jeudi 3 décembre 2015

Texte à la menthe (6)

Relisez le chapitre 5

Dans l’antichambre, le miroir, mon livre posé sur la console. Cette console a un tiroir, qui ferme à clef, avec une serrure. Je m’approche. J’ai le trac, et je m’amuse aussi, comme un gamin qui bouquine sous la couette. Derrière moi je sens la présence de La Femme qui m’a suivi, et qui doit bien s’amuser aussi. C’est elle qui m’a donné cette clef (et un coup de foudre spécial), qui l’a enfermée dans mon poing, pour un jeu de piste qui passait par la piste de danse, par sa table, par son lit. Son corps, peut-être son cœur.

Je prends la clef. Elle entre dans la serrure, bien sûr. Je fais pivoter la clef et j’ai un frisson en tirant à moi le long tiroir étroit de cette console. Je pousse tout bas une exclamation de surprise totale. C’est invraisemblable !

Dans ce tiroir, il y a ma montre.


Plutôt celle de mon grand-père : elle restera toujours celle de mon grand-père. Une Lip.
En or, avec le blason de la marque dessous.
Je ne l’ai pas connu ce grand-père-là. Lui, à peine, mais il aimait beaucoup, paraît-il, le bébé que j’étais. Un bébé sans doute mignon, mais qui, pour l’officier supérieur qu’il était – homme d’action mais de tradition – avait une valeur particulière : j’étais le premier garçon, avant ceux que j’ai eus longtemps après sa mort. Je portais le nom de notre famille.

J’ai eu sa montre, adolescent. Mais cette montre, bordel, elle est normalement… dans ma cave, oubliée dans un tiroir, dans un vieux bloc-tiroir avec des boîtes de diapos expérimentales pseudo-artistiques qui datent de mon école d’arts appliqués. Et des vieilles paires de gants en cuir que je ne jette pas.

Je l’ai mise là depuis des dizaines d’années, elle a fait deux déménagements dans ce tiroir.
Elle m’agaçait parce qu’elle avançait, qu’il fallait la remonter, alors j’ai eu des Swatch marrantes avec des piles et des couleurs acidulées, et puis un, deux, trois mobiles reliés aux satellites américains pour me donner l’heure, et toujours la bonne heure, hiver ou été, rien à faire de plus.

Cette montre ne peut PAS être ici, dans ce tiroir-là, en Bretagne.
Je suis… NON. Mon cerveau hurle, se rebelle. La montre de mon grand-père ?
Ça ne sert à rien de dire ça, mais je me retourne – et je suis pitoyable en disant cela – mais il faut que ça sorte. Alors je regarde La Femme et je lui lance d’une voix trop faible cette affirmation ridicule mais nécessaire :

— Je suis le seul à avoir les clefs de ma cave.

Elle sourit. Elle comprend. Elle ne se moque pas de moi.

Je prends la montre, la retourne : c’est celle-là. Il y a gravé là, sous le mot « ANTIMAGNETIC » en arrondi sous le blason, un nombre de six chiffres que je connais par cœur depuis mon adolescence, je ne sais pourquoi : 3  1  7  5  8  2.
Je la regarde : elle est arrêtée à 11 h 32. On dirait un horaire de train. Le tiroir, je le referme lentement, et m’assieds sur le fauteuil Voltaire.
Une étape sur le chemin.

Levant les yeux, je croise le regard bleu, toujours aussi stupéfiant, de mon hôtesse qui attend en caressant son cou, mon hôtesse vêtue d’un short et d’un cache-cœur, La Femme dont je prononce rêveusement le prénom.

— Viens t’asseoir, je lui demande en désignant ma cuisse droite.

Elle s’assied sur ma cuisse. Je sens son poids, son parfum, ses vibrations, le moelleux de son cul de reine.

— Tu voulais que je trouve cette montre…

Ce n’était pas une question : elle ne répond pas mais m’embrasse doucement. Ça dure quelques secondes, j’aime le goût de son rouge à lèvres.

