
sortir complètement de l’eau. Un doigt sur la bouche, elle lui intime le
silence. Je ris car je connais le bellâtre : c’est Mathieu, le fils du
maréchal-ferrant du village de Saint-Georges, beau mais pas malin.
Il ne dira rien. Qui le croirait, lui, le benêt ?
Bêta
mais bien membré, l’animal, comme le constate ma cousine qui vient de
s’agenouiller devant ce sexe superbement dressé. Elle commence alors à
lui lécher doucement le gland à petits coups de langue. Mais cette
caresse, certes raffinée, ne semble pas plaire au jeune homme qui pousse
fortement sur la tête d’Elisa pour faire entrer sa grosse queue dans la
petite bouche de la demoiselle, un peu surprise par ces manières un peu
rustres.
Moi, je remonte mes jupes et descends mes culottes,
opération peu aisée avec un corset et au moins trois jupons sous la
robe. J’y parviens enfin et commence à caresser mon bouton de volupté
caché entre mes grandes lèvres. Les regarder m’excite et j’avancerais
volontiers ma propre bouche pour goûter ce beau sucre d’orge. Me voyant
en plein transport des sens, ma cousine abandonne sa fellation et fait
avancer le jeune homme. Elle le fait s’agenouiller entre mes cuisses et
pousse sa tête vers ma toison pour qu’il honore mon sexe de sa bouche.
Je me laisse faire avec joie. Il est fort aimable et me procure de
divines caresses, auxquelles je m’abandonne volontiers.
Elisa, ne
voulant pas rester de côté, s’est agenouillée près du jeune homme et le
masturbe, comme l’on trait une vache. Je trouve la scène cocasse et
fort excitante, et me laisse rapidement aller à la jouissance sous la
langue experte de mon bel amant, qui tète maintenant mon clitoris avec
passion. Lui-même décharge sur le sol sous les doigts gantés de ma douce
cousine qui rit en voyant le jus des couilles du jeune homme asperger
les cailloux de ce bord de rive.
— Voici votre honneur sauf, ma cousine ; vous avez joui, et ce bellâtre ne vous a pas déshonoré ! dit alors Elisa
Et moi de lui répondre :
—
Que nenni, ma douce cousine : il m’a juste mise en appétit, et je vais
de ce pas me faire baiser avec force par le beau Jean de la Ribaudière !
Nous
repartons donc toutes les deux d’un bon pas vers la demeure de mes
parents, bien décidée que je suis à prendre mon cheval et aller
m’enquérir de la santé de mon beau prétendant.
Mais en arrivant sur
le parvis de notre maison, je vois garée une voiture en livrée noire,
tout comme les laquais qui la conduise. Un visiteur ?
En entrant, je
découvre mon père en grande discussion avec une dame, tout de noir vêtue
et à la mine blafarde. Elle a pourtant de jolis traits, et son visage
s’éclaire d’un sourire à mon entrée.
— Voilà donc la donzelle ! dit-elle alors.
Mon père semble embêté, et sans répondre à notre visiteuse je lui demande :
— Qu’y a-t-il, père ?
Il me répond sur le ton pompeux des grands de ce monde :
—
Madame Joséphine de Pougy, ici présente, vient à la demande de ton
futur époux pour te mener chez elle afin de parfaire ton éducation en
vue de ton mariage. N’ayant pas été prévenu, je n’ai rien fait préparer.
Je me tourne alors vers le sombre personnage qu’est cette madame de Pougy.
— Quelle urgence il y a-t-il ? Le mariage est dans quatre semaines ; point n’est nécessaire de se précipiter !
— Si, Mademoiselle ; il faut plus de temps que cela pour que vous soyez dignement préparée pour monsieur le baron.
Je me tourne vers ma cousine, Elisa, qui doit m’accompagner chez cette dame.
— Et vous, ma cousine, vous ne dites rien ?
—
Ma cousine Anne, mes bagages ne sont point encore défaits dans votre
chambre ; je peux aisément les mettre, dans l’instant, dans votre
voiture. Demandez simplement à Sœur Radegonde de préparer un mince
bagage pour quelques jours ; elle vous portera le reste dans les
semaines à venir.
Je n’en crois pas mes oreilles : ma cousine
s’est liguée avec ce corbeau de Pougy… Mon père est sans réaction ; je
comprends donc que je n’ai d’autre choix que de suivre les conseils
d’Elisa. Je fais signe à Sœur Radegonde de me suivre et file dans ma
chambre préparer un bagage. Une fois devant mes armoires, je suis bien
en peine pour faire un choix. Que me prépare cette dame sortie de nulle
part ? Dois-je prévoir des tenues plus coquettes pour les soirées ? Des
tenues de ville, de campagne ? De chasse, peut être ?
Sœur Radegonde
s’active ; elle me pousse et prend un assortiment de robes et dessous
pour toutes situations, des perruques et des chapeaux, et je la vois
glisser un objet dans ma malle de voyage. Je lui demande alors :
— Qu’est-ce que vous avez mis dans mon bagage ?
—
Je ne sais pas qui est votre futur époux, mais le simple fait que l’on
m’ait empêchée d’entrer me fait dire que ce n’est pas une bonne
personne. J’ai glissé un couteau et votre crucifix en argent dans la
malle… au cas où.
Je souris ; la Sœur est bien trop inquiète.
Moi, je ne suis inquiétée que par mes tenues ; elle imagine de bien
étranges choses... Je ne pense qu’à l’ennui des semaines à venir auprès
de cette dame, bien sombre au demeurant, qui va m’inculquer les bonnes
manières d’une bonne épouse. La Sœur, elle, voit le suppôt du Diable.
C’est là sûrement la grande différence entre la noblesse et le clergé.
Alors
que nous descendons rejoindre mon père, j’entends madame de Pougy
parler des « événements à Paris » et j’apprends que le peuple s’est
soulevé et a attaqués la Bastille. « Attaquer une prison… Les pauvres sont étonnants, en ce mois de juillet ! »
Auteur : Oshmonek
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