— Est-ce que nous avons le temps ? je lui demande d’un murmure. Je crois…
— Oui ?
— … que je viens de comprendre.
— Quoi ?
— La nuit infinie. Ici. Avec toi.
— Pour répondre à ta question, souffle-t-elle, oui, nous avons le temps. Entre tes mains.
— C’est ce qu’il me semblait. Allons-y. Mais…

Je prends entre mon pouce et mon index le remontoir, et commence à remonter le ressort.
Complètement. Je la porte à mon oreille, puis à la sienne : tic-tic-tic-tic… Elle me jette un coup d’œil ému et me demande :

— Mais quoi ?

Je dépose un baiser entre ses seins mais ne réponds pas. Puis j’attache le bracelet de cuir noir autour de mon poignet. Elle est belle, élégante, intemporelle, antimagnétique…

J’avise la console, tends le bras et saisis mon livre d’il y a dix ans, et le Critérium. Il y a un feutre aussi. Page de garde, je réfléchis quelques secondes, et sous ses yeux qui m’ont observé plus dénudé que nu, je fais une dédicace pour elle, comme promis.
Comme promis, en retour, les réponses apparaissent.
Elle prend le livre et m’embrasse, me murmure que c’est beau, que c’est pour elle, et puis me lance :

— Là, tu as vraiment trop faim, chuis sûre !

Nous nous levons en riant. Je pose les crayons, et nous sortons de l’antichambre.

Voilà : le jour est levé. La nuit laisse sa place. Tic-tic-tic-tic… « … Mais je retrouve le chemin, qui continue de se dérouler. » J’ai conclu ma phrase, appuyé sur la rambarde de la coursive. Devant moi, le hall de la maison apparaît : c’est le lendemain, c’est aujourd’hui.

— Tu es mélancolique, on dirait… déclare-t-elle en me dévisageant d’un air espiègle

Je caresse sa joue.

— Viens, suis-moi.

Sa main dans la mienne, sa petite main adorable, nous dévalons l’escalier et partons sur la gauche. Une porte que je ne connais pas, un couloir avec des gravures que je me refuse à reconnaître, mais je sais bien d’où elles viennent : les étés de mon enfance. L’impossible fait la ronde avec mon esprit, et puis une autre porte : la cuisine.

— Assieds-toi ! Bonjour, Hélène, ça va ?
— Bonjour Madame, bonjour Monsieur. Oui, Madame. Et vous, bien dormi ?

Je m’assieds sur une chaise ancienne toute jolie en riant silencieusement.

La cuisine est magnifique, une cuisine de manoir avec une grande cheminée, une longue table, des casseroles de toutes tailles, des billots et des boîtes en métal, des poutres anciennes de bois sombre au plafond : un rêve de cuisine seigneuriale, avec des touches de modernité, un frigo immense couleur inox, une cafetière qui moud les grains de café, et un gros robot pâtissier splendide, le même dont rêve ma mère pour Noël prochain. Ça aussi, ça me fait rire.

Hélène est superbe. Elle me dévore des yeux mais s’éloigne en souriant vers le fond de la cuisine.

— Du thé, Monsieur ? Noir et fumé ?
— Oui. Pourquoi cette question, d’ailleurs ?

Elle se marre.

Mon hôtesse parle avec elle à mi-voix en riant elle aussi, tout en allant et venant dans la cuisine, et met mon couvert. Je la regarde s’activer joyeusement : elle est adorable. Quelle merveilleuse matinée et retour du jour ! Puis elle arrive avec une boîte en carton qu’elle ouvre devant moi, en sort un sachet : du panettone.

— Pas très breton non plus, lui fais-je remarquer en riant. Oh, qu’il est beau !
— Tu n’en as jamais mangé de comme ça. Tu veux un yaourt ? Que j’ai fait.
— Oh, alors là, je craque ! Oui… Tu ne manges pas ?
— Non, mais ce n’est pas grave. Tu as remarqué, je ne suis pas une petite brindille anémiée : je tiendrai le coup jusqu’à midi, tu verras. Oh, il te faut du café pour la route.

J’ai un moment de vide, ou plutôt non : de confusion mentale.

Les informations contradictoires qu’elle a formulées… Oh… Je dois faire le tri, et je découvre que je suis fragile, en fait, je le sais, je le sens.
La perspective de continuer le chemin : il va me falloir partir, elle vient d’en parler, pour la route, et ça m’a fait un choc. Quitter la maison, la quitter. La quitter, elle.
Mais elle a dit autre chose. Quoi ? Je rembobine : « je tiendrai le coup jusqu’à midi, tu verras. »

Je regarde ma montre, que je n’ai pas remise à l’heure que j’ignorais : juste remontée. Mais elle indique 9 h 12, la même heure que l’horloge comtoise sur la gauche, au fond de la grande cuisine. Je vais rester à midi ?

— Tu veux bien donner les clefs de ta voiture à Hélène, qu’elle aille chercher ta bouteille thermos ? Je vais te faire du café frais.
— Hein ? Comment tu sais que j’ai un ther… Non, rien.

Et je tends mes clefs à Hélène en rigolant et en la remerciant.
Sa mère avait une Lancia du même genre, c’est comme ça que j’ai connu ces bagnoles, parce qu’elle avait fait cela : confié les clefs de sa voiture pour que j’aille me balader sur la côte bretonne avec sa fille qui ne mettait pas de culotte.

Voilà qui sonne le départ.
La maîtresse de maison me verse mon thé. Elle a l’air heureux, et moi j’ai déjà – oui, dois-je le combattre, l’ignorer ou tenter de faire semblant ? – déjà le regret de ce rêve fou si réel et si impossible. Et quand ce sera terminé, je n’aurai même pas le nom exact de la drogue qui m’a permis ce voyage. Mais…
Elle se penche vers moi et m’embrasse doucement :

— Toi qui ouvres les tiroirs, ne pense pas aux portes qui se ferment. C’est une belle journée qui s’annonce.
— Oui, mais je me demande… si je ne préférais pas la veille de Noël perpétuelle. Les réveillons où on essaie de danser le rock. Je parle pour moi. Tu m’as fait aimer la nuit, et les éclairs.
— Tu es un soleil. Tu aimes les Palmitos ?

J’éclate de rire en la regardant avec des yeux stupéfaits :

— Oui, et les Pépito au chocolat noir. Les Wafer, aussi… Et les Fing…
— Huhu… Je te parle de Palmitos maison, mon cher. Faits par mes soins. J’ai préparé ça pour nous, pour la route.
— Quand ?
— Hier, en t’attendant.
— Pour nous ? Pour la route ? Comment ça ?

Elle sourit sans mot dire. C’est le désordre dans ma tête. Je lui demande de me dire ce qui se passe, et elle m’embrasse, m’enlace, s’assied sur mes genoux. À défaut de réponses qui viendront sans doute, j’ai de la tendresse. Je me noie dedans, je nage dedans.

Hélène revient avec mon thermos, et nous voit ainsi.

— Voilà le thermos, je pose vos clefs ici. Je vais peut-être y aller, si Madame n’a plus besoin de moi…

Elle est pâle, elle est triste. Ça me fait quelque chose, une sorte de nostalgie étrange, mais c’est normal. Qu’elle soit triste et que ça me fasse ça.
Celle qui est supposée être sa patronne la regarde mais elle ajoute aussitôt :

— Monsieur non plus n’a plus besoin de moi. Je peux partir, Madame ?

Bizarrement, Madame me regarde.

— Merci pour tout, Hélène. Au revoir.

C’est moi qui ai parlé.
Un petit sourire timide. Elle incline la tête, puis fait demi-tour et sort de la cuisine. Je la regarde dans le soleil : elle part sans se retourner, en marchant tranquillement avec sa robe noire, elle part sur la droite.
Vers… le cimetière ? Je ne saurais jamais. Des réponses que je n’aurai pas.

Mais je sais qu’en la congédiant de cette cuisine, dans cette matinée de soleil et d’amour, elle sort de ma tête : Hélène la rousse, Zora de mon cœur, quitte pour de bon mon chemin sans se retourner.
J’aurais dû dire adieu, mais elle savait bien.

Ma joue caressée, ses yeux dans les miens, tout près, si près, me sondent l’âme avec la bienveillance et la complicité la plus douce qui soit : mon émotion est là, dans le présent.

— Je vais prévenir…
— Prévenir ?
— Tu sais… derrière la porte. Je vais prévenir que je t’accompagne, pendant que tu finis ton petit déjeuner.

Un sourire, et son parfum qui reste quand elle quitte elle aussi la cuisine.
Je prends ma tasse de thé, et vais regarder par la fenêtre en rêvassant, partagé entre la mélancolie et l’excitation masochiste d’approcher du dénouement de cette parenthèse indéfinissable. Le ciel est magnifique, le terrain est vide de tous fantômes ou visions fantasmatiques. Aller-retour à la grande table, je reprends un bout de panettone de luxe.
Un délice.

Je regarde les magnifiques Palmitos maison qu’elle a faits… hier, en m’attendant, pour ce matin, pour la route… pour nous. Hier ? Nous sur la route, mais le café pour moi, ou bien j’ai mal compris ? Je soupire, amusé mais surtout dépassé.
Et puis les mots qu’elle a prononcés à l’instant : elle va prévenir… sa vie quotidienne… qu’elle m’accompagne. Pas qu’elle me raccompagne (à ma voiture) : on raccompagne les invités, normalement, on les accompagne pas.

Compagne, elle est de bonne compagnie, c’est sûr. On dit compagnon de route, mais pas compagne de route.
Comment disait le type, déjà ? « C’est votre chemin, et il est plein de jolies choses surprenantes. Suivez les indications et les gens. » C’est sûr, c’était joli. Mais tout m’indique la sortie : c’est l’heure, et ma montre est à mon poignet… Les gens. La Femme.
Je dis son prénom à voix haute. Huit fois.

— Oui ?

Elle rit quand je me retourne. Elle a son sac à main, et puis un joli manteau de laine avec un beau col, et une broche. Elle rayonne.

— Tu as fini ?
— Oh ? Euh… oui, c’était délicieux. Tu ne manges rien, vraiment ?
— On verra plus tard, répond-elle en levant les yeux au plafond mais en riant, genre « lâche-moi un peu avec ça, mon trésor ».
— Sinon tu sais… j’ai un kouign amann qui attend sur mon tableau de bord, pour la route.
— Ah oui, pourquoi pas ? Mad eo ! s’exclame-t-elle en se marrant à nouveau. Je prends de l’eau pétillante…
— À la menthe, je parie ?
— Ouiiiiii !

Elle embarque la bouteille, le thermos, les Palmitos, et des bananes et des pommes grises, des Canada. Elle fourre le tout en chantonnant dans un joli sac en tissu à l’effigie de Saint Louis, avec sa couronne. Je le reconnais. Pas très typiquement breton non plus, mais il y a des torchons et du linge… basque, dans cette belle cuisine où elle prépare du risotto et des mojitos.
Très ouverte, la maîtresse de ces lieux.

On sort de la maison baignée par le soleil, et ma main trouve sa taille, mon bras la cambrure de son dos, la douceur de son manteau. On emprunte le chemin qui mène à la route.
Mon cœur bat la chamade. Vraiment fort.

Je n’essaie pas de dire quelque chose : j’ai peur de ne pas y arriver. En tout cas pas, bon sang, de façon intelligible. Elle garde aussi le silence. Je ne sais pas si c’est pour les mêmes raisons. Je ne peux même plus sonder ses yeux, car elle met ses lunettes de soleil, élégantes. Elle a une classe folle.

Nous arrivons à la grille, dépassons les quatre vieilles tombes, et je ne regarde pas les noms : je crois bien… Non : je sais bien que forcément – c’est évident – cela résonnera, car c’est ainsi que ce rêve est bâti.
Puis nous passons le porche et, levant le nez, j’arrête ma… compagne de voyage, et lui demande ce que veulent dire ces trois lettres : « GCS ». Elle me donne la réponse à l’oreille, et j’éclate de rire. Oui, c’est très bien pour qualifier ce domaine et ce qui s’y passe !

Nous prenons la direction de ma voiture qui, je le sais, ne sera plus en panne.
Je regarde le ciel ensoleillé, la mer qui luit sur la droite, au-delà de la propriété, théâtre dingue de ces dernières heures, et je lui dis :

— Les réponses…
— Oui ?
— … ce ne sont pas des phrases toutes faites, des phrases pour conclure ou servir de mode d’emploi pour plus tard.
— Non. Ça peut aider, ce que tu dis, mais ça colle pas vraiment à ce qui se passe… pendant le voyage. Les réponses, c’est plutôt… Comment tu dirais, toi ?
— Une conjugaison. Une combinaison ouverte… en mouvement.

J’aperçois la Lancia garée sur le bord de la route.

— Oui, je crois, me répond-elle en souriant et en serrant mon bras. En mouvement. Un truc comme ça.
— Et quand ça ne bouge pas assez…
— Oui ?
— … un coup de foudre bien placé, ça peut aider !

Elle rigole et fait oui de la tête.

J’ouvre les portes de la Lancia. Oui : si c’est une panne de batterie, j’ai mon réacteur avec moi. Comme je suis dans la réalité – enfin, je crois bien – dans le coffre je prends le déodorant dans ma trousse de toilette et m’en mets, histoire d’être au mieux durant cette journée… dont je ne peux qu’imaginer les délices inconnues.
Au féminin pluriel.
J’ai le cœur qui bat fort.

Nous nous installons dans la voiture. Il fait un peu chaud, elle est restée au soleil. Sur le tableau de bord, le kouign amann plein de beurre brille dans son papier.

— On partage ? demande-t-elle avec un sourire qui me tue.

Je n’ai plus faim, mais je ne compte rien refuser de ce que veut partager avec moi cette femme délicieuse… et la faim n’a rien à voir là-dedans. Tout est gourmandise.

Je déchire lentement et comme je peux le gâteau avec mes doigts, et on se régale. Elle a la dégustation de gâteaux la plus érotique qu’on puisse imaginer ! D’ailleurs, on se lèche les miettes après, et… j’irais bien plus loin – et elle aussi – mais on convient en riant beaucoup d’attendre un peu, un petit peu…
Elle remet ses seins dans la dentelle, et j’attends un peu que ma queue se calme, à l’étroit dans mon jean.

On boit de l’eau pétillante, à la menthe.

Je tourne la clef : le moteur rugit joyeusement, décollage de compte-tour italien.
Bonjour, Lancia, je te présente notre passagère.

— On va où ? je demande. Au Sud, au Nord ? Tu as une préférence, ma belle ?
— C’est toi le cavalier, répond-elle. Je ne sais pas. Il fait beau, et je me sens bien. Vannes… ou bien Brest ? Comme tu veux.

Depuis hier – en gros, depuis que j’ai rencontré cet homme sur la route – je me suis demandé ce que je foutais là ; et puis en entrant dans le domaine, j’ai ajouté d’instinct une deuxième question à ma stupéfaction : « Pourquoi moi ? »
Mais là, ce matin, je ne me demande pourtant pas ce qu’elle fait là. Ni pourquoi elle.
Elle est là, l’évidence aussi.
Elle est là, avec son sourire, sa voix modulée, ses yeux à tomber raide, ses seins à rester raide, son parfum qui se glisse dans l’habitacle, sa lingerie avec des petits nœuds, ses Palmitos maison...

Le monde est là, la route est là, et j’ai les clefs dans ma main… et un sourire de tigre.

C’est parti.


Fin

Auteur : Riga

